Elle remue une main, se tourne de côté. Dans le calme que lui offre son sommeil, elle ressent une gène. Un vent frisquet qui s'enroule dans son cou. Lentement, elle ouvre une paupière. Au fond de son oeil bleu, le ciel nocturne s'y reflète, éblouissant son iris de taches étoilés.
La jeune sorcière se redresse en s’appuyant sur le sol froid, frictionnant ses mains entre elles pour les réchauffées. Elle s'étire un peu puis pose son regard sur la pierre, en face d'elle.
C'est amusant, on dirait la rambarde de la tour d'astr... ? La bleu et bronze s'étrangle mentalement.

L'information vient de rejoindre son cerveau. Perplexe, elle refoule aussitôt l'angoisse qui remontait dans sa gorge. Si elle n'a qu'une envie : rejoindre son dortoir dès maintenant, elle prend le temps de se calmer. Inspire. Expire.
La Caligo ferme les yeux. Elle guette le moindre bruit signalant la présence d'un professeur entre les sifflements du vent et sa respiration. Tout va bien de ce coté. Elle se reproche mentalement cet écart de conduite, tripotant le bout de sa tresse qui coiffe ses cheveux blonds.

La Serdaigle lève les yeux vers le ciel. Stupéfaite, elle découvre une noirceur sans précédant, parsemée d'éclats de lumière... Le spectacle n'est en rien comparable a ce qu'elle voit les soirs où elle peut s'y rendre. Cette nuit là n'a rien à envier aux coucher de soleil, se dit elle. La jeune sorcière ne regrette plus de s’être endormie, rien que pour ce spectacle.
Oui, c'est pour ça qu'elle est encore ici. Elle se rappelle avoir contemplé le ciel, sombrant dans la somnolence, sans doutes bercée par le calme qui régnait.

Enfin, encore faut il qu'elle rejoigne son dortoir en douce, mais ça ne semble pas la chose la plus simple a faire. Elle redoute de croiser le "terrible" professeur Pearce, sachant déjà que la sanction sera rude. La fautive se relève et s'engouffre dans les escaliers, à pas d'elfe de maison pour ne surtout pas déranger... Mais un grincement du bois la fait s'immobiliser à mis chemin entre la porte et la barrière, à découvert. Quelqu'un est là, derrière la porte.

Pas le temps de se cacher, va falloir assumer.

J'espère que ça te vas, à toi !

EDIT Neven : / Intervention du professeur Pearce.

Je me glisse hors des draps, excitée et nerveuse. Les autres filles dorment profondément, leurs animaux de compagnie également. Je prends soin de m'habiller chaudement avec un manteau de laine sombre ainsi qu'un bonnet gris puis me faufile en dehors du dortoir. Si je me fais attraper, c'est la fin. En fait, j'ai juste envie de retourner à la Tour d'Astronomie de nuit, sans me faire attraper, pour prouver -à qui, je ne sais pas- que je peux le faire sans que quelqu'un le remarque.
La température est glaciale, comme la dernière fois, mais au moins il ne neige pas.
Une fois arrivée devant la porte menant à la tour, je m'arrête. Qu'est-ce que je fais là, en fait ? Ai-je vraiment envie de subir les foudres de Pearce ? Bon, et puis tant pis, de toute façon les tableaux m'ont vue... en fait, c'est à ça qu'ils servent, à prévenir les professeurs que des élèves font des escapades nocturnes. Je ne suis absolument pas la seule, et pourtant, suis quand même sévèrement punie. Plus que les autres, j'ai l'impression. En plus, Pearce m'a mis un D à mon tout premier devoir d'astronomie, simplement car "j'étais hors sujet". Ça m'énerve. Si il ne veut pas parler des étoiles doubles, des théories et autres consensus, grand bien lui fasse.
En ouvrant les battants de la porte, une chose me saute aux yeux ; quelque chose ne va pas. J'ai un drôle de pressentiment, comme si mon instinct me hurlait de faire demi-tour. Je l'ignore -bien malgré moi, je dois dire- et m'avance silencieusement.
Une fille de première année m'observe, un air tétanisé placardé sur le visage. Elle doit croire que je suis le prof, aussi je la rassure immédiatement :

- Du calme, je suis pas un adulte !

@Acuti Caligo

La silhouette se découpe devant elle, révélant une fille blonde de son âge, un bonnet gris enfoncé sur le crâne. Sa camarade tente de la rassurer aussitôt qu'elle la voit.
Acuti se détend légèrement, tout de même sur ses gardes. Là où la fille s'est plantée, elles sont trop visible.

- Shhhh, moins fort ! chuchota t'elle comme elle pû entre les sifflements du vent.

La jeune sorcière attrapa la manche de l'élève, la tirant doucement vers une cachette, derrière un muret. S'accroupissant sur le sol de pierre glaciale, la Caligo prend la parole d'un ton feutré, attentive aux bruits.

- Qu'est ce que tu fais ici ? On va se faire incendier par Pearce s'il nous attrape.

