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31 mai 2022, 18:19
 Fanfiction   En cours de réalisation  La malédiction du cygne
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Hamsa, une innocente jeune fille, décide de rencontrer le soir d'Halloween le terrible Jack O'Lantern, qui supplie la mort de le prendre. Seule sur la place de son village natal, Godric'Hollow, elle guette la lanterne de Jack. Lorsqu'elle la découvre, un monde nouveau lui apparaît : celui des âmes coincées entre la vie et la mort. Hamsa, à présent séparée de sa famille, souhaite alléger la charge de Jack. Mais rien n'y fait, la mort ne veut pas le prendre. Comment Hamsa le libèrera-t-il de sa malédiction ?
Aventure/Drame, un peu d'Épouvante
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Hamsa
15 ans

Couleur : #428a91
Hamsa est intrépide, son âme est pure et elle veut alléger la conscience de ce monde. Elle est une sorcière. Elle a les cheveux noirs de jais et les yeux bleus expressifs.
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Jack O'Lantern est coincé entre le monde des vivants et des morts. Il est lucide et insensible, il est terrifiant mais pitoyable lorsqu'il supplie la mort. L'apparition d'Hamsa le déroute.
Jack O'Lantern
Couleur : #b06f00
La Mort
Couleur : #4a225c
La Mort refuse l'entrée au monde de l'au-delà à Jack. Elle est cruelle, rusée, entêtée, mais refuse toute négociation avec Jack. Elle espère entraîner Hamsa dans le Royaume des morts.
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Tara, l'étoile, est une petite fille qui hante ce monde où vit Jack O'Lantern. Elle désire mourir pour se libérer. C'est une amie d'Hamsa.
Tara | तारा (l'étoile)
Couleur : #a58c29
Cher/Chère Lecteur/Lectrice, 8)
Je fais ce Fanfiction spécialement pour vous. Je me suis dit qu'il manquait dans la merveilleuse bibliothèque de Poudlard un livre sur Jack O'Lantern... alors le voici. C'est mon premier fanfiction alors soyez indulgent :) Vous pouvez commenter en passant par ma volière ou en participant au sondage ou en me donnant des chogos si vous aimez, un gallion si vous n'aimez pas :lol: ah bah oui ça coute plus cher !
Cilblanc Elk
Dernière modification par Cilblanc Elk le 15 mars 2023, 13:55, modifié 1 fois.

Nous faisons partie du grand tout. Tout est conscient, il suffit d'écouter la nature... || Tout homme s'enrichit quand abonde l'esprit || Quatrième année RP || Couleur : #c64711
Spero Patronomiste, autrement dit membre du dortoir Spero Patronum

02 juin 2022, 17:40
 Fanfiction   En cours de réalisation  La malédiction du cygne
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Le jour, c'est la vie des êtres mais la nuit, c'est la vie des choses.
~ Alphonse Daudet
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Le jour, c'est la vie des êtres mais la nuit, c'est la vie des choses.
~ Alphonse Daudet
Sans Narrateur

Le vent soufflait sur la place déserte. Un vent fort, indomptable. La nuit s'était emparée de la ville, enveloppant les lieux d'un noir épais et mystérieux. Les portes de bois closes des maisons protégeaient les habitants, terrés chez eux pour échapper à la malédiction. Pour ignorer la malédiction. Ils voulaient oublier celui qui fut jadis un homme et qui avait besoin des hommes pour se libérer.

Au fond de la place, une porte s'ouvrit sur une tâche blanche, qui tenait un balais entre ses mains. Celle-ci balaya le perron mais s’arrêta. Elle regarda à gauche, puis à droite, et referma la porte. La nuit reprit possession des lieux. Pourtant, deux minutes après, la porte se rouvrit à nouveau sur la tâche blanche. Il y eut un craquement, et une flamme apparut au bout de l'allumette que tenait la tâche blanche. Mais la flamme s'éteignit. La tâche blanche la ralluma, mais à nouveau le vent l'éteignit. La tâche blanche frotta une nouvelle allumette, et se mit dos au vent. Cette fois-ci, la flamme resta en vie.

Les traits de la tâche blanche se détaillèrent. Son visage fin était encadré par de longs cheveux noirs de jais, et ses yeux bleus habitaient une lueur déterminée. Elle était vêtue d'une longue robe blanche qui volait au vent, donnant l'impression de s'envoler. La jeune fille alluma une bougie blanche qu'elle tenait dans son autre main grâce à l'allumette. Elle se dirigea vers le centre de la place, où il y avait un puits. Elle s'assit sur le rebord de pierre et se frictionna les bras.

Dix minutes s'écoulèrent ainsi, sans qu'un mouvement ne se produise. Au centre de la place, la jeune fille murmura pour elle-même en guise de rassurement :

- Ne t'inquiètes pas Hamsa. Il viendra, je te le promets.

Pourtant, rien ne se produisait. Le vent poussait des hurlements lugubres et la nuit était toujours aussi épaisse. Une rafale inattendue renversa la bougie d'Hamsa qui s'éteignit. La jeune fille se recroquevilla sur elle même, entourant ses jambes de ses bras, et se balançant d'un mouvement régulier dans le noir, incapable de voir à plus d'un mètre d'elle. Il ne se passa rien pendant quelques minutes.

Soudainement, dans la nuit d'un noir d'encre apparut une lanterne flottant dans les airs. Seule, solitaire, elle illuminait d'une lumière inquiétante les ténèbres. Sa lumière orangée projetait des rayons se mouvant sur la place. D'un acier rouillé, la lanterne paraissait venir d'un autre monde.

H
amsa sursauta. Elle se leva d'un geste lent et s'avança prudemment vers la lanterne, et s'agenouilla devant celle-ci.

- Jack ?

Son murmure s'était élevé dans les ténèbres infinies, englouti par le silence nocturne. Le vent violent s'était tu. Alors, très doucement, une silhouette apparut, tenant d'une main la lanterne. D'une voix rauque et sans timbre, elle murmura :

- D'où viens-tu pour que le monde entre la vie et la mort te fasse apparaître ma lanterne ?

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Spero Patronomiste, autrement dit membre du dortoir Spero Patronum

03 juil. 2022, 21:43
 Fanfiction   En cours de réalisation  La malédiction du cygne
Hamsa


La silhouette, se détachant du fond nocturne, semblait s'évaporer dans le silence. Ni humaine, ni même vivante, elle semblait si éphémère ! Mais elle ne devait pas partir. Hamsa n'était pas venue pour rien. Elle avait décidé de l'aider, d'aider celui à qui la vie et la mort avaient tourné le dos. D'aider ce personnage de légendes, d'aider le terrible Jack; d'aider Jack O'Lantern. Elle baissa les yeux et répondit dans un murmure.

- Je suis Hamsa. Mon nom vient d'un cygne qui symbolise la pureté. Et je suis venue vous aider à trouver la mort.

Et déjà, elle le savait, un maléfice créé par la mort elle-même emplit l’espace en s’appliquant sur elle. Hamsa savait qu’elle ne pourrait plus retourner dans le monde des vivants. Car lorsque l'on adressait la parole à un être d'un autre monde, jamais avant avoir achevé sa mission l'on ne retournait chez soi. Déjà, elle sentait son corps s'évaporer dans la nuit, tandis qu'en face d'elle, Jack O'Lantern en faisait de même. Ses pieds ne sentaient plus le pavé, et elle ne sentait plus le rebord du puits de pierre. Un trou béant s'étendait face à elle, un trou noir et vide, froid comme s'il aspirait le monde.

- Non ! hurla-t-elle.

Ses pieds, aimantés par le vide, glissèrent lentement vers le précipice obscur. Non, eut-elle la force de penser. Puis le trou l'avala.

Lorsqu'elle reprit connaissance, elle était étendue sur le dos, dans une prairie d’herbe humide, dans la nuit. Sur le ciel se reflétait des millions de petites étoiles lumineuses, telles de flammes de bougies lointaines. Ses souvenirs lui revinrent en mémoire. Jack ! Elle se retourna, mouillant encore plus sa robe blanche. La silhouette fantomatique se tenait debout à côté d’elle, la lanterne levée dans une mortelle immobilité qui pourrait paraître comme une attente. Hamsa se releva, sa robe maculée de boue. Elle chancela. Le passage de ce trou béant à la prairie étoilée où elle se trouvait l’avait épuisée.

