Voilà deux semaines que les nouveaux arrivants de Poudlard s'habituaient aux dédales de couloirs et de raccourcies du châteaux. Ils avaient aussi dû s'habituer aux fantômes qui appréciait se promenaient parfois .. Nélya aimait bien les fantômes , ils étaient de bonne compagnie ,enfin pas tous d'après ce que les ainés de sa maison lui avaient dit. Enfin aujourd'hui il y avait un agréable soleil qui brillait haut dans le ciel, et chaque résident du château vaquaient à leurs occupations . Mais malgré toutes les activités que la brunette auraient pu être en train de faire, elle était là. Assise depuis plusieurs heures à présent à une table seule un peu plus en retrait que les autres, pour la plupart utilisé par des élèves en pleine lecture, ou encore en train de duscuter entre eux .Les nombreuse piles de livres qui l'entouraient donnait l'impression que la petite brunette travaillait d'arrache pied, et donc personne encore ne s'était approché pour se rendre compte que Nélya dormait paisiblement depuis son arrivée dans le sanctuaire du savoir.
La tête sur ses bras croisés, ainsi que les yeux clos, la nouvelle venue de Gryffondor caché par les deux piles de livres face à elle, comme deux tours s'était endormie sur un livre de potions ouvert sur une page froissée par les années d'utilisation des élèves . D'ailleurs , chaque livres étaient en rapport avec ce même sujet : les potions. Ses courtes jambes ne permettait qu'à la pointes de ses pieds d'effleurer le sol durant son sommeil. Bien que la brunette ne manquait pas de sommeil, en venant ici, l'atmosphère calme et l'odeur de la poussière apportait un certain sentiment de sérénité à la jeune fille qui finissait toujours par piquer un somme ici. Ou alors était-ce le fait d'être entouré de livre qui mettait le cerveau de Nélya en veille ? Elle -même ne le savait pas et ne se posait pas de questions.

Le courroux dont ses Perles-de-Nótt étaient usuellement chargées à l’égard des surfaces pierreuses était légèrement atténué en cette rentrée ; une période qui tendait à éveiller en lui l’impression d’être relégué dans le coin d’une classe, confiné en un cercle spatial extrêmement restreint, à la présence contrainte, sans en somme ne rien pouvoir en tirer. Sa rencontre estivale changeait la donne, elle lui avait offert l’espoir d’une compagnie même en cet espace d’ostracisation qu’incarnait Poudlard. Peut-être que sa magie n’était pas destinée demeurer cet objet de répulsion, le courant visqueux suintant étrangement de ses pores sans n’avoir la maîtrise sérieuse de son écoulement. Peut-être n’avait-il pas à rester ce chef d’orchestre confus à qui l’on a tendu une baguette de direction alors qu’il ne parvient même pas à dérouler une gamme sans accrocs sur quelque instrument. La réconciliation… non, il ne l’a jamais aimée, le terme serait inapproprié. Une rencontre plutôt se profilait avec cette tige de bois jusqu’alors écœurante. Le lieu de leurs réunions n’avait pas encore été établi, mais Hjúki tenait à s’exercer sur l’un des premiers principes. L’un de ses refuges de prédilection dont l’accès était autorisé au nombre le plus réduit, les dortoirs, était traversé de trop d’agitation pour s’adonner à des visualisations sonores.

Les mains crispées sur la couverture de l’un des recueils envoyés par Opa l’an passé, Hjúki est installé dans un coin de la bibliothèque avec son propre livre. Ses doigts feuillettent pour s’immobiliser sur l’un des titres : A Midsummer Night’s Dream. C’était plutôt l’équinoxe qui approchait, mais la discordance ne devait pas être si forte. Dans son champ de vision, des piles de livres de potions d’une hauteur propice à cacher un enfant lui rappellent une aisance qui se refuse à lui en d’autres domaines. Revenant aux vers de Shakespeare, l’attention de l’adolescent qui ne les découvre guère effleure les pages pour s’imprégner de leur parfum, puis ses paupières se closent, se plissent même de concentration. Un premier accord de flûtes. Un deuxième avec les clarinettes. Un troisième avec les bassons. Un dernier avec les hautbois. Son imaginaire musical s’en emplit, les laisse résonner, mais réfrène l’arrivée fulgurante des cordes. Ce motif de vents de Mendelssohn est isolé, un premier fragment du Songe, une première sensation à saisir.

