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18 mars 2024, 22:35
Litir don dachaigh - Lettre pour la maison
Samedi 19 septembre
19h21
@ Narcisse Brando

Lorsque Bedelia entra pour la première fois dans la volière du château, elle fut instantanément envahie par l’odeur putride des fientes de hiboux et du se retenir de faire un pas en arrière. La fillette prit son courage à deux mains et continua d’avancer d’une démarche rigide et en plissant le nez. Elle se trouvait au centre d’une pièce très haute de plafonds et intégralement vide à l’exception de ce qui lui apparaissait comme des centaines de perchoirs accrochés sur les murs de la tour. Malgré l’absence de mobilier et d’autres élèves à ce moment précis, l’ambiance du lieu était assez agitée : toutes sortes de hiboux et de chouettes voletaient dans tous les sens en chuintant et glapissant à loisir.

D’habitude, Bedelia était assez sensible à l’abondance de bruits, mais elle aimait beaucoup les oiseaux et était assez habituée à leur tintouin. Finalement, tous ces gazouillements excités d’animaux domestiques lui rappelaient la vigueur des cormorans et des fulmars des plages de son île natale.
Cette pensée émut la jeune fille et elle serra maladroitement l’enveloppe qui se trouvait dans sa main. Il y avait à l’intérieur une lettre adressée à ses parents, la première qu’elle leur avait écrit depuis son arrivée à Poudlard. Elle avait été très difficile à rédiger cette lettre : Bedelia était la première personne de sa famille à avoir été répartie à Gryffondor depuis un bon bout de temps et elle craignait de subir les moqueries de ses grands frères et de sa famille élargie, qui n’était pas composée de sorciers très commodes. Pire, elle n’arrivait pas à se résoudre à raconter à ses parents, à sa mère surtout, à quel point elle peinait à s’adapter à la vie au château.

Bedelia aurait aimé lui raconter qu’elle vivait des aventures extraordinaires et qu’elle avait rencontré toutes sortes de personnes fantastiques. Elle aurait aimé pouvoir lui dire que les plantes et créatures magiques de Poudlard étaient merveilleuses et que la magie du château était aussi chaude et enveloppante que celle de Càrlabhagh Croft. Mais Bedelia ne vivait qu’un traintrain quotidien abrutissant entouré d’inconnus bruyants et agités. La faune et la flore des environs de Poudlard lui étaient à peu près inaccessible coincée qu’elle était sur cette île et, comble de l’insulte, la magie millénaire du château ne semblait pas daigner la reconnaître !

Alors Bedelia avait écrit une courte missive décrivant l’architecture de Poudlard, son emploi du temps et la gloire passée d’ancien sorciers de la maison Gryffondor en espérant que le message était assez subtil. Elle ne faisait là, certes, pas preuve d’une grande bravoure, mais cela ne semblait pas franchement la contrarier.

Bedelia se dirigea vers une sorte d’escalier en pierre serpentant autour de la pièce et qui permettait d’atteindre les perchoirs avant d’attacher sa lettre à la patte d’une chouette brune portant les armoiries de l’école. Elle avait l’air robuste et ne devrait pas trop souffrir du voyage mouvementé jusqu’à l’île. Celle-ci hulula doucement avant de prendre son envol vers le sommet de la tour.
La petite fille la regarda s’éloigner en trois battements d’ailes puissantes et fut emplie d’une épaisse mélancolie. Qu’est-ce qu’elle aurait aimé s’accrocher aux ailes de la chouette et se faire emporter loin du château dans la tiédeur du soir. Bedelia redescendit mollement les marches de l’escalier avant de s’asseoir sur la dernière marche. Elle entoura ses genoux de ses bras et descendit sa tête dans le creux de son cou. La petite fille pleurait silencieusement parmi le tintamarre des oiseaux.

591 mots
Dernière modification par Bedelia Jones le 22 mars 2024, 20:21, modifié 1 fois.

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20 mars 2024, 17:13
Litir don dachaigh - Lettre pour la maison
Narcisse avait beaucoup de choses à raconter à ses parents. Sa rentrée en elle-même, pour commencer. Le simple fait de pouvoir reposer le pied à Poudlard représentait pour lui l'équivalent d'une demi-page de récit aussi brouillon que passionné. Il racontait tout et n'importe quoi, dans sa lettre, qui devait faire au bas mot une dizaine de pages. Comme à chaque fois qu'il contactait ses parents, pour être honnête. Dans le lot, il racontait le début de ses entraînements avec Mister Kohler, le cour très étrange qu'il avait eu avec Miss Valerion, ses sessions d'entraînement avec ses camarades, ou encore ses rencontres avec de nouveaux camarades.

Ce fut donc avec le sourire jusqu'aux lèvres, habillé d'un t-shirt bleu, avec une veste noire, son jean bleu marine, qu'il déambulait dans les couloirs. Du fond de sa gorge s'échappait un petit chantonnement, et les plus habiles d'oreille reconnaîtront "Bloody Mary" de Lady Gaga. Sa mère était une fan inconditionnelle, il fallait dire.

Klee était posée sur son épaule, et ne manquait pas de lui faire savoir ce qu'elle pensait de sa performance. Un brusque coup de langue vint pénétrer l'oreille de Narcisse, qui glapit en tressaillant, avant d'exploser de rire en la réprimandant gentiment.

"Klee ! Non mais ça va pas, tu... Aïe, aïe ! Ok, ok, j'arrête c'est bon !"

