Après un passage dans l'enclos où Eileen et Mila avaient pris plaisir à regarder les nifleurs et dans la volière pour y admirer les Augureys, les pas de la jeune fille et de la féline les menèrent vers les terrariums et cages.

Elles y découvrirent rapidement un habitant temporaire qui ressemblait à un rat avec sur le dos des sortes de tentacules d'anémones de mer. C'était comme si les deux animaux avaient fusionné en un seul. Un étonnant mélange en fin de compte que cette créature qu'elle s'empressa de rechercher dans son livre habituel. Le nom sur l'étiquette de la cage lui parlait bien sûr puisque la Serdaigle utilisait l'essence de murlap, cette fameuse solution jaune, pour se protéger notamment des coups de becs des hiboux lorsqu'elle n'utilisait pas Ybou. Les bouteilles restaient actuellement au fond de sa malle car elle n'utilisait d'autres volatiles qu'Ybou que pour communiquer avec Génius l'année précédente. Depuis qu'elles avaient trouvé la cachette dans la tour d'astronomie, ses mains la remerciaient et les bouteilles s'étaient amoncelées dans le fond de sa malle.

"Vie et habitat des animaux fantastiques" de Norbert Dragonneau s'ouvrit rapidement sur la bonne page. L'irlandaise se mit à lire la description. Originaire de Grande-Bretagne et classifié XXX, l'animal aimait croquer les pieds des gens qui l'embêtaient et les crustacés.

Elle découvrit intéressée que le murlap permettait de résister aux sortilèges mais qu'il fallait faire attention à ne pas faire une consommation trop excessive de ses tentacules au risque d'avoir des poils violets dans les oreilles. Au moins, ca pouvait être rigolo pour faire la fête ou se déguiser à Halloween, pensa-t-elle, amusée. Bien sûr, l'essence de murlap était aussi mentionnée pour soulager les blessures. Elle aussi pouvait produire l'effet secondaire évoqué en cas de trop grande utilisation. Elle ne le savait pas, mais se promit de faire attention avec l'utilisation des flacons présents dans sa malle !

Bientôt, Mila donna un coup de tête à sa maitresse, quémandant des caresses. La rouquine sourit, referma son livre qu'elle rangea rapidement puis se pencha pour prendre sa chatte dans ses bras. Ensemble, elles quittèrent le bâtiment des terrariums pour rejoindre les chênes. Les botrucs attendaient avec impatience sa visite.

Eileen décida de commencer son cours de la zone SaCM par les botrucs. Elle avait laissé Mila à la volière, car elle semblait en grande conversation avec Ybou. Elle n'était pas perdue et savait très bien où retrouver sa maitresse si besoin.

Après avoir regardé les botrucs pendant quelques minutes, la Serdaigle rejoignit le terrarium où de nouvelles créatures temporaires l'attendaient dans plusieurs cages.

Sa première découverte concernait un insecte gris au corps velu, qui ressemblait à une sorte de taon et donc qui ne lui aspirait pas du tout confiance. Le nom Grinchebourdon rappelait plus un bourdon. Sortant sa bible sur les créatures magiques, Eileen se mit à lire ce que Dragonneau avait écrit sur cette créature volante. Classifiée XXX, la bestiole venait d'Europe du Nord. Elle pensa que c'était bien dommage car celle-ci produisait une sorte de mélasse provoquant la mélancolie et infestait parfois les ruches. Or, la rouquine adorait les abeilles, presque autant qu'elle aimait les fourmis. Leur société l'avait particulièrement intriguée quand elle avait lu la trilogie de "Les fourmis" de Bernard Werber, au mois de décembre précédent.