La sensation fut aussi vive que fugace, mais suffisamment efficace pour troubler le somme dont elle avait bien plus besoin que ce qu'elle pensait. Son corps entier tressauta quand l'impression de chuter mit fin à ses rêves dont le souvenir s'altérait déjà, mais derrière son garde-fou, seul le soubresaut de ses jambes se laissait distinguer. Son cerveau n'avait pas finit d'émerger pour lui faire comprendre qu'elle allait bien, que du bout des lèvres elle appela une de ceux qui avaient toujours été à ses côtés. m'man! Une fraction de secondes durant, la Gryffondor observa autour d'elle, les yeux écarquillés autant à la recherche de ses parents que pour s'assurer qu'elle n'était tombé nul part.

La bouche pâteuse et la gorge étroite, la benjamine des Marks s'avachi sur le dossier de son siège, et se frotta les yeux pour tenter de faire disparaitre le voile floutant sa vision. La qualité de sa vue retrouvée, la gamine ne pensa pas à recoiffer ses cheveux emmêlés, une tâche qui trouvait preneur auprès de sa mère normalement, et dont la galloise ne se souciait pas pour cette raison. A nouveau, elle observa de droite à gauche puis derrière elle. L'espoir de voir ses parents se faufiler dans son champs de vision couplée aux traces de son rêve la poussaient à les chercher, quand bien même elle savait qu'elle ne verrait pas ses parents ici.

Les secondes de son observation s'allongèrent, pour se muer en une observation attentive des individus sur lesquels ses grandes orbes vertes, pouvaient se poser. Elle suivait le mouvement de leurs doigts, le soulèvement parfois à peine perceptible de leur torse sous leur respiration, le clignement de leurs paupières... Peut-être à nouveau dans une optique chimérique de reconnaitre ses parents.

@Hjúki Anastase

En dépit du voile qui lui était imposé, ses paupières tressaillaient sous l’effet de son regard mobile, mais il fallait ignorer cette lumière environnante qui ne demandait qu’à être perçue. Cette ouverture musicale vers le monde de la magie résonnait presque comme la conclusion du poème Orpheus de Liszt. Plus il y avait de voix, plus l’expression était dans la retenue, ce qui n’était pas si intuitif mais possiblement instructif. Hjúki essayait de rester auprès de cette représentation sonore pour mieux l’examiner, alors qu’elle était si volatile, un rien la chasserait. Un appel d’une voix jeune pas vraiment identifiée, plus marquant pour l’intrusion auditive que pour son contenu, suffit à crisper son corps et à l’obliger de détailler rapidement son entourage visuel, plus par réflexe que par volonté de déceler précisément ce qui a rompu le charme que son esprit cherchait à tisser.

Même sans avoir appris ou senti autant qu’espéré dans son fugace essai, le décor anguleux bibliothécaire orné de côtes et étagères confirme le pouvoir du geste musical à dessiner une atmosphère propre, en contraste avec le milieu ou cadre de départ. N’ayant pas prêté tant d’attention aux visages, l’adolescent ne s’est pas questionné sur leur familiarité ou non, maintenant ce flou pour mieux plonger dans un autre champ de perception. Toujours curieux ce qu’il y avait entendre et ressentir de la magie, il invoque après la relecture de quelques vers des fées l’intriguant paradoxe de ce pouvoir de plus en plus maîtrisé et subtil à force qu’il prend de l’ampleur, un phénomène aux antipodes de l’idée de la sensation de submergement répondant à l’accumulation.

Les divers empilements dont elle était au centre lui laissaient pile l'espace nécessaire pour détailler les lieux comme les gens, sans demander de sa part qu'elle ne se torde le cou pour passer outre les obstacles de livres. Durant un bref instant, elle cru croiser un regard, et sur cette impression qu'elle avéra, braqua ses orbes vertes sur la silhouette en question. Un long moment passa sans qu'elle ne le lâcha des yeux. Son observation lui révéla facilement que celui qu'elle fixait était à Gryffondor grâce à son uniforme, et... En réalité il ne lui était pas vraiment possible d'en savoir plus, la faute à sa barricade de savoir compact. Pourtant, elle n'en resta pas là, tout était plus intéressant que les bouquins sous son nez, et passant ses tibias sur l'assise de son siège pour lui permettre de gagner en hauteur, elle eut le malheur de donner un coup de coude à une des piles qui s'effondra aussitôt sur sa table.

