Tenant précautionneusement le paquet kraft contre elle, Acuti s'immobilisa en plein milieux d'un escalier, alertée par la secousse habituelle. Le plaisantin avait décider de changer de direction, à seulement quelques marches du palier ! Levant les yeux au ciel, elle s’agrippa d'une main à la rambarde de pierre, jetant un oeil vers le haut. Au dessus d'elle, divers escaliers imitaient celui qu'elle avait empruntée.

Mais où allait elle pouvoir laisser son bagage ? La jeune sorcière entrouvris le sac, vérifiant que son contenu était toujours intact. Les balles nauséabondes étaient toujours là, de la même couleur verdâtre que lorsqu'elle les avait reçu, ou il y a quelque minute à peine quand elle les avait prises dans son dortoir.

Ces bombabouses du chemin de traverse, elle les avait obtenue de son oncle Duwult à Noël. Il avait jugé qu'elle était apte à commettre ses premières "bêtises" au château. Sa mère les lui avait confisquées après qu'elle ai eu le temps d'en faire exploser trois ou quatre à Tinworth, avec Liam.
Gwen lui avait interdit de les emmener au château, contredisant son frère sur sa vison des choses.
Néanmoins, Dult' s'était débrouiller pour lui envoyer de nouvelles par hibou il y a quelques jours !

A l'heure actuelle elle se demandait comment s'en "débarrasser"...
L'escalier s'immobilisa enfin, et elle fini de descendre. Devant elle, une silhouette familière arrivait, accompagné d'une fille qu'elle avait déjà croisée dans les couloirs. Acuti essaya de masquer son paquet contre elle d'un air innocent.

Voilà, j'espère que ça vous va !

Aujourd'hui étant un Mercredi, la journée d'Azraël était libre, et comme les cours avaient repris depuis peu, il ne croulait pas encore sous les devoirs. Il avait tout de même travaillé durant la matinée, mais qu'allait-il donc faire de son après-midi ? Se promener dans le parc ? Passer du temps avec des amis ? Jouer du piano en salle de répétition ? Aller faire un tour à la bibliothèque ? Tant d'options s'offraient à lui qu'il ne savait pas vraiment laquelle choisir.

Alors qu'il réfléchissait, le regard perdu vers la fenêtre de la salle commune, son estomac se manifesta bruyamment en poussant un long gargouillement. Bon, il semblait que pour l'heure, ce qu'il pouvait faire de mieux, c'était aller manger ! Il trouverait bien quoi faire une fois son repas fini. Il sortit donc aussitôt de la salle commune et emprunta le couloir menant au trajet le plus rapide vers la Grande Salle. Il descendit une volée de marches, puis avança le long d'un autre couloir silencieux.

L'atmosphère était plutôt calme dans ce coin du château, aussi Azraël remarqua-t-il aisément la jeune Serpentard qui marchait quelques mètres devant lui. Puisqu'il ne la connaissait pas, il ne lui prêta pas particulièrement attention, et il poursuivit donc son chemin en la dépassant. Quelques instants plus tard, il emprunta un nouveau couloir qui débouchait sur un escalier, et c'est alors qu'au loin il reconnut Acuti, qui était visiblement en train d'en descendre les dernières marches.

Tout sourire, il s'approcha d'elle. Une fois à proximité de la petite Serdaigle, il put remarquer qu'elle tenait contre elle un paquet en papier kraft qui paraissait presque la déranger. Azraël trouva également qu'elle avait un air étrange. Ne sachant pas ce que pouvait contenir le paquet, le blondinet jugea qu'avant d'aborder la question, il serait plus délicat de demander à la fillette comment elle se sentait.

