Vendredi 11 Décembre 2048,
Quatrième année,
Fiche PR.


Ce matin, j'ai eu la meilleure idée de la Terre. Faut pas le dire à trop de monde parce que c'est tellement du génie qu'ils vont peut être le refaire. J'ai décidé de me lancer un sortilège à moi-même. J'ai choisi aujourd'hui parce que je sais que Miss Crane pourrait voir à quel point je peu bien lancer ce sortilège et peut-être qu'elle me félicitera. J'ai beaucoup aimé la tête que j'ai eu quand je me suis regardée dans la glace. C'était tout à fait une question de dosage et il fallait que je lance le sort en faisant attention à ce qu'il ne prenne pas tous mes cheveux. Je sais que les bois se marient bien avec mes cheveux blonds, c'est un certain style. J'ai bien évidemment fait ça au dernier moment pour que le sort dure suffisamment longtemps.

Avec mes petits bois assez imposants mais pas trop sur le crâne, je cours en salle de classe en faisant attention de ne fracasser personne. C'est une des idées les plus brillantes que j'ai fait, je me demande si Zoey va apprécier...

Quand j'entre dans la salle de cours, j'ai quand même un peu d'appréhension parce que je ne sais pas trop ce que les autres vont dire. Mais en fait j'ai quand même confiance en mon sortilège. Je sais qu'il va vite s'arrêter alors je peux faire comme si personne n'avait rien vu. J'entre en secret dans la salle dans la masse de personne et file m'assoir à côté de Zoey qui n'est bizarrement à côté de personne. Je ne sais pas si les autres l'on vu... Je ne fais pas trop de vagues en temps normal mais j'avoue que je trouvais cette idée trop marrante.

Quand j'arrive au niveau de Zoey, je souris.

- Saluuut ! T'as vu mes p'tits bois ? Ils sont bien fait non ? Tu crois que j'aurais dû mettre des décorations dedans ? J'avais peur que ça soit nul quand ils disparaitrons.

Toujours, un sourire plaqué sur les lèvres, je m'en remets au cours dès que notre discussion se termine. Les bois auront disparu d'ici très peu de temps, cette métamorphose n'est pas très longue.

@Zoey Redlfy pour ce début de cours qui sera sans suite
Si mon post n'est pas adapté au lieu, Miss je peux le retirer mais c'est quelque chose que Charlotte a vraiment fait.

Comme à son habitude, Eileen était heureuse d'aller à son cours de métamorphose. Il fallait dire que son naturel enthousiaste jouait beaucoup mais elle adorait toujours autant cette matière, 2ème sur sa liste de matières préférées ! Ce n'était pas rien !

Ce jour-là, quand elle prit place dans la salle de cours, elle était comme à son habitude l'une des premières élèves. C'était quelque chose qu'elle mettait un point d'honneur à poursuivre : parvenir dans les premières à chaque cours. Elle avait horreur d'être en retard et faire en sorte d'arriver juste à l'heure ne permettait pas de palier à l'aléatoire comme par exemple les escaliers qui n'en faisaient qu'à leur tête !

Elle observa la salle de classe et sa professeure, tentant d'identifier un indice qui lui permettrait de savoir ce qu'ils allaient faire aujourd'hui. Bien lui en pris, puisqu'elle put découvrir un terrarium sur le bureau professoral avec des scarabées dedans.

Rapidement, elle passa en revue le sommaire de son manuel et déduisit que Scaramaleor, la métamorphose du bouton, serait au programme !

Quand le cours débuta plusieurs minutes plus tard, elle apprit qu'elle avait eu raison. Elle était heureuse de découvrir un nouveau sort. Apprendre toujours plus, tel aurait pu être son crédo ! Et si c'était quelque chose qui lui permettait d'utiliser sa baguette, c'était encore mieux !

Elle écouta attentivement son enseignante, noircissant son parchemin dès qu'elle entendait une information. La visualisation pouvait particulièrement aider sur ce sort : imaginer le scarabée revenir à l'état embryonnaire était le meilleur moyen d'en faire un bouton...

