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25 août 2023, 16:00
Et la lumière fut  PV 
Le samedi 1er février 2048,
En fin d’après-midi, quand le soleil décline

5ème année


Au petit-déjeuner, j’ai reçu le paquet de ma grand-mère. C’est le même paquet livré par le même hibou grincheux depuis que je suis entrée à Poudlard. En belles lettres manuscrites est inscrit mon nom sur l’enveloppe, une enveloppe gonflée par un contenu visiblement trop volumineux, et magiquement allégée pour aider le hibou à transporter la lettre jusqu’à moi. Il faut dire qu’il devient vieux, le hibou gris de ma grand-mère.

C’est parce que j’ai reçu ce paquet que je suis actuellement en train de me faufiler hors de la bibliothèque avec mon sac sur le dos et l’enveloppe toujours fermée dans la poche.

En quittant mon dortoir après avoir passé une partie de la matinée à faire le ménage dans mes affaires, comme certaines de mes camarades, j’ai emporté tout mon foutoir. Cette enveloppe que j’ai pour l’instant gardé close, ma boule de cristal qui arrondi considérablement mon sac ainsi que ma baguette magique. Tout ça pour ne pas avoir à repasser par la salle commune et croiser mon cousin. Cette fête, Imbolc, représente quelque chose de particulier pour moi que je ne veux pas partager avec lui. C’est entre ma grand-mère et moi.

Je sors de la bibliothèque avec un air suspect, en frôlant presque les murs. N’importe qui avec le regard un tantinet affiné devinerait la boule de cristal dans mon sac et n’importe quel initié sentirait la sauge qui émane de l’enveloppe dépassant de ma poche.

C’est avec ce même air suspect que, dans une robe de sorcier noire, je monte les étages un à un, en croisant parfois des sorciers tous vêtus de blanc pour célébrer le jour de la lumière.

Je finis par me faufiler dans ma salle d’étude préférée, celle avec les plus grandes fenêtres, qui n’est pas bien chauffée et qui est tout au fond du couloir sombre.

@Tamsin Gillies
Dernière modification par Adaline Macbeth le 01 sept. 2023, 15:39, modifié 2 fois.

Magic Always Has a Price
6ème année

25 août 2023, 17:22
Et la lumière fut  PV 
Pour Théodora et Tamsin Gillies, Imbolc était une fête sacrée. Si jusqu'alors Tamsin avait eu sa mère comme guide spirituelle dans les traditions qui ponctuaient ce jour de la lumière, elle était bien seule aujourd'hui et devait donc s'y préparer en solitaire. Dans ces dernières lettres, la gamine avait harcelé sa mère de questions afin d'être sûre de ne pas commettre d'impair. Et depuis quelques semaines, elle cousait en cachette une longue robe blanche, censée lui servir pour la fameuse nuit du 1er au 2 février. Si les préparatifs lui étaient encore peu familier, elle avait mis tout son cœur à l'ouvrage pour au moins porter une tenue descente ce jour là.

La matinée elle l'avait passée dans sa chambre, à nettoyer de fond en comble son carré de lit, ratissant les toiles et soufflant sur les poussières. Elle avait également fait du tri dans sa malle, frappé ses rideaux et trié ses livres du plus grand au plus petit. La seule véritable aide apportée par sa mère était le bâton de sauge, glissé dans la dernière missive reçue, il y a de cela trois jours. Elle en avait sans scrupule, embaumée tout le dortoir. Avec une robe blanche et un bâton purificateur, elle se sentait prête à affronter la sortie de l'hiver.

Aussi, quand en fin d'après-midi, alors qu'elle sillonnait les couloirs en quête de rien, fut-elle immédiatement interpellée par une odeur familière. Cette odeur de sauge, puissante et presque trop forte qui émanait d'une élève venant de lui passer sous le nez. Si quelqu'un avait fait brûler de la sauge aujourd'hui, c'est probablement que ce quelqu'un s'apprête à fêter Imbolc également. Que faut-il de plus à une Tamsin perdue, en quête d'identification et surtout de modèles à suivre, pour prendre en filature cette demoiselle ? En bonne agente Ishtar, elle avait tout de même pris soin de porter sur sa parure blanche fantomatique, sa robe noire de sorcière. Elle emboita le pas à cette sorcière inconnue, dont la besace semblait étrangement bien lourde sur son épaule.