« Salut Acuti ! Tout va bien ? Qu'est-ce que tu fais ici ? »

D'habitude, Elena préferait se balader dans le parc plutôt que dans les couloirs. D'ailleurs, c'est ce qu'elle avait fait. Profitant du fait de ne pas avoir cours, la petite serpentarde avait trainé vers le lac, Captaine sur les talons. Il avait gambadé dans l'eau, heureux. Le problème, c'est qu'Elena n'avait pas emmené de serviette, et elle n'avait pas le temps de retourner en chercher une avant le déjeuner. Aussi était elle condamnée à marcher dans les couloirs, en direction de la Grande Salle derrière un chat qui dégoulinait d'eau boueuse. Il n'avait pas l'air si malheureux. A croire qu'il aimait être mouillé.

Elena entendit des pas rapide derrière elle et un gryffondor la doubla. Il avait l'air d'aller dans la même direction qu'elle. La serpentarde jeta un regard à son chat. Elle esperait qu'il ne mettrait pas de l'eau partout pendant le repas, même si elle n'avait pas grand espoir. Captaine était plutôt sale. Et dire que quand l'eau aurait séchée, il faudrait retirer la boue de ses poils un par uns, touffe par touffe. Cette pensée fit soupirer Elena. Est ce qu'il n'y aurait pas un sort pour éviter qu'elle le fasse elle même ? La petite fille l'esperait. Peut être un Wingardium Leviosa. Il faudrait tenter.

Le garçon qui l'avait doublé s'arrêta devant une fille qui tenait un colis contre elle. Peut être revenait elle de la volière. Alors qu'Elena se préparait à les dépasser, Captaine se faufila entre eux deux et s'assit en miaulant. La petite fille leva les yeux au ciel. Qu'est ce qu'il lui faisait encore ?

-Viens par là Captaine !

Le chat la regarda avec un regard larmoyant puis miaula encore plus fort. Elena leva les yeux au ciel.

-T'as pas fini, là ? puis à l'adresse des deux première année (enfin, elle le supposait) Désolée... Il est vraiment débile.

La mine joyeuse du garçon lui arracha un début de sourire. Elle le regarda approcher, guettant son regard vert qui dériva sur le paquet qu'elle serrait un peu fort. Relâchant sa prise, après tout on ne voyait pas grand chose avec l'emballage, elle répondit à son salut. Un oeil sur l'élève derrière lui, elle décida qu'elle n'avait rien à lui cacher.

- Salut Azraël, plutôt bien et toi ? Disons que je cherche un moyen de faire disparaitre ceci...

Elle pencha le paquet vers lui, lui autorisant de jeter un oeil par l'ouverture. La verte allait les dépassée, suivit d'un chat dégoulinant, mais le matou délaissa sa maitresse pour venir louvoyer entre leurs jambes. Amusée, elle referma le paquet en douce, mais l'odeur devait déjà passer à travers le papier kraft. La sorcière rappela son animal nommé Captaine, s'excusant pour les deux enfants en ajoutant qu'il était vraiment débile.

Relevant ses yeux bleus du chat au pelage gris pour observer la fille, Acuti se demandait si elle avait vu le paquet. Replaçant ce dernier correctement pour éviter une chute malencontreuse, elle glissa une mèche blonde derrière son oreille, offrant un semi sourire neutre à l'élève.

- Pas de soucis, il est mignon. Un plongeon dans le lac serait il responsable de ces flaques d'eau ? plaisanta t'elle.

A en voir les taches humides que laissaient les pattes du félin, elle ne devait pas en être loin.

Décidément, le paquet qu'Acuti tenait entre ses mains était intrigant ! Plus il l'observait, plus il avait envie d'en connaître le contenu. À sa décharge, il fallait bien admettre qu'il n'était pas très courant de croiser des élèves transportant des paquets tels que celui-ci dans des coins isolés du château... Et puis l'attitude de la petite Serdaigle était définitivement suspecte ! Toutefois, cette dernière sembla se détendre lorsqu'Azraël la salua, et elle lui répondit amicalement.

