La nuit avait vraiment été merdique pour Éli, après un anniversaire complètement explosif, elle n'avait pas du tout réussi à oublier la scène de l'après-midi. Ressassant tout, se reprochant une bonne partie de la nuit ce qui était arrivé, et rageant contre Redose l'autre partie. Elle ne s'était endormi qu'au petit matin, quelques heures seulement avant qu'une migraine ne vienne la réveiller douloureusement, la forçant à abréger le peu de sommeil qu'elle aurait pu gratter.

Une potion et un petit déjeuner plus tard, la Poufsouffle avait tenter de voir les choses d'une façon plus positive, au fond voir Gideon la défendre corps et âme comme ça, et contre son ami, lui avait beaucoup plus et avait renforcer les sentiments qu'elle avait pour lui. Voir son Gryffon si protecteur le rendait terriblement sexy, ce petit coté agressif, possessif lui faisait ressentir une espèce de chaleur agréable qu'elle ne savait définir.

Gigi et elle devaient se rejoindre vers 10h30, mais la jeune fille était en avance. Trop impatiente de se retrouver dans ses bras, elle était remontée se préparer aussitôt son petit déjeuner terminé, enfilant comme rarement elle ne le faisait, une robe assez simple noire, avec un petit liseré blanc remontant à mi cuisse. Ses cheveux détachés et bien peignés, laissaient ses boucles libre le long de son visage.

La salle des trophées n'était pas très fréquentée, et c'était exactement ce qu'ils leur fallait, il y avait toujours des élèves ou des professeurs partout, du bruit ou des choses à faire, aujourd'hui ils avaient juste besoin de retrouver un peu le calme et l'intimité qu'ils avaient eu en haut de la tour. Elle avait juste besoin de se blottir dans ses bras, et d'oublier le reste.

Dans un coin de cette pièce remplie de toute sorte de récompenses, gravées de noms donc elle ne connaissait pas la moitié, Éli attendait avec une impatience flagrante le garçon, replaçant par moment une mèche de cheveux nerveusement, observant la porte en pinçant ses lèvres, pressée de sentir celles de Gideon s'y poser.

@Gideon Atwood, @Redose Omniak

Tout temps passé seul avec sa sorcière était le bienvenu. Lorsqu'Éli lui proposa de se retrouver à 10h30 dans la salle des trophées, il n'hésita pas à accepter. Il commençait la plupart de ses journées de bonne heure pour aller chercher sa part de nourriture dans la grande salle, et ces derniers temps, il se rendait à d'autres tables pour manger. Parfois avec elle à la table des Poufsouffle, d'autres fois à la sienne. De temps en temps, il se risquait à aller à la table de Serpentard. Il ne pouvait pas dire qu'il connaissait des Serdaigles qui valaient la peine de se joindre à leur table pour un repas.

Après un petit déjeuner copieux, il était retourné aux dortoirs pour se préparer à son rendez-vous du matin. Il prit le temps de s'habiller d'un jean et d'une chemise sombre, et d'enfiler une veste. Une fois satisfait de son apparence, il alla se brosser les dents. Ils avaient pris l'habitude de se livrer à des étreintes plus tendres, et personne n'appréciait l'halitose lors de leur activité préférée.

À chaque pas qu'il fit en direction de leur point de rencontre, sa respiration était haletante et son cœur s'emballait. Ils s'étaient embrassés. Plusieurs fois, et cette fois, il n'y aurait pas de fuite. Il n'y aurait pas de cachette, à moins que ce ne soit pour échapper à des membres du personnel trop zélés qui s'étaient donné pour mission de détruire toutes les joies du cœur des jeunes.

Une fois la porte franchie, il trouva les trophées qu'ils avaient utilisés comme point de repère. Il ne lui restait plus que quelques pas à faire avant de la retrouver, un grand sourire aux lèvres et une lueur dans les yeux. Il ne voulait pas savoir comment il avait eu cette chance.