De couloirs en couloirs, elle la suivit comme une anguille, son nez respirant à plein poumons l'odeur de fumée de cette plante si singulière. Elle s'arrêta à l'entrée de la salle d'étude, entrebâillant la porte et restant tapis dans l'ombre, dans l'attente de découvrir si oui ou non, les indices relevés ne l'avaient pas trompée. Son odorat ne lui mentait pas et elle était intimement persuadée qu'au bout du compte elle trouverait une partenaire de rite.

@Adaline Macbeth

( M ) — agent zénith — mon avatar est le fruit des doigts de fée d’alizée melrose

25 août 2023, 17:49
Et la lumière fut  PV 
En entrant dans la salle d’étude, je suis soulagée de constater qu’elle est parfaitement vide. C’est rare que cette salle soit occupée, et lorsqu’elle l’est, c’est généralement par des gens comme moi. Des petits rats de bibliothèque, qui cherchent le silence et qui préfèrent s’entourer d’une montagne de bouquin.

Me voilà seule avec, à travers les grandes fenêtres, un soleil déclinant qui me rappelle ces moments avec ma grand-mère. Toutes ces nuits d’Imbolc que l’on a plus souvent fêtées en tête-à-tête qu’en famille (pour mon plus grand plaisir) les préparatifs de la journée et tout ce ménage qu’il fallait faire. Si je n’ai jamais été réticente à ranger ma chambre, je faisais briller le sol ces jours là. C’est avec le cœur lourd de souvenirs que je pose mon sac sur la table la plus proche des fenêtres pour que les derniers rayons du soleil m’éclairent.

Debout à côté de la table, je pose mon sac qui fait un bruit de verre en atterrissant, ce qui me fait grimacer légèrement. Ensuite, je plonge la main dans ma poche pour ressortir l’enveloppe qui ressemble plutôt à un paquet.

Sans m’asseoir, j’ouvre l’enveloppe pour extraire le contenu et l’étendre sur la table. Dans l’intimité de cette pièce vide, je me sens bien pour réaliser ces rituels de l’Imbolc. Une lettre pliée en trois que je fais glisser jusqu’au coin droit de la table. Trois bâtons d’encens, comme le fait toujours ma grand-mère, que j’aligne les uns à côté des autres près de la lettre. Un bouquet de sauge plus gros que les années précédentes qui vient se placer près de l’encens. Un talisman en argent qui m’arrache malgré moi un sourire.

Je garde le talisman dans ma main, le touchant avec mes doigts, ne pouvant détacher mes yeux du pendentif rond sur lequel est gravé un arbre d’hiver. Je n’en ai pas reçu, les autres années, pensé-je sans interrompre ma contemplation dans le silence.
Dernière modification par Adaline Macbeth le 28 août 2023, 15:19, modifié 1 fois.

Magic Always Has a Price
6ème année

27 août 2023, 11:10
Et la lumière fut  PV 
La filature était devenue sa seconde peau — à quelques exceptions près. Tamsin se délectait de revêtir le costume de l'agente Ishtar, dès que l'occasion se présentait. Elle avait appris de la meilleure, cette chère Veronica Blackburn qui dès sa première année l'avait entraînée dans tous ces plans. À force d'observation, de l'avoir vu faire et de s'en être grandement inspirée, la jeune sorcière avait fini par trouver son propre style, sa propre voix d'espionne. Et si les missions en duo restaient ses favorites, il fallait avouer que l'adrénaline d'une exploration en solitaire lui donnait souvent des ailes. Et puis, Veronica n'était pas obligée de tout savoir. Il y avait des domaines dans lesquels Tamsin préférait se retrouver seule et en particulier quand ils avaient attrait à ces magies ancestrales et traditionnelles qui ne la passionnait qu'elle.

Si sa robe blanche demeurait bien cachée sous ses amples couches sombres de sorcière, elle avait adopté l'allure des fantômes pour être sûre et certaine que son intrigante ne la perçoive pas, ni d'un regard, ni à l'oreille. À force d'avoir parcouru le château sur la pointe des pieds — et ce parfois même en journée, sous le regard étonné de certains camarades — son entraînement s'était révélé concluant. Elle avait pu s'approcher de la salle, et rester dans l'entrebâillement sans se faire repérer.

