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14 janv. 2024, 20:42
Le jour où l'augurey a chanté
LE JOUR OÙ L'AUGUREY A CHANTÉ
Zone de Soins aux créatures magiques - Volière
Samedi 7 novembre 2048
En fin de matinée
Depuis la Guy Fawkes Night, Ernest était légèrement déboussolé. Il fallait dire que ses émotions n’avaient cessé de faire les montagnes russes tout comme ses pensées qui semblaient être passées à la Centrifugeuse, cette attraction populaire dans les fêtes foraines moldues où les humains aimaient à se faire coller aux parois d’un rotor tournant à toute vitesse. Depuis quelques semaines, l’adolescent perdait ses repères et à présent le contrôle. Rien n’allait plus.

Même sa routine s’en trouvait bouleversée. Lui qui aurait dû être dans la bibliothèque en train de potasser un maximum sur les cours de la semaine passée se retrouvait à errer dans le parc sans but précis. C’est ainsi que ses pieds le menèrent jusqu’à la zone de SaCM. Un endroit qu’il aimait bien quand il n’y avait pas trop de monde. Il n’était pas rare ces dernières semaines qu’il s’y rende quand les états d’âmes se faisaient trop lourds à porter ou les émotions trop difficiles à digérer. Là ou dans les serres en fonction de l’affluence.

Il passait devant les chênes et comme à chaque fois, tenta d’apercevoir un botruc ou deux sans jamais essayer de s’approcher. Il se disait qu’à force, il finirait par le reconnaître de loin et qu’un jour, il pourrait se présenter convenablement. Le petit brun contourna les tables de travail et se dirigea vers les enclos principaux. S’il appréciait absolument toutes les créatures, il y avait parmi les pensionnaires quelques spécimens qui avaient ses faveurs. Ceux de la volière notamment, et particulièrement le couple d’Augurey qui était arrivé durant les grandes vacances.

Le gamin se posta devant la volière avec la même tactique que pour les botrucs. À force de rester planté là, discret et respectueux, les locataires des lieux se faisaient moins méfiants et sortaient plus facilement. Que ce soit les vivets dorés ou les fées, arrivées récemment également, il avait déjà eu le loisir de les observer et de les croquer. Mais ceux qui le fascinaient le plus restaient les phénix irlandais. Ernest connaissait les légendes qui entouraient cet animal et se sentait particulièrement reconnaissant de pouvoir les observer ainsi. Tout comme les plantes, les créatures magiques semblaient plus promptes à lui accorder leur confiance que les êtres humains. Ou alors c’était peut-être l’inverse.

2ème année RP 48-49 / 13 ans / FICHE PR / Discord : erneststevens
"Figure-toi, Ernest, que l'amour est comme un gâteau." Sigmund Charleston

03 févr. 2024, 00:11
Le jour où l'augurey a chanté
Sigmund traînait entre les enclos, une main posée sur une hanche et l'autre se balançant librement dans les airs, effleurant les barreaux et clôtures rencontrées. S'il avait le plaisir de trouver une plume ou un joli caillou, alors il se penchait et tirait le bras vers le sol pour s'emparer de son nouveau trésor, et le fourrait ensuite dans son sac banane. Mais la plus belle rencontre qu'il pouvait faire - et il gardait espoir, c'était celle d'une petite tête surmontée de cheveux noirs. Jae Dawson, l'un de ses meilleurs amis. Parfois, il se demandait si leur relation n'était pas un peu toxique, car Jae se plaisait souvent à prétendre qu'il ne l'appréciait pas tant que ça, mais Sigmund savait bien qui de eux deux avait raison : il y avait quelque chose entre ce jeune homme et lui, et plus que celles de personnes moroses comme Archibald au petit matin ou... Archibald au soir, le botaniste appréciait la compagnie de son jeune collègue.