Elle passa bientôt à la cage suivante et elle retrouva un Lutin de Cornouailles déjà rencontré précédemment quand elle avait fait la recherche sur les lutins qui avait envahi Poudlard en un calendrier d'avent un peu particulier. La créature d'une dizaine de centimètres volait en tout sens. D'un bleu électrique, virevoltant en tous sens, la créature semblait particulièrement facétieuse avec sa voix aigue qui agaçait les oreilles. Et justement le livre évoquait une bestiole malicieuse qui adorait faire des farces se souvenait la jeune fille. Etait-ce un trait partagé de tous les lutins ? En tout cas, il était classifié XXX et apprit-elle, il était vivipare. Elle ne resta pas longtemps devant la cage de cette créature agaçante.

Elle passa rapidement à la suivante et rencontra au regard de la pancarte un chupacabra. La créature faisait penser à une sorte de salamandre noire avec une corne au-dessus des yeux, six pattes, des épines et des dents inquiétantes. Norbert expliquait que cela ressemblait à un mélange de lézard et d'homoncule. Originaire d'Amérique, la créature suçait du sang.

Décidemment, la journée était dédiée à des créatures peu ragoutantes.

Rapidement, la jeune fille se dirigea vers les Augureys. il était temps de voir un visage amical !

Après l'après-midi qu'elle venait de passer au club d'artisanat penchée sur son activité de menuiserie, Eileen avait besoin d'air. Elle qui adorait l'extérieur, elle ne rêvait que d'une chose : retourner voir le farfadet qu'elle avait découvert le matin même en zone SaCM.

Elle avait été particulièrement heureuse ce matin-là, après le passage traditionnel à la volière, de découvrir un farfadet dans une cage. La créature lui parlait avant même qu'elle n'en lise la description dans le livre de Norbert Dragonneau. Forcément ! Lorsqu'elle avait récupéré l'ouvrage, elle avait regardé rapidement si les mythes irlandais étaient réels. Et elle avait vite appris que le fameux Leprauchaun existait ! Le petit peuple était une vérité ! Elle pourrait sans doute en découvrir à la maison dans les bois et forêts ! Et en plus, la créature était douée de parole ! Extraordinaire vraiment !

Elle avait dévoré la description : classifié XXX, il était considéré comme un animal qui pouvait mesurer jusqu'à quinze centimètres. Farceur, aimant attirer l'attention des moldus, avec une peau entièrement verte et des habits fabriqués à partir de feuilles, il était étonnamment vivipare. Et pour couronner le tout, cet être produisait bien de l'or de farfadet, mais qui disparaissait après quelques heures. Nulle mention de chaudron au bout d'arc-en-ciel, mais elle découvrit étonnée que les farfadets étaient les mascottes de l'équipe de Quidditch d'Irlande et des Crécerelles de Kenmare. Ainsi, les farfadets qu'elle avait vu l'été dernier n'était pas une illusion, ils existaient vraiment ! Wahou ! Mais elle avait cru à une sortilège et n'avait pas pris le temps de les observer. De toute façon, ils bougeaient bien trop vite et son attention était concentrée sur le match et sa discussion avec Daphné et ses grands-parents quant au match à venir !

Alors retrouver un farfadet, un véritable Leprechaun, à Poudlard ne put que la ravir. Rien de plus naturel que de revenir voir l'être en question après cette dure journée de travail manuel.

Ce matin-là, elle avait pu l'admirer pleinement et déjà, elle ne rêvait que de revenir le voir.
C'est donc avec un grand sourire aux lèvres qu'elle se retrouva rapidement devant la cage du farfadet.
Il sembla la reconnaitre mais n'entama pas la conversation. Il était peut-être lassé d'être considéré comme une attraction par les visiteurs de la zone de soins aux créatures magiques.

Elle resta quelques minutes, histoire de se ressourcer, puis rappelée à l'ordre par le grognement de son estomac, elle rejoignit rapidement la grande salle.

Le soleil se faisait de plus en plus présent chaque jour ce qui était une vraie bénédiction pour la jeune fille, elle qui adorait sortir dehors. Pourtant, elle aimait aussi quand le temps n'était pas aux ballades car elle profitait dans ce cas des alentours du Château dans une presque solitude. Rares étaient ceux qui bravaient les éléments pour profiter d'un peu d'air pur dans de telles conditions.

