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08 févr. 2024, 12:32
 Foyer  Le mulot qui avait le goût de la pomme  PV 
Je sens bien qu'il n'a pas bougé d'un millimètre, cela s'entend à sa voix trop loin derrière moi. Un coup d’œil en arrière me le confirme : le garçon est planté dans le couloir et le ton de sa voix me donne une idée de comment se dérouleront les prochaines minutes ; mal, semble-t-il. Je serre les poings en supportant son regard, affligée de l'entendre me parler d'une telle façon et de se persuader de choses qui sont à la fois bêtes et fausses. Il ne sait rien de l'état dans lequel est Zikomo et surtout, il mélange tout ! Qu'a-t-il a à voir là-dedans, lui, et la manière dont je le nomme, et le fait que l'on s'entende bien ou non, qu'est-ce que tout cela vient faire dans cette histoire ? Je ne comprends pas un mot de ce qu'il me dit, je n'arrive pas à saisir les liens qu'il a fait dans son esprit pour en venir à me dire ça. Et surtout, je m'en fiche. Mon inquiétude pour Zikomo atteint des sommets. Nous étions censé rester bien tranquillement dans le parc afin d'étudier l'effet du sortilège, il ne devait pas s'enfuir comme cela, je devais veiller sur lui ! L'angoisse me noue la gorge et se transforme en une émotion qui est beaucoup plus facile à gérer pour moi : la colère. Et ce n'est pas difficile de la faire remonter au premier plan tant les agissements du garçon me frustrent et m'agacent.

« Il est soumis au sortilège de Confusion, sifflé-je en élevant la voix, tu crois vraiment que c'est une bonne idée de le laisser courir sans surveillance ?! Si tu le crois vraiment, ouais je confirme : t'es le dernier des cons. Et commence pas à me prendre la tête à propos du fait de lancer des sortilèges à ses amis, tu connais rien de ma vie ! »

Je souffle bruyamment, agacée d'en arriver là pour des choses aussi frivoles. Comme si j'avais du temps à perdre avec ce grand garçon idiot qui fait une crise en plein couloir ! Et tout ça pourquoi ? Prouver aux autres qu'ils ont tord ? Mais qu'est-ce qu'il raconte ?

« Je me fiche de ce que les autres disent, t'as l'air de beaucoup plus les écouter que moi, je te ferais dire, craché-je en m'approchant vivement de lui. Qu'est-ce t'essaies de prouver, hein ? Tu peux pas bien t'entendre avec moi, cherche même pas à montrer que les autres ont tort tu te fatigues pour rien. Je vais me faire un plaisir de pas t'appeler du tout, t'inquiète, mais ce que je veux c'est que tu la fermes à propos du fait que Zikomo t'ait mordu. T'es capable de faire ça ? »

Mes dernières paroles résonnent dans le couloir humide. Je sens mon coeur battre dans ma gorge. À un mètre à peine du garçon, j'ai beau être plus petite que lui je n'en perds pas pour autant toute ma fougue. Poings serrés et mâchoires crispées, je le considère avec colère, résistant difficilement à l'envie de l'attraper par le col pour le secouer dans tous les sens.

Je n'ai jamais fréquenté ce garçon, nous n'avons même jamais véritablement parlé, longuement je veux dire. C'est juste Erwan Martin, un Poufsouffle que je côtoie parce que j'y suis obligée et avec lequel j'échange quelques piques. Et après ? Après, rien du tout, mais aujourd'hui j'ai envie de le secouer dans tous les sens. Je me retrouve avec lui, perdue dans les souterrains du château à courir après mon ami qui s'est allègrement porté volontaire pour que je m'entraîne au sortilège de Confusion. Rien de tout cela n'est grave, rien n'est important, d'ailleurs j'oublierai le garçon dès que cette histoire sera terminée. Mais là, tout de suite, maintenant, ce que je ressens est bien réel et ça prend toute la place dans mon corps et dans ma tête : il me sort par les yeux avec sa grande bouche et son air tout mécontent ! À croire qu'il voulait absolument que je sois gentille avec lui ! Et puis quoi, il pense que parce que nous avons vécu six ans ensemble, je devrais le considérer différemment que tous les autres ? Il se pense particulier ? Unique ? Bordel, mais est-il seulement encore capable de passer l'entrée de la Salle commune avec des chevilles comme les siennes ?