L'enseignait arrivait devant la volière qui semblait, étonnamment, abriter de nouveaux arrivants depuis sa dernière visite. Un garçon se trouvait déjà sur place, et de dos, Sigmund sut reconnaître la frêle silhouette du petit Ernest Stevens. Il sourit sous sa moustache, mais sur le moment plus intrigué par les oiseaux que par le jeune homme, il n'interrompit pas sa course pour autant et, lâchant au passage un « OH ! Des Augureys ! », il se rua vers les barreaux et les agrippa de ses deux mains, enthousiaste. Les deux oiseaux, jusqu'ici tranquilles, prirent peur et se réfugièrent dans leur abri, disparaissant ainsi momentanément de la vue des deux sorciers. « Mince... » se désola Sigmund avec un haussement d'épaules. Il relâcha les barreaux et, faute d'oiseaux à regarder, son regard se fixa sur Ernest. « Les Pioupious sont partis se reposer car ils étaient fatigués, » expliqua-t-il au jeune adolescent avant de prendre place à côté de lui. « Ça ne te dérange pas si je me pose avec toi, bien sûr, » C'était rhétorique, il n'attendait pas réellement réponse. « Ça va comme tu veux, mon grand ? »

#783f04 - DDM de Poufsouffle à partir de mars 2049 - Tutoyez-moi !

05 févr. 2024, 09:25
Le jour où l'augurey a chanté
Absorbé par sa contemplation et par les idées brumeuses qui tournaient dans sa tête, Ernest n’avait pas entendu l’adulte s’approcher de la volière. Il fut pris d’un sursaut en entendant le botaniste s’exclamer non loin de lui. Les yeux écarquillés, il observa le professeur Charleston bondir contre la clôture. Un comportement qui aurait agacé l’adolescent, sorti de ses ruminations de manière impromptue, s’il ne s’était agit de son Professeur de botanique. À la place, il lui adressa une grimace compatissante alors qu’il s’approchait de lui. Sa maman n’avait pas dû l'emmener souvent au zoo quand il était petit. Une fois l’adulte installé à côté de lui, il lui tapota doucement le bras.

“C’est pas grave… ils ressortiront… ils commencent à être habitués au bruit maintenant… et partager son enclos avec des Fées… ça forge un peu le caractère…”

Est-ce que partager sa maison avec des Serpentards avait forgé le sien ? Pas sûr. À la question du professeur, le petit brun baissa la tête pour fixer le bout de ses chaussures et poussa un soupir. Il en avait gros sur la patate, c’est vrai. Ces derniers temps, il se sentait perdu. Tous ses repères se faisaient la malle et à ça, s’ajoutait tout un panel d’émotions et de sensations qu’il ne comprenait pas. Et Ernest détestait ne pas comprendre quelque chose.

Il avait bien eu l’intuition l’autre jour à la table des Serpentards que parler serait peut-être un bon moyen de se libérer un peu du poids de ses états d’âme. Mais la vérité, c’est qu’il ne savait pas comment s’y prendre.

“Est-ce que... est-ce que les gens c’est comme les augurey ? Qu’une fois qu’on se trouve sa personne c’est… pour toute la vie ?”

Tout ce qu’Ernest connaissait de la vie à deux, c’était l’image qu’il avait de ses deux mamans et de ses grands-parents. Bien sûr, il commençait à entrapercevoir les signes auprès des élèves plus âgés. Mais tout ça, c’était bien abstrait pour lui. Comment faire la part des choses entre les histoires que sa mère lui racontait pour s’endormir et la vraie vie ? Parce que les contes, ça ne disait jamais la vraie vérité. En tout cas, pas sa vérité à lui.

@Sigmund Charleston

2ème année RP 48-49 / 13 ans / FICHE PR / Discord : erneststevens
"Figure-toi, Ernest, que l'amour est comme un gâteau." Sigmund Charleston

26 févr. 2024, 22:27
Le jour où l'augurey a chanté
Ernest lui donnait une étrange impression : c'était comme s'il avait souhaité consoler le vieux botaniste. Sigmund écarquilla les yeux un instant, puis sourit franchement. Il ne comprenait strictement rien au charabia du gamin mais, il n'y avait pas à dire, ce marmot était vraiment un gentil garçon. Il lui tapota l'épaule en retour avant de tourner son attention vers l'enclos. Où étaient les Fées ? Elles non plus, il ne les avait pas encore aperçues. Du bout du doigt, il frappa doucement le verre, essayant en théorie de créer une petite mélodie pour attirer les bestioles. Le tintement ne suivait aucun rythme en particulier, et les notes se montraient toutes identiques, mais dans sa tête, c'était Everytime de Britney Spears qui résonnait sur les lieux.

« J'aurais pu être chef de choeur... » se dit-il simplement dans sa moustache sans vraiment répondre à la première remarque du garçon.

