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05 mai 2023, 18:10
Un souffle sur une ouverture  Gabryel Fleurdelys 
Dimanche 08 mars 2048
15 heures
Avec @Gabryel Fleurdelys


Je compte les jours depuis que j'ai posé ma main sur celle de Sixtine Valerion. Je compte les jours depuis que je suis sorti de son bureau avec un cœur plus léger et des larmes à en remplir trois flacons. Je compte les jours depuis que je n'ai plus remis les pieds dans le parc. Je l'évite car il n'est plus que l'image de ma douleur et d'une promesse, et je n'y vois que la douleur. Aujourd'hui, c'est le lac que j'ai choisi pour m'éloigner et changer de pensées. Le léger froid de mars accompagne ma balade.

Les mains dans les poches, je lance quelques sourires de politesse à ceux que je croise, à ceux qui rentrent en courant, trop naïfs d'avoir pensé qu'un simple t-shirt suffirait. Je ralentis lorsque je m'approche du lac qui ne m'a jamais tellement inspiré jusqu'à maintenant. J'ai beau le fixer, je ne me dis pas que je fixe l'horizon, je ne me dis pas que j'ai de la chance d'être ici, je ne me dis pas non plus que je voudrais découvrir le monde qui s'y cache, et encore moins que c'est un endroit où l'on y amène quelqu'un qu'on apprécie. Je ne me dis rien de tout cela, je ne vois qu'une étendue d'eau, comme toute celle qui entoure le château.

Je jette quelques regards derrière moi, vérifiant que je ne suis pas épié, que l'on ne se dit pas que je suis le Poufsouffle idiot qui fixe un lac, mais il n'y a plus personne. Et puis aucun écusson ne peut trahir ma maison aujourd'hui. Un jean bleu clair et un pull à capuche blanc, la tenue d'un non sorcier par excellence. Mon regard s'apprête à revenir vers le lac et, à mi chemin, s'arrête sur le petit champ de roseaux et l'immense saule pleureur qui trône là. Je fronce les sourcils, tente de comprendre ce que je vois, ce que les petits bous de bois de toute taille sont. J'avance, curieux, et lève la tête pour ne pas quitter du regard ce que je comprends être une cabane. Les souvenirs de la construction de la mienne surgissent dans mon esprit, me décrochent un sourire et me poussent à grimper sans me soucier des regards qu'il pourrait y avoir. Agile, j'arrive rapidement dans ce que certaines mains ont dû construire. Magie ou pas magie ? Et surtout, qui ? Qui avait pu faire une telle construction ?

Je m'assieds devant le mur du fond de la cabane, lève la tête pour admirer l'œuvre et passe ma main sur le bois pour le ressentir. Ce n'est pas le même que celui utilisé pour la mienne. Celui-là est plus rêche, plus brut et rend le lieu moins parfait, mais plus beau. Je laisse mon dos se reposer sur le mur et regarde le mur de droite. Je remarque un trou de la taille de ma main et me penche pour observer ce que l'on peut y voir. D'ici, le lac est différent. Peut-être lui fallait-il un autre angle pour qu'il puisse être admiré. Un angle moins banal.

La brèche a offert à la cabane une vie, des débris s'y sont déposés et quelques plumes s'accumulent, coincées entre deux planches. J'en saisis une, la fais tourner entre mes doigts et souffle dessus pour qu'elle s'échappe à travers le trou. Je la suis du regard, je la vois se faire attraper par le léger vent et finir quelque part qu'il m'est impossible de voir. Une idée me vient. Je me redresse et saisis une nouvelle plume, et de ma main gauche, extraie ma baguette de la poche centrale de mon pull. Je repense aux conseils de ma professeure, faire le vide des pensées parasites, et se concentrer sur l'émotion qu'il nous faut. Une salle vide, une visualisation et une gestuelle plus tard : Avifors ! Je soupire, laisse mon dos retomber contre le mur. Valerion serait bien déçue de voir que ses conseils n'ont servi à rien.

Fiche PR - 2e année RP - Obscurial en devenir

08 mai 2023, 22:45
Un souffle sur une ouverture  Gabryel Fleurdelys 
15h15

- J’arrive, petite boule… Ne sois pas aussi casse-pieds !

