La jeune fille sentit les bras de Constance se resserrer contre elle, et instinctivement elle se laissa complètement aller dans ce geste. Éli était rassurée de voir que son amie ne lui en voulait pas tant que ça pour ce qu'elle lui avait dit, et même si ce n’était pas clairement une acceptation pour ses excuses, au moins elle ne la rejeter pas. Elle s'en voulait déjà d'avoir fait voler sa colère gratuitement sur Constance, mais ses sanglots redoublèrent encore en entendant les mots de son amie. Tout ce qu'elle lui disait était vrai, pour une sacrée bêtise, ça en était une en effet, pourtant, la jeune fille était prête à l'aider, malgré sa haine contre Redose, malgré la trahison, malgré la violence de ses mots, elle était là, pleine de bonne volonté, preuve que leur amitié était inébranlable. Éli savait la chance qu'elle avait de l'avoir, mais l'entendre prononcer ce " je suis là" lui mit une petite piqûre de rappel sur la confiance totale qu'elle pouvait lui accorder.

Doucement, Constance espaça leur étreinte et figea ses yeux dans les siens. Il n'y avait pas de jugement dans son regard, et même si elle ne comprenait pas son amie, elle faisait vraiment tout pour ne pas la blâmer. Elle voulait trouver des solutions, persuadée que la situation n’était pas si grave, que l'explosion n’était pas inéluctable, et elle avait un plan d'attaque imparable : tout dire à Gideon, et éviter Redose. Éli écoutait avec attention ce qu'elle lui disait, puisqu'elle même n’était plus capable de penser ni de réfléchir de façon cohérente. La solution de Constance était forcement meilleure que ce qu'elle pouvait imaginer elle, la suivre était ce qu'il fallait faire assurément !

"Il faut que tu reprennes le contrôle de la situation"
Sur le parchemin, elle était tout à fait d'accord, dans la réalité, elle savait que devant lui elle ne contrôlait absolument plus rien, ni son esprit, ni sa raison, ni son c...
Reprendre le contrôle... Reprendre le contrôle...
La main de constance frôla sa joue pour essuyer des larmes persistantes, et Éli se sentit terriblement ridicule de lui infliger cette vision si pathétique d'elle, mais sa volonté de retenir son torrent salé n'arrivait pas à reprendre le dessus. La poufsouffle tenta un sourire faussement rassurant, même si le résultat ne devait ressembler à rien d'autre qu'à une grimace faussement jouée.

Corriger son erreur indélébile...
Le regarde de Constance lui donnait envie d'y croire, de croire qu'aller de l'avant finirait par tout résoudre, qu'elles seraient ensemble pour avancer dans ce tas de fumier de dragon, elle voulait vraiment y croire mais la réalité n’était pas si simple.
- j'vais l'dire à Gideon t'as raison, mais pour Red' l'éviter.... et si j'y arrive pas ? J'te promets j'ai essayé d'resisté hier, mais j'ai pas réussi c’était...trop dur, comme si j'contrôlais plus rien. Gênée de cet aveu qu'elle savait encore loin de la réalité, elle baissa la tête pour ne pas affronter le regard de Constance posé sur elle. j'vais l'voir tout l'temps en cours C,...j'fais comment ? Éli finit par essuyer les dernières larmes sur sa peau, et lâcha presque dans un soupir un J'le déteste. rempli d'une certaine vérité.

Un mince sourire tente de frayer un chemin sur ses lèvres tremblantes alors que j'essaie de la rassurer et que j'essuie une de ses joues. Je vois bien qu'elle tente de se montrer bravache mais qu'en réalité elle n'en mène pas large. Je pince mes lèvres dans un sourire triste et hoche la tête lorsqu'elle reprend la parole en indiquant qu'elle va aller trouver Gideon. L'hésitation franche qui transparait alors qu'elle me demande d'un regard comment elle peut s'y prendre si elle n'arrive pas à éviter Redose provoque chez moi un sentiment de... comment dire ? de barrage ?
- Tu vas y arriver Eli, fis-je d'une voix ferme mon regard planté dans le sien avec conviction. C'est pas si compliqué que ça : si tu le croise dans un couloir, tu évites son regard, tu passes ton chemin. En cours, tu t'assois le plus loin possible de lui et tu l'ignores. Pareil aux repas.

Je prononce ces mots avec aplomb et je la vois alors baisser la tête comme si elle était proie au doute.
C'est pourtant pas si compliqué, à mon sens, quand on n'aime pas quelqu'un, on l'évite, on évite de lui parler et si on est obligé pour je ne sais quelle raison, ben on se contente du minimum syndical.
C'est ce que je fais, perso - avec Redose, avec Leann...
Bon, c'est vrai que dans le cas d'Eli, c'est particulier : elle a des sentiments pour lui.
Bah ce sera juste plus difficile à faire, mentalement, détourner le regard etc mais elle en est capable.