Il lui semblait bien mélancolique, le petit Ernest. Ça aurait été l'occasion de lui donner des bonbons, s'il en avait amené. Malheureusement, il pensait simplement trouver des animaux et Jae lui avait formellement interdit de leur donner des Chocogrenouilles. Pourtant, tout le monde aimait le chocolat, sauf les chiens et les Croup qui l'aimaient un peu trop et se mettaient en danger.

À côté de lui, Ernest se posait des questions bien plus existentielles, et même très compliquées pour un samedi matin. Surpris par l'intérêt soudain de l'adolescent pour les amours, le botaniste le fixa avec des yeux ronds. « Non, les gens, ce n'est pas comme les augurey. » dit-il en toute simplicité avec un haussement d'épaules. Il l'avait longtemps cru, et s'était bercé d'histoires tendres pendant toute sa jeunesse. Quand son couple avec la mère de son enfant avait battu de l'aile, il s'y était raccroché et avait essayé de faire durer les choses au nom d'un destin qui les avait reliés. Depuis, Sigmund avait cheminé jusqu'à développer une conception bien différente de l'amour et des relations de manière générale. « Il y a des personnes qui resteront toute la vie à tes côtés, et d'autres - la plupart même, ne feront qu'un petit bout de chemin avec toi. Ce n'est pas grave quand les routes se séparent. L'important, c'est toujours le voyage effectué ensemble. » Mais... n'était-ce pas un petit bout d'aile, juste là ? C'était malin de s'être cachée juste sous le nez des deux sorciers. Sigmund pencha légèrement la tête. « Regarde, » chuchota-t-il, « une Fée ! »

#783f04 - DDM de Poufsouffle à partir de mars 2049 - Tutoyez-moi !

02 mars 2024, 20:36
Le jour où l'augurey a chanté
Ernest était mal à l’aise avec les contacts physiques mais avec le professeur Charleston, ça semblait plutôt normal. Bienveillant. Comme un grand oncle ou quelque chose du genre. En tout cas, c’est de cette manière qu’il se l’imaginait. Son cercle familial se limitait à quatre personnes mais s’il avait eu des oncles, il aurait bien aimé qu’il lui ressemble. Quoi qu’il en soit, c’était déjà bien de l’avoir en professeur de botanique.

“Bin… vous pouvez toujours encore le faire… vous êtes pas si vieux… mais… enfin… ce serait vraiment dommage de plus vous avoir comme prof… et… la chorale, c’est pas trop mon truc…”

Il haussa les épaules. Si le rêve de Mr Charleston c’était la musique, il ne pouvait que souhaiter que son mentor le poursuive. Même s’il préférait largement l’image du champion de course aux champignons. L’idée d’un duo entre Mr Triplehorn et Mr Charleston était cocasse mais pas inintéressante cela dit. Il pourrait même peut-être faire un boys band. Ou un papy band plutôt. Il avait du mal à évaluer leur âge exactement. Il fallait aussi dire que la barbe, ça vous vieillit un homme. Tout comme les poils dans les oreilles.

Le petit brun se tourna vers le prof et l’observa avec attention alors que ce dernier répondait à sa question. Sa voix semblait empruntée d’un peu plus de sérieux qu’à l’accoutumée. Et ses mots résonnèrent quelques instants dans la tête du garçon.

“Ah…”

Si les paroles du professeur semblaient réfléchies et pleines de sagesse, elles ne répondaient pas vraiment aux interrogations du garçon. Encore aurait-il fallu qu’il pose les bonnes questions.

“Est-ce que… enfin… vous croyez que…”

L’adolescent n'eut pas l’occasion d’aller plus loin que déjà l’adulte lui mentionnait l’apparition d’une nouvelle créature à voix basse. Son regard se tourna vers la volière et il observa les reflets moirés des petites ailes qui virevoltaient ça et là. À son tour, il se mit à chuchoter.

“C’est quand même étrange de mettre des fées avec des Augurey sachant qu’ils pourraient les becter à la première occasion…”

Le phénix irlandais était connu pour être un prédateur des ces petites créatures vaniteuses. Enfin, il lui semblait qu’il avait lu ça quelque part. Il ne savait pas vraiment si la fée s’approchait plus de l’humain, de l’animal ou bien encore de l’insecte. Mais à cet instant, il n’avait pas besoin de se remplir la tête de questions supplémentaires. Après un léger soupir, il décida néanmoins de se jeter à l’eau. Pour de bon cette fois.

“Comment on sait quand on aime bien quelqu’un ? Enfin… Plus plus, quoi… Enfin… vous savez…”

Ernest avait du mal à exprimer clairement son cheminement de pensées. C’était beaucoup plus simple de parler de plantes. Les sentiments, ça demandait du courage. De la vaillance. Ce dont il était dénué. Le visage rougit par la gêne, il prit une grosse inspiration avant de continuer.

“Enfin… imaginons que… une fille… au hasard… qu’elle embrasserait un garçon… au hasard aussi… mais que sur la joue, hein… enfin… jusque là, rien d’extraordinaire… mais… si la même fille… disait à ce garçon que c’était la première fois qu’elle le faisait et que… bin qu’elle était hyper contente que ce soit avec lui… là, ça rendrait toute de suite les choses un peu plus sérieuses, non ? Enfin… vous croyez que ça veut dire quelque chose ?”

Il y était allé d’une traite et malgré ses paroles balbutiantes, malgré ses pensées qui se bousculaient comme si elles jouaient une partie de bavboules dans sa tête, il avait néanmoins mis quelques sentiments en paroles.

@Sigmund Charleston

2ème année RP 48-49 / 13 ans / FICHE PR / Discord : erneststevens
"Figure-toi, Ernest, que l'amour est comme un gâteau." Sigmund Charleston

21 mars 2024, 22:54
Le jour où l'augurey a chanté
« N'est-ce pas ! Peut-être que Jae ne savait pas. Il faudrait lui dire. Je lui dirai. » Il fourrait toujours sa moustache partout, Sigmund. Et il avait l'art d'expliquer les choses aux autres, même dans des domaines où les autres en question étaient maîtres et lui, novice. Ça lui plaisait, la parlotte, et toute occasion de papoter avec Jae Dawson était bonne à prendre.

Mais ça, c'était pour plus tard. Déjà, il devait aider le petit Ernest. Le pauvre marmot était en pleine crise sentimentale. Merlin, ses propres premiers amours remontaient à si loin qu'il s'en souvenait à peine. Rétrospectivement, il ignorait encore si c'était la mère de son enfant qui avait reçu son amour en première, ou son meilleur ami, le papa d'Elian. Souvent, il se considérait lui-même comme un des papas du Poufsouffle. C'était normal, il avait fait sa vie avec son père, d'une certaine façon.

Il s'abreuva des paroles du garçon avec un plaisir qu'il peina à bien dissimuler. Les potins, même ceux d'enfants de treize ans et demi, ça lui plaisait toujours. Bien sûr, c'était ici totalement personnel. Il ne pourrait rien dire aux collègues, c'était bien dommage. Mais il ne serait pas une bonne oreille s'il ne savait pas taire les confessions qu'on lui faisait.

« Je ne peux pas te dire, Ernest. Il n'y a qu'Eil... la fille en question et toi qui pouvez savoir. » C'était bien vrai, et même s'il avait sa petite idée de la réponse - tout comme le nom qui lui était venu avec évidence, ça ne lui appartenait simplement pas de la partager avec l'intéressé. Parfois, les enfants devaient simplement découvrir les choses par eux-mêmes. Un adulte, ça pouvait juste guider en les aidant à se poser les bonnes questions. Sigmund était - tout comme il connaissait tout des créatures magiques - un maître de l'art des amours. « L'amour, tout le monde ne le ressent pas de la même façon. C'est compliqué et même les adultes se plantent parfois. Est-ce que... ça fait boum boum dans ton cœur quand tu la vois ? As-tu envie de passer du temps avec elle ? Penses-tu souvent à elle ? Si oui, il y a des chances pour que tu aies beaucoup d'affection pour elle. La nature de cette affection, ça appartient à toi de la découvrir. » D'ailleurs, lui pensait beaucoup à Suileabhan dernièrement. Son cœur faisait boum boum quand il le voyait. Et il avait très envie de le voir... mince ?

Il secoua la tête pour chasser ces idées étranges. Non, tout allait bien. S'il courait derrière Suileabhan, ce n'était pas pour apprécier sa silhouette musclée et son... dos, c'était simplement pour qu'il ouvre la voie et parce que Sigmund avait du mal à tenir le rythme.