Elle haussa un sourcil lorsqu'elle entendit cette déclaration. Elle n'avait jamais d'embryon de scarabée... mais cela devrait probablement ressembler à n'importe lequel ! A ce stade, comment savoir ce que ca allait donner ? N'est-ce pas ?

Lorsque le top départ fut donné pour la partie pratique, elle se forca à travailler cette partie de la visualisation. Elle imagina la créature redevenir toute petite, comme un rond avec quelques protubérances ; une sorte de petit pois un peu fripé par la vapeur.

Puis, elle passa à l'expression de la formule. Elle s'entraina à la dire à haute voix sans rien dans les mains, histoire d'apprendre à sa mâchoire et sa voix à la prononciation.

Lorsqu'elle fut satisfaite, elle termina par un entrainement de la gestuelle. Quelques exercices plus tard avec son catalyseur sans rien dire, et elle se sentit prête.

Il était à présent temps de mettre les bouts individuellement travaillés ensemble.

Elle enchaina avec soin les cinq étapes du sort et se retrouva avec un bouton tout ce qu'il y a de plus classique mais de la couleur du scarabée. Elle n'avait pas travaillé la visualisation imaginative de ce côté là.

Au moins, elle avait atteint son objectif et réussit à lancer la métamorphose du jour. En la travaillant au prochain cours, elle améliorerait le côté esthétique... car déjà il était temps de quitter la salle de cours...

Le temps filait toujours trop vite quand elle avait métamorphose. En passant la porte et en saluant Mrs Crane, elle souhaita déjà être au mardi suivant pour reprendre le cours de ce sort et obtenir des conseils de son enseignante...

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Alors ça c'était la nouvelle du siècle ! Le vieux Lynch avait enfin cassé sa pipe ! Enfin il avait été remplacé quoi. Paix à son âme, il me manquera pas. Surtout que la nouvelle prof était cool. Bon, c'est peut-être pas ça qui allait me faire rester éveillé pendant les cours avec plein de bla bla, mais tant que je réussissais la pratique, c'était ce qui comptait non. D'ailleurs, le début de l'année, on revenait souvent sur les bases de l'année dernière. Et vu que j'étais trop chaud avec ce qu'on avait appris l'année dernière, j'allais me faire bien voir dès le premier cours, comme ça je serais tranquille quand il faudra blablater. J'espère qu'elle sera plus cool que l'autre. Par contre, même si elle était cool, elle avait l'air un peu spécial, d'abord on devait être surveillés par cette tête de cerf là, j'arrivais pas à la regarder ça me dégoutait un peu, et puis .. qui met une tête de cerf dans son bureau déjà ?

Tandis que tout le monde se met à lancer ses sorts, moi j'en profite pour tester un peu Avifors. Faut dire que j'avais qu'une idée en tête, c'était de me venger de Sharp. S'il pensait vraiment s'en tirer comme ça, il se fourrait le doigt dans l'oeil. Même si c'était plutôt compliqué à lancer et à savoir bien manier comme sort, mes essais s'avérait assez fructueux même si mon contrôle sur ses petites bêtes étaient quand même pas ouf. Tandis que je profitais du fait que la métamorphose ne s'en était pas encore envolé, je m'amusais un peu caressant l'oiseau que j'avais pu obtenir. D'ailleurs il me faisait penser un peu à Roméo celui-ci, l'oiseau du maestro. Mais il avait l'air d'avoir beaucoup moins de caractère. Dommage que ça reste une métamorphose, je savais bien que le petit truc allait disparaitre en deux deux, fallait pas que je m'attache non plus.

Au moins, je révisais un peu ce que je voulais dans ce cours, et vu que les métamorphoses en animaux, c'était mon truc, j'avoue que je préférais me concentrer sur ça. Bon, la prochaine ...