Mince... laissa-t-elle échapper alors que son regard s'accrocha aux quelques livres étalés sur la table. Délaissant son observation pour reposer pied à terre, la jeune Gryffondor soupira en opérant à une brève inspection de la tranche des divers manuels. Au moins, aucun ne semblait être abimé.
Un des trop nombreux bouquin en main, la galloise passa un regard rapide sur sa place de travail, elle n'arriverait à rien ainsi, la simple vision de tous ces livres lui donnaient mal au crâne. La réflexion fut rapide: elle devait se débarrasser du surplus. La solution fut immédiate: demander à quelqu'un de plus expérimenté quels livres il lui était préférable de garder. Et sa cible fut évidente: son regard se reposa sur le Gryffondor dont elle avait croisé le regard. Un livre entre les mains, elle contourna sa table pour s'approcher de l'élève et se dressa face à lui. 'Scuse-moi. Tu peux m'aider s'te-plait? Son accent gallois et chantonnant était assez marqué et facilement reconnaissable malgré que la jeune fille avait pour habitude de manger ses mots.

@Hjúki Anastase

Telle l’infime créature à l’orée du bois, Hjúki se sentait minuscule devant la puissance que portaient ces quelques notes, tout en percevant un potentiel à révéler. Au-delà de l’appréhension de l’idée, il y avait matière à explorer, et il tardait à l’élève d’en discuter avec sa guide musicale pour s’harmoniser avec ces accords et approcher cette maîtrise par l’expansion et la prise d’espace. Ce début prometteur l’encouragea à passer en revue d’autres thèmes parmi lesquels gambader, notamment celui de l’envol effréné évoquant une agitation presque insaisissable par ses contours indistincts et répétitifs, loin de la netteté et de la progression des vents magiques. Une seconde fois, une intrusion sonore jaillit de la bibliothèque. Non vocale mais matérielle, l’adolescent n’eut pas à scruter longuement pour constater la transformation de l’une des piles effleurées tout à l’heure en amas effondré, dégageant la vue sur une jeune résidente. Ambitieuse, pour prétendre parcourir une telle masse en une visite, ou bien efficace car sachant précisément comment isoler les sections pertinentes pour éviter de multiplier ses passages entre les rayons, indécise ou souhaitant s’abriter d’un cocon livresque ; cela ne le regardait guère, en somme. Ce genre d’incident n’était pas plaisant, pour autant le jeune Anastase n’était pas de nature à reprocher, cela ne rendait pas les gens plus adroits. Il allait s’en désintéresser, mais sa présence n’était visiblement pas passée inaperçue, la petite se trouvant à son niveau l’instant d’après. Dans les premières secondes suivant la question, des nombreuses interprétations possibles sur la nature de l’aide défilèrent en pensée – concernant quelque manipulation sur les livres, ou plutôt leur contenu et donc les potions –, propices à le confondre. Prudent, il ne s’avançait pas avant d’en savoir plus.

« Cela dépendra de mes capacités. De quelle manière ? »

Comme affamée de tout voir sans manquer le moindre détail d'un monde nouveau, ses yeux grands ouverts dévisageait sans gêne son interlocuteur alors qu'un fin sourire aux rebonds enfantin dans la manière de soulever ses joues encore rondes et creuser ses fossettes venait arrondir son visage. Son geste fut rapide et en quelques secondes, l'ouvrage entre ses doigts se dressa en obstacle à leur découverte visuelle de chacun. Potions! Exprima-t-elle d'une voix bien vive contrairement à l'énergie dont elle témoignait à la sortie songes.
Il fallut quelques secondes pour que Nélya abaisse le manuel qu'elle dressait sous le nez du plus âgé, assez pour avoir à nouveau l'occasion de croiser son regard. Comme t'es grand, t'sais beaucoup d'trucs nan? Sur les potions aussi du coup nan? Il n'y avait pas de raisonnement plus logique pour la galloise: les plus grands savent vraiment beaucoup de choses, presque tout en fait! Elle en tenait pour preuve ses parents, qui n'avaient jamais failli à répondre l'une de ses questions.
Dans son propos elle ne pouvait que penser à son son père alors qu'elle glissa un regard vers l'ouvrage détenu par le plus grand. Son père lisait beaucoup et de tout, il devait forcément tout savoir donc. Si ce garçon aussi lisait beaucoup, il devait forcément être en mesure de répondre à ses interrogations, non? Bien-sûr que si, à ses yeux d'enfants les adultes, ou simplement les plus grands étaient toujours en possession de toutes les connaissances du monde, qui de mieux qu'un grand pour lui répondre donc? Cependant le regard toujours attardé sur la lecture de l'élève, elle pencha la tête sur le côté, bien plus intéressée par tout ce qui s'éloignait de ses cours et devoirs et pointa l'objet de sa curiosité. C'est sur quoi ça?