Il devait être très tard, mais le temps dans cette réalité ne semblait pas exister. Tout était étrangement inerte, dépourvu de vie. Un silence froid et vide remplissait l'atmosphère, rentrant sous la peau d’Hamsa, lui glaçant le sang et arrêtant le flux de ses veines jusqu’à ce que le corps de la nouvelle venue se fut totalement adapté aux règles du lieu.

Jack O’Lantern se retourna et partit en direction de la forêt qui se découpait plus loin dans la nuit. Où dormaient les esprits ? Dormaient-ils seulement ? Hamsa n’en savait rien, mais elle suivait la silhouette flottante de Jack. Elle devrait parler à la mort. C’était tout ce qu’elle savait. Et c’est pour cette raison qu’elle allait en direction de la forêt, sa robe sale et mouillée, ses pieds fatigués écrasant d’un bruit sec les herbes de la prairie au ciel étoilé.

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Spero Patronomiste, autrement dit membre du dortoir Spero Patronum

21 juil. 2022, 15:49
 Fanfiction   En cours de réalisation  La malédiction du cygne
Jack O’Lantern



Une drôle de fillette. Un bout d’âme innocent qui ne savait pas ce qu’il lui était arrivé ni ce qu’il faisait. Voilà ce que cette fille était. Ce morceau d’os, de chair et de sang perdait déjà son corps. Il n’y pouvait rien. Il n’aurait pas pu l’éviter. Malgré tous les surnoms qu’on lui donnait, il ne répandait pas le mal en y prenant un malin plaisir. Il prenait un malin plaisir à jouer avec la mort. Mais ce plaisir s'était éteint depuis longtemps. C’était à présent la mort qui jouait avec lui. Et là non plus, il n’y pouvait rien. Voilà ce qu’il était devenu. Quelque créature qui ne pouvait rien faire.

À côté de lui, il entendait les pas et le souffle épuisé de la fillette qui le suivait, traversant courageusement la végétation teintée d’une poésie sombre et mélancolique. Les touches de couleurs se faisaient plus rares et toujours plus inquiétantes. Soudain, comme une frontière magique séparant un pays poétique et beau d’un pays obscur et triste se détailla sur le sol et la végétation. Pour la traverser, perpendiculairement, un chemin de terre à l’aspect désolé et dépouillé s'étalait sur le relief. Le petit bout de fille et Jack débouchèrent sur ce chemin.

Il passa la barrière sans la sentir. Il avait tellement l'habitude de la douleur, de la souffrance, que cette dose de plus ne lui changeait rien. À côté de lui, la petite fille ne parut pas ébranlée non plus. A présent, le paysage était d'un noir d'encre, et le seul moyen de distinguer les formes était de marcher à tâtons, ne prenant compte du danger qu'au moment où il arrivait, sans être pris par surprise. Il connaissait chaque danger, chaque bosse, monceau de terre, liane ou ronce entravant son chemin. Derrière lui, la fille trébuchait. Elle devait partir. Il y avait encore un moyen. Il restait la foi. La volonté. L'espoir. Mais la seule condition était d'avoir les trois.

Il savait que pour communiquer dans ce monde, il n'y avait pas besoin de parler, il suffisait d'y mettre un peu de volonté. Une onde mentale lui échappa pour heurter les défenses énergétiques de la fille, surprise par ce mode de communication. Lorsqu'elle eut assimilé le message, elle répondit à haute voix, en faisant un signe négatif de la tête que Jack reçut par le bruit de ses cheveux noir de jais.

- Non...je ne veux pas.

Elle avait déjà perdu la volonté, et scellait ainsi sa destinée. Des lianes de lumière éblouissante sortirent de terre et lui enroulèrent les pieds, remontant ses jambes jusqu'à sa tête. Ces filaments lumineux s'éteignirent soudain pour devenir d'un noir de charbon. Puis, par magie, ils s'effacèrent. Hamsa venait d'être reconnue comme un esprit des ténèbres.

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Spero Patronomiste, autrement dit membre du dortoir Spero Patronum

18 oct. 2022, 21:05
 Fanfiction   En cours de réalisation  La malédiction du cygne
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Seul. Seul dans le temps, seul sur la terre. Mourir demain sans laisser de vide en personne.
~ Jean Giono
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Seul. Seul dans le temps, seul sur la terre. Mourir demain sans laisser de vide en personne.
~ Jean Giono

Sans Narrateur

Dans ce monde le temps n'a pas d'emprise. Chaque jour se répète. De jour ? Il n'y a pas de jour dans cet univers obscur. Seul les ténèbres envahissent les lieux, infinies et éternelles. Chaque moment est le même, est semblable au précédent. Tout se répète. Petit à petit, on perd la mémoire, on vit la même action à chaque seconde. Seconde ? Dans cet univers il n'y en a pas une. Il n'y a pas le tic tac d'une montre, pas le bruit d'un clocher. Tout est silencieux, le paysage demeure le même. On ne peut pas parler de jour - on ne peut pas parler de nuit non plus. On peut parler plutôt de néant. Ce monde infini, répété, ce monde de non-être. Tout paraît mort. Tout semble dépourvu de conscience. Tout s'avère inexistant, fugace, et éternel à la fois. Et tout se répète.

Les plantes, noires comme l'encre, sont sèches et mauvaises. La terre est sombre telle une mine de crayon épais, et parait craquelée, abîmée et dépourvue de l'abondance généreuse que fournissent en général les sols fertiles. Pourtant, partout dans ce monde vide et rempli d'âmes mortes, des herbes hautes comme on en trouve dans les marécages poussent sur le sol aride, sur cette terre desséchée. Seuls les êtres errants paraissent vivants. Pourtant, ils sont brisés, et déambulent, s'égarent dans ce monde infertile. Seulement une fois par mois, les rares plantes hautes, des herbes semblables à de la ciguë, mais plus grandes, fournissent des fleurs pareilles à des fleurs de coton, qui s'illuminent et s'envolent haut dans le ciel. A ce moment-là, où tous les espoirs renaissent dans une lumière dorée, la mort apparaît pour éteindre ces éclats désespérément lumineux, et disloque, pulvérise les fragments ce mélange de crainte et de désir, si éphémère.

Pourtant, il reste un moyen de survire, de parvenir à supporter la pression absolue et colossale de cet univers effroyable. Les âmes pures peuvent se tisser des liens, les âmes perdues dans cet abîme de noirceur infinie. Et alors elles peuvent combattre l’univers éteint dans lequel elles vagabondent.

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15 mars 2023, 13:26
 Fanfiction   En cours de réalisation  La malédiction du cygne
Hamsa


Hamsa ne savait pas où elle était. Où ? Pouvait-on réellement parler de lieu dans de telles conditions ? Comme un voile, elle eut l'impression qu'on l'enveloppait d'un cocon. Cela dura quelques secondes. Mais, à présent, la jeune fille ne sentait plus son corps. Que se passait-il ? Elle regarda en direction de ses pieds. Ils étaient bien là, présents, comme toujours, répondant à l'appel. Mais pourquoi ne les sentait-elle pas ? Ici, les corps n'ont pas de consistance solide. On ne peut pas sentir, on ne peut que voir. Ainsi allait ce monde, sans sentiments et sans sensations. Un monde de vide, où seul le néant était maître, accompagné de la mort.

Le monde de l'entre-deux, où tous ceux qui n'étaient plus vivants, mais pas morts, étaient. L'horreur s'empara d'Hamsa. Du moins, l'esprit d'Hamsa était purement et terriblement horrifié, mais elle ne parvenait pas à transmettre à son corps ce sentiment. C'était pire que la douleur. La voilà prisonnière, son esprit séparé de son corps, privé de sensations. Pouvait-elle seulement bouger, effectuer un geste ? Son pied avança d'un pas. Oui, elle pouvait transmettre à son corps des ordres. Ce n'était plus qu'un véhicule, et rien d'autre.

Sorcière. Hamsa était une sorcière. Sa magie bouillonnait dans son esprit, voulant se déchainer. Y avait-il un moyen de l'expulser de son corps ? Elle voyait bien qu'elle devait le sentir. Mais son corps ne possédait plus de sensations. La magie était là. Hamsa ne pouvait savoir autre chose. Elle était prisonnière.