Les sourcils froncés, un air suspicieux sur son visage pâle, Acuti détaille sa camarade de son regard froid. Oubliée la brève frayeur du réveil, elle a repris son ton vif, celui de celle qui sait ce qu'elle fait. Mais il vaut mieux éviter de froissé la sorcière si elle veut recevoir de l'aide pour rentrer. C'est toujours mieux de transgresser les règles à deux...

- Enfin, c'est ça le jeu non ? ajoute t'elle, une esquisse de sourire complice sur les lèvres.

Sans risques, ce ne serait pas amusant. Et pour une première nuit hors du dortoir, la bleu et bronze est tout de même bien contente d'être tombée sur une autre fille plutôt qu'un préfet ou autre.

@Erin Gray-Feather

L'autre élève me tire par la manche et je me mets aussitôt sur mes gardes. Pearce nous aurait-il vues ? Quand la fille commence à me questionner, je me crispe un peu.Elle prend aussitôt un air autoritaire, ce qui a le don de me mettre en pétards, puis reprend d'un air complice ; "enfin, c'est ça le jeu non ?".
Je n'arrive pas à la cerner. Un coup elle est agaçante, un coup elle redevient sympa. Je ne réponds pas tout de suite, écoutant les bruits et craquements insignifiants du château. Je me tourne enfin vers elle, un air amusé sur le visage.

- Je parie que t'es pas cap d'aller toucher la rambarde, à l'autre bout de la tour, et d'hurler aussi fort qu'un Gobelin se faisant égorger.

Elle veut du défi ? Très bien. Je me demande comment elle va réagir.

- Enfin, sinon, tu peux retourner à ton dortoir... Je peux t'aider, je ne suis pas une grande habituée des escapades nocturnes -ici en tout cas-, mais je pense que je connais un ou deux raccourcis utiles.

Un sifflement retentit, et semble passer tout près de nos oreilles. On dirait... une musique ? Ou alors est-ce le vent. La nuit, nos sens sont trompés, car on s'appuie uniquement sur notre vue, qui est considérablement réduite. Je ferme les yeux quelques instants, écoutant attentivement les sons légers et feutrés, comme étouffés.

Pléiades, conjonction de Lune avec plusieurs planètes gazeuses, passage d'une comète... Le ciel d'hiver pouvait se montrer particulièrement intéressant, si tant est qu'il se laissait observer. Par chance, l'horizon s'était dégagé en début de soirée et les nuages de la journée avaient laissé place aux brillantes étoiles d'Orion, qui illuminaient la nuit écossaise. Bien décidé à en profiter, en toute tranquillité, Neven quitta ses appartements pour rejoindre sa tour d'astronomie.

Le silence et la pénombre, comme l'atmosphère particulière et presque mystérieuse du château, voilà ce que le gallois appréciait dans ses observations nocturnes. Il parcourut les longs couloirs d'un pas tranquille, saluant les quelques tableaux encore éveillés sur son passage. Devant le bureau de la directrice, il gratifia d'un signe de tête respectueux un groupe d'armures qui se dirigeaient en sens inverse, avant de s'engager dans le petit escalier en colimaçon qui menait à sa salle de classe.

Le professeur Pearce fronça les sourcils en découvrant l'épaisse porte en chêne entrouverte, alors qu'il avait pourtant pris soin de la fermer en partant précédemment. Il s'interrompit quelques instants sur l'une des dernières marches en pierre, pour écouter les éclats de voix qui lui parvenaient. Des élèves hors de leur dortoir, à coup sûr... Et à en croire les conversations, les fillettes n'étaient pas venues pour leur passion de l'astronomie. Ça, il aurait pu le comprendre... Lui-même avait parfois bravé le couvre-feu pendant ses études, mais toujours seul. Et presque toujours dans le but d'observer la lune ou les étoiles, ces confidentes qui savent garder pour elles même le plus sombre des secrets.

« Bonsoir Mesdemoiselles... s'annonça-t-il sèchement, après avoir poussé le battant de la porte. Je vous déconseille de crier tel un Gobelin, si vous ne voulez pas aggraver votre cas... » sermonna-t-il, son regard passant d'une fautive à l'autre.

Navré Mesdemoiselles, le dé en a décidé ainsi.

Acuti haussa un sourcil en voyant les diverses réactions de son interlocutrice. Elle passa une main dans ses cheveux pour repousser sa mèche rebelle, attendant sa réponse. Les sens à l'affût, la Califo régula son souffle pour le caler sur le rythme du vent.
Enfin, sa camarade de maison lui répondit, proférant une incroyable stupidité.

- T'as déjà entendue un gobelin se faire égorger ? C'est dé- commença t'elle.

Mais l'autre fille rétorquait déjà, semblant lui proposer son aide si elle voulait rentrer. La lueur narquoise qui éclaira son iris indiquait clairement le sens de ses paroles. Un test. T'es pas cap, sembla murmurer le vent. La Serdaigle sourit à son tour, un reflet du rictus amusé de sa camarade. Bien sûr qu'elle en est capable.
Mais quelle idée stupide ! Acuti se secoua mentalement, levant les yeux au ciel rapidement, modérant son esprit compétitif.
À quoi bon risquer une punition pour un motif futile ? Quitte à briser les règles, autant le faire pour une bonne raison. Et avec le moins de chances de se faire prendre.

