Alors Ernest avait vraiment douze ans. Elena faillit lui demander encore une fois confirmation, mais s'il le disait... Il devait bien savoir quand il était né. Et puis, ses informations paraissaient plutôt logique, donc bon. La petite fille préfera laisser tomber et se contenta de commenta sa phrase d'un:

- C'est pour çaaaaa !

Mais cela signifiait aussi qu'il n'avait pas eut école pendant un an, comme elle l'avait présagée. Quel rêve cela devait être: il avait du passer tout ce temps à se perfectionner en lancement de sorts, à jouer au rugby et à lire des romans de pirates. Enfin ça, cela aurait été le programme d'Elena si, comme Ernest, elle avait pu passer un an tranquille chez elle.

-T'as eut trop de chance ! Ça a du être trop cool. ajouta elle, légèrement envieuse

Mais Ernest n'avait pas l'air de comprendre qu'on puisse faire exploser un verre, ce qui la déboussola. Est ce que les verres n'existaient pas, ici ? Non, c'était bon. Elle venait d'en apercevoir un à la table des profs (un verre à pied, c'est toujours un verre, n'est ce pas ?). Ou alors ce n'était pas possible de les casser. Dans le doute, elle préféra faire un exposé clair sur la composition des verres à son camarades.

-Tu vois les verres ?Pas les vers de terre, les verres dans lesquels on boit. Ils sont, bah, en verre, donc le verre, ça casse quand on le fait tomber très fort. Et pis un jour, j'étais, genre, vraiment en colère, et y'en a quelques uns qu'ont explosé. MAIS je ne les avait pas touché. Bon, normalement faut les faire tomber, ou les jeter fort pour qu'ils se cassent, mais moi là c'est pas ce que j'ai fait. Et je sais pas pourquoi je l'ai fait exploser. Mais toi, ça t'es vraiment jamais arrivé ??? Même pas une éraflure ou un fendillement ?

@Ernest Stevens

Ernest haussa les épaules à la réaction de la petite Serpentard. Il aurait mieux aimé entrer à Poudlard l’année de son anniversaire. Pour dix-neuf malheureux jours. Et comme ses deux mamans travaillaient, pas question qu’il reste à lézarder à la maison. Et puis de toute façon, ça aurait paru louche. C’était déjà difficile de justifier son départ l’année suivante, si en plus elles avaient dû expliquer à la famille et au voisin pourquoi le gamin restait à la maison toute la journée.

“Bof… pas vraiment en fait… je suis allé au collège… et puis j’avais de toute façon pas le droit de faire de magie… ni d’en parler… C’était pas très drôle en réalité…”

Après la réception de sa lettre, il avait tanné sa mère pendant des semaines entières pour aller acheter ses fournitures scolaires. Vers la mi-décembre, Elianor avait finalement fini par céder sous la condition qu’il ne reçoivent certains de ses livres que pour Noël. Mais ce qui intéressait vraiment Ernest, c’était de choisir sa baguette. Enfin qu’elle le choisisse. Quelle déception lorsque l’employé de chez Ollivander lui avait expliqué qu’elle ne lui serait remise qu’à sa rentrée à Poudlard, neuf mois plus tard.

Sourcils froncés, le petit brun écouta les explications de la né-moldue avec attention. Et à mesure de son récit, Ernest voyait peu à peu ce qu’elle voulait dire.

“Aahhh ! Tu veux parler de manifestation magique ! C’est ce qui se passe quand ta magie commence à s’accumuler à mesure que tu grandis et que tu l’utilises pas… enfin un truc dans ce genre-là quoi… elle se manifeste chez les jeunes sorciers…”

Voilà qui faisait nettement plus sens. Le garçon était à présent rassuré de savoir qu’il n’était pas passé à côté d’une information capitale concernant le monde magique.

“En fait, c’est déclenché par des émotions fortes… mais c’est différent chez tout le monde… ça vient pas forcément au même moment ni pour les mêmes raisons… moi j’ai fait faner toutes les plantes du salon sans le vouloir…”

Il se souviendrait toujours de ce jour où il avait failli faire tomber une casserole d’eau chaude. La réaction de sa mère avait été tellement intense qu’Ernest en était resté mortifié. Tout comme les plantes de sa mère.

@Elena Links