Sa petite voix me parvient alors qu'elle a toujours son visage défait baissé, comme fuyant mon regard. Je relâche la pression de mes mains et celles-ci tombent le long de mon corps.
- Il est en filière Complète comme moi alors en vrai, c'est plus moi qui vais me le coltiner Eli. Toi, ben tu le croises dans une bonne partie de tes cours mais en vrai, t'as pas besoin de t'assoir à côté de lui non ? Tu vas réussir à t'assoir loin de lui non ?

Je penche la tête, mon regard cherchant le sien.
- Il faut que tu lui fasses comprendre en évitant de le regarder, en mettant le plus d'espace entre toi et lui que tu ne veux plus rien à voir ou à faire avec lui. Durant nos cours, on est quand même plutôt nombreux alors, j'vois pas... (expiration) je serais là avec toi Eli, quitte à faire barrage de mon corps s'il le faut ! fis-je avec un brin d'ironie.

Mon amie s'essuie les joues et me confie quelque chose qui me rassure autant que cela m'étreint le coeur :
- Moi aussi, mais on est bien obligée de vivre avec. Pour encore quatre ans.
Cette vérité est réelle et pourtant : je sais au fond de moi qu'Eli a beau dire qu'elle le déteste, elle ne veut pas non plus reconnaître les autres sentiments qu'elle éprouve à son encontre. Et j'espère que cela ne l'abimera pas sur le long-terme. Elle est faite pour vivre une belle relation avec Gideon. Faut juste que Redose accepte de laisser tomber.

@Redose Omniak et @Gideon Atwood ainsi que @Leann Hartley (t'as vu, ton perso fait partie des personnes non grata pour Constance ) pour la mention

La fraicheur du matin ne réussissait même pas à calmer l'ardeur de la tempête émotionnelle qui prenait Éli en défaut. Captant les mots de son amie comme des brides d'informations séparées, la jeune fille avait tellement de mal à réfléchir, tellement de mal à rassembler ses idées dans l'ordre, qu'elle avait envie de contredire intérieurement chaque parole que Constance disait.

"C'est pas si compliqué que ça..."
Si, justement ça l'etait, mais Éli ne pouvait pas reprocher à son amie ses paroles, elles étaient bienveillantes et logiques. Sans l'avoir vécu, elle aussi aurait trouver ça assez simple comme problème. "L'éviter, ne pas lui parler..."
Élémentaires comme conseils...sauf que ça ne suffisait pas, ses pensées elles, étaient toujours présente, la jeune fille ne pouvait pas les laisser dans son dortoirs et les éviter toutes la journée, elle devait vivre avec constamment.
"Évites son regard..."
Ce regard qui la captivé autant qu'il l'effrayé, qui parlait bien plus que ses mots, ce regard qui pouvait en une seconde passer d'une intensité folle à une ignorance froide ? CE regard ? Non, rien n'était simple dans le fait de l'éviter... Ce n'était pas simple, et au fond, elle n'avait pas vraiment envie d'essayer.

Éli écoutait Constance, mais ses mots s'enfuyaient très vite, elle n'imprimait presque aucun d'entre eux... Tout était très pragmatique, mais elle avait tord. C'etait vraiment une super amie, mais la jeune fille commençait à comprendre que malgré tout ce que Constance essayerait de trouver comme solution, elle ne pourrait pas l'aider sur ça, ou pas autant qu'elle l'aimerait. Il fallait qu'elle s'aide elle meme, qu'elle se fasse une raison, qu'elle trouve quelque chose de si détestable en lui qu'elle en oublierait le reste.

Elle le détestait...
Constance aussi le détestait, mais Éli se rendait bien compte du décalage, les paroles de son amie paraissaient bien plus convaincantes que les siennes.
Encore quatre ans...
- tu comprend pas C... c'est pas une histoire de distance, c'est pas lui, il n'me cherche pas. c'est juste moi... j'ai trop d'pensées.

Et voilà qu'elle se mettait à le défendre ! Non mais on aura tout vu ! Comment ça Eli c'est "pas lui, c'est juste toi" ? Non, n'importe quoi, j'peux pas le croire !
Mes prunelles vrillées à celles de mon amie, je l'écoute avec consternation.

Apparemment, selon elle, je "ne comprends pas" car en réalité, ce serait "elle" le problème.
Non mais Eli, ce genre de truc, c'est pas tout noir tout blanc. C'est pas "juste lui" ou "juste toi". C'est vous deux. C'est pas fait pour coller. Et pourtant vous ressentez une attirance l'un pour l'autre alors que, petit un, tu sors avec son meilleur ami, petit deux, tu le déteste... enfin... tu es censée le détester.