Lavinia aimait bien la métamorphose, c'était la métamorphose qui ne l'aimait pas. Voilà comment la petite serpentard avait fini par conclure devant l'ambiguïté de ses sentiments face à cette matière. C'était un sujet des arts magiques tout à fait respectable, et qui permettait de jouer avec les limites des corps, des apparences, pour transformer un sujet en quelque chose d'autres, de plus beaux ou de plus laids. Cela la fascinait et elle écoutait avec grand intérêt les cours théoriques de cette matière. Cependant, elle n'était pas aussi à l'aise qu'elle l'espérait dans les parties pratiques, et cela, sans vraiment savoir pourquoi.

Elle était incollable pour le sortilège de l'Aiguille, sur Flintifors, Calvorio, Aguavino, Elesaticus et d'autres. D'aucun la regarderait lancer ces sorts la trouverait douée dans les arts magiques. Cependant, des sortilèges comme Reparifagex et Transfero lui posait parfois des soucis. Mais surtout, certaines phrases ou allusions pendant les cours la mettaient parfois dans une situation de stress étrange. Et aujourd'hui, alors qu'elle fixait la peluche lapin qui lui faisait face et qu'elle avait déjà transformée plusieurs fois en de jolies ballerines confortables, elle sentait de nouveau cette petite boule qui se logeait dans son estomac.

Pourtant, elle n'avait pas eu de difficultés à lancer ce sort. Pourtant, elle y était parvenue bien plus rapidement que d'autres de ses camarades. Pourtant, cela aurait dû l'amuser de repenser à la paire de chaussons affreusement laide que lui avait envoyé son frère par hibou, du temps où il avait eu la même leçon, assis sur les bancs de Poudlard. Mais non, quelque chose la gênait alors qu'elle plongeait son regard dans les billes noires qui servaient de yeux à son lapin inerte.

- Pantouflin, lança-t-elle une nouvelle fois, provoquant volontairement ce gêne qu'elle ne réussissait pas à comprendre, pour mieux l'analyser.

La peluche se déforma, le corps de coton s'allongea et se creusa pour former l'ouverture de la pantoufle, alors que la tête semblait dégouliner vers l'avant pour devenir une décoration de surface. La matière était la même, seule la forme avait changé. C'était facile. Trop facile... Et les mots de leur professeure raisonnèrent dans son esprit. Cet exercice devait les entraîner pour passer à l'étape suivante : la métamorphose trans-substantielle, de l'inerte au vivant, et inversement. Transformer un animal en un objet inerte et sans vie, mort. Transformer un objet en un simulacre de vie. Ce corps qu'elle voyait se déformer d'une manière si étrange qu'elle la trouvait presque repoussante, cette tête qui se désarticulait pour prendre une nouvelle place... Ce n'était qu'une peluche... Mais si cela avait été un lapin ? Un vrai lapin ?...

En cas d'erreur, Mr Lynch leur avait appris qu'un Reparifagex pouvait tout réparer. Mais comment se sentait une créature ainsi malmenée ? En déglutissant, Lavinia se rappela de nouveau le moment où Valerion l'avait ridiculisée et agressée devant toute la classe. Gonflus était un sort de métamorphose. Outre la panique et la honte, elle n'avait pas vraiment eu mal. Et pourtant, avec la panique, elle avait eu le sentiment d’étouffer, que sa peau la brûlait, elle en avait même pleuré. Malgré toute la haine qu'elle lui portait, Lavinia devait reconnaître que leur professeur de défense contre les forces du mal était douée. Était-ce grâce à cela qu'elle n'avait pas souffert, autrement que dans son esprit ? Les prochaines tentatives des élèves, totalement débutants, sur des cobayes de métamorphoses pouvaient-elles être dangereuse pour ces derniers ?... Est-ce que, eux, allaient leur faire mal, avec l'inexpérience ?

Laissant son exercice plusieurs fois réussi sur la table, Lavinia prit son courage à deux mains. Elle se leva et se dirigea vers leur professeur de métamorphose, réfléchissant à comment formuler sa question sans paraître idiote ou mièvre.