« Pourquoi tu ne lui demandes pas simplement, à cette fille ? Tu peux lui en parler, ou si c'est compliqué pour toi, lui écrire un petit mot ? En tout cas, garçon, il y a une chose dont tu dois bien te souvenir. Si tu veux lui faire un bisou sur la bouche ou lui tenir la main, assure-toi toujours de bien lui demander son autorisation avant. Il vaut mieux essuyer un refus que de faire un geste non consenti que vous regretteriez tous les deux. Mais tout se passera bien, bien sûr. »

#783f04 - DDM de Poufsouffle à partir de mars 2049 - Tutoyez-moi !

24 mars 2024, 09:45
Le jour où l'augurey a chanté
Ernest était dans ses petits souliers. Et comble de la gêne, le professeur Charleston faisait preuve d’une clairvoyance exemplaire. Le petit brun avait pourtant fait bien attention à ne pas se nommer précisément ni la jeune fille de ses pensées. Mais il ne savait pas mentir et probablement que dissimuler la vérité, c’était un peu pareil. Dans cette situation d’embarras suprême et probablement aussi parce qu’il était très naïf, il se demanda un instant si le professeur de botanique n’avait pas un don de double vue. Mais poser la question aurait été admettre qu’il parlait bien de lui. Et même si Sigmund savait, et qu’Ernest savait qu’il savait, il n’était pas tout à fait prêt.

“Hein ?! Nan… fin… c'est pas…”

Malgré la bienveillance du géant, ses paroles ne réconfortaient pas vraiment l’adolescent. Sa première réponse était trop vague, indécise. Si les adultes n’avaient pas les réponses à ses questions, comment pourrait-il lui-même les avoir. Un adulte, c’était censé tout savoir, non ? Et Ernest, il ne voulait pas se planter. Encore moins là que d’habitude. Il devait bien l’admettre cependant, quand il était avec Eileen, ses émotions faisaient le yoyo. Encore plus que d’habitude. Ce qui arrivait le plus souvent, c’est que ses joues s’embrasent. Il avait l’impression qu’on mettait sa tête dans une cocotte minute alors même que les frissons parcouraient tout son corps. Comme si son thermostat interne devenait fou ou qu’il explosait littéralement.

“C’est vrai que j’aime bien passer du temps avec elle… même si parfois, elle me fait ressentir des trucs que je comprends pas bien et qu’c’est hyper gênant… j’aime bien ça quand même… en plus, elle est hyper intelligente…”

Mais comment faisait-on la différence entre l’admiration et… plus ? Entre une Sarah Priddy et une Eileen O’Brien ? Parce que de l’excitation, de l’impatience, un coeur qui bat trop vite, il ressentait ça aussi avant chaque cours de sortilèges. Il avait l’impression de se liquéfier à chaque fois que sa professeur lui donnait des encouragements ou lui accordait ses félicitations. Récemment, il avait également fait le constat que ses mains étaient un peu plus moites que d’ordinaire lorsqu’il était sur le point d’entrer en salle de métamorphose.

Sauf qu’avec Eileen, c’était différent. En général, il finissait par oublier la gêne et se laisser couler dans leur conversation. C’est qu’elle parlait beaucoup Eileen. Et Ernest adorait l’écouter. Et c’était vrai aussi qu’il attachait de plus en plus d’importance à ce qu’elle pensait et qu’il se surprenait parfois - de plus en plus souvent - à se demander quel serait son avis sur telle ou telle chose.

Mais le professeur Charleston avait raison. Le meilleur moyen de dénouer tout ça, c’était encore de parler à l’intéressée. Il acquiesça pensivement. Ça faisait quand même vachement peur comme idée. Et s’il se plantait, s’il se tournait en ridicule ? Il aurait mieux aimé qu’on lui dise qu’il existait un test à remplir, une potion ou un sortilège à lancer pour découvrir la nature de ses propres sentiments. Et la nature des sentiments des autres.

Le petit brun se crispa en entendant la dernière remarque de l’adulte et son visage repris un joli colori rouge vif qui tranchait bien avec sa pâleur habituelle. Définir ses sentiments c’était déjà bien compliqué mais alors la suite, c’était comme un énorme trou noir. Qu’est-ce qu’on fait alors, si on est amoureux ? Ernest était très gêné à l’idée que le professeur puisse suggérer qu’il embrasse quelqu’un sur la bouche.

“Mais euh… c’est obligé ?... ‘fin… j’veux dire… y a un ordre à respecter ou euh… j’sais pas… comme… les 5 étapes du lancer de sortilège ? C’est ça que ça veut dire “sortir avec quelqu’un” ? Se tenir par la main et s’embrasser sur la bouche ?”

Ces derniers mois, son regard tombait plus facilement sur les élèves plus âgés et il s’était déjà retrouvé à fixer lourdement de jeunes couples qui se chatouillaient la glotte sans vraiment arriver à s’en faire une opinion. Ces échanges baveux le laissaient dubitatif. Mais si tant d’élèves le faisaient, c’est que ça devait être bien, non ? Il nourrissait quand même quelques doutes. Quant à se tenir la main, passée la gêne, il aimait bien finalement. Mais de là à le faire en public, devant tout le monde…

2ème année RP 48-49 / 13 ans / FICHE PR / Discord : erneststevens
"Figure-toi, Ernest, que l'amour est comme un gâteau." Sigmund Charleston

11 avr. 2024, 17:53
Le jour où l'augurey a chanté
C'était parfaitement normal d'être encore perdu, à treize ans. Mon garçon, certaines personnes mettent toute une vie pour trouver leurs propres réponses, avait envie de lui dire Sigmund. Mais s'il lui plaisait, comme à son habitude, de converser et d'échanger quelques conseils, le professeur n'avait pas l'impression d'être une grande aide pour Ernest. Ne semblait-il pas même plus confus qu'avant ? Ça valait le coup de lui fournir plus d'explications, peut-être. Il se méprenait sans doute : tout le monde savait que le professeur Charleston était un puits de sagesse - bien plus que les autres enseignants qui avaient parfois jusqu'à trente ans de moins. Ses connaissances étaient le fruit d'un parcours de vie déjà bien rempli. Alors, s'il avait commencé par acquiescer aux réflexions de l'enfant par des « Ah oui, c'est compréhensible... je comprends. Tu sais, ça se comprend. », il lui avait ensuite paru essentiel de partager un bout de ce savoir avec ce pauvre garçon égaré. Surtout quand ce dernier divaguait au sujet de sortilèges.

« Non non, garçon, rien n'est obligé du tout : tu sais, vous n'avez pas à faire comme tout le monde, c'est très bien la différence. » acquiesça-t-il avec un sourire conciliant. Son ton, confiant, n'appelait pas au doute ou à la contestation. Voilà un message qui rassurerait sans nul doute son jeune interlocuteur. Il allait devoir prendre confiance en lui, le petit Ernest, pour s'en sortir sur le terrain dangereux des amours ! « Il y a des personnes qui se font des bisous sur la bouche et qui se tiennent la main sans pour autant être en couple ou même amoureux. Et d'autres, des couples, qui ne se tiennent pas la main ou ne s'embrassent pas. Il n'y a pas de recette magique, de ligne à suivre. C'est comme n'importe laquelle de tes relations : est-ce que tu fais les mêmes activités avec tous tes amis ? Quand une personne se rapproche de toi et commence à entrer dans ton cercle amical, tu t'adaptes à ce qu'il ou elle aime ou tu as une même recette que tu partages avec tout tes copains ? Voilà, tu vois.

Figure-toi, Ernest, que l'amour est comme un gâteau. Imagine que c'est une grande pâtisserie. Un gâteau, ça peut être à n'importe quoi. On peut même inventer de nouvelles recettes, tous les jours ! Et ça marche ! C'est toujours toi qui choisis quel sera ton gâteau, et à qui tu voudras en partager une part, garçon. »


Reducio
À quel point regrettes-tu d'avoir envoyé Ernest chercher conseil auprès de Sigmund ? :rofl:

#783f04 - DDM de Poufsouffle à partir de mars 2049 - Tutoyez-moi !

13 avr. 2024, 19:45
Le jour où l'augurey a chanté
Ernest était bien plus loquace qu’à l’ordinaire. C’est qu’avec le Professeur Charleston, il avait l’impression qu’on l’écoutait. Vraiment. Chose qui n’était pas très courante de la part des adultes. Ou peut-être que l’adolescent avait cessé de leur donner le bénéfice du doute et d’essayer. Seulement, il avait particulièrement confiance en son professeur de botanique. Quand on savait autant de choses sur les plantes, on savait forcément beaucoup de choses sur la vie. Et puis Charleston avait une moustache. C’était forcément une preuve de son érudition.

Le gamin quitta la volière des yeux et posa son regard clair sur le sorcier. C’est qu’il était plutôt massif et le petit brun devait lever la tête pour le considérer. Il fronça les sourcils en écoutant les explications du professeur. Comment ça, il ne fallait pas faire comme tout le monde ? Mais lui, il ne voulait pas être différent des autres. Pas plus qu’il ne l’était déjà. Mais quand l’adulte commença à lui parler d’amis qu’on aimait, de couples qui n’en étaient pas, Ernest se sentit complètement désorienté. La sagesse du prof était probablement hors de sa portée. Probablement aussi qu’il était trop jeune pour comprendre, comme aimaient à le lui répéter si souvent les adultes.

Ernest n’aimait pas qu’on lui dise qu’il était trop jeune. Pour aller à Pré-au-Lard, pour lancer certains sortilèges, pour la Réserve ou pour la Politique. Il lorgnait le monde des adultes comme un graal inaccessible. Sauf qu’à présent, c’était lui qui avait peur de grandir. De ce mot avec un grand A qui semblait contenir un monde à lui tout seul. Et surtout peur de se tromper. Peur des conséquences. Et s’il gâchait tout avec Eileen parce que trop inexpérimenté, trop peu sûr de lui, trop maladroit ? Ce serait une tragédie. Enfin, il exagérait un peu, mais pas tant que ça.

“Euh…”

Ernest ne voyait pas du tout. Des amis, il n’en avait pas tant que ça. Il n’était d’ailleurs pas sûr de pouvoir les appeler comme ça. Il ne leur avait jamais demandé de vive voix. Jamais de la vie il n’oserait. Et s’il faisait le compte des élèves qu’il fréquentait le plus, il réalisait qu’il les avait tous rencontrés par hasard et sur des malentendus. Que ce n’était jamais lui qui avait fait le premier pas. Qu’ils étaient tous très différents mais que c’était la même chose qui les avaient rapprochés, les sortilèges. Ou plutôt les expériences. Est-ce que ça valait pour une recette ?

Et comme si la confusion n’était pas suffisante, le professeur Charleston en rajouta une couche. Qu’est-ce que c’était que cette histoire de gâteaux ?! La pâtisserie, il connaissait bien. Il ne comptait plus les après-midi passés dans la cuisine avec Lucy et celles passées avec Pops dans le labo du salon de thé de ses grands-parents. Mais qu’est-ce que ça venait faire là-dedans ? Les méninges du gamin s’emballaient. C’est sûr qu’il aimait sa mère. Et son Pops, il l’adorait, c’est clair. Est-ce que c’était ça le lien ? Ou alors est-ce que ça avait un rapport avec la pâte ? Est-ce qu’il fallait qu’il s’émulsionne avec Eileen ? La métaphore était bien trop abstraite d’un seul coup. Et Ernest un peu trop littéral parfois.

“Je…”

Avec tout ça, le professeur n’avait pas vraiment répondu à ses questions. Enfin ce qu’il en dégageait quand même, c’est que c’était à lui de décider. C’était son choix. Et il faudrait qu’il en fasse part à la principale intéressée. Cela étant, il y avait encore des zones d’ombres qui le taraudaient depuis quelque temps.

“Et… euh… d’accord… mais euh… comme ça… à titre informatif, hein… ‘fin…”

Le petit Serpentard n’avait pas besoin de miroir pour sentir que ses joues devaient être écarlates. Il les sentait chauffer comme des œufs de Serpencendre. Il était plus embarrassé que jamais par les questions qu’il avait en tête et qui lui brûlaient les lèvres. Mais est-ce que l’occasion d’avoir un adulte honnête et prompt à répondre à ses questions se représenterait jamais ?

“Est-ce que c’est vrai qu’on peut attraper des Maladies Sorcièrement Transmissible en faisant de la magie avec quelqu’un et qu’est-ce qu’on fait avec la langue quand on embrasse sur la bouche ?”