@Hjúki Anastase

Quelques battements de paupières sont nécessaires pour ajuster la mise au point sur le livre brandi sans préambule pour préciser la demande. N’accordant pas assez d’attention visuelle aux résidents du château, Hjúki sait identifier les personnes que son emploi du temps lui fait côtoyer au quotidien, sans plus ; ce qui ne lui permet pas de déterminer si cette élève en est à sa première rentrée, d’où sa sélection à spectre large, ou si elle souhaite plutôt revoir plusieurs notions de l’année précédente. Quand son visage reparaît, l’adolescent en découvre un peu mieux les contours, ses traits enfantins confirment qu’elle n’est probablement pas encore au stade des filières majeure potions. Le jeune Anastase n’acquiesce pas franchement à ses suppositions ; des camarades de sa génération ayant abandonné cette matière à leur troisième rentrée, l’oubli ayant fait son œuvre, n’en savent pas plus que des mages novices de douze ans. En l’occurrence, il s’agit bien de l’une des formes de magie qu’il affectionne le plus, d’un processus plus extériorisé qu’intériorisé et requérant une sensibilité sensorielle, la maîtrise de cet art concrètement matérialisé lui avait d’emblée paru plus naturelle que les exercices abstraits d’autres disciplines, c’est pourquoi il concède.

« J’imagine m’orienter convenablement dans ce domaine puisque je débute ma sixième année d’études des potions. »

Suivant son pointage, Hjúki fixa à son tour le ‘ça’, hésitant sur les formes pour le présenter, n’étant pas disposé à s’épancher sur l’expérience dont ce récit était le support, il expose sobrement l’argument.

« Le Songe, c’est une histoire où le monde des fées cohabite avec celui des hommes, certaines amours de mortels ne sont pas réciproques et le roi des elfes décide d’arranger des unions avec un philtre d’amour administré durant le sommeil, seulement ses descriptions étaient trop imprécises et son messager s’est trompé de cibles, cassant des couples loyaux et créant des associations sans fondement. Son souverain lui demande donc de désenchanter tout le monde pour rétablir l’ordre, les personnages finissent avec l’être aimé naturellement, sans le truchement de la magie. »

Le regard levé vers son aîné, ses traits s'étirèrent sitôt l'annonce de son niveau d'étude pour démontrer une certaine forme d'ébahissement mêlée à une admiration enfantine dont la présence se montre presque naturelle chez les plus jeunes. Wooaahhh T'es méga grand du coup! T'as quel âge? Et t'aimes bien les potions? Moi j'ai 11 ans et, et bah ça à l'air drôle de mélanger dans l'chaudron pour faire tout plein d'trucs. La fillette s'exprimait d'une voix qu'on aurait pu juger un peu trop forte en ce lieu contemplant le silence.