- Excusez-moi de vous déranger, madame, commença-t-elle d'une voix basse pour ne pas attirer l'attention de ses camarades. J'aimerais savoir... Lorsque nous réaliserons des métamorphoses à partir d'être vivant, ou trans-substancielle vers du vivant... Est-ce que cela peut occasionner de la souffrance à notre cobaye ? Est-ce qu'il y a des moyens pour éviter cela ?...

Elle tâche de poser ses questions avec une mine détachée, bien que des images cauchemardesques vinrent aussitôt s'imposer à son esprit. Des piaillements de détresse d'oiseaux transformer en monstre, les yeux implorants de lapins qui ne comprenaient pas ce qu'il leur arrivait et finissait aux pieds d'écoliers peu scrupuleux... Était-ce vraiment cela qui leur sera enseignés pendant les prochains cours ?...

Eileen avait couru pour ne pas être en retard... Les lutins exagéraient vraiment ! Avoir transformé l'escalier en piano avait failli la faire arriver tardivement... enfin pour elle qui était toujours en avance... Au final, elle était juste parvenue dans la salle de cours comme tous ses autres camarades...

Elle avait sagement pris place, reprenant son souffle, et avait écouté attentivement ce cours sur la métamorphose dans les duels.

La partie "duel" n'était pas celle qu'elle préférait, mais tout en grattant son parchemin, elle comprenait l'intérêt d'un parallèle entre les deux matières.

Elle notait assidument les éléments évoqués par son enseignante. Puis, elle eut un temps de pause pour réfléchir à l'application en duel des sorts de métamorphose qu'elle connaissait déjà.

Potentiellement, Translatio pourrait faire l'affaire pour déplacer un objet sur le chemin de l'adversaire et le faire trébucher...
Calvorio pourrait éventuellement donner quelques secondes à l'Aiglonne si la personne touchée était particulièrement attachée à ses cheveux...
Elasticus semblait tout trouvé pour ralentir l'ennemi en transformant le sol sous ses pieds. Elle se demandait d'ailleurs si ce sort pouvait être tenté sur une baguette magique... Car à n'en pas douter voir le catalyseur de l'adversaire mou et bondissant serait un spectacle plaisant !
Avifors pouvait permettre de déconcentrer l'autre s'il se mettait à recevoir une attaque d'oiseaux sur le visage... Il ne verrait rien et serait incapable de réagir avant le lancement d'un nouveau sortilège...

Après avoir passé en revue son arsenal de première année, elle eut tôt fait de constaté que dans celui de 2ème année, les sorts de métamorphose appris ce trimestre ne seraient pas d'une grande utilité.

Sans qu'elle ne s'en rende compte, la Serdaigle avait gratté son parchemin tant et si bien qu'elle dû en prendre un autre pour ne rien louper de ce qu'on lui apprenait.

Vint ensuite le temps des interrogations :
- "Madame ?" osa-t-elle en levant la main "Est-ce qu'on peut lancer "Elasticus" sur la baguette de l'adversaire ?"

Lorsque le cours fut fini, Eileen rangea soigneusement ses affaires, remercia Mrs Crane en passant devant son bureau avec un grand sourire et se promit de faire des recherches à la bibliothèque sur la thématique du jour pour prendre un peu d'avance sur le prochain cours.

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Au ras des paquerettes

Si Ernest s’était montré méfiant et suspicieux envers sa professeur de métamorphose à son arrivée à la rentrée, il avait peu à peu appris à la cerner ou du moins à cerner ses attentes. Qui n’était pas bien différentes de celles de Mr Lynch finalement. Sérieux, travail et discipline. Il savait faire. Petit à petit, il avait quitté sa place tout au fond de la classe et à mesure que les semaines passaient, l’adolescent s’était peu à peu avancé d’un rang à l’autre. À présent, il était assis au second rang, un peu sur la droite pour avoir le bureau de Miss Crane bien en vue mais ne pas être directement dans sa ligne de mire. Il ne fallait pas exagérer non plus. Ernest restait Ernest.

