Elena grimpa les marches de la volière quatre à quatre. Pour la première fois depuis longtemps, elle avait écrit une lettre ni laconique, ni courte à ses parents. Cela la changeait de d'habitude. Mais la petite serpentarde avait eut besoin de ce moment d'écriture, plus pour clarifier les choses pour elle même. Mais elle ne doutait pas que sa famille lui en voudrait encore de ne pas être venue à noël, même si c'était plus de deux mois auparavant. La jeune Links débarqua dans la volière, et chercha du regard un des hiboux de l'école. Peut être un petit, commun et terne, qui passerait inaperçu à Edimbourg. Le premier qu'Elena aperçu était grand avec un plumage doré. Tant pis, il ferait l'affaire. Flemme de chercher plus longtemps.

Alors qu'Elena s'apprêtait à accrocher le précieux message à la patte de l'oiseau, elle se rendit copte qu'elle n'avait pas écrit l'adresse. Ce n'était peut être pas très utile, mais la serpentarde y tenait. Ne serait ce que pour que ses parents sache que ce n'était pas une erreur, que la lettre était bien pour eux. Même si Elena ne connaissait personne susceptible de leur envoyer une lettre par hibou.

Elena sortit une plume cassée de sa poche. Il ne restait que le bout, mais ce n'était pas grave. Ce serait suffisant pour écrire l'adresse. Alors qu'elle s'apprêtait à écrire, la deuxième année se rendit compte qu'elle n'avait pas d'encre. Quelle idiote elle était ! Elle n'y avait même pas pensée. Elle farfouilla dans ses poches.... En sortit une bouteille d'encre presque vide. Mais il restait de l'encre séchée au fond. Elena cracha dedans, mélangea avec le bout de sa plume, et en sortit un liquide bleu clair. Ce serait suffisant.

Elena leva la main qui tenait la lettre... Et qui était vide. La serpentarde fronça les sourcils. Ou était passé ce fichu bout de papier ? Elle s'accroupit, la tête à un pouce du sol. Mais pas de lettre.

Ce matin là, Azraël s'était levé de bonne heure pour finir de rédiger une lettre, évidemment destinée à ses parents et à son frère. Leur écrivant plusieurs fois par semaine, les allers-retours à la volière étaient ancrés dans son quotidien, mais à l'approche de la Saint-Valentin, il s'était dit que le nombre de courriers envoyés serait sûrement plus élevé, et qu'il valait donc mieux choisir un horaire matinal pour aller faire un tour à la volière, puisqu'elle serait alors probablement moins fréquentée qu'en plein après-midi.

Frissonnant sous l'effet du vent glacial qui soufflait, Azraël grimpa à vive allure les marches qui menaient à la volière tout en resserrant sa cape autour de lui. Il espérait que le temps serait plus clément le lendemain, car il souhaitait proposer à sa valentine une promenade dans le parc, mais avec un froid pareil, son plan se voyait fortement compromis. Cela dit, par chance pour la lettre qu'il tenait dans l'une de ses mains gantées et qu'il essayait de protéger des bourrasques en la dissimulant tant bien que mal sous sa cape, il ne pleuvait pas encore.

Enfin, Azraël fit irruption dans la volière. Aussitôt, il manqua de peu de trébucher sur la jambe d'une fillette qui était par terre, le visage à quelques centimètres du sol. Le Gryffon dut faire un bond sur le côté pour ne pas lui tomber dessus, et il ne put s'empêcher de pousser une exclamation de stupeur. Puisqu'il s'attendait à trouver la volière déserte, il s'était senti particulièrement surpris d'y rencontrer une élève presque allongée au sol, qui plus est à seulement quelques pas de l'entrée.

La posture dans laquelle se trouvait la jeune fille ne permettait pas au petit blond de voir distinctement son visage, mais sa robe de Serpentard ainsi que ses longs cheveux ondulés aux reflets noisette, sans compter la partie de son profil qu'il apercevait, le firent supposer qu'il s'agissait d'Elena, dont il avait fait la connaissance un mois auparavant lors du fameux épisode des bombabouses.

Mais que pouvait-elle bien faire par terre ? Avait-elle perdu quelque chose ? Azraël, dont la surprise s'était rapidement estompée pour laisser place à la curiosité, ne put se retenir de lui poser directement la question. Après tout, peut-être pourrait-il l'aider dans sa mystérieuse quête !

« Salut ! Désolé, j'ai failli te marcher dessus, je m'attendais pas à ce qu'il y ait quelqu'un ici à cette heure... Tu cherches quelque chose ? » demanda-t-il avec un petit sourire à mi-chemin entre la gêne et l’amusement.

Elena se traina un peu sur le sol dans l'espoir d'apercevoir le précieux bout de papier, se fichant bien des traces de fientes qui s'étaleraient probablement bientôt sur sa tenue. Ce n'était que des graines mangées, digérées, et relâchée sous une nouvelle forme par les hiboux. D'ailleurs, celui qu'elle avait attrapé peu de temps auparavant, ayant surement envie de faire autre chose que d'attendre que cette drôle d'humaine ait fini, s'envola dans un battement de plumes. La serpentarde n'y prêta pas attention, et continua de fouiller le sol du regard.

Soudain, quelque chose, ou plutôt, quelqu'un entra dans la volière. La petite fille espera que cette personne, quelle qu'elle soit, se dépêche d'envoyer son hibou, puis reparte sans lui adresser la parole. Elle avait d'autres choses à faire, comme retrouver cette fichue lettre par exemple. En entendant la salutation à son égard, Elena ne pu s'empêcher de lacher un juron moldu. C'était raté pour la personne-rapide-qui-repartirai-vite. Au contraire. Il sembla à la petite reconnaitre la voix, et elle se retourna, accroupit. La jeune serpentarde ne mit pas longtemps à remettre le garçon qui était là: elle l'avait croisé dans les couloirs, lors de l'épisode des bombabouses. Azraël, c'était ça.Ignorant ses genoux douloureux, Elena répondit à sa question en continuant de fouiller les alentours du regard:

- J'ai fait tomber ma lettre... Pour ma famille...