Ses éclats de rire cristallins résonnaient dans le couloir, alors qu'il luttait vaillamment contre les agressions sauvages de sa boursouflette. Elle s'était mise en tête de lui mordiller violemment le lobe d'oreille, s'y accrochant comme une boucle d'oreille. Il la détacha avec grande peine, s'essuyant une larme de rire, avant de se figer.

Une douche glacée venait de se déverser sur lui alors que son regard était tombé sur une camarade, apparemment très tourmentée, assise sur une marche de l'escalier. Cependant, il n'était pas tout à fait certain de son état... Mais ce n'est pas ce qui allait l'empêcher d'agir comme un Narcisse. Doucement, il s'approcha d'elle, l'air inquiet.

"Euh... yo ? Tout va bien ?"

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2A RP - 13 ans - 1m40
Avatar par Merinda Swart

17 avr. 2024, 12:09
Litir don dachaigh - Lettre pour la maison
Les pleurs, qui avaient été relativement silencieux au départ, s’étaient vite transformés en grands hoquets de rages et de désespoir, mais Bedelia fut très vite interrompu dans ses lamentations. La porte de la volière s’ouvrit sur les rires et les protestations amusées d’une voix fluette seulement quelques minutes après que la fillette eût envoyé sa lettre. Elle se recroquevilla davantage contre le mur et resserra ses bras sur sa tête en espérant que la personne ne la remarque pas. C’était un espoir assez idiot dans la mesure où la pièce était quasiment vide et, pour le coup, bien éclairée. Bedelia sentit la présence se rapprocher d’elle et la voix, maintenant inquiète déclara :

"Euh... yo ? Tout va bien ?"

La jeune fille, mortifiée d’avoir été surprise en train de pleurnicher, fut tenté de ne pas répondre et d’attendre que la personne se lasse et l’abandonne à son désespoir, cependant, une ébauche de fierté et de courage Gryffondor l’en empêchât. Bedelia releva doucement son visage gonflé, couvert de larmes et de mucus, en direction de la source de la voix. Elle fit face à un garçon brun, probablement légèrement plus âgé, qu’elle n’avait encore jamais rencontré. Il ne portait pas son uniforme scolaire, mais un boursouflet rose, qui devait être très reconnaissable, se tenait perché sur son épaule. Encouragée par son visage bienveillant et par la présence de la petite bête affectueuse, Bedelia essaya de lui répondre, mais ne réussit qu’à produire un croassement pathétique. Elle se moucha bruyamment dans un mouchoir en tissu, pris quelques bonnes respirations avant de réessayer de s’exprimer :

« Fiou. Je suis désolée… C’est juste que… j’aimerais rentrer chez moi, et je ne peux pas. Enfin, pas avant Noël. Et puis, tout le monde à l’air heureux ici, alors que moi je suis misérable ! ».

La jeune fille, qui commençait à se calmer, n’osait pas regarder le garçon directement. Les yeux rivés sur les marches de l’escalier, elle triturait nerveusement son mouchoir de poche sur ses genoux. Elle devait avoir l’air d’une sacrée sauvage : ses cheveux, déjà pas franchement coiffés, lui collaient aux joues et au front à cause des larmes, le bas de son visage était couvert de morve et ses lèvres étaient toutes pelées. En plus de ça, son uniforme était tout froissé et un bâton couvert de lichen sortait de la poche de sa robe de manière assez incongrue. La scène était assez comique, au milieu des hiboux. Bedelia aurait voulu se relever pour partir, histoire de fuir cette situation terriblement embarrassante, mais le garçon se tenait entre elle et la porte de la volière. Et puis, assez étrangement, elle avait l’impression de mieux se sentir depuis qu’il était là.

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18 avr. 2024, 21:36
Litir don dachaigh - Lettre pour la maison
Narcisse détourna imperceptiblement la tête lorsque sa camarade se moucha. Wah, la morve qu'elle venait de se mettre, on aurait dit qu'elle venait de se prendre un Mucus en pleine figure ! La pauvre, elle lui faisait trop de peine, il en avait mal au cœur. Sans même réfléchir, il dégaina sa baguette, et pendant qu'elle était en train de lui raconter ses déboires, il catalysa sans difficulté la formule :

"Recurvite."

Avec un petit hochement de tête, sans prêter attention au vent qui se mit à souffler dans la volière, les arbres visibles d'en haut, commençant à ployer doucement de leurs branches, et les nuages accélérant leur course. Voilà, au moins, elle était propre. Il lui sourit, avec un dernier hochement de tête. Cette sensation, il l'avait lui-même un peu connu. Pas aussi tôt que sa camarade, mais clairement, lui qui était habitué à vivre de façon si fusionnelle avec ses parents, se voir séparé d'eux pour une aussi longue période de temps était une véritable épreuve pour lui.

"J'comprends, t'inquiète, c'est normal !"

Sans aucune hésitation, il s'assit en tailleur en face d'elle, les mains sur ses genoux, un grand sourire aux lèvres.

"T'es pas misérable ! C'est normal d'être triste ! Euh, mais ça va aller, tu vas voir, tu vas rencontrer plein d'monde ici, et puis tu vas apprendre plein d'trucs géniaux !! Comme ça, quant tu reverras tes parents, tu pourras tout leur raconter !"

Ses yeux se mirent à étinceler légèrement au fil de ses paroles. Lui-même envoyait régulièrement des lettres à ses parents, mais cela ne l'empêchait pas, en revenant chez lui, de tout leur raconter encore une fois, avec force détails.

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2A RP - 13 ans - 1m40
Avatar par Merinda Swart