— Salut beauté, il la salua, une main se posant sur sa hanche alors qu'il se permettait de l'admirer. Cette robe, la façon dont elle donnait l'impression que ses jambes étaient longues. Le rose sur ses joues, qui s'épanouissait juste pour lui. Tu m'as manqué, ajouta-t-il en se penchant pour rencontrer ses lèvres, son haleine mentholée retenue entre les deux. Il était bien plus facile de penser à elle qu'à son amitié qui s'effilochait et au poids de cette perte.

Ils avaient beau être ensemble depuis plusieurs semaines maintenant, chaque fois qu'il posait ses yeux sur elle, chaque fois que ses lèvres frôlaient les siennes, Eli ressentait les battements de son cœur s'affoler, et la chaleur la parcourir de son ventre à ses joues. Elle était extrêmement fière et beaucoup plus sûre d'elle lorsqu'il était la, elle l'avait très vite remarquée.

Aujourd'hui encore, la présence du garçon en arrivant inonda la pièce immédiatement, la jeune fille plongea ses yeux dans ceux, si doux et chauds du gryffon qui contrastait tellement avec la noirceur emplie de colère qu' Eli avait pu y voir la veille. Pleine d'impatience, elle ne put se retenir de rougir au passage du regard sexy et plein d'envie que son copain posa sur elle. Les efforts qu'elle avait tentés pour se sentir jolie pour lui avaient l'air d'être appréciés, mais ils n'étaient rien face à l'allure impeccable que le jeune homme imposé... déjà qu'elle le trouvait terriblement beau en uniforme mais là le regard brillant d'Éli ne pouvait cacher l'effet que la vision de son amoureux lui faisait ressentir à l'intérieur. Lorsqu'il s'approcha pour l'embrasser, ses mots la firent immédiatement frissonner, elle ne put s'empêcher d'agripper l'arrière de son cou, et laissa courir ses mains dans ses cheveux en répondant à son baiser. Elle se rapprocha de lui un peu plus pour réduire à néant l'espace qui séparait encore leurs corps.

- toi aussi tu m'as manqué...tellement. Susurra t elle dans une respiration, déplaçant ses mains dans le creux de son dos pour renforcer son étreinte, comme si leur lien pouvait apaiser un peu la violence des images qui tournaient encore bien trop dans sa tête.

@Gideon Atwood

Son cuir chevelu vibrait au contact de ses ongles. Des tremblements s'étendaient du bout de ses doigts tout le long de sa colonne vertébrale. La façon dont elle l'agrippait et l'effleurait, alignant leurs corps l'un contre l'autre, laissait peu à l'imagination.

La façon dont elle était confortablement installée, s'agrippant au bas de son dos, le figeait sur place. Il n'arrivait pas à lâcher sa hanche, et plutôt que d'installer l'autre sur le côté opposé, il lui caressa sa joue avec sa main. Son regard rencontra le sien alors qu'elle murmurait ses propos. Des paroles qu'il serait heureux d'entendre encore et encore.

Lorsque ses lèvres rencontrèrent les siennes, il put oublier, ne serait-ce qu'un instant, la violence qu'il avait ressentie la veille. L'exaspération liée à la perte de son ami, car pour ce qu'il en savait, il avait perdu Red. Il échangea le pincement de son cœur contre un frémissement, le feu de l'exaspération dans sa gorge contre le gémissement de la satisfaction qu'il éprouvait. Il n'y avait plus de place pour parler. Il n'y avait plus de place pour situer l'endroit où elle commençait et où il finissait.

Lorsque leurs lèvres rencontrèrent les siennes, il n'y eut plus besoin de réfléchir. Tout ce qu'il pouvait faire, c'était de vivre l'instant présent et de se laisser aller au bonheur bienfaisant qu'elle lui offrait.

Entrainée dans leur étreinte passionnée, elle en avait presque oublié de respirer. Écartant un instant son visage du sien pour recharger ses poumons, elle en profita pour lui offrit un sourire tendre. Elle ne savait pas combien de temps il allait réussir à la supporter, à faire face à ses changements d'humeur difficile à comprendre parfois, à son anxiété et à tout ce qui faisait partie de son sale caractère, mais pour l'instant il était là. Il avait menti pour elle, l'avait soutenu après son annonce, il l'avait laissé prendre le temps dont elle avait besoin, n'avait pas renoncé quand elle l'avait fui, et il l'avait même défendu envers et contre tous quitte à perdre beaucoup trop. Malgré tout, il était loin d'être parfait, pourtant il l'était pour elle, et même si elle ne savait pas combien de temps il allait réussir à la supporter, elle comptait bien profiter de chaque seconde dans ses bras, comme s'il la suivante n'existerait pas.

Ses mains trop curieuses, abandonnèrent le dos du Gryffon pour descendre vers des parties plus secrètes de son corps, toucher ce qu'elle seule avait le privilège de toucher. Sa bouche glissa de ses lèvres à son cou, respirant au passage son odeur comme si c'était la seule qui pouvait la faire vibrer. Elle ne put retenir ses pensées en effervescences de sortir, laissant ses lèvres échaudées lâcher dans un murmure, J'crois qu'j'suis complètement accro à ça... avant de reposer ses lèvres sur celle de Gideon avec toute la fougue de ses hormones en ébullitions.

@Gideon Atwood

Dimanche 20 décembre 2048, 10h25

À quatre pattes sur le sol, depuis plus d'une heure, Redose dans une tentative de calmer une colère noire, spontanée, invincible pour l'instant. Une heure que je le suivais ce satané cafard, rampant et... Crapahutant au sol depuis sûrement toute sa vie. Si j'étais aussi petit et aussi faible j'aurais honte d'être en vie sérieux.

Mais c'est pas mieux maintenant, j'ai tellement la haine, j'aurais dû lui casser la gueule.
Mais j'enrage d'autant plus que j'en ai pas été capable, et je sais que je n'en serais pas plus capable maintenant encore et ça m'énerve plus, encore et encore, encore, encore, encore.
Je sais même pas pourquoi je poursuis ce sale cafard, je devrais juste lui balancer un incendio et le graille. Saleté de cafard, saleté de traître, saleté de monstre. Non attends, ça ferait de moi le cafard ?
Nul...

Je dois me défouler, ma volonté revient petit à petit, quand elle sera au max j'irais me venger de Gideon, et de l'autre énergumène minable qui lui sert à rien. Je sais pas quand, je sais pas comment, mais j'y arriverais. Il me suffit d'embraser la petite flamme de volonté qu'il me reste, d'embraser ma toute puissante colère et de bouffer ce cafard.

Redose attrapa le cafard entre ses deux doigts et leva la tête, son corps caché derrière un mur, et mesdames et messieurs sur votre droite vous pourrez observer un mur, devant vous pourrez observer un cafard qui se débat pour sa vie et sur votre gauche enfin, des cochonneries entre deux élèves.
Figé pendant quelques secondes, cette vision brisait toute la colère, toute la haine, et le peu de volonté qu'il restait à Redose pour espérer pouvoir se venger ou ne serait-ce que se débattre face à la situation comme le cafard entre ses doigts, il se redressa, et toujours sur ses genoux, sans un bruit.

J'entendais toutes ces... Tout ces... Tout ça...
Mon corps laissa le cafard s'échapper et ma main agrippa mon sein gauche si fort, comme si j'essayé de toucher mon cœur si tant est que j'en ait un. Je le sentais battre si fort, c'est une sensation si étrange, d'avoir envie de hurler mais aussi de se taire. Pourquoi ça me faisait cet effet ? Parce qu'ils s'en foutent ? C'était hier, Elisabeth c'est normal c'est sûrement son plan. Mais que Gideon n'en ai à ce point... Rien... À...

Peu importe...

Redose resta quelques temps encore à écouter ce qu'il se passait à côté pour finalement s'en aller sans un mot sans un bruit.

@Gideon Atwood et @Élisabeth Willis