L'élève était définitivement plus âgée qu'elle et semblait savoir à la lettre ce qu'elle souhaitait faire dans cette salle. Le bruit sourd que fit son sac sur la table interpella l'oreille aiguisée de Tamsin. Qu'y avait-il là dedans ? Un chaudron ? Peut-être un marteau ? Sa curiosité était à son comble, mais sa naïveté et son manque de discernement parfois encore un peu trop palpables. Le matériel qu'elle extorqua de son sac acheva de convaincre Tamsin. Cette jeune fille allait pratiquer un rite pour Imbolc. Laissant tomber son masque de discrétion, elle ouvrit la porte pour se faufiler dans la salle et la refermer derrière elle, n'y allant pas par quatre chemins : « Tu te prépares pour la nuit d'Imbolc ? »

( M ) — agent zénith — mon avatar est le fruit des doigts de fée d’alizée melrose

01 sept. 2023, 15:49
Et la lumière fut  PV 
C'est pendant ma contemplation de ce cadeau tout particulier que je suis interrompue.

Je n'avais pas fermé la porte, pensé-je en la voyant s'ouvrir trop brusquemment, j'aurais du me cacher un peu mieux, ajouté-je mentalement, c'est à cause de cette enveloppe qui m'a fait sentir la sauge toute la journée, pensé-je encore.

Puis je tourne la tête pour voir qui est entré et qui a parlé. Mon coeur manque un battement quand mes yeux tombent sur un ramage blond clair et des habits sertis de l'emblême de Serpentard. Et même si je sais que ce n'est pas sa voix, tout mon corps a réagi à cette ressemblance frappante avec Jane Macbeth. Je me mets à grincer des dents, les machoires serrées, en regardant l'inconnue s'approcher.

« Non. »

Répondis-je. Ma voix est tranchante et mes mots se frayent un chemin entre mes deux machoires qui refusent de se détendre. Je ne sais pas comment la situation a pu m'échapper aussi vite, et j'ai le sentiment d'oublier petit à petit comment sourire. Tout ça, c'est à cause de ma vipère de cousine et de son emprise sur moi.

En voyant la blonde zieuter vers la sauge et l'encens qui trône fièrement sur la table, je me corrige.

« Enfin oui. Je prépare les rituels de nettoyage. »

Ajouté-je en détachant mon regard, enfin, de sa crinière blonde. Il n'aura fallu que cette fichue couleur de cheveux pour foutre en l'air mon Imbolc. Non, ce n'est pas foutu en l'air, pensé-je en me reconcentrant sur la table devant moi.

Même si les yeux de la sorcière qui s'est introduite dans mon rituel sont probablement sur moi, je décide de continuer tout de même. Je sors de ma poche ma baguette magique que j'aligne avec les autres objets et puis je découvre enfin la boule de cristal qui a passé la journée dans mon sac. Je la pose sur son socle, au milieu de la table, et me perd quelques instants dans sa contemplation. Les volutes de fumées qui étincellent faiblement calment mes poings qui se détendent et mes mâchoires qui se relâchent.

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6ème année

16 sept. 2023, 17:46
Et la lumière fut  PV 
Est-elle mal élevée ? Non, elle n'en a pas le sentiment, mais s'introduire ainsi dans l'espace personnel de quelqu'un, ce n'est franchement pas très bien vu. Est-ce que tu aimerais toi, qu'une première année vienne fouiner dans tes affaires ? se questionne-t-elle. La réponse se passe de commentaire. Pourquoi ne fait-elle pas immédiatement demi-tour quand on lui dit : « Non. » Peut-être parce qu'elle brûle de curiosité, parce qu'elle est trop sûre d'elle. Mine de rien, cette éloignement familial et cette situation de pensionnat ont tôt fait de rendre Tamsin plus indépendante, moins intimidée, peut-être un peu trop familière avec les autres.

Ses lèvres sont toutefois scellées et elle ne broche pas. Si demi-tour elle doit faire, demi-tour elle fera, et elle se passera bien de questionner encore cette élève qui demande la paix. De non, la réponse passe à oui. En son cœur d'investigeuse, il y a des bonds qui s'enclenchent. Elle avait vu juste. Un point pour l'agente Ishtar. Ses lèvres s'étirent faiblement, signe révélateur d'une victoire personnelle. « J'avais vu juste alors » rétorque-t-elle, un brin de fierté dans la voix. Fait-elle un pas discret pour pénétrer dans la pièce ? Sûrement, mais elle-même ne s'en rend pas compte. Tamsin est fascinée. Cette jeune femme s'apparente à sa mère, Théodora. C'est elle qui réalise le nettoyage de la maison et de ses artefacts magiques. Tamsin n'en est que l'assistante. Elle ne touche jamais aux objets de sa mère mais les observe, elle une fascination dévorante. Alors elle ose penser, que cette étudiante, pourrait potentiellement, lui montrer comment on nettoie sa baguette magique ?