08 févr. 2024, 15:16
 Foyer  Le mulot qui avait le goût de la pomme  PV 
La colère était définitivement retombée. Ce n’était pas lui. Ça lui arrivait comme tout un chacun, mais il n’y avait pas une colère qu’Erwan n’ait pas regretté. Sauf peut-être celle contre son père, mais même si il ne le savait pas encore, il la regretterait un jour. L’expérience lui avait appris que la colère était aussi facile que la lâcheté, aussi improductive que la jalousie et aussi insupportable... qu’Aelle ! C’était comme si la septième année n’avait que ça à offrir au monde. Au fond, cela le rendait triste. C’était sûrement pour ça qu’il avait tenté de briser sa carapace, pour voir ce qu’elle avait d’autre à proposer, mais la carapace d’Aelle Bristyle semblait faite d’un diamant coriace. Certes, le Poufsouffle avait des défauts, il était têtu même si lui préférait dire persévérant, il était arrogant ou pour lui confiant, et si ses chevilles l’empêcheraient peut-être bientôt de rentrer dans la grande salle il préférait ça à la colère systématique. Malgré tous les défauts qu’il pouvait avoir sans vraiment se les avouer, un autre défaut pour certains et certainement pour Aelle, sa meilleure qualité le rendait attachant pour beaucoup de monde. Il était capable d’une empathie à toute épreuve. Il était capable de se mettre à la place de n’importe qui, de comprendre ses failles et ses tourments. C’était probablement pour ça que la jeune femme le repoussait, même si ni elle ni lui ne voyait les choses de cette façon pour le moment. Permettre à un benêt comme Erwan d’avoir accès aux raisons de sa colère devait lui paraître insupportable ! C’est bien son empathie en tout cas qui permît à Erwan de se calmer.

Si il était venu jusqu’ici en courant, suivant son aînée qui venait de le remettre à sa place, ce n’était pas pour alimenter cette colère. Au contraire, il avait juste voulu aider, mais force était de constater que ces propos avaient ajouter de l’huile sur le feu... La colère nourrit la colère, et celle d’Aelle était particulièrement vorace. Il fallait rétropédaler, prendre un autre chemin bien qu’Erwan ne soit pas sûr qu’il en existe un qui mène au fait qu’Aelle comprenne ce qu’il voulait vraiment au fond de lui. Il laissa les propos de la jeune femme glisser sur lui, ne les écoutant qu’une demi oreille à peine attentive. Il ne voulait pas être tenté de lui répondre à nouveau par une pique. Lorsqu’elle eut terminé, le bristolien prît une profonde inspiration, calmant par la même occasion son rythme cardiaque. « Tu peux continuer à m’envoyer ta colère en pleine face si ça te fait du bien, mais ça ne nous aidera pas à retrouver Zikomo. Je te l’ai déjà dit, mais je te le répète, je ne dirais rien à Zikomo ni à personne d’autre. On trouve un plan maintenant ? ». Il avait réussi à dire tout cela d’un ton très calme. Son invitation à continuer de déverser sa colère lui convenait. À défaut d’être un ami ou même juste un gars sympa, il pouvait très bien être le punching-ball verbal de la Poufsouffle. Après tout il avait montré, plus ou moins bien, dans la dernière demi-heure qu’il était capable de l’encaisser.

Erwan tentait de faire marcher ses méninges malgré l’évidente implication émotionnelle que demandait une telle altercation. Le calme revenu, du moins de son côté, lui permît de réfléchir à plusieurs solutions. La seule certitude qu’il avait c’était que le sortilège de confusion prendrait fin à un moment ou un autre... Son doigt ankylosé lui rappela cependant qu’il pouvait arriver bien des choses avant que les effets ne s’estompent ! Il fallait donc agir. Aelle avait raison sur un point finalement, rester là ne servirait à rien, sauf si le renard bleu décidait de revenir sur ses pas, mais Erwan préférait ne pas parier là dessus. « Est-ce qu’il y a quelque chose dont il raffole avec lequel on pourrait l’attirer ? On peut peut-être se séparer pour maximiser nos chances de le stopper si on le croise dans ces couloirs... ». Les fameux plans réfléchis d’Erwan ne valait finalement pas tellement plus que la course effrénée d’Aelle. Mais bon, il a été acté avant qu’il était têtu, arrogant et qu’il avait des chevilles de la taille d’un éruptif ! Pour lui, y avoir réfléchi valait bien mieux que de courir bêtement sans plans... Dans les faits, ils en étaient toujours au même stade !

7ème année RP ~ Digne héritier de l’esprit Weasley ~ commerçant en herbe

11 févr. 2024, 10:44
 Foyer  Le mulot qui avait le goût de la pomme  PV 
Faire face à une personne extrêmement calme lorsque l'on est soi-même prête à exploser peut mener à deux situations : celle où l'on se calme naturellement parce que l'autre n'ajoute pas de l'huile sur le feu avec ses cris ; et celle où l'apaisement de l'autre passe pour une grosse blague, ce qui nous donne envie de crier encore plus fort et de l'envoyer rencontrer un mur à coup de sortilège. Je n'ai pas envie d'envoyer Erwan Martin contre un mur et je n'ai pas non plus envie de me calmer naturellement. Cependant, je suis si hébétée lorsqu'il se met à parler que je suis bien forcée de desserrer les poings et décrisper les épaules. Je ne l'avouerai jamais, mais son ton et son manque d'envie de partir en dispute ne sont pas totalement étranger à ce relâchement soudain, mais ce qui me calme instantanément, c'est l'audace dont il fait preuve. Une audace toute serpentesque.

J'arrondis les yeux en me répétant mentalement : « Je te l'ai déjà dit, je ne dirai à Zikomo. Je te l'ai déjà dit, je ne dirai rien à Zikomo. Je te l'ai déjà dit ». Déjà dit ? Il se fout de ma gueule, n'est-ce pas ? Mes yeux analysent son visage, l'angle de ses sourcils, la crispation de sa mâchoire, furètent à la recherche d'ombres vicieuses dans son regard. Évidemment, je ne trouve rien, et je me répète inlassablement « je te l'ai déjà dit » comme pour m'assurer que je ne suis pas en train de rêver.

De fait, je ne rêve pas. Je ne suis pas idiote. J'étais là dans la Grande salle et j'ai très bien entendu lorsqu'il m'a menacé de tout raconter si je n'étais pas prête à lui rendre en service ! J'étais là, je m'en souviens parfaitement bien ! Oh, Merlin. La colère remonte dans mon corps comme un acide, brûlant le sang dans mes veines. Et pendant ce temps-là, monsieur se la joue mature, monsieur essaie de trouver un plan ! Un plan à deux noises, s'il veut mon avis. Et qu'il le veuille ou non, mon avis il l'aura. Mais pour le moment, je me fais un plaisir de faire comme s'il n'avait jamais prononcé les dernières phrases, incapable de me détourner de l'horreur prononcée dans la première.

« Tu te fous vraiment de ma gueule, hein ? soufflé-je sur un ton presque aussi bas que le sien, mais beaucoup plus froid, acide, piquant ou tout autre chose étant désagréable. Tu me l'as dit ?! » Là, j'élève la voix, mais je ne peux pas me retenir, même si mon esprit m'attire vivement loin d'ici, à la recherche de Zikomo. « Tu me l'as dit ?! Sérieusement ? Tu me prends pour un Veaudelune, Martin ? » Je me tends brusquement ; mon imagination m'envoie des images contre lesquelles il est difficile de résister : j'ai envie de le bousculer violemment. « La seule chose que tu aies dite, c'était que t'allais rien dire si je te rendais un service alors te fous pas de ma gueule ! »

Les six derniers mots résonnent dans le couloir, résonnent longuement. Si mes yeux pouvaient envoyer des sortilèges, les os d'Erwan Martin seraient déjà réduits en poudre, pour mon plus grand bonheur. Mais mes yeux ne sont pas des baguettes magiques, alors j'ai le malheur de pouvoir continuer à observer le garçon planté en face de moi comme le premier des abrutis.

« Ton putain de service te sera rendu, sauf si t'es incapable de choisir ce que tu veux dans ce cas tu viendras pas pleurer pour exiger quelque chose de moi ! »

Je prends une brusque inspiration par le nez, les traits tirés dans une horrible grimace colérique, avant de me tourner brusquement vers la direction prise par Zikomo plus tôt, m'éloignant à grands pas du garçon. Finalement, je ne lui aurais pas dit ce que je pensais de son plan mais maintenant que j'ai bougé, je ne peux pas m'arrêter pour lui envoyer en pleine face un mensonge : son plan n'est pas si terrible que cela puisque je pourrais éventuellement transformer un objet en rongeur pour attirer le Mngwi à moi. En attendant, mon objectif est de quitter ce couloir, que le Poufsouffle me suive ou non je n'en ai plus rien à faire.

13 févr. 2024, 10:41
 Foyer  Le mulot qui avait le goût de la pomme  PV 
Aelle ne semblait même pas avoir écouté les propositions d’Erwan. Tout ce qu’elle avait retenu, c’est qu’elle avait le droit de continuer à cracher sa colère. Si il n’était pas surpris, ou plutôt si il n’était plus surpris par cette expression de colère, il fallait bien avouer qu’il espérait que son ton calme aiderait la septième année à descendre d’un cran. C’était pourtant à la portée de n’importe qui ! Il l’avait suivi, avait couru jusqu’aux souterrains qu’il évitait habituellement, il avait pris le temps de réfléchir à comment l’aider... N’importe qui aurait pu voir qu’il était plein de bonnes intentions. Mais non, Aelle restait bloquée sur cette histoire de service. Erwan avait, depuis sa réponse dans le foyer, abandonné l’idée qu’elle l’appelle par son prénom. Elle s’était montrée plus que claire sur le sujet ! Et il était persuadé qu’il lui avait dit qu’il se fichait de cette demande et qu’il ne dirait rien à Zikomo. À bien y réfléchir, il n’était pas tout à fait sur de l’avoir formulé de cette façon... Mais ça ne changeait rien ! Il avait formulé ça comme une boutade, une demande dérisoire en enchange d’avoir été mordu par son compagnon qu’elle avait elle même ensorcelé. Si elle était trop butée pour prendre cela en considération, Erwan ne s’en transformerait pas pour autant en balance qui irait tout raconter à Zikomo...

Après, il est vrai que si Erwan s’était mal exprimé, cela pouvait paraître bizarre aux oreilles de la jeune femme... Il tenta rapidement de se remémorer ce qu’il avait dit et quand. Tout était flou. Il s’était passé beaucoup de choses en peu de temps. Et alors qu’il restait là, hébété par l’obstination d’Aelle à rester focalisée sur ce détail et sa tentative de mettre cela au clair, voilà qu’elle lui disait que le service lui serait rendu... Maintenant Erwan en était presque sûr, elle avait du se toucher elle même, en même temps que Zikomo, avec son sortilège de confusion ! C’était à n’y rien comprendre ! Même un moldu devant un match de Quidditch aurait été moins perdu. Il y a peu, cette demande était la pire des offenses et maintenant cela lui allait. Si ce n’est pas le summum de la confusion, qu’on m’envoie le premier cognard ! Il fallait recommencer l’opération calmer Aelle, tout remettre à plat. C’était perdre un temps précieux dans la poursuite du renard bleu, mais il était hors de question pour le garçon que cette interaction se poursuive avec tant d’incompréhensions, tant de mauvaises interprétations. Erwan prît une inspiration pour préserver son ton calme, mais aussi pour peser les mots qu’il allait choisir. C’était primordial ! Il ouvrit la bouche et... Aelle se retourna et prît, à grands pas, la direction par laquelle son compagnon avait fuit.

Pour la deuxième fois en peu de temps, Erwan leva les yeux au ciel et se résigna à suivre sa camarade de maison, avec une légère sensation de déjà vu. Bizarrement, le mouvement enclenché rendait le mea culpa plus facile à dire. Erwan était prêt à aller dans le sens d’Aelle, littéralement comme métaphoriquement. « Je n’exige rien de toi... le ton était doux malgré leur foulée qui s’accélérait. ... vraiment ! Je m’excuse de t’avoir demandé quelque chose en retour. J’pensais t’avoir dit que je n’dirais rien, mais tout s’est un peu embrouillé dans ma tête. Je voulais pas t’imposer quelque chose, c’était une stupide blague parce que je venais de me faire mordre. J’aurais du juste te dire que je préférerais être appelé par mon prénom que par le nom de... de mon père. ». Des excuses sincères, honnêtes et détaillées, voilà qui devrait suffire à faire redescendre la septième année. Et si ce n’était pas le cas, c’est qu’elle était un cas bien plus désespéré que ne le pensait Erwan. Ils avaient avancé dans les couloirs pendant qu’Erwan parlait. Mais, alors qu’il avait cessé de parler, laissant le temps à Aelle de réagir comme elle le voulait, ils arrivaient à une intersection. Gauche ou droite... Il fallait choisir sans avoir la moindre idée du choix qu’avait fait Zikomo...

7ème année RP ~ Digne héritier de l’esprit Weasley ~ commerçant en herbe

16 févr. 2024, 16:05
 Foyer  Le mulot qui avait le goût de la pomme  PV 
Il me suit, je l'entends dans mon dos. Ses pas rapides, sa respiration, sa foutue voix qui s'élève dans les souterrains. Moi qui pensais qu'il allait s'énerver et encore me faire des reproches. Mais non, cela s'entend à son ton et je comprends dès sa première parole qu'il n'a pas la moindre intention de crier ou de faire quoi que ce soit qui pourrait s'apparenter à de la colère. Le voilà qui s'excuse. Il s'excuse ! Et il y met les formes, il fait ça bien ! Je lui jette un regard noir en biais sans ralentir, à moitié consciente de sa sincérité mais toujours persuadée qu'il se paie ma tête et qu'il se moque de toi. S'il pense que ses petites excuses vont tout changer, il se fourre la main dans l’œil, baguette comprise. Le coin de mes lèvres s'incurvent vers le bas dans une magnifique grimace pleine de pitié.

« Bah évite les blagues la prochaine fois, sifflé-je alors que nous arrivons à un croisement qui me pose un souci bien plus grand que celui que représente le garçon qui m'accompagne, ça te réussit pas ! »

À l'instant même où je prononce cette phrase, la suite de ses paroles à lui me reviennent en tête. J'ai parlé sans y penser, tout simplement parce que cette vérité devait sortir de ma bouche et aussi parce que je voulais lui montrer que je n'ai que peu faire de ses excuses minables auxquelles je ne crois de toute manière pas ; et il voudrait me faire croire que ce n'était qu'une blague ? Soit il est le garçon le moins drôle de la planète, soit il est très malhonnête. Quelque chose me dit que c'est un peu des deux. En attendant, je me tourne de nouveau vers lui, sourcils froncés et mimique à la fois perplexe et moqueuse sur le visage lorsque ses dernières paroles trouvent un sens dans mon esprit. Il a un problème avec son père, pour ne pas vouloir être appelé par le même nom que lui ? Moi aussi j'en ai un avec ma mère et ce n'est pas pour autant que j'en fais tout un plat et que je refuse d'être appelé par son nom ! Je considère un instant le garçon qui me dépasse d'une bonne dizaine de centimètres avant de secouer la tête, les sourcils faisant des vagues sur mon front.

Je lève ma baguette devant moi et inspire profondément par le nez pour rassembler ma concentration. Zikomo est parti soit d'un côté soit de l'autre. Je n'ai pas le temps d'explorer les deux chemins et je n'ai aucune envie de compter sur l'abruti menteur qui m'accompagne pour m'aider à retrouver mon petit compagnon qui confond les pommes avec les mulots.

« Appare Vestigum. »

Ce n'est pas un sortilège que j'ai beaucoup lancé depuis que je l'ai appris, aussi ai-je besoin de toute ma concentration. Je sens la sphère magique s'étendre autour de moi, pas besoin qu'elle soit trop grande. Je remarque les traces de nos propres pas dans mon dos et partant vers la gauche et la droite d'anciennes traces de chaussures. Et là, oui, là ! les petits coussinets de Zikomo. Ils partent vers la droite.

Je range ma baguette à sa place et me plante devant Martin qui se trouve entre moi et mon objectif.

« Et moi j'aime pas appeler les gens que je connais par par leur prénom, et j'aime pas qu'on m'appelle par mon prénom quand on ne me connait pas, alors il va y avoir un problème. Si ça te fait plaisir, donne-moi le nom de ta mère, répliqué-je sur un ton sarcastique, comme ça le problème sera réglé. »

Je lui jette un regard qui pourrait dire : « Voilà, content ? » avant d'essayer de le contourner en rasant le mur, bien déterminée à continuer notre petit périple.

01 mars 2024, 10:04
 Foyer  Le mulot qui avait le goût de la pomme  PV 
C’est fou comme reprendre son souffle, peser ses mots, dans leur sens et leur intonation, procure une sensation de calme instantanée. Ça marche comme ça chez Erwan en tout cas ! Les événements qui s’étaient déroulés depuis l’arrivée d’Aelle et Zikomo dans le foyer n’avaient été qu’une spirale négative, une descente vers les tréfonds de la colère et de l’incompréhension. Après avoir réussi à formuler son mea-culpa, Erwan se sentait léger, extirpé de ce tourbillon qui le plongeait vers ce qu’il n’était pas, ce qu’il détestait être. C’était comme si il avait été sous l’emprise de la septième année, mené au doigt et à l’œil pour qu’il se rende là où elle le voulait, pour qu’il sorte de ses gonds et que cela justifie qu’elle lui déverse sa colère. C’était évidemment plus facile de penser ça pour le garçon, cela lui permettait de rejeter l’entièreté de la faute sur la jeune femme sans y voir ses propres torts. En réalité, il était autant prisonnier de lui-même que de la Poufsouffle. C’était, encore et toujours, sa propension à vouloir plaire à tout le monde qui l’avait guidé à s’oublier, à jouer le jeu de l’affrontement pour prouver quelque chose à sa camarade. Mais voilà qu’il se sentait de nouveau lui-même. Il se sentait libre de ne pas plaire. C’était, après tout, bien vrai qu’on ne pouvait forcer quelqu’un à nous aimer. C’était Aelle la perdante. Elle passait à côté d’un camarade attentionné, loyal, amusant, à l’écoute ; Erwan lui passait à côté de bien des colères.

Cette épiphanie ne mettait cependant pas à mal ses qualités de Poufsouffle. Il avait choisi d’aider sa camarade dans le besoin, il n’allait pas abandonner avant d’avoir achevé cette quête ! Heureusement pour Aelle, comme pour Erwan, l’humour n’était pas requis pour mener à bien leurs recherches. « Je note pour plus tard. Éviter de faire des blagues... ». Il accompagna ses dires d’un mime qui simulait la présence d’un parchemin et d’une plume. Mais Aelle était déjà occupée à sortir sa baguette. Elle lança le sortilège de révélation de traces ! Quelle bonne idée, Erwan n’avait aucune idée de comment le lancer et il se retrouva admiratif devant le sort qui semblait avoir fonctionné car Aelle ranga sa baguette et se tourna vers la droite, prête à reprendre les recherches. Même si les mots qu’elle prononça à ce moment-là restaient une plainte, au ton ostentatoirement moqueur, Erwan ne put que se réjouir du fait qu’elle les avait prononcé calmement ! Ils allaient finalement, peut-être, réussir à communiquer. Bristyle restait campé sur la position qu’ils ne se connaissaient pas ; Erwan n’était pas d’accord, mais ça aurait été fort déplacé de le rappeler et d’ainsi briser les nouvelles bases de communication sur lesquelles ils semblaient partir. Ils ne se connaissaient pas vraiment, c’est vrai, mais jamais Erwan ne dirait qu’il ne connaissait pas Aelle ! Il l’avait vu évoluer un peu partout ici depuis six ans… Six ans ! Et puis si, sous prétexte qu’ils ne se connaissaient pas intimement, ils ne devaient pas apprendre à se connaître, alors personne ne deviendrait jamais amis… En avait-elle seulement un ? À part Zikomo…?

La proposition de la septième année, bien que probablement ironique, prît Erwan par surprise. Jamais il n’avait utilisé le nom de sa mère alors qu’elle avait dans son cœur une place bien plus privilégiée que son père qui lui avait transmis son nom et… pas grand chose d’autre. Si l’idée lui paraissait dérisoire dans un premier temps, il ne bougeait pas, perdu dans ses pensées, cela lui paraissait plus séduisant qu’il ne l’aurait cru. Aelle, qui n’avait pas le temps pour ces considérations nominatives, entreprît de le dépasser alors qu’il bouchait le passage qui les mènerait au renard bleu. Réalisant que le mouvement avait repris, Erwan se mît à suivre machinalement Aelle. « John ! Ma mère s’appelle John, tu veux m’appeler comme ça ? C’est bête, mais ça m’dérangera moins que Martin je crois… Bon je préfère toujours les prénoms quand même ! Les noms de famille c’est pour les profs et tout ça. Comment veux-tu savoir si quelqu’un vaut la peine si tu t’comportes avec comme une prof…? Ça laisse quand même peu de chances de se trouver des amis… ». C’était de ces moments où Erwan pensait à voix haute, des moments des plus honnêtes, mais qui pouvaient parfois manquer de tact. Si Aelle avait finalement des amis, elle ne sentirait pas concernée pensa Erwan pour se rassurer.

7ème année RP ~ Digne héritier de l’esprit Weasley ~ commerçant en herbe

04 mars 2024, 16:23
 Foyer  Le mulot qui avait le goût de la pomme  PV 
Je poursuis ma route dans le couloir humide dont le plafond laisse voir des traces verdâtres à l'origine peu certaine mais qui ne m'inspirent pas une grande confiance. Sa voix suit également, malheureusement, et puisque je n'ai rien d'autre à faire et que je n'ai aucun moyen de me soustraire à sa présence, je l'écoute. Dès que j'entends le nom de sa mère, je l'intègre à ma mémoire, bien déterminée à l'appeler comme cela à partir de maintenant, puisque que monsieur n'aime pas le nom de son père. John, c'est bien, non ? Erwan John. Erwan Martin. Cela revient sensiblement au même, pour moi. La raison première pour laquelle je refuse de l'appeler par son prénom est respectée, tant que j'ai un nom de famille pour lui. Les noms de famille, c'est la distance, c'est une barrière de sécurité.

Il ne comprend rien à rien. Les noms de famille c'est pour les profs et tout ça, non mais écoutez cet abruti ! Il a été élevé dans quelle famille ? Moi, j'ai toujours appelé les inconnus de mon âge par leur nom de famille tant que je n'étais pas plus proche d'eux, et mes frères ont toujours fait la même chose. Bon, d'accord, je suis peut-être allée plus loin qu'eux le jour où j'ai décidé que je n'appellerais pas les autres par leur prénom tant qu'ils ne seraient pas proches de moi, mais ça a un vrai sens pour moi et les gens ne respectent jamais ça ! À partir du moment où cela fait des années que je l'appelle Martin, il aurait dû comprendre que je préférais qu'il m'appelle Bristyle, par exemple. Mais non, il ne l'a jamais compris. Et moi je devrais l'appeler par son prénom alors que lui ne respecte pas mes préférences ?

« La différence entre toi et moi, John, c'est que je ne cherche pas à me faire des amis. Et puis je sais quand quelqu'un en vaut la peine. »

À vrai dire, c'est vrai et faux à la fois. La vérité, c'est que je ne me suis jamais demandé si quelqu'un en valait la peine. Mes proches se sont toujours imposés à moi. Tout s'est fait très naturellement avec Gabryel, par exemple. Je n'ai jamais cherché à me rapprocher de lui, c'est arrivé, tout simplement. J'essaie vaguement de savoir qui en vaudrait la peine. Quelques rares visages me passent à l'esprit. Je pense Macbeth, par exemple, que j'appelle encore et toujours par son nom de famille, qui n'est pas une amie, mais qui vaut toujours plus la peine que je pense à elle que les autres idiots auxquels je ne pense pas. Nerrah, dans une certaine mesure ; impossible d'être ami avec lui mais il m'est utile et j'apprécie, malgré moi, les moments passés avec les membres de la SSSS. Le visage d'une jeune fille blonde passe également dans mon esprit. Peers n'est pas une amie. Je crois ? Mais je l'apprécie. Et je l'ai déjà appelé Herminie. Elle vaudrait la peine que j'aille la trouver dans un couloir pour passer un moment avec elle, oui.

« J'ai pas besoin d'un prénom pour ça, » affirmé-je tout à coup alors même que je ne pensais pas reprendre la parole. Sans m'arrêter, je tourne les yeux vers le grand garçon que j'observe sévèrement. « Appeler les autres par leur nom de famille, ça m'a jamais empêché de voir leur valeur, quand ils en ont une. Ça n'a rien à voir.»

Si je suis bien loin de hausser la voix comme je l'ai fait tout à l'heure, le ton que j'emploie est néanmoins brutal et dur. Je ne m'attends pas à ce qu'il comprenne quoi que ce soit. Moi et lui provenons de mondes complètement différents. Ce garçon ne pourra jamais me comprendre. Il n'a rien en commun avec moi, absolument rien. Ma nature s'oppose littéralement à la sienne.

14 mars 2024, 10:08
 Foyer  Le mulot qui avait le goût de la pomme  PV 
Qu’il en soit ainsi alors ! Bizarrement, John sonnait mieux que Martin dans la bouche de la septième année. En y réfléchissant, Erwan ne se rappelait pas avoir jamais confié le nom de jeune fille de sa mère à qui que ce soit. Il trouvait le fait qu’Aelle soit la seule détentrice de cette information franchement ironique ! Elle, qui clamait haut et fort ne pas le connaître, savait quelque chose sur lui que personne d’autre ne savait… Le jeune homme était plus que tenté de lui balancer ça comme une petite pique mêlant sarcasme et charriage dont il avait le secret, mais leur altercation du jour lui avait appris que ce n’était probablement pas ce que souhaiterait Aelle. À défaut d’échanger amicalement, ils pouvaient toujours échanger avec respect. Du respect, Erwan en avait pour la septième année ; elle était forte, indépendante et sa connexion à la magie avait tout de fascinant. De sa baguette à son voyage à Uagadou en passant par Zikomo, la désormais plus si jeune Bristyle avait tout d’une grande sorcière en devenir. Son mauvais caractère était sûrement le prix à payer pour tant de qualités... Penser à Zikomo ramena Erwan dans l’instant présent et à leur quête, plus vite ils le retrouvait, plus vite Erwan pourrait prendre congé de la Poufsouffle. Il lui semblait qu’il en avait assez appris sur l’être humain et ses relations pour un bon moment !

Le ton brutal de la dernière phrase prononcée par Aelle ne froissa pas Erwan. Il trouvait ça bien plus triste que vexant. « Écoute… Tant mieux pour toi si ça marche. Si tu t’sens heureuse sans ami, pourquoi chercher à s’en faire ? Il avait accéléré la cadence de sa marche en reprenant la parole. Ça m’semble fou moi, mais tu t’en fous pas vrai ? J’ai besoin de mes amis moi, de m’en faire de nouveau. C’est eux qui m’apprennent… sur tout ! La vie, les problèmes, la tolérance, la solidarité… Tout ça tu l’apprends pas tout seul… Ils sont là pour t’écouter, t’aider, parfois même ils t’aident à chercher quelque chose de perdu… ». Si la jeune femme avait regardé Erwan à ce moment-là, elle ne manquerait pas le sourire bienveillant qu’il lui adressait et qui ne laissait aucun doute sur le bon fond du Poufsouffle, sur sa gentillesse à toute épreuve. Le chemin qu’ils suivaient depuis le sortilège lancé par Aelle ne leur donnait aucun indice ! Ils avançaient avec détermination sans pour autant avoir la moindre indication qui leur confirmerait qu’ils étaient sur le point de réussir. Le peu de bruits qui se mêlaient à leurs pas et à leur discussion échancrée ressemblaient plus à des bruits de rongeurs qu’à ceux d’un renard magique en fuite…

Le Poufsouffle cherchait encore et toujours une autre solution. Une façon ou une autre d’arrêter cette course qui ne semblait mener à rien. Il n’avait aucune expérience de chasse, mais il se rappela d’un des romans qu’il avait lu il y a quelques années où une troupe de soldats d’un royaume imaginaire prenait en chasse une troupe d’envahisseurs. Tout comme Aelle et Erwan, ils s’épuisaient à courir derrière un groupe qui n’avait d’autres choix que de fuir pour leur liberté voir leurs vies. Un jeune magicien avait alors émis l’idée de couper à travers une route dangereuse pour les prendre de revers. C’était peut-être une solution que les deux Poufsouffle pourraient essayer ? Le problème, c’est qu’Erwan ne connaissait rien de ce labyrinthe des cachots… Ça ne coûtait rien de proposer l’idée à l’autre partie de la troupe ! « Tu connais un peu cette partie des souterrains Bristyle ? Peut-être qu’il y a un autre chemin qu’on pourrait prendre et qui nous mènerait un peu plus loin sur le chemin que suit Zikomo. On pourrait le prendre à revers comme ça ? ». L’utilisation du nom de famille n’avait pas été prémédité et cela fît rire Erwan intérieurement. Après tout, ne dit on pas que seuls les imbéciles ne changent pas d’avis ? Le proposition était faite, mais le garçon savait au fond de lui qu’il tenterait cette manœuvre quoi qu’en pense la septième année.

7ème année RP ~ Digne héritier de l’esprit Weasley ~ commerçant en herbe

19 mars 2024, 17:21
 Foyer  Le mulot qui avait le goût de la pomme  PV 
À mon plus grand étonnement, il ne cherche pas à me faire changer d'avis ; il va plutôt dans mon sens, comme s'il pouvait comprendre ma façon d'être et de fonctionner. Au moins ne cherche-t-il pas à me convaincre comme d'autres auraient pu le faire à sa place. Plus je l'écoute, plus ma théorie s'affirme : nous n'avons rien en commun, mais alors vraiment rien du tout. Pour moi, Martin est... Enfin, John est un adolescent britannique comme il s'en fait des dizaines : le genre sociable et extraverti qui se fait des amis rien qu'en ouvrant la bouche et qui en plus adore ça. Il ne peut pas comprendre une personne comme moi, qui place le savoir avant tout et qui n'a pas besoin que des "amis" lui apprennent les choses de la vie. Je n'ai besoin de personne pour voir que mes problèmes sont des problèmes, pour m'apprendre que la vie n'est pas toujours facile (ça, ce ne sont pas les amis qui permettent de l'apprendre, ce sont les autres, ceux qui trahissent, qui se disent ami ou mentore tout en se tirant du jour au lendemain en t'abandonnant toute seule). Et puis j'ai Zikomo. Peut-être est-il mon seul ami, et alors ? Il est là pour m'écouter ou m'aider les rares fois où j'en ai besoin. Mais quand c'est lui que je recherche car il est perdu, là il me complique la tâche. Un ami, c'est un peu comme une lame à double tranchant : ils peuvent t'apporter autant qu'ils ont le pouvoir de te blesser. Erwan John a peut-être besoin de s'en faire à tour de bras, des amis, mais soit ses liens manquent de profondeur, soit il finira le coeur lacéré par des blessures qui ne se refermeront jamais.

Sentant le regard du garçon sur moi, je me tourne vers lui. Son sourire veut tout dire. Ce n'est pas un sourire méchant, ça non. C'est une grimace qui dégouline de bienveillance et qui m'inspire la moue qui me déforme le visage : j'ai bien compris que sa dernière phrase me concernait. Il n'est pas un ami et pour le moment son aide ne m'apporte absolument rien — j'ai plus l'impression de me traîner un boulet que d'être soutenue dans ma recherche.

« J'apprends beaucoup mieux seule qu'entravée par des personnes qui ne comprennent rien à rien à ce que je fais, » affirmé-je d'une voix lasse en regardant de nouveau devant moi.

Si j'ai bien compris le jeune homme à mes côtés, je commence à me persuader que c'est cela qu'il attend de moi : que je devienne son amie. Ce n'est pas par intérêt pour moi, mais parce que c'est sa nature profonde. Il veut devenir ami avec tout ce qui bouge. Ce ne serait pas le premier. Je trouve ce genre de personne hypocrite. Peut-être est-il trop fier pour accepter que certains n'ont aucune envie de faire ami-ami avec lui.

Mes pensées sont interrompues par son plan pour retrouver Zikomo. Je soupire doucement, les yeux braqués sur son profil. Ne peut-il pas simplement continuer d'avancer ? À la prochaine intersection je lancerai de nouveau mon sortilège et voilà. Mais non, lui veut aller plus vite, toujours plus vite. Mais puisqu'il m'a appelé Bristyle et qu'il ne cherche pas à me changer (pas dans cette conversation en tout cas), je prends la peine de réfléchir à son idée. Le problème, c'est que je ne connais pas les souterrains ; le fait est que je fais mon possible depuis ma première année pour ne surtout pas venir ici. Aujourd'hui, les souvenirs liés à ce lieux restent à l'orée de mon esprit sans m'envahir et je leur en suis reconnaissante même si je sens leur présence désagréable. Peut-être que la compagnie de John est ce qui me permet de les tenir à l'écart : après tout, il ne fait que parler, je n'ai pas le temps de penser.

« Je ne connais pas la configuration des souterrains, » marmonné-je d'une voix embêtée en m'immobilisant.

J'observe autour de moi : les murs humides, les appliques bancales qui projettent une lumière maladroite sur les parois, les bruits étranges qui résonnent dans les longs couloirs frais. Et le grand garçon à mes côtés qui perd son temps à m'aider alors que je n'ai plus besoin de lui — tout cela dans le simple but de pouvoir me compter dans l'immense nombre d'amis qu'il a ? Je le considère un instant, caressant l'idée de les remettre encore une fois à leur place, lui et son amitié dont je ne veux pas. Mais Zikomo est plus important que lui. Zikomo encore soumis au sortilège à qui il pourrait arriver n'importe quoi parce que j'ai été infichue de le surveiller. Mon visage s'assombrit à cette pensée et une ride d'inquiétude me traverse le front.

« Ça aurait été une bonne idée, commencé-je, trop préoccupée pour me rendre compte que je viens de complimenter son plan, mais on connait pas suffisamment les souterrains pour que ça fonctionne... »

Je coince ma lèvre entre mes deux rangées dents, les yeux fuyants, à la recherche de la meilleure solution pour nous empêcher de tourner en rond pendant que mon meilleur ami se perd dans les entrailles d'un château stupide. Un plan maladroit commence à se former dans mon esprit ; je ramène mes yeux sur Martin-John.

« Si on peut pas le rattraper ni le coincer quelque part... Et si on l'attirait à nous ? Le régime alimentaire de Zik est principalement constitué de rongeurs. Tu connais le sortilège Rongifors. » C'est une affirmation : il l'a appris en Métamorphose et je n'imagine même pas que quelqu'un puisse oublier un sortilège. « On peut envoyer des rongeurs dans les couloirs, poursuis-je en enfonçant ma main dans la poche intérieure de ma cape pour en sortir la plume qui ne me quitte jamais et que je brandis devant moi, et attirer Zikomo jusqu'ici ! »