« Moi aussi ça va, merci ! »

Mais que pouvait-elle vouloir faire disparaître ? Cette fois c'était sûr, le contenu de son paquet devait être quelque chose de douteux, peut-être même d'interdit ! Aussi intrigué qu'enthousiaste à l'idée de découvrir de quoi il s'agissait, le blondinet s'empressa de jeter un coup d’œil à l'intérieur du sac qu'Acuti lui tendait.

Une odeur abominable le prit aussitôt au nez, et par réflexe - pour ne pas dire par instinct de survie - il fit un bond en arrière afin de s'en éloigner. Toutefois, il avait eu le temps d'apercevoir au fond du sac des espèces de boules puantes, probablement des bombabouses, mais il n'en avait jamais vues auparavant donc il ne pouvait pas en être certain. Comment Acuti avait-elle réussi à s'en procurer ?

Mais avant qu'Azraël n'ait pu poser la moindre question à sa camarade, un chat aussi trempé que s'il avait sauté dans le lac fit irruption entre eux puis se mit à miauler. Confus, le Gryffon fit volte-face et reconnut alors la Serpentard qu'il avait dépassée quelques instants plus tôt sans avoir remarqué qu'elle avait un compagnon à quatre pattes à ses côtés. Tout en s'approchant des deux autres, la jeune fille réprimanda son animal et s'excusa pour sa conduite.

Azraël secoua la tête pour lui signifier que des excuses n'étaient pas nécessaires. Il esquissa ensuite un sourire en entendant la question d'Acuti, qui semblait avoir eut la même réflexion que lui, et il ne put s'empêcher de renchérir en riant gentiment.

« C'est vrai qu'on dirait qu'il est allé faire coucou au calmar géant ! Mais oui, aucun problème t'inquiète pas, il est adorable en plus ! Il s'appelle Captaine, c'est ça ? »

Bien sûr, étant donné son amour pour les animaux, Azraël était intéressé par une discussion à propos du félin, mais il pensait également qu'il s'agissait d'un bon moyen de détourner l'attention de la jeune Serpentard de l'odeur plus que suspecte libérée par les bombabouses lorsqu'Acuti avait ouvert le sac, ce qui devenait de moins en moins aisé à mesure que la puanteur se répandait dans le couloir.

Captaine revint en trottinant vers sa maitresse, puis repartit de plus belle vers le fond du couloir, semant des trainées d'eau sur son passage. Elena leva les yeux au ciel, puis se retourna en direction des deux première années.

-Ouais, il a sauté dans l'eau... Ça a pas l'air de lui poser de problème d'être mouillé.

Même si elle le montrait rarement, la petite serpentarde était toujours très fière qu'on s'intéresse à son chat. Même si en général, c'était lié au fait qu'il avait fait quelque chose d'étrange. Comme sauté dans le lac.

-Captaine, c'est ça précisa t'elle avec un sourire au gryffondor

C'est alors qu'une odeur abominable lui parvint aux narines. Elena s'empêcha de tousser, mais fit un effort pour respirer par la bouche. Ça venait d'ou cette puanteur épouvantable ? Le regard de la petite fille se porta sur les fenêtres mais elles étaient fermées. Et puis, elle avait été dans le Parc peu de temps avant, et cet odeur ne flottait pas dans l'air là bas. Non, cela devait venir d'ici. C'est à ce moment précis que Captaine revint se précipiter vers sa maitresse, et la serpentarde eut un élan de pitié pour lui. L'odorat des chats était bien plus développé que celui des sorciers. Cela devait être épouvantable pour lui. Sauf si... Elle fut prise d'un doute. Ce n'était quand même pas son chat qui dégageait cette odeur ? Elena le prit dans ses bras, ignorant les gigotements de l'animal, qui n'avait qu'une envie: qu'elle le pose à terre. Il sentait la vase et les poils mouillés, mais rien de plus.

-Vous sentez cette odeur ? demanda t'elle aux première années, de plus en plus certaine de sentir quelque chose qui n'existait pas