Le silence qu'observa la brunette sous l'explication du Gryffondor ne dura pas plus d'une seconde après qu'il eut refermé la bouche. Nélya aimait les histoires. Jusqu'à présent, son père lui en lisait tous les soirs sans fautes, et parfois sa mère venait même animer une illustration de marionnette pour les histoires les plus simplistes. Aussi à présent que plus personne ne venait préparer ses nuits de mondes merveilleux ou autres contes plus réalistes, la jeune sorcière avait bien du mal à croiser la route du sommeil, au point où elle avait observer ses premières insomnies, sans même en savoir le nom. C'est quoi "réciproque"? Et pourquoi c'est le roi des elfes et pas des fées qui fait le philtre? Les elfes ils veulent aider les fées? Demanda-t-elle en apportant une forme d'hypothèse à la suite de sa question. Et, et "désunion" et truch'ment c'est quoi? Et du coup, la magie elle a pas aider les gens? Moi ma maman elle dit que les sentiments ça peut pas être forcés, si elle avait parlé avec le roi elfe, elle lui aurait dit de pas faire de potions. Affirma-t-elle en opinant du chef. Cependant, sa dernière mention lui fit tourner les yeux vers son manuel qu'elle releva à son niveau, comme pour le découvrir pour la première fois. Dis, tu sais pourquoi qui a une potion d'amour? Elle était seule la personne qui l'a fabriqué? ça doit être triste d'êt' seul...

@Hjúki Anastase

Ne relevant pas tant que le ton que la teneur des interrogations, Hjúki se demandait si c’était lui qui était trop obsédé par la connaissance des systèmes où on l’enfermait ou si l’enfant en était particulièrement insouciante. La logique britannique des générations scolaires séparées par la date pivot de la rentrée au lieu de la répartition par année civile existant ailleurs impliquait ici que l’intégralité des élèves d’une certaine année avait atteint l’exact même âge à la rentrée, si elle ne pouvait être qu’en première année à onze ans, il ne pouvait qu’avoir au moins seize ans en sixième année, et nécessairement fêter sa majorité sorcière avant la prochaine rentrée. Il avait besoin d’étudier, de savoir le nombre d’heures séparant le dernier cours d’une journée du premier de la suivante, le nombre de semaines entre chaque période de congés, les possibilités de répit, les variances de densité temporelle ; peut-être que des résidents traversaient leur quotidien entre ces murs sans s’en soucier. Sa voix est posée et ne trahit l’évidence de ses réponses, si son interlocutrice n’a cherché à examiner pour déduire, l’adolescent ne peut que respecter sa tranquillité d’esprit.

« J’ai seize ans et oui, j’apprécie les potions. Ce n’est pas aussi immédiat que des sortilèges mais cette magie a ses avantages, on peut en obtenir plusieurs doses et anticiper une préparation dont on se servira plus tard, les sensations autour du chaudron et des ingrédients sont aussi assez différentes de ce que procure la baguette. »

Hjúki tait que dans son cas précis, il peut s’agir de répulsion à l’égard de son instrument. Avec un tel débit, il n’est pas sûr d’avoir assimilé toutes les questions que son résumé du Songe a suscitées. Son habitude de lire des contes en versions brutes plutôt que réécrites ou abrégées rend sûrement sa narration moins fluide pour un public jeune – le jeune Anastase n’a en général pas coutume de raconter des histoires, à vouloir en l’occurrence conscrire au plus, la compréhensibilité en avait pâti. Pressant sur sa paume autant de doigts que de précisions demandées pour tenter de s’organiser, il enchaîne.

« La réciprocité signifie que toutes personnes concernées ont la même attirance au lieu d’une seule, des unions sont des associations ou relations et le truchement est un intermédiaire. Dans ce livre précisément son titre est le roi des fées mais il arrive que ce personnage légendaire ait le titre de roi des elfes, dans ce contexte il ne faut pas opposer les fées et les elfes. C’était en effet une mauvaise idée de tenter de manipuler des sentiments en croyant aider, je suppose que ta mère a raison. Je ne pense pas être capable de vouloir recourir à ce type de magie, alors je ne sais pas vraiment ce qui amène ce besoin de la créer ou préparer. »

L’adolescent a vaguement commencé à se questionner sur le fait que toutes sortes de récits amoureux ne réveillent pas tellement d’écho ou identification, sur le fait que personne n’ait jamais provoqué chez lui quelque coup de cœur. Il n’envie pas ces relations qui fleurissent parmi les camarades de son âge, parfois les plus jeunes, mais se rend compte que le concept de faire d’autrui une cible pour s’en approcher et en faire un ou une partenaire semble commun chez ses pairs alors que résonne étranger chez lui. Quoique cette impression de distance signifie, analyser précisément les comportements liés aux relations amoureuses et aux philtres censés les provoquer ne lui est pas des plus naturels.