C’était sorti d’un bloc. À une telle vitesse que le garçon était à la limite d’articuler ses mots. Il n’avait pas repris son souffle une seule fois et à présent que c’était sorti, il baissa les yeux au sol, pétrit de gêne. Mais n’empêche qu’il se sentait délesté d’un sacré poids.

2ème année RP 48-49 / 13 ans / FICHE PR / Discord : erneststevens
"Figure-toi, Ernest, que l'amour est comme un gâteau." Sigmund Charleston

17 avr. 2024, 17:33
Le jour où l'augurey a chanté
Il était facile de comprendre au regard d'Ernest que Sigmund venait de lui ouvrir les portes de la connaissance infinie. Loin déjà était la période des doutes et des questions d'une jeune âme torturée ; l'adolescent avait su saisir la main de son professeur moustachu pour marcher ensemble vers une nouvelle ère ; celle d'un Ernest plein de confiance en lui et avec tout le savoir qu'il lui fallait dans son sac banane pour assurer avec Eileen et les autres filles de l'école. Il en était fier, Sigmund. C'était presque devenu son poulain, le petit Ernest. Il veillerait sur lui pour qu'il devienne un homme, un vrai. Ce n'était plus un Augurey mais un Phénix. Après avoir revêtu son plus beau plumage et lissé ses plumes, Ernest s'envolerait vers le pays de la drague et des premiers bisous. Brave garçon, gentil petit. Décidément, Sigmund était content de lui-même - et par extension, de l'adolescent qu'il avait décidé sur une impulsion de chaperonner.

« Mh mh, oui, » répondait-il en hochant vivement la tête aux « Euh... » de l'enfant. C'était ainsi qu'on communiquait, avec assurance. En glissant un regard vers l'adolescent, Sigmund ne manqua pas de remarquer ses joues écarlates. Ça le fit glousser dans sa moustache. Pour avoir le sang qui monte autant à la tête, il devait déjà s'imaginer tenir la main de la petite Eileen !

Mais loin d'en avoir terminé avec lui, le Serpentard cachait encore quelques questions dans sa sacoche. Et elles étaient étranges, ces interrogations, se dit le professeur avec soupçon de jugement. Il hocha aussitôt négativement la tête. « Ce n'est pas possible d'attraper des IST en faisant de la magie avec quelqu'un, » rectifia-t-il en se gardant bien d'expliciter les conditions de transmission réelles desdites infections. « Tu imagines sinon, ça serait bien compliqué d'apprendre la magie toutes et tous ensemble dans une salle de classe. » Merlin, vers quoi la conversation évoluait-elle ? Aussi confiant qu'il était en son propre savoir, le professeur Charleston cachait encore quelques secrets qu'il ne se sentait pas prêt à partager avec un marmot de treize ans et demi. Mais comme il l'avait dit un jour à Mia, lui aussi aurait pu être Psychomage, dans une autre vie. Il avait confiance en ses propres mots, et de toute façon, il était déjà passé par là avec sa Beth d'amour. C'était aussi le rôle d'un papa, de parler de certaines vérités de la vie, et Sigmund se sentait l'âme d'un paternel avec toute personne de moins de trente ans.

« Pour la plupart des bisous, tu... euh, tu gardes ta langue dans ta bouche. Il ne faut pas, euh... l'imposer. Tu vois. Si tu, mh... sors la langue, il faut que le pont soit ouvert, qu'il y ait un Periculum vert, un signe, tu comprends. » commença-t-il à expliquer en faisant référence de façon relativement peu explicite à la notion de consentement. « Si le Periculum vert est lancé dans le ciel, tu... y vas doucement... jusqu'à rencontrer l'autre langue. Puis là, c'est comme un ballet, ou n'importe quelle autre danse. Euh, ça dépend. Mais euh. Ça doit être spontané, pas trop intellectualisé. Oh, je sais ! » fit-il en dégainant sa baguette magique. Il tira sur la manche d'Ernest pour s'assurer d'avoir bien son attention, puis sans lancer de sort, il tourna et abaissa simplement son outil de magie. « Tu.. tu peux juste reproduire, avec ta langue, la gestuelle de tes sorts préférés ! »

#783f04 - DDM de Poufsouffle à partir de mars 2049 - Tutoyez-moi !