Pour ce début de deuxième trimestre, le programme des métamorphoses étudiées était plein de promesses. Entre la transformation de cheveux en plantes et l’apparition de serpents, son cœur balançait. Mais l’adolescent avait un affect particulier avec tout ce qui poussait. Et même si son âme de Serpentard aurait dû le pousser vers le serpent, c’étaient les plantes qui avaient son cœur. Forcément, un sortilège comme Herbifors, ça ne pouvait que lui plaire. La visualisation n’était pas si difficile. Les cheveux, ça poussait autant que l’herbe et les plantes.

Pourtant, une idée lui trottait dans la tête depuis qu’ils avaient commencé à voir ce sortilège. Depuis quelques temps, Ernest nourrissait la conviction qu’on était jamais mieux servi que par soi-même et qu’un sortilège qu’on avait subi de manière empirique se maîtriserait bien plus aisément et plus rapidement. Seulement se jeter des sortilèges à soi-même, c’était un peu délicat. Surtout quand on en était qu’au début de l’apprentissage. Mais Herbifors semblait être le candidat parfait. Ses essais avec le sortilège du crâne chauve en était la preuve. Mais au pire, il y avait toujours Réparifagex, qu’il réussissait bien à présent. Et puis les plantes, il maîtrisait le sujet.

Tout en écoutant avec attention les instructions du professeur, il avait rempli son carnet de notes, de remarques et de questions, sentant l’excitation monter en lui à l’idée de tenter ce lancer sur lui-même. Le Professeur Crane refit une démonstration de la gestuelle et de l’incantation. L’adolescent l’observa attentivement en prenant mentalement note de chaque détail. Son regard ne la quitta pas des yeux, même après qu’elle eut terminé. C’est qu’elle avait quelque chose cette Miss Crane, qu’il n’était pas capable d’expliquer.

De retour à ses moutons, ou plutôt, à ses cheveux, le petit brun prit le temps de tâter son crâne pour appréhender la densité de son cuir chevelu. Il observa quelques instants son reflet dans le vitrail de la fenêtre. Ça faisait beaucoup de cheveux. Nécessitant autant de concentration. Après s’être légèrement isolé et avoir pris plusieurs grandes inspirations, il était temps de se lancer.

Il faudrait qu’il s’appuie uniquement sur sa visualisation mentale du début à la fin et non sur un repère de départ. Mais si Ennis O’Belt était capable de déplacer un banc de poisson à l’aveugle, il devrait bien arriver à faire un petit sortilège de métamorphose sans rien voir. Il ferma donc ses yeux pour mieux se concentrer. Après avoir actionné sa baguette et prononcé la formule magique, il mit toute sa concentration dans sa visualisation. Ernest senti une légère sensation de picotement à la surface de son crâne. C’était probablement un bon signe. Mais pas question d’ouvrir les yeux avant la fin.

Le premier essai n’était pas aussi fructueux qu’il l’aurait souhaité. Sur sa tête se disputait quelques touffes de graminées. Pas vraiment la prairie qu’il s’était imaginée. Mais l’échec n’entamait en rien sa détermination. Il fallait pousser l’effort un tout petit peu plus loin et faire fleurir. Un Réparifagex rapide et il avait retrouvé sa tignasse d’origine. En passant sa main dans ses cheveux, il y trouva néanmoins quelques brins de chiendent, seuls vestiges de sa métamorphose inachevée.

Le deuxième essai serait bien plus concluant. Ernest sentit la même décharge, les mêmes picotements qui lui indiquaient l’apparition des herbes folles. Après l’herbe, venait la fleur. L’adolescent accentua sa concentration sur la visualisation d’une herbacée en particulier. D’aucun la considérait comme une mauvaise herbe, mais lui aimait particulièrement la forme de sa fleur, formée de nombreux petits fleurons. Les pâquerettes commencèrent à éclore sur le crâne de l’adolescent. La sensation était incroyable. Comme des petites bulles qui éclataient au contact de l’air. Pop… pop… pop pop pop… pop pop…

Ernest décrocha quelques tiges de sa tête et les observa avec attention. Elles semblaient parfaitement vraies. Les capitules d’un jaune flamboyant et des pétales d’un blanc éclatant. À la seule différence qu’au lieu de présenter des teintes roses à la base, ces dernières étaient noires toute comme les tiges, malgré les brins d’herbe bien verts qui avaient remplacé ses cheveux. On ne pouvait pas atteindre la perfection à chaque coup. D’ailleurs Ernest ne l’atteignait jamais. Rien n’était jamais assez parfait à ses yeux.