Le petit hibou blanc, pas plus gros qu’une noix de coco, s’échinait à cogner la vitre du bout de son bec depuis vingt minutes. Ses grands yeux scrutaient l’intérieur de la chambre du Gryffon, occupé à enfiler ses chaussures. Si tous ses camarades avaient déjà quitté le dortoir pour vaquer à leurs occupations, Gabryel avait préféré dévorer un livre emprunté la veille à la bibliothèque, consacré aux dragons d’Extrême-Orient.

Depuis cette fameuse soirée passée avec Aelle au sommet de la volière, l’oiseau impatient s’était lié à lui, sans qu’il ne sache vraiment pourquoi. Il n’aurait depuis raté pour rien au monde une ballade au bord du Lac, posé sur la tête du sorcier. Depuis la fin de l’hiver, Gabryel avait instauré ce rituel du dimanche, motivé à ne plus broyer du noir. L’Écossais pouvait passer des heures à patauger dans l’eau, ou à observer la vie foisonnante depuis son Petit Chalet, cabane nichée au cœur d’un majestueux saule. Adepte de la Magie Naturelle, il tirait sa force dans toutes les merveilles de la campagne environnante.

Dans le Grand Hall, Gabryel partagea quelques instants avec des camarades, croisés ici et là. Ces derniers se réjouissaient de retrouver leur copain, solitaire et isolé depuis des mois. À peine le Rouge et Or eut-il descendu les marches menant à la cour du Château, le petit hibou se posa sur son crâne. D’un pas léger, son porteur traversa le parc. Une petite brise caressa son visage. Il huma les parfums de ce bel après-midi printanier. Le garçon emprunta le chemin zigzagant entre les herbes hautes, pour atterrir sur les berges. Il se déchaussa, et jeta ses chaussettes sur l’herbe, tandis que le petit rapace s’installa sur une branche. Impossible de résister : Tremper ses pieds dans la fraîche étendue d’eau, avant de grimper dans sa cabane, était un plaisir trop exquis. Face à lui, sur les hauteurs rocheuses, Poudlard s’élevait avec majesté.

En rejoignant la rive, le jeune sorcier repéra un tas de roseaux brisés, entassés sur les cailloux. Le vent les avait certainement séchés au soleil. Ces longues et solides tiges seraient idéales pour consolider le toit du Petit Chalet. L’hiver était passé par là, les branchages d’origine de la cabane avaient besoin d’êtres renouvelés. L’adolescent les regroupa en une sorte de fagot, noué à l’aide d’un de ces lacets. Pieds nus, comme toujours, il transporta sa trouvaille au pied du Saule. Il lui fallait maintenant trouver la meilleure solution afin de parvenir à tout hisser dans son refuge, sans trop d’effort. Il était sur le point de lancer un sortilège de lévitation, tandis qu’une plume attira son attention. Du haut de la cabane, elle glissa dans sa direction. Rêveur dans l’âme, le jeune Gryffon l’observa virevolter vers lui. Un sourire aux lèvres, il pointa sa baguette sur le pompon duveté, et jeta son sort préféré :

- Avifors !

La plume se transforma en une nuée de petits oisillons piaillant. Ils prirent leur envol, tournèrent un court instant au-dessus de la construction de bois, puis disparurent dans le vent.

Gabryel Fleurdelys (avec deux « Y »)
6ème année RP Gryffondor
Auteur de « La touille, c'est la vie »

10 juin 2023, 15:45
Un souffle sur une ouverture  Gabryel Fleurdelys 
La tête toujours posée sur le mur, je relève la tête vers le plafond pour admirer la cabane. Même si elle accueille mon échec cuisant en métamorphose, elle est aussi le lieu qui me fait voir ce lac différemment. Instinctivement, je tourne la tête vers celui-ci, imaginant ce qu’il peut bien abriter comme créatures, et freine mon imagination lorsque je remarque une nuée d’oisillons. Leur cri ne tarde pas à suivre et je me redresse aussitôt pour me pencher vers le trou. Je n’ai peut-être pas l’habileté de ce sort, mais je sais le reconnaître. Je sais qu’il n’est pas de moi et que ces oisillons ne sont pas réels. Je le sais, mais je fixe tout de même ma baguette. Impossible. Je fronce les sourcils. Vite, pense plus vite ! Ce n’est pas parce que je n’ai entendu personne énoncer ce sortilège qu’il n’y a personne en bas de la cabane. Je réfléchis un instant, pesant le pour et le contre d’une potentielle anonciation. Non, je ne montrerai pas. Si je ne vois personne, c’est que l’on ne me voit pas. Donc je peux rester ici, me taire et attendre que la personne s’en aille.

