Une semaine tout juste après l'atelier d'introduction au nouveau club de l'école, Tamsin remettait enfin les pieds dans la salle du club d'artisanat magique. Quel bonheur que le parfum du bois. Elle était incapable de dire si c'était cela ou tout autre chose qui lui avait donné la nausée la semaine précédente, la poussant à quitter les lieux et à filer à l'infirmerie, accompagnée de sa désormais, meilleure comparse et meilleure amie, Veronica Blackburn. Tamsin n'avait que rarement mis les pieds là-bas depuis le début de sa scolarité, assez rebutée par tout ce qui concernait la médecine de près ou de loin, elle aurait préféré éviter ce détour.

Déçue de cet incident inattendue, elle avait raté les premières explications et l'occasion de débuter son projet trimestriel en même temps que les autres élèves. Avec conviction donc, elle avait réservé son samedi suivant, une fois sa convalescence terminée. Pleine d'enthousiasme et d'énergie elle s'était donc placée sous la surveillance du concierge et de la professeure Lydon pour renouveler l'essai et cette fois entreprendre enfin l'élaboration de son premier objet artisanal.

La veille, elle avait exploré son morceau de dortoir pour y déceler une idée. Que manquait-il dans cette chambre ? Que pouvait-elle créer, à la fois d'utile et d'esthétique pour parfaire son endroit à elle. L'autel qui lui servait de table de nuit était souvent en désordre et en l'observant plus attentivement, plusieurs idées surgirent à son esprit. Du plus chabadesque au plus réalisable, elle se décida finalement pour quelque chose d'abordable et de pas trop grandiloquent. Une petite coupelle en forme lunaire, car l'astre de la nuit ne pouvait se soustraire à décorer sa table de nuit, dans laquelle elle entreposerait ses différents cristaux, pierres, et purifierait ainsi ses bijoux à leur contact.

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@Veronica Blackburn pour la mention.
Pour une certaine cohérence, je considère que Tamsin n'a pas pu assister en entier à l'introduction du club et a fini à l'infirmerie, son projet trimestriel démarre donc ici.

Ici tout était à porté de main. Un peu comme dans la remise de son père, lieu de prédilection de fabrication du moldu. Tamsin n'y mettait pas souvent les pieds, à l'exception des jours où Rab se consacrait à l'élaboration d'un meuble ou d'un objet, destiné à atterrir dans la chambre de sa fille. En somme, elle n'y allait que quand ça la concernait. Mais à force d'observation, certains mouvements, certains outils qu'elle observait ici, évoquaient une familiarité chez la jeune sorcière issue de sang-mêlé.

Avant toute chose, elle entreprit, une fois sa petite table dans un coin choisie, de croquer l'objet qu'elle souhaitait réaliser. En couture, elle avait pour habitude de réaliser des patrons pour ces vêtements, alors elle jugea qu'il en allait de même dans le domaine de l'artisanat. Épuisant la mine d'un crayon sur un parchemin, elle tentait dans un geste courbe, d'y apposer la lune. Son croissant parfait, sa rondeur symétrique, ses deux cornes parfaitement pointues. De toute évidence elle allait devoir s'y reprendre à plusieurs fois, avant d'obtenir la lune parfaite, cette dernière ne devant pas être trop fine, sous peine de ne servir à rien et d'être difficile à creuser, ni trop grosse, car alors on n'en verrait plus la forme.

Le carbone touché et retouché, les essais parfois ronds parfois en croissant commençaient à barbouiller sa feuille. On y trouvait des lunes, des gibbeuses, des premiers croissants et des derniers quartiers. Elle élimina rapidement l'idée d'un cercle, trouvant la forme trop classique, ne répondant pas à son attente de mysticisme. La lune était son astre de prédilection, c'était donc elle qui serait la star de son projet. Par ailleurs, elle était sûre de son coup, car dans cette coupelle destinée à recueillir ses pierres, elle comptait la creuser de manière assez profonde, afin qu'elle puisse recueillir de l'eau. Et pourquoi pas de l'eau de lune, ainsi elle pourrait laisser infuser ses cristaux afin de les purifier la nuit durant. Fière de sa nouvelle idée, elle s'acharna un peu plus, dessinant ses deux arcs aux diamètres différents, avant de les faire se rejoindre à l'intersection de deux points. C'est le dernier croissant qui l'emporta : la lune du calme, du repos et de la tranquillité.

Elle savait qu'une fois le croquis achevé il n'y aurait plus qu'à le décalquer sur le bois qu'elle aurait soigneusement choisi. Aussi avant d'entamer véritablement sa pièce, Tamsin prit le temps de consulter un ouvrage de la bibliothèque du club qui concernait les différents types de bois existants. Elle s'attabla avec ce gros manuel, tournant les pages pour y déceler le bois qu'elle préférerait.

Au vu de l'objet, elle souhaitait créer une coupelle dans un bois plutôt clair, voire rose. Il y avait bien évidemment le bois de rose, référencé de la manière suivante dans l'ouvrage qu'elle consultait :

𝐁𝐨𝐢𝐬 𝐝𝐞 𝐫𝐨𝐬𝐞 : bois maternel, il donne un grand sentiment de protection et d'intuition, il a une énergie spirituelle profonde, régénératrice et purifiante.

Mais après avoir interrogé les deux référents présent ce samedi, il s'agissait d'un bois que le club ne possédait pas et qu'elle ne serait malheureusement pas en mesure d'utiliser pour réaliser son projet du trimestre. Légèrement déçue, elle reprit toutefois avec ferveur sa recherche. Parmi les bois rosés, elle découvrit le cèdre. Conseillés pour réaliser boîtes et objets parfumés il est parfois utilisé pour les fumigations. C'est également un bois connu pour bénéficier d'une protection supérieure, revitalisant pour le corps et l'esprit. De manière plus pragmatique, il s'agissait d'un matériaux relativement souple, moins dur que d'autres. Cela lui permettrait peut-être de le découper plus facilement et de le creuser ensuite. Les propriétés du cèdres ainsi énoncées semblèrent convenir équitablement à la petite sorcière pour entamer son projet.

Tamsin se rassit religieusement à sa table — ou plutôt son poste de travail — une fois son encart de bois soigneusement choisi. Il s'agissait d'une planche de cèdre, un carré pour être exact, avoisinant les 40cm de largeur, même chose pour la longueur. Assez épaisse pour y creuser et y évider sa lune, elle aligna avec soin des outils à côté de son entreprise. Armée d'un crayon à papier, elle imprima les contours de son patron de lune dans le bois, y déposant avec finesse un peu de carbone pour qu'on distingue les contours d'une lune parfaite. Maintenant il n'y aurait plus qu'à creuser.

Tout était là, et on ne peut pas dire que la gamine manquait de créativité ou de dextérité. Mais le fait d'avoir manqué la toute première séance du club lui pesait sur les épaules, elle n'osait pas demander d'aide pour le moment, emportée par le flot d'ambition qu'elle avait pour sa création, mais il fallait bien avouer qu'elle manquait de connaissance pour s'attaquer pleinement à sa planchette de bois : par où commencer, où tailler, à quelle profondeur, comment lisser les encoches qu'elle allait faire au fur et à mesure ? Un fardeau accablant de questions s'empara de son esprit. Elle recentra son attention sur son ouvrage : après tout Rome ne s'était pas faite en un jour et si il lui fallait plusieurs semaines pour parvenir à peaufiner et s'acharner sur les moindres détails de cet astre en bois, elle y mettrait du cœur à l'ouvrage. Elle remonta ses manches et ... leva la main pour demander de l'aide.

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PROJET : Réaliser une petite coupelle en bois de cèdre, de forme lunaire, creusée et vernis, pour y conserver ses pierres et ses bijoux.

Projet validé [Travail de matériau]

Projet en cours d'une coupelle à bijoux, en bois de cèdre, en forme de lune, creusée et vernie.

Validé par Suileabhan Kohler et Áine Lydon // A l'initiative de @Tamsin Gillies

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