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16 févr. 2024, 15:56
Le parchemin  OS 
Lundi 15 février 2049
Après midi après le cours de vol

Ce RP découle des évènements décrit dans le RP : Amour silencieux
Avec l'accord de @Meghan Wardwell.


Au fond des rayonnages dédiés au domaine des potions, j'avais immédiatement pris d'assaut la petite table d'étude pour en faire mon territoire exclusif. Sur le dossier de la chaise d'en face, ma robe de travail noire jetée négligemment trônait là dans le but de dissuader tout opportun. Quant à moi, masqué par cinq gros ouvrages empilés, je me tenais, recroquevillé sur mon siège, la haute fenêtre cintrée dans le dos derrière laquelle le jour décline, et plongeais la main dans la poche de ma veste. Le parchemin était toujours là. J'hésitais.

J'avais mis la main sur le mystérieux bout de vélin vingt minutes plus tôt, coincée dans une fissure au bas d'une pierre dressée du Cromlech. Il ne devait pas s'y trouver depuis longtemps. Le support était propre. Aucune poussière ou toile d'araignée n'indiquait qu'il pouvait avoir été placé là depuis longtemps. Pas de tâches ni de moisissures, l'humidité de l'hiver n'avait pas eu le temps de l'altérer. Il paraissait neuf.

Pourquoi une telle cachette ?
Quel secret pouvait il renfermé ?
Qui était l'auteur ?
A qui se destinait il ?


Mon esprit fourmillait de questions et j'espérais que la lecture m'offrirait les réponses. Je sortais donc le parchemin, le dépliais soigneusement et parcourus d'une traite son contenu. Une fois fini, je le glissais rapidement sous la pile de livre et me redressais contre le dossier de ma chaise, les yeux vers le plafond, assailli par un torrent de perplexité...

Mon cerveau repassait les détails de la lecture à toute vitesse : les phrases, les confessions, les sentiments, tous les mots que l'auteur avait confié à la page et qui ne m'étaient pas destinés. Tous résonnaient en moi, m'infligeant maintenant le sentiment honteux d'avoir violé la vie d'un autre. Je regrettais. Je regrettais d'autant plus que je connaissais le destinataire de la lettre et que son auteur ne me laissait que peu de doute. Je regrettais enfin parce que j'avais le sentiment que ce parchemin n'aurait jamais dû quitter sa cachette. Tout cela était ma faute et c'était mal.

Quelques minutes passèrent. Je ne détachais pas mon regard de la marqueterie du plafond comme si une solution pouvait en jaillir puis, résolu, je sortais une page de parchemin et y griffonnait à la hâte quelques lignes. Puis, délaissant les lieux en l'état, je filais avec mes affaires sous le bras jusqu'aux fameuses pierres du parc. Là, retrouvant l'endroit exact de la cachette, j'y glissais mon petit message et regagnais sans détour ma salle commune pour ne plus jamais songer à nouveau à cette journée.

13 ans / 2ème année RP
Toutes choses sont bonnes ou mauvaises par comparaison.