Mais c'est pas totalement le cas, n'est ce pas ? Avoue-le Eli...
Lorsqu'elle souffle qu'elle a "trop de pensées", je ne me rend pas compte que je sourie. D'ironie surtout.
- Là c'est sûr que j'peux pas te contredire : tu réfléchis beaucoup. S'il y avait la palme de la réflexion/rumination, tu serais non seulement nominée mais tu l'aurais gagnée avant même de pouvoir dire Eureka.
Secouant la tête en laissant mon regard divaguer et finir sur nos chaussures, j'expire un mince filet d'air.
- Eli, peut être que tu as raison. Peut être que je ne comprends pas tout. Ce que je comprends par contre c'est que tu as des sentiments comment on dit déjà ? quand on déteste quelqu'un autant qu'il nous attire ? (ambivalents, Constance) Bon, bref. Tu vois c'que je veux dire. Et ce que je constate aussi c'est que tu ne réalises pas combien tu es une belle personne : intérieurement comme extérieurement (oeillade pour apercevoir sa réaction). Et bien que tu trouves ça difficile à croire : Redose a sûrement des sentiments... bizarres pour toi, lui aussi. Il ne t'aurait pas laisser l'embrasser sinon. Il ne t'aurait pas embrasser non plus d'ailleurs. Donc... (raclement de gorge) il faut que tu acceptes d'envisager que la situation n'est pas aussi simple que ça : "c'est pas lui, c'est moi". Oui, ce sera sûrement pas facile de l'éviter au max mais bon, eh (ma main se repose sur son épaule) t'es pas toute seule. Les amies sont faites pour ça non ? Les bons comme les mauvais moments, récitais-je avant de conclure : tu peux compter sur moi pour te soutenir de mon mieux.

Je hoche lentement du menton pour ancrer ces derniers mots avant de reculer d'un puis deux pas. Je me retourne et retourne auprès de l'entrée de la cabane pour attraper les deux moitiés de muffins tartinées ainsi que celui encore tout neuf.
Je retourne auprès d'Eli et lui tend une des moitiés :
- Bon, sur ces conclusions, je pense qu'on a besoin d'un peu de force, non ? Et me dis pas que t'as pas faim, la prévins-je d'une voix formelle, c'est de la nourriture pour l'esprit.
Sur ce, je lui fourre une moitié de muffin à la confiture et croque dans la mienne.

Le goût fruité, sucré, déclenche comme un shot d'adrénaline dans ma bouche et je me retins de soupirer de satisfaction. Après toutes ces révélations, ça fait pas de mal. C'est réconfortant.

Encore éprise par ses émotions contradictoires, la jeune fille écoutait Constance parler à cœur ouvert, et sourire en réagissant au constat des pensées en pagailles de son amie. Cet amusement fit rire Éli en en retour. Visiblement son état d'hyper-réflexion n'etait pas un secret, et malgré la discrétion qu'elle essayait de poser dessus, ses doutes transparaissaient de façon assez limpide pour Constance qui la connaissait bien trop, lui attribuant la palme de la rumination sans détour.

Mais le regard d'Éli s'attendrit, et les larmes qui semblaient avoir disparut, se rappelèrent à son souvenir lorsque Constance la qualifia soudain de " belle personne".
Non C, je ne le suis pas, qui ferait ça à son petit ami ? Je sais que s'est mal et pourtant je n'arrive meme pas à arrêter de me faire des histoires la nuit... Qui ferait ça ? Sûrement pas une belle personne non ...

Qu'elle ai des sentiments ambigus envers redose, clairement oui, sur ce point Constance n'avait pas tord, mais qu'il en ai envers elle, absolument pas ! Le garçon la détesté au plus haut point, et malgré ce baiser qui n'avait aucun sens, et qui n'etait surement qu'un moment perdu entre le contexte et le ton de défi qu'elle lui avait plus ou moins soumis ce soir là, il la détestait, il n'y avait pas de débat.

A défaut de lui avoir donné des réponses, cette conversation entre les deux amies avait un peu rassurée Éli. Savoir que constance savait tout, qu'il n'y avait plus aucun secret entre elles, et que malgré ça, son amie ne la lâcherait pas, que cette espèce d'alliance les liant, ce soutient indéfectible dans les bons et les mauvais cotés, restait intact, etait primordial pour elle.

