Il était tard, bientôt l’heure du couvre-feu. Alors qu’il n’y avait presque plus personne dans les couloirs et que tous s’étaient rendu dans leur salle commune respective, j’étais resté dans la bibliothèque, attendant qu’elle se vide. Dans le couloir adjacent celle-ci, une armure imposante reposait contre le mur pavé. Ce matin, la tête encore endormie, j’avais cru apercevoir celle-ci se tourner légèrement, dévoilant un passage dans le mur. Je n’avais pas bien vu, mais il me semble qu’un élève l’avait touchée à un endroit pour que celle-ci se mette à tourner. Curieux, cet évènement m’avait trotté dans la tête toute la journée. La concentration durant les cours avait été extrêmement complexe, je ne pensais à rien d’autre que ça. Et s’il s’agissait d’un passage secret ? Peut-être menait-il vers un trésor ? Vers une réserve cachée de chocogrenouilles ? Ce serait incroyable.

L’heure de la découverte est enfin arrivée. Avec un peu de chance, je vais pouvoir dénicher ce passage et en révéler tous ses secrets ! Le plus discrètement possible, j’avance à pas feutrés vers l’armure en question, la salue d’un hochement de tête, observe autour de moi pour vérifier que personne ne m’observe et me mets au travail.

Il doit se passer pas moins de dix minutes avant que je ne jette l’éponge. J’ai fouillé tous les recoins de cette fichue armure ! Farfouillé toutes ses plaques d’acier, rien ! Pas un seul bouton, pas un seul levier. Avais-je rêvé ce matin ? Non, c’était impossible. Je jurerais sur toute ma vie entière qu’un passage secret était bien là. Quelqu’un est même rentré dedans ! Peut-être qu’il faut dire un mot de passe ? Ou lancer un sortilège ? Je n’en connais pas tant…

— C’c’est pas vrai… Ouvre-toi s-saleté, qu’est-ce que t-tu caches là-dedans ? Chuchoté-je, ma patience ayant atteint ses limites.

Sortant ma baguette de la poche de ma robe de sorcier, je cherche dans ma mémoire un potentiel sortilège qui pourrait être efficace dans ce genre de situation.

Depuis que Marilya m'avait parlée de ses secrets, de ce qu'elle avait vécue et de tout ce ui venait avec, j'avais hâte à notre réunion à la salle d'étude pour se pratiquer et de les trouver, ces fameux secrets, cette énigme toujours non résolue. Moi je voulais la résoudre, je voulais aider à la résoudre avec ce que je connais et ça, j'en avais hâte ! Il y avait un sort qui pouvait aider et je savais qu'il était de niveau plus avancé. De toute façon, je l'avais déjà appris dans des livres et mémorisée comment faire par coeur alors pas question que rendue dans trois jours, je ne sache plus quoi dire.

Alors que je rentrais dans ma chambre pour me remettre aux livres, des bruits stridents et une voix rugit dans mon dos. Un garçon faisait je en sais quoi à coté d'un mur et d'une armure à... À faire quoi au fait ? C'est pas clair trop trop... Il est pris ? Il a perdu un truc ? Je m'avança vers celui qui s'avéra être un blondinet de la maison des rusés, puis je m'exclama :

-Mais tu fais quoi là ?

Je sortis ma baguette de ma poche et faillit lancer le sort, alors que lui même avait dégainé la sienne. Je préférais attendre sa réaction avant de faire quoi que ce soit.

@Nore Winter

Alors que le silence ambiant n’est entrecoupé que par les bruits sourds du métal, je n’entends pas les pas d’une élève qui s’approche peu à peu. Sa voix me fait sursauter brutalement et je stoppe tout mouvement, dans l’attente que mes muscles et mon cœur se calment. J’ai même failli tomber à la renverse tellement j’ai eu peur. Je jette un œil presque mauvais à la contrevenante, lui en voulant de m’avoir pris sur le fait. Même si je ne fais rien de mal en soi, le fait de chercher quelque chose dans une armure pourrait passer pour inconvenant.

— R-rien. Je nettoie cette bo-bonne vieille armure, ça se voit… pas ? Murmuré-je, le cœur battant encore la chamade.

Je l’observe sortir sa baguette vers moi, comme si elle s’apprêtait à me lancer un sort. Je me redresse, droit comme un I, pointant la mienne vers elle. Un duel en plein milieu du couloir ? C’est vraiment ce qu’elle veut ? En tout elle est mal barrée parce que je compte bien la battre ! Et de plein fouet !

— Wooow… Me ch-cherche p-pas, je suis p-plus fort que j’en ai l’air !

En réalité, je n’ai vraiment pas envie qu’elle me lance un sort. Je sens même mes jambes trembler légèrement. Qu’ai-je fait pour mériter sa colère ? Est-ce qu’elle aime cette armure au point de refuser que quiconque la touche ?