Le cours s’achevait et le gamin entreprit de s’arracher quelques touffes en grimaçant pour composer un petit bouquet de paquerettes. Discrètement, en quittant la salle, il posa le bouquet sur le bureau de sa professeure. Il ne savait pas vraiment pourquoi… Enfin… pour lui faire plaisir, certainement… Dans son enthousiasme et son empressement, il avait néanmoins oublié que d’ici qu’il arrive dans la grande salle, la métamorphose aurait probablement cessé de faire effet et qu’à défaut d’un joli bouquet de fleurs, ce serait un bouquet de cheveux que retrouverait Miss Crane sur son bureau. Bien moins bucolique.

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Le deuxième trimestre avait commencé avec l'étude d'un sortilège qui amenait un sourire aux lèvres de la jeune fille depuis qu'elle en avait pris connaissance. Il renvoyait forcément pour elle à la botanique puisqu'il s'agissait de la métamorphose de l’herbe.

Non pas qu'il transforme en herbe quoique ce soit en fait, ce qui était assez étonnant car en général, la jeune fille avait remarqué une correspondance entre les noms et la réalité. Non l'idée de ce sortilège était de transformer les cheveux ou le chapeau de la cible en fleurs. Etymologiquement, elle comprenait le rapprochement mais se doutait de la confusion que cela pouvait provoquer chez certains de ses camarades.

La métamorphose en soi était chouette. Il fallait avouer que les cheveux de certains avaient parfois fait penser l'irlandaise à des lianes au regard de l'épaisseur et de la longueur ; pour d'autres, on était pas très loin d'une jungle...

Intéressée à la botanique notamment par sa chère Mochara placée en serre n°6, la Serdaigle n'avait pas eu de mal à travailler une visualisation permettant de transformer la chevelure de son binôme en des plantes diverses et variées, brillantes très souvent de couleurs vives.

Comme toujours, elle avait commencé par une plante simple, une herbe au sens propre, avant de se lancer dans des plantes beaucoup plus compliquées, qui finissait par relever d'une certaine forme d'œuvre d'art qui l'enchantait.

La plupart des autres métamorphoses qu'ils avaient étudié jusque là pouvait avoir une utilité. Là, à part le côté esthétique, la jeune élève ne voyait pas. Aussi posa-t-elle la question :
- "Madame ? En quoi ce sort peut-il se révéler utile ?"

Elle aimait comprendre pourquoi elle apprenait ou faisait les choses. Encore que, là, elle s'amusait beaucoup et c'était déjà un but en soi.

Comme dans les cours précédents, elle se révéla assidue, s'exerçant avec constance et réitérant encore et toujours le lancer du sort pour aller plus loin sur les visualisations.

A la fin du cours, elle se sentait un peu vidée, non seulement par l'effort de concentration demandé par la visualisation, et aussi par la puissance magique qu'elle mettait dans ses métamorphoses.

Lorsque le cours se termina, elle fut sans surprise déçue qu'il se termine, même si elle fut heureuse de pouvoir se reposer un peu.

Elle sortit de la salle de cours en saluant chaleureusement sa professeure et en lui souhaitant un bon appétit.