Je regarde derrière moi, comme si une sortie de secours pouvait s’être dissimulée là, pendant que je réfléchissais, mais rien. Je me colle au mur, ramène mes genoux contre mon torse et ramasse ma baguette d’un geste brusque. Je me prépare à l’éventualité de recevoir de la visite, de recevoir un sort moins calme et pointe mon catalyseur vers l’entrée de la cabane. Un léger battement de cœur s’accentue dans ma poitrine. L’inconnu m’angoisse. Si quelqu’un monte, je verrai ses cheveux en premier. Si quelqu’un monte… Clairement, je ne ferai rien. Mais je saurai. Pitié, faites que ce ne soit pas encore Valerion. Faites que je ne me retrouve pas enfermé dans une vraie pièce, cette fois.

Je prends une grande inspiration, reste silencieux et me dis qu’attendre trois minutes me parait raisonnable. J’attends et s’il n’y a vraiment personne, je sors de ce lieu sans issue. Quelle idée de venir ici !

Fiche PR - 2e année RP - Obscurial en devenir

22 mars 2024, 22:33
Un souffle sur une ouverture  Gabryel Fleurdelys 
Satisfait de son sortilège, l’Écossais contempla un instant le ciel gris sans nuage se refléter sur l’immense lac. Ils semblaient ne former qu’un. Les oiseaux migrateurs avaient depuis longtemps quitté la région pour de plus chaudes contrées. Gabryel encorda son tas de bois, puis forma une sorte de boucle solide autour de sa taille. Il avait pris soin de ne pas former un bloc de roseaux trop lourd. Deux voyages s’avéreraient certainement nécessaires afin de tous les hisser jusqu’à la cabane.

Il fit le choix de ne pas utiliser l’échelle au profit de la corde à nœuds. Le Rouge et Or aimait disposer de sa force dans la vie de tous les jours, plutôt que d’user de magie. Il n’avait jamais été un garçon musclé, jusqu’à ses quatorze ans. Sa silhouette s’était naturellement dessinée. Il s’était surpris à voir apparaître des abdominaux, tandis que des biceps avaient pris possession de ses bras. Il n’était pas trapu, comme certains de ses camarades, et n’avait pas de fierté particulière pour son corps, mais il était bien content de se voir porter des charges plus lourdes. Si certains élèves du Château se moquaient autrefois de son bégaiement, ils s’abstenaient maintenant de se frotter à lui.

Le petit hibou blanc précéda le jeune sorcier au sommet du Saule Pleureur, se postant sur l’une des hautes branches. Gabryel positionna ses pieds sur le premier nœud de corde, et commença à se hisser, centimètres après centimètres. Le poids des roseaux avait tendance à peser sur son dos, l’arc-boutant en arrière. Alors qu’il en était à la moitié de son ascension, il sentit une résistance au niveau de la jambe gauche. Il baissa la tête, pour se rendre compte que l’attache autour des roseaux s’était entremêlée à sa cheville. Il tenta de s’en défaire en secouant le genou. Malheureusement, il n’obtient pas le résultat escompté. Son pied libre glissa du noeud sur lequel il s’était positionné, entrainant avec lui le poids de ses épaules en arrière. À une vitesse vertigineuse, il se retrouva la tête en bas, le corps pendu dans le vide, son pied fixé entre l’attache du bois, et celle de la cordelette de la cabane. Pour ne rien arranger, sa baguette glissa de sa poche arrière, pour atterrir au pied du tronc.

Gabryel évalua les options qui s’offraient à lui. Il n’y en avait pas trente-six. Abdominaux, ou pas abdominaux, le poids du fagot était écrasant. Il ne parviendrait pas à se plier suffisamment longtemps en deux pour atteindre le haut de la corde avec ses bras. Se détacher équivalait à une lourde chute, et le risque de s’empaler sur un morceau de roseau. Il ne pouvait plus compter sur son catalyseur, impossible à saisir depuis cette hauteur.

- Y’a quelqu'un a dans le coin ?

Bizarrement, les mots extirpés bien malgré lui d’entre ses lèvres lui donnèrent envie de rire, tant la situation dans laquelle il se trouvait paraissait ridicule.

@Lukas Sharp 1000 excuses honteuses pour ce retard…

Gabryel Fleurdelys (avec deux « Y »)
6ème année RP Gryffondor
Auteur de « La touille, c'est la vie »