Avec le retour du beau temps, les élèves étaient de plus en plus nombreux à profiter du parc. Le parterre de l'amitié regorgerait bientôt de fleurs toutes plus voluptueuses les unes que les autres. Quelques bourgeons seulement sortaient pour l'instant. Cet endroit serait bientôt son spot de lecture et Mila pourrait à nouveau courir après les papillons !

En attendant, elle se dirigeait avec sa compagne de toujours (enfin sa compagne de balade des samedis matins) vers la zone de SaCM. Leur tour commençait invariablement par la volière et finissait invariablement par un passage auprès des animaux du parc. Ce n'était pas toujours le même parcours pour y parvenir mais les haltes étaient actées.

Ce matin-là, Eileen décida de commencer par les terrariums et les cages. Et elle ne fut pas déçue par son choix car face à elle se trouva rapidement une sorte de furet, mais énorme. Etonnamment, il débitait quelques phrases brèves. L'irlandaise dut tendre l'oreille pour en saisir le sens tant le flot de paroles était vif. Rapidement, elle se lassa : cette concentration n'amenait à ses oreilles que des grossièretés ! Mila restait alerte face à l'animal, comme si elle avait peur d'une attaque.

Eileen comprit pourquoi à la lecture de la page sur les chartiers dans sa bible de Norbert Dragonneau. Le nom lui rappela l'expression "jurer comme un charretier" ; elle se demanda s'il y avait une quelconque corrélation.
La bestiole semblait particulièrement jouer des mâchoires sur les personnes passant à proximité mais l'animal, classé XXX, apparaissait quand même contre un lutteur particulièrement aguerri contre les gnomes, taupes, rats et campagnols. De quoi nettoyer un jardin en quelques coups de dents bien sentis !

Lassée d'entendre des obscénités, la Serdaigle passa son chemin pour découvrir des hérissons. Elle adorait cette petite créature trop mignonne, se souvenant toute jeune d'avoir sauvé un bébé sur une route irlandaise. Elle avait failli lui rouler dessus avec son vélo et avait ainsi sauvé la vie du bébé qui souhaitait traverser. Elle expliqua l'anecdote à Mila puis passa son chemin. Sa bible évoquait que cette créature non magique était surtout utile pour recevoir des sortilèges pendant les cours de métamorphoses. Elle n'avait pas encore eu l'occasion de travailler avec l'animal en classe, mais cela promettait un cours... plein de piquant !
Cette fois, Mila semblait plus qu'intéressée par les quatre créatures dans leurs cages et les regardaient d'un drôle d'air.

Non loin, une autre cage renfermait... encore des hérissons ?! A la lecture de l'étiquette, la jeune fille comprit qu'il s'agissait de noueux.
"Vie et habitat des animaux fantastiques" lui fit comprendre que physiquement les deux créatures ne pouvaient pas être distinguées. C'était au comportement qu'on se rendait compte de la différence. Pourtant, Eileen fut persuadée que Mila avait vu une différence car elle se fit plus méfiante envers eux qu'envers les hérissons.

Classé XXX, le noueux refuse toute nourriture qu'il assimile à une tentative d'empoisonnement et peut ainsi se venger en vandalisant un jardin... alors qu'un hérisson sera heureux de l'offrande ainsi faite.

Eileen apprit que les piquants du noueux étaient notamment utilisés dans la potion d'hilarité. En comparant avec le hérisson, elle se dit qu'un certain nombre de faussaires devaient abuser de la crédulité de certains en vendant les piquants d'un hérisson, bien plus facile à attraper car moins méfiant.

Ces créatures d'Europe du Nord avaient posé un baume de douceur sur le coeur de la jeune fille. Elle décida de poursuivre dans cette voie en allant voir les Botrucs, Augureys et Nifleurs.