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Pour mémoire : programme

Un peu plus d'une semaine s'était écoulé depuis mon retour à Poudlard. Après le déménagement qui avait eu lieu durant les vacances, j'étais contente de retrouver mes marques au sein du château, retrouver mon dortoir, ma meilleure amie, reprendre les cours et mes petites habitudes.
Et aujourd'hui, c'était cours de métamorphose. On venait de commencer l'étude d'un nouveau sort.
Sur la table, devant moi, était posée une poupée, habillée d'une robe blanche, d'un petit gilet, les cheveux attachés par un ruban blanc. La consigne était simple : changer la couleur et le style vestimentaire de la poupée à l'aide du sortilège de mode.
Il me fallait juste une idée. Oh, je sais ! Je vais en faire mon sosie en l'habillant de l'uniforme de Poudlard.
Alors, il faut des chaussettes hautes et noires, une jupe noire, une chemise blanche, un pull avec un col en V, une cravate rayée bleu et bronze et enfin une cape. Je laisse tomber l'idée d'un bonnet et d'une écharpe, ne sachant pas trop à partir de quel élément je pourrais les obtenir.
Maintenant que j'avais mon plan bien en tête, il ne restait plus qu'à l'appliquer.
Baguette en main, je commence par visualiser les modifications nécessaires pour transformer les petites chaussettes blanches en de hauts bas noirs, puis je prononce avec conviction "Multicorfors !"
Je souris et encouragée par ce premier résultat positif, j'enchaine avec la transformation du gilet en cape noire "Multicorfors !"
J'avais fait le plus simple. Maintenant, c'était à la robe que je devrais m'attaquer pour la transformer en plusieurs pièces. Comment procéder... est-ce qu'on pouvait le faire en une seule fois ? Ou vaillait-il mieux commencer par séparer la robe en deux, un haut et un bas.
Finalement, c'est la deuxième option que je choisis. Ca serait peut-être plus long, mais j'étais sure de réussir en procédant ainsi. Après quelques sorts, le bas de la robe blanche avait laissé place à une jupe noire, alors que le haut était à présent constitué d'une chemise blanche recouverte d'un pull en V sans maison et d'une cravate bleu et bronze.
J'observe le résultat final, plutôt satisfaite du travail accompli. Il reste juste un détail pour qu'elle me ressemble.
- Miss ? Est-ce qu'il y a un sort pour changer la couleur des cheveux ?, demandais-je à l'enseignante car la poupée était blonde alors que je suis rousse.

Serpens Caput

Depuis quelques semaines, Ernest ne faisait plus trop le malin en cours de Métamorphose. Depuis l’évaluation surprise qui s’était avérée catastrophique, l’adolescent faisait profil bas. Et comme il l’avait assuré à sa professeur - il l’avait même promis - le petit brun avait mis les bouchées doubles. En cette fin de second trimestre, les deuxièmes années entamaient l’apprentissage du contre-sort d’apparition de serpent. Mais pour faire disparaître la créature, il fallait déjà savoir la faire apparaître. Et Ernest s’était entraîné. Avec acharnement. Quitte à délaisser un peu le sortilège du feu-follet appris en DCFM, même s’il était pourtant plutôt classe. L’adolescent avait un certain penchant pour les sortilèges de feu, mais dans la vie, il faut choisir. Encore une chose qu’il détestait.

De boa en python, de mamba en crotale, il les avait tous passés en revue, étudiés, dessinés et transformés. Le rayon de SaCM de la bibliothèque était plutôt bien fourni mais étrangement pas autant que les étagères de la salle commune de Serpentard. Les morsures n’avaient pas été rares mais heureusement pour lui, il faisait l’impasse sur le venin au moment de la visualisation. N’empêche que ça avait parfois fait mal. Entre faire apparaître une créature et la maîtriser, il y avait un monde qu’Ernest n’avait pas encore réussi à dompter.

Faire apparaître discrètement des couleuvres dans la tanière des vipères, ça avait été plutôt marrant néanmoins. Si les serpents n’y étaient pas rares, y en a quand même qui ne faisaient pas les malins.