Ses yeux s'arrondissent comme des soucoupes, quand de son sac elle extirpe une boule de cristal. Les pas de Tamsin se rapprochent, ils ne sont plus discrets ou involontaires. Ils sont attirés, happés par cet instrument de divination. Elle rêve d'en posséder une, rien qu'à elle. Comprenant enfin que son comportement est irrespectueux et assez dérangeant, elle écarte doucement les pans de sa robe, dévoilant son habit blanc : « J'ai passé la journée à nettoyer mon dortoir, et je me suis confectionné une robe spécialement pour ce soir » commença-t-elle à argumenter. « Mais personne n'a l'air emballé à l'idée de se joindre à moi alors... » Alors, je pensais que toi et ta boule de cristal vous m'inviteriez à votre nettoyage de printemps ? Bah oui, bien sûr.

( M ) — agent zénith — mon avatar est le fruit des doigts de fée d’alizée melrose

09 oct. 2023, 19:57
Et la lumière fut  PV 
Les yeux perdus dans les volutes de ma boule de cristal, je laisse mes pensées s'évader un instant. Et je crois qu'à côté de moi, la blonde se perd aussi dans la contemplation de l'instrument de divination. Cet objet, il représente beaucoup pour moi mais ce n'est pas pour son utilité. C'est plutôt pour sa valeur affective, c'est un cadeau de ma grand-mère qui me fait penser à elle à chaque fois que je la vois. Même si je dois avouer que je ne la regarde pas souvent, la plupart du temps elle reste au fond de la malle bien enroulée dans un tissu.

Quand la blonde se met à parler, je décroche enfin mon regard de la boule de cristal pour le poser sur elle.

Je baisse les yeux pour regarder sa robe blanche et j'ai un sourire. Cette robe me fait penser à celles que coud ma grand-mère. Elle sait très bien qu'elle n'a pas besoin de coudre une nouvelle robe à chaque Imbolc, mais elle le fait quand même. Parfois, elle essaie de me refiler ses vieilles robes, parfois elle se contente de repriser celles qu'elle a déjà confectionné. Et même si je déteste porter du blanc, je me suis toujours forcée à porter la robe blanche qui est toujours dans mon placard pour lui faire plaisir. En revanche, au château, c'est différent. Ma grand-mère n'est pas là, alors je ne me force pas à lui faire plaisir et je ne porte pas du blanc.

La blonde laisse traîner sa dernière phrase en s'attendant probablement à ce que je lui propose de se joindre à moi. Après plusieurs regards interloqués que l'on s'échange bêtement, je cède.

« Tu as quelque chose à purifier ? Tu veux nettoyer ta baguette avec moi ? »

Lui demandé-je enfin.

Ce n'est pas que je n'en ai pas envie, enfin si l'Imbolc est quelque chose que je n'ai pas l'habitude de partager depuis que je suis à Poudlard, mais j'ai l'impression de le lui demander sous le coup de la contrainte. Pour autant, je n'en étais pas obligée et si je l'ai fait, c'est qu'il y a probablement une partie de moi qui ne veut pas la laisser seule pour ce jour aussi spécial.

Excuse moi pour ce retard !

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6ème année

26 nov. 2023, 16:13
Et la lumière fut  PV 
Un léger silence gênant s’installe, et Tamsin ne peut que s’en blâmer, car elle s’est introduit dans le cercle privé de cette fille, elle a pris la peine de la prendre en filature et elle se demande même si elle ne lui met pas la baguette sous la gorge, forçant sans le vouloir une invitation. Un peu lourde la petite gamine de presque treize ans quand même. Mais le miracle opère et après probablement quelques concertations personnelles avec elle-même, l’initiée semble abdiquer. Et Tamsin s’engouffre dans la brèche : « Oui ! » Le ton est trop enjoué, trop attendu. Pourquoi ne peut-elle pas simplement se contenter de sa propre présence, pourquoi faut-il encore et toujours qu’elle ait besoin de plus grande qu’elle pour la guider, l’accompagner. Deviendra-t-elle un jour adulte ?