L'atmosphère s'allégea un peu, et la gourmandise Poufsouffle aida à laisser de coté la lourdeur des mots pour permettre enfin aux jeunes filles de respirer. Éli ne put s'empêcher de rire lorsque constance l'obligea presque à manger le muffin qu'elle lui tendit, croquant elle meme dans un des bouts. Apres une bouchée réconfortante qui lui fit plus de bien qu'elle ne l'aurait cru, le visage d'Éli s'assombri de nouveau en pensant à ce qu'il lui restait à faire sans attendre. Tournant un regard vers son amie, elle lâcha des mots presque pour se convaincre elle meme.

- il faut qu'j'parle à gid' maintenant pas vrai ? Elle dégluti difficilement avant de continuer. je ... j'vais y aller avant que red' lui dise n'importe quoi... d'un coup elle venait de sentir l'urgence de la situation, et avant même d'entendre la réponse de son amie, elle se mit à avancer vers le château d'un pas rapide, se stoppant net au bout de quelques mettre. Elle retourna sur ses pas en courant, se laissant tomber dans les bras de Constance sans retenue, avant de s'en détacher souriante tout aussi rapidement, Merci d'être là C ! , elle reprit ensuite sa course vers l'école, et vers ses révélations difficiles qu'elle allait maintenant devoir faire.

Fin du rp pour moi , merci beaucoup pour ça

Voilà ! Je te retrouve enfin ma Eli !
Son sourire qui retrouve ses lèvres est du baume au coeur. Alors oui, peut être qu'on n'est pas totalement d'accord sur ce que Redose peut ressentir à son encontre, peut être qu'elle a dû mal à intégrer qu'elle n'est pas LE problème dans l'équation, mais on est amies et je crois que j'ai réussi à lui faire comprendre qu'elle peut compter sur moi. Oui, je crois que je peux oser espérer avoir réussi à lui remonter un tant soit peu le moral. Mission accomplie. Enfin presque. L'étape une, au moins. Maintenant, il va falloir passer à l'étape 2. Bien qu'une partie de moi a envie de courir jusqu'au château et trouver ce pauvre idiot qui bouleverse autant mon amie, et lui faire entendre mes quatre vérités, autant je sais que Eli n'a pas besoin de ça tout de suite.

Alors l'étape deux sera d'être là pour elle et redoubler de vigilance par rapport à Redose. S'il le faut, j'en parlerais même à Amy et Orla. Ouais, ça c'est une bonne idée. Plus on sera nombreuses à faire barrage entre eux deux, en cours comme dans les couloirs, et mieux ce sera.

Je lui ai tendu sa part de muffin et croque avec félicité dans la mienne, laissant le shot de sucre emplir mes sens. Pfiou que ça fait du bien. Vraiment.
C'est alors que la voix d'Eli me parvient de nouveau et je tourne mon regard vers elle pour aviser l'air sombre qu'elle porte sur ses traits. Je l'écoute tout en mâchant, bouche fermée évidemment, et lui adresse un regard entendu : oui, Eli, c'est ton étape deux à toi, effectivement.

J'entrouvre les lèvres pour lui glisser un mot d'encouragement mais elle ne m'en laisse pas le temps et la version "Action-Eli" reprend le dessus, l'entraînant au large.

Un peu hallucinée par ce brusque changement de comportement, je la suis du regard, un léger sourire aux lèvres. Ah Eliiii... bonne chance ma belle ! Tu vas y arriver.

Je me penche, essuie mes mains prestement puis attrape le muffin intact encore au sol, décidée à le manger sur mon trajet de retour vers le château. A moins que j'en profite pour faire un tour... C'est vrai que toutes ces révélations m'ont mis le cerveau sans dessus dessous. Je parviens tout juste à réaliser pleinement que ouais Eli a embrassé Redose et que lui l'a embrassé en retour. Redose quoi !

C'est alors que j'entend des pas précipités et alors que je relève la tête pour apercevoir qui vient en courant vers moi, deux bras et une chevelure brune familière m'enserre fermement. Eli. Je lui retourne son étreinte, avant de la laisser se reculer plus souriante que tout à l'heure. Je ris doucement à ses mots et lui fais un clin d'oeil "Toujours" avant de la suivre du regard reprenant sa course folle vers là où se trouve Gideon.
Aaaah Eli...
Difficile de davantage lui en vouloir. Car elle reste elle, malgré son très mauvais choix. L'amour, ça se commande pas comme un plat à emporter après tout.

Je sens alors quelque chose de mou entre mes doigts et avise mon muffin quelques secondes plus tôt intact maintenant écrasé sous l'impact de l'étreinte d'Eli. Ah zut. Bon, c'est encore mangeable.
Sur cette pensée, je laisse mes pieds m'emmener vers les rives du Lac.

et voici enfin mon post de clôture @élisabeth willis merci à toi !