Quoi qu’il en soit, il faudrait à présent les faire disparaître. Déconstruire ce qu’on avait construit. Assis un peu à l’écart, le petit brun mettait toute sa concentration et son attention dans l’exercice. C’est qu’il avait des preuves à faire. Et s’il n’avait pas de mal à invoquer un serpent, le contre-sort s’avérait bien moins évident. Mais Ernest savait faire preuve d’une détermination farouche. Il n’avait que 4h mais chaque minute, chaque seconde devrait compter. Aussi ne se laissa-t-il pas déconcentrer. Ses sortilèges fusaient, les uns après les autres. Et les résultats se manifestaient petit à petit. Mais pas assez vite à son goût.

Le visage légèrement crispé, le gamin enchaînait sans vraiment se soucier de ce qui pouvait bien se passer autour de lui. Il voulait être le meilleur. Il fallait qu’il soit le meilleur. Question d’honneur. Un sentiment qui lui était relativement nouveau. Mais malgré son acharnement, malgré ses bonnes intentions, il n’avait que 13 ans et demi et pas plus d’énergie que ne pouvait en produire son âge et contenir son petit corps. L’adolescent avait probablement produit plus du double de métamorphoses que la majorité de ses camarades mais la fatigue commençait à se faire violemment sentir. Rien à faire, il ne voulait pas s’arrêter. Il restait encore quinze minutes de cours.

Un Serpensortia plus tard et apparaissait sur son pupitre un petit python d’une taille tout à fait respectable. Ernest laissa glisser ses doigts sur sa peau lisse et parcourut du regard ses écailles. Le reptile s’enroula paisiblement devant lui. Il était froid et doux, mais son corps semblait pulser sous sa main. Comme s’il était vraiment en vie. Le gamin posa sa tête sur l’ophidien et ferma les yeux. Juste un instant. Juste une petite seconde et puis il reprendrait l’exercice. Mais la fatigue magique n’était pas une métamorphose et elle était belle et bien réelle, elle. Sous le regard du cerf et pour les dernières minutes de cours qu’il restait, le petit Serpentard sombra dans le sommeil du juste, la tête lovée sur son python qui finirait lui aussi par se dissiper.
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L'annonce du sortilège qu'ils étudiaient à présent depuis plusieurs semaines avaient soulevé des cris de joie chez les Serpentard. Il fallait avouer que cette métamorphose permettait d'invoquer leur animal totem et qu'Eileen aurait probablement apprécier pouvoir en faire autant avec un aigle.

Sauf que le serpent n'était pas tout à fait l'animal qu'elle préférait. Oh, elle n'en avait pas peur, mais ce n'était pas la première créature à laquelle elle pensait lorsqu'il fallait en invoquer une.

Elle avait bien écouté le cours et rapidement comprit la théorie. Elle s'était entrainée sur un serpent basique car c'était un cobra qui sortait de la baguette par défaut. Il fallait avouer qu'elle ne connaissait pas beaucoup d'espèces de serpents et que faire preuve d'imagination sur une créature existante pour laquelle il fallait coller au plus près de la réalité au fur et à mesure des heures de métamorphose n'avait pas été son expérience la plus folle.

Enfin, ce matin-là, Mrs Crane avait annoncé qu'ils allaient pouvoir faire apparaitre une myriade de serpents. Elle en commanda 5 à faire sortir dans un espace dédié de la salle de cours, apprêtée pour l'occasion... une sorte de ring en fait pour protéger des morsures éventuelles les élèves.

Le jeu consistait en une sorte de concours : lancer le plus rapidement possible le sort et faire sortir le plus vite les cinq reptiles pour gagner une chocogrenouille.

Au moins, un défi attendait-il l'élève studieuse. Lorsque ce fut son tour, elle appliqua conscieusement ce qu'elle avait appris et réalisé depuis plusieurs cours et évoqua cobra sur cobra :
- "Serpensortia" !

A chaque fois qu'un élève avait fini ces lancers, la professeure se hâtait de les faire disparaitre pour ensuite faire jouer le chronomètre pour l'élève suivant.

A la fin du tour, Eileen n'avait pas été la plus rapide mais elle était contente du résultat. Elle salua sa professeure et se dirigea rapidement vers la grande salle.

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