- Quitte à me faire prendre, autant que je le fasse pour quelque chose d'utile. Alors répondre à une provocation, non merci.

La fillette avait effacé son air supérieur au cours de sa réflexion, le remplaçant doucement par un air amusé, comme si elle le prenait à la légère. Ça ne lui servirait à rien de braquer sa partenaire.
Un bruit sur la pierre lui fit tourner la tête, coupant court à toute réponse de la fille. Mince, avec ce défi, elles en avaient oublié la prudence... La porte s'ouvrit entièrement, laissant la silhouette de l'adulte se découper dans la nuit.

Son regard froid posé sur la tête des fautives, il s'adressa à elles sèchement, leur rappelant l'interdiction qu'elles avaient outrepasser. Acuti quitta sa position accroupie, se redressant naturellement, montrant qu'elle assumait entièrement.
Après tout, elle s'est juste endormie sous les étoiles, non ?

- Bonsoir professeur. Vous veniez admirer les astres d'hiver...? demanda t'elle, un air désolé sur le visage.

Rien ne sert d'argumenter, elle ne voit pas comment se justifier sans l'agacer. S'il veut savoir pourquoi elles étaient là, il demandera certainement de lui même. La sorcière coula un regard vers sa camarade de maison, se demandant quelle sera sa réaction.

@Erin Gray-Feather & @Neven Pearce

J'en ai marre, marre de chez marre. Pourquoi ? J'insulte intérieurement tous les dieux celtiques qui m'ont accablée de la pire des poisses possibles. Deux fois que je sors la nuit, deux fois que je me fais attraper. Et le comportement de la fillette à mes côtés me donne encore plus envie de frapper quelque chose. Elle assume. Elle est mature, dit donc. Et qu'est-ce qu'elle m'énerve.
Je prends un visage neutre, incendiant mentalement les personnes autour de moi.

- Professeur, j'avais simplement une question. L'astronomie se fait principalement la nuit, alors pourquoi empêcher des étudiants studieux d'aller observer les astres et de prendre des notes par eux-mêmes ? Pourquoi ne pas les autoriser à venir ici la nuit, au moins pendant le week-end ?

J'ai pris un air innocent vers la fin, ma voix tirant vers les aigus. De la politesse tintée d'ironie imperceptible, parfait. Je garde les yeux rivés sur le professeur, guettant sa réaction.
Maso.
Tiens, enfin un commentaire ?
Je me déplace légèrement vers la gauche, du côté de la porte, prête à m'enfuir si Pearce décide de laisse libre cours à son agacement d'avoir deux intruses dans son lieu de travail, dont une qui est impertinente. Enfin, de toute façon, je pourrai pas run away, parce que, si jamais j'essaie, il n'aura qu'à prononcer une formule magique et je serai de retour au point de départ.

Les bras croisés sur le torse, le professeur Pearce se tenait devant la porte d'entrée de sa salle de classe. Décidément, les Serdaigle, c'est plus ce que c'était ! Son regard passa d'une jeune fille à l'autre. Il reconnut l'une des deux premières années qu'il avait surpris au sommet de la tour d'astronomie la veille des vacances d'hiver, et ses sourcils se froncèrent de plus belle. Visiblement, les précédentes retenues ne lui avaient pas servies de leçon.

La question de l'autre fillette le surprit quelque peu. « Effectivement, Mademoiselle... Mais ça ne devrait pas être votre cas ! » se décida-t-il à répondre, remarquant qu'elle semblait prête à assumer ses actes. Tout l'inverse de sa camarade qui jugea bon de faire la maligne avec impertinence. Neven eut la désagréable sensation de revivre la même scène qu'en décembre. « À en croire le défi mêlant "rambarde" et "Gobelin" que vous lanciez à votre camarade, permettez-moi de douter du motif de votre présence à cette heure-ci... rétorqua-t-il d'un ton sec. Mais rassurez-vous, les élèves studieux et exemplaires - l'astronome insista plus particulièrement sur le deuxième adjectif - peuvent parfois bénéficier d'une autorisation spéciale, s'ils en font la demande. » Ce privilège était bien entendu réservé aux élèves plus âgés, sous réserve d'excellentes notes en la matière et d'une solide justification accompagnant leur requête. Il allait sans dire que la demoiselle n'entrait dans aucun de ces critères.

Le gallois se décala d'un pas sur sa gauche. « Après vous, Mesdemoiselles. Vous connaissez le chemin... » énonça-t-il en désignant la porte d'un geste du bras. Bien évidemment, la destination sous-entendue était la salle commune de la maison bleue. L'enseignant les accompagnerait de toutes façons pour s'assurer qu'elles la rejoignent effectivement.