Il se croyait où lui, du haut de ses quatorze apparentes années ? Comment avait-il pu croire à ces balivernes ? Bien sûr qu'un couvre-feu était là pour empêcher les élèves de prendre la poudre d'escampette. Hallie détestait la façon dont le garçon qui les faisait face avait l'air de leur parler. Un monsieur je-sais-tout, qui explique à trois filles la vie. Le ton utilisé traduisait un certain mépris envers des camarades plus jeunes. "Certes, je suis ici" d'où est-ce qu'il venait, des bourges copains avec les royaux d'Angleterre ?

Alors qu'Alexandre s'empressait de se justifier sur sa présence, Hallie plissait des yeux tout en émanant des ondes négatives. Elle s'était laissé provoquer, et son naturel jugeur avait pris le dessus.
Hallie s'en était déjà partie voir d'autres Mimbulus dans la serre lorsqu'elle entendit le garçon ajouter des précisions sur le spécimen. Il ne s'était pas prêté au jeu, mais avait sorti une réponse du premier de la classe. C'était supposé être un jeu de devinette, elle n'avait pas besoin d'un cuistre. D'un mauvais œil, elle ne put s'empêcher d'ajouter : « Oh et puis ça va, monsieur-je-suis-en-quatrième-année ! J'suis venue ici pour m'amuser, pas pour qu'on me fasse la morale. Va t'en si t'es pas content ! ». Sentant que quelque chose d'intéressant pourrait s'ensuivre, elle agrippa la main d'Ari, et s'enfuit dans la pénombre de la serre, se cognant à plusieurs reprises sur les bacs de plantes. Toute joviale, et de manière moqueuse, la rouquine s'exclama : « Attrape-nous si tu peux, sinon ça veut vraiment dire que t'es une mauviette, monsieur-je-sais-tout ! ». Elles avaient couru suffisamment loin afin que l'on ne puisse plus distinguer leurs silhouettes dans le noir, et s'étaient cachées derrière un bac. Elle s'empressa de poser la paume de sa main sur la bouche d'Ari, qui, au goût d'Hallie, semblait fort trop de bruit. Elle attendit, sans un bruit, tamise dans l'obscurité nocturne. Réflexion faite, Apryll paraîssait en comparaison avec Alexandre, bien plus gentille.

Alexandre se mordit les lèvres pour réfréner un mouvement d'humeur devant l'attitude manifestement provocatrice de cette fillette. Elle se moquait de ses explications, et plus encore des plantes. Cette petite peste qui courait dans l'allée proclamer ouvertement vouloir s'amuser. Un soupir lui échappa. Il devrait rentrer. Un professeur la trouverait rapidement et elle serait punie. Toutefois, l'idée de se retirer, de retourner au château et de la laisser à la merci d'un potentiel danger lui déplaisait. Une créature magique pouvait venir de la forêt interdite et rôder près des serres. Ou cette enfant trop curieuse était capable de s'exposer seule au péril en allant farfouiller au mauvais endroit. Il ne pouvait partir. C'était sa responsabilité.

"Cela suffit. Nous rentrons."

Il essaya d'affirmer une autorité que le garçon se sentait loin de posséder. Ennis semblait exercer cela si facilement. Dès que celle-ci ouvrait la bouche, les premières années l'écoutaient et la suivaient. Sans doute que son badge de Préfète lui conférait une petite aide, mais ce n'était qu'un complément. Chez elle, tout passait avant tout dans le regard et le choix de ses mots.

Il avait encore beaucoup à apprendre.

Pour preuve, cette fillette impossible avait saisi la main de l'autre pour l'entrainer dans une partie de cache-cache. Ce n'était mpas un jeu ! Et encore moins l'endroit ! Dans leur empressement, elles allaient finir par abimer l'une des plantes.

"On ne joue pas les filles ! Et encore moins ici ! Allez, on rentre ! Vous... Vous n'avez pas faim ?"

Il devrait informer un professeur. Ou un préfet. Mais en s'éloignant, elles risquaient de causer des dégâts. Ou de partir. Or, en restant sur place, il pouvait les surveiller et éviter une catastrophe.