Elle tourna la tête. Jack avait disparu. Il devait vivre quelque part dans ce monde de noirceur obscure. Elle se fraya un chemin à travers la prairie de charbon. Seules, éphémère, si lointaines, de leur éclat clignotant et fragile, les étoiles ne faisaient que renforcer ce sentiment de prison. Le jais de l'espace envahissait tout, et seules quelques petites lumières persistaient, signe que la lumière et l'espoir existaient, ailleurs. Ici, les esprits étaient esclaves du monde, prisonniers d'eux-même, livrés à leur solitude.

Finalement, la jeune fille atteint l'orée du bois de jais, avalant l'éclat blanchâtre des étoiles, sombre comme l'encre la plus noire, comme la nuit la plus intense. Elle fit un pas en direction de cet océan de ténèbres. Elle sursauta.

Une seconde avant que cela n'arrive, elle savait déjà que quelqu'un était là et la regardait. Une fillette ? Petite et blonde ? Elle n'en était pas sûre. C'était simplement une présence étrangement pure pour un lieu de ténèbres et d'ombres. Qui était cette âme malheureuse qui errait dans un monde de noirceur ?

- Je m'appelle Tara. Qui es-tu...?

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14 janv. 2024, 20:32
 Fanfiction   En cours de réalisation  La malédiction du cygne
Tara


Dans son monde, Tara connaissait quelques lois fondamentales : les âmes qui le hantaient étaient condamnées par la Mort elle-même. Elle savait aussi qu'il était impossible de mourir dès lors qu'on y entrait, sauf si quelqu'un réalisait le Sacrifice éternel pour sauver une autre âme, et que la Mort l'acceptait. Elle savait également que ce monde n'était pas physique, et qu'il n'existait pas de sensations. On ne pouvait pas voir, toucher, sentir, entendre, goûter...mais les âmes pouvaient communiquer d'esprit à esprit, et chacune des âmes voyait le monde différemment. Et enfin, Tara savait que l'on était toujours seul, désespérément seul, car la Mort séparait les âmes, et dressait des barrières entre les esprits.

Désespoir et éternité étaient les maîtres mots de ce monde, et celui de néant était leur vassal. Tara vivait ici depuis déjà...une éternité. Sans temps, ni rythme, elle ne pouvait évaluer la durée de temps qui s'était écoulée depuis son arrivée. Qu'avait-elle fait, au juste, pour arriver là ? La mort l'avait punie en la privant de sa mémoire. Seul un jour de l'année, celui du premier jour de Yule, elle avait droit, à minuit, de quitter ce monde pour hanter un autre, celui des vivants, dans le fort de Bhangarh, en Inde.

Qui avait-elle été ? Oh, sans doute quelqu'un, il y avait longtemps. Mais depuis des années, des siècles, une infinité - qu'en savait-elle ? - elle avait été forcée d'abandonner son enveloppe corporelle de petite indienne, brune au teint basané, pour adopter un corps spirituel, car ici la matière physique n'existait pas : elle ressemblait à ce que son esprit ressemblait. S'il était pur, elle brillait du plus éclatant des rayons, s'il était noir, elle aspirait les ténèbres. Elle laissa son esprit glisser vers la nouvelle venue, ondoyant comme une libre lumière se frayant un chemin parmi les ombres :

- Quel est ton rêve ?

Rêve, quel étrange mot qui sonnait comme un carillon céleste dans une plaine torturée ; les rêves étaient accrochés aux étoiles. On les voyait lorsqu'il faisait beau, on les distinguait entre deux nuages, ou ils étaient avalés par le ciel que la Mort faisait pleuvoir. Mais, quelles qu'elles fussent et de quelque façon qu'on pût les voir, les étoiles restaient les étoiles - on ne les atteignait jamais. Les rêves restaient les rêves - on ne les réalisait jamais.
Le rêve de Tara était de mourir. De sentir cette brume parfumée de jasmin exhaler de son corps, s'envoler vers le ciel et se libérer de sa prison éternelle. Alors, elle pencherait la tête, une dernière fois vers les étoiles, et murmurerait, un doux sourire de gratitude aux lèvres : "C'est fini..."

Nous faisons partie du grand tout. Tout est conscient, il suffit d'écouter la nature... || Tout homme s'enrichit quand abonde l'esprit || Quatrième année RP || Couleur : #c64711
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