Elle se reprend rapidement, essayant timidement de faire de son engouement une simple acceptation de sa part : « Enfin je veux dire, oui avec plaisir, ce serait très gentil de ta part. » Voilà une Tamsin plus modérée, moins pot-de-colle qui se présente, essayant de justifier sa présence déjà un peu embarrassante : « J’ai l’habitude de célébrer ça avec ma mère alors je n’ai pas encore trop pu faire les rituels seule. Je suis novice quoi. »

Elle s’approche avec prudence et dépose sur la table à côté de la boule de cristal de la brune, un vieux jeu de tarot usé par le temps, cadeau de sa mère pour une future maîtresse des arts divinatoires. Elle pose à côté du deck sa baguette, puis bêtement croise les mains dans son dos, attendant de voir comment son aînée va s’y prendre, quels sont ses rituels à elle et de quelle manière elle s’y prend pour purifier ses objets. Elle est prête à patienter, quitte à observer, une fascination pour l’objet sphérique grandissant dans son regard.

Je suis absolument navrée pour ce retard, je me remets doucement à écrire et c’est un plaisir de revenir sur ce beau RP rituel.

( M ) — agent zénith — mon avatar est le fruit des doigts de fée d’alizée melrose

22 déc. 2023, 10:30
Et la lumière fut  PV 
Sous mes yeux, le ton de la fillette passe d'excité à tempéré. Et, si c'est insupportable pour les lecteurs, j'ai encore une fois l'impression de voir mon cousin Owen et c'est cette même sensation difficilement descriptible qui m'enserre le cœur. Je me rends que c'est à cause de moi, de mon visage fermé et de mon air supérieur, que la blonde s'est refermée d'un coup. C'est comme si j'avais vu son étincelle de joie retourner dans un écrin de bienséance. Et, bizarrement, ça me fait de la peine. Je la regarde, avec le même air (qui ne veut pas me quitter pour autant), déposer ses objets sur la table. Un jeu de cartes et une baguette.

J'adresse un signe de tête entendu à la novice qui se tient sagement à côté de la table. Le rituel peut commencer. En jetant un œil dehors, je constate que le soleil est en train de décliner, c'est le moment parfait pour commencer. Je décide, à cet instant précis, de ne plus ouvrir la bouche de tout le rituel.

Mes gestes sont sûrs et ils ont quelque chose de sacré. Mes yeux fixent mes mains et je me sens presque détachée de ses deux morceaux de chair qui semblent agir par leur propre volonté. Les rayons du coucher de soleil instille à la pièce une ambiance particulière, éthérique.

De mes gestes assurés, je prononce tout bas le sortilège de feu et j'allume les trois bâtons d'encens de la main droite. Dans ma main gauche, les bâtons sont répartis entre mes doigts. Ma main fait des mouvements de la gauche vers la droite, dessine des cercles, effectue une chorégraphie qu'elle connaît par cœur, pour diffuser l'odeur du bois de santal blanc. Les volutes de fumée blanche virevoltent autour de moi en me parent d'un voile protecteur. Je passe les bâtons au dessus de la table avant de les tendre à la blonde. J'attends un instant qu'elle les récupère et je m'assure qu'elle les place correctement entre ses doigts. La danse qu'elle effectue ensuite est plus indécise mais elle est sincère, je le sens, alors je réfrène un sourire et je continue le rituel.

Avec des mots chuchotés, j'allume à nouveau ma baguette d'une flamme discrète et je me saisis de la sauge. Délicatement, je fais brûler le bout du bouquet.

Ma baguette rejoint bientôt les autres artefacts sur la table.

C'est là que le rituel de purification commence réellement, alors que les bâtons d'encens sont presque consumés entièrement entre les doigts de la fille qui me tient compagnie. Mes pieds se décollent de la table pour me porter dans toute la pièce. Mes deux mains liées tiennent le bouquet de sauge fumant, qui répartit ses odeurs dans l'espace alors que je virevolte à droite et à gauche. On croirait presque que je danse, mais ce n'est que le rituel de purification de l'air. Enfin, après que la pièce se soit emplie d'une fumée grise qui monte jusqu'au plafond en formant une sorte de nuage éthérique, je me rapproche de la table.

Avec la main gauche, comme le veux la tradition, je fais passe mon bouquet de sauge fumant au dessus de chacun de mes objets, sans les toucher. Au dessus de ma baguette, la fumée se déverse, autour de ma boule de cristal, la fumée s'entortille, sur mon médaillon en argent, la fumée coule.

Je tends finalement le bouquet à mon invitée pour cet Imbolc.

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6ème année

23 janv. 2024, 17:46
Et la lumière fut  PV 
Si elle s'est au départ incrusté dans le rituel, Tamsin finit par s'y sentir invitée. Mutique, la brune débute les hostilités. Tout est en place, chacune a déposé sur la table les objets qui lui sont chers, des objets qui nécessitent d'être purifiés pour ensuite mieux déployer leur magie tout au long de l'année. Alors qu'elle attrape entre ses doigts un bâton à brûler, la petite Serpentard observe cette nouvelle acolyte, qui le temps d'une cérémonie lui ouvre les portes de son domaine. Elle n'est pas sûre de l'avoir déjà croisé ici à Poudlard, du moins son visage ne lui revient pas. Il faut avouer qu'elle semble discrète et peu démonstrative, il n'est donc pas impossible qu'elle sillonne le château comme un fantôme, ou bien qu'elle s'enterre dans ses révisions. Elle est plus grande que Tamsin en âge, c'est certain. Plus mature aussi.

L'odeur boisée qui emplit soudain les narines de l'initiée, barre soudain l'accès à toutes ses pensées. Elle n'est pas là pour décortiquer le physique de l'autre. Elle est là pour Imbolc. La fumée blanche dégage un parfum lactique, aux touches cuivrées. Il enserre les poumons de Tamsin, lui dévorant la respiration. Et dans cet étrange nuage poudré, la danse débute. D'abord en surface avec le bois de santal. Bien vite Tamsin hérite du bois brûlé, de l'encens brûlant. L'odeur est lourde et pèse sur chaque objet, sur chaque personne présente dans la salle. Comme un cadeau Tamsin reçoit le morceau restant, elle étire un sourire sur ses lèvres, plus qu'heureuse de participer malgré sa faible connaissance du rite. Elle sait suivre, elle ne sait pas mené. Alors guidé par les gestes de la seconde sorcière, elle effectue tant bien que mal, les mêmes.

En parallèle, ses doigts à elle s'agitent, ses pieds dansent, et son corps s'égare dans la lumière déclinante du soir. Un nouveau parfum s'invite dans l'espace. Celui-ci est plus actif, plus présent encore que le précédent. Tamsin le reconnait aisément. La sauge embaume la salle d'étude. Puis ses mains papillonnent et caressent chaque objet avec aisance, avec patience. Elle purifie baguette, cristal, argent. Toute matière expire et exhale ses mauvais agissements, ses sombres augures. Plus aucune ombre ne plane autour d'elles.

Tamsin est fascinée par ce spectacle, elle est captivée par cette initiée plus mûre qu'elle, plus à l'aise avec ses rites et ses traditions. Elle s'en inspire, imprimant les détails de la scène dans son esprit, car comme elle s'en doutait, c'est ensuite vers elle que la sauge est tendue. À son tour de faire ses preuves.

Elle n'a qu'une baguette et un vieux jeu de cartes, corné. Pourtant, ces deux artefacts sont ses biens les plus précieux. Alors doucement, avec prudence, elle trace un cercle, puis un second, avec le bâton enfumé. Ces cercles se transforment en huit, puis en symbole d'infinité. Elle relit sa baguette et son jeu de tarot dans la fumée grise. Les dernières lueurs du soleil perlent sur la table. Bientôt la nuit sera là.

Il est temps d'achever cette journée. Avec remerciement, Tamsin redonne à son aînée, son bien qu'elle lui a gentiment prêté. Elle récupère dans ses doigts frêles baguette et tarot, les glissant à l'abris dans sa robe de sorcière qu'elle se garde bien de referme sur sa robe de lune. Le sourire de l'enfant est équivoque. Elle n'ose plus briser le silence, mais incline la tête en signe de gratitude. Puis aussi silencieuse qu'une vipère, elle se coule hors de la salle, prenant bien garde de refermer derrière elle. On ne sait jamais, si le rite n'est pas achevé, elle préfère au moins la laisser en paix.

Fin du RP.

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