La jeune fille commençait sérieusement à s'ennuyer, les remontrances du quatrième année commençait à lui taper sur les nerfs. Comme s'il savait tout mieux que tous le monde celui là.

Elle piétinait sur place en attendant de pouvoir partir. Elle n'avait rien à faire ici puisque sa baguette n'était visiblement pas dans la serre de botanique. Elle cherchait seulement maintenant à pouvoir partir et regagner le château pour enfin aller manger et laisser toute cette situation, aussi ridicule soit-elle derrière elle.

Elle épousseta son uniforme plein de feuilles de toutes les plantes possibles et imaginables. Puis elle s'adressa gentiment à ses interlocuteurs.

"Bon c'est pas tous ça mais je commence à avoir froid moi, et j'ai faim aussi. Alors vous êtes bien gentil tous, mais bon j'aimerais rentrer dans le château merci bien."

Sur ces phrases elle commença à se diriger vers la sortie de la serre dont elle avait oublié le numéro en regardant la mine déconcertée de ses camarades. Avant de sortir elle se retourna et dit à chacun:

"Je n'ai pas très envie de finir en retenue parce que j'ai loupé le couvre-feu, alors merci mais vous finirez vos excursions sans moi je n'ai plus rien à faire ici, j'irais voir monsieur Charleston plus tard pour ma baguette. Sur ce, au revoir dormez bien."

Elle avait un petit air condescendant et ne s'en rendait même pas compte.

Dans les serres, l'atmosphère était électrique. Hallie se tenait là, au milieu du tumulte, observant avec frustration la scène qui se déroulait sous ses yeux. Les trois autres élèves, visiblement agacés, se disputaient bruyamment, chacun défendant son propre point de vue avec véhémence. Les plus âgés tentaient de prendre le contrôle de la situation, mais leurs efforts semblaient vains alors que la tension montait de plus en plus.

Hallie sentit sa patience s'amenuiser à mesure que la cacophonie s'intensifiait. Elle se pinça les lèvres pour retenir un soupir exaspéré. Tout ce qu'elle voulait, c'était trouver des citrouilles pour la Samhain, mais ces boulets l'empêchaient d'avancer. Elle lança un regard frustré à l'élève à côté d'elle, espérant trouver une alliée dans sa recherche de calme, mais elle ne reçut en retour qu'un regard condescendant.

Soudain, Alexandre, le plus âgé du groupe, prit la parole d'un ton autoritaire, comme s'il croyait être le chef naturel de la situation. « On ne joue pas les filles ! Et encore moins ici ! Allez, on rentre ! Vous... Vous n'avez pas faim ? » Hallie leva les yeux au ciel, agacée par cette tentative de domination. « Pff, Alexandre va vraiment falloir que tu redescendes sur Terre là. C'est pas parce que tu es plus grand que t'as nous dire quoi faire. » répliqua-t-elle d'une voix ferme. «J'vais pas rentrer juste parce que t'as décidé. J'suis ici pour une raison et j'vais pas partir tant que je n'aurai pas trouvé ce que je cherchais. À un de ces quatres peut-être »
Elle croisa les bras avec détermination, son regard défiant fixé sur Alexandre. Elle était déterminée à rester jusqu'à ce qu'elle ait accompli sa mission ; elle partit peu de temps après dans la pénombre des serres, à la recherche de ses précieuses citrouilles. Combien de temps cela lui prit-il ? Au moins une heure de plus, car cette dernière ne voulait pas admettre que les citrouilles ne se trouvaient pas dans la serre, et que tout son travail allait se solder sur une défaite. Elle ne reçut également aucunes nouvelles de ses camarades de serre après cette altercation sauvage nocturne. Hallie décréta jusqu'à preuve du contraire, que ces énergumènes étaient détestables au possible.




J'espère que vous ne m'en voulez pas, j'ai décidé de fermer le RP vu que celui ci ne nous amenait nul part. Ça arrive. Je crois qu'on s'est mal compris ce qui a donné des situations bizarres ! Bonnes aventures.