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08 avr. 2024, 22:54
Animagus disciplina
IV. Vulpes lagopus

Durant tout le mois de février, Adaline fait des recherches sur sa forme animale. Pendant un mois, elle cherche toutes les informations qu'elle peut trouver à la bibliothèque, amasse les données et les compile dans un carnet.

En février 2049,
Entre la bibliothèque et la salle commune,



Pendant tout le mois de février, j'ai occupé tout mon temps libre à mes recherches. J'ai laissé de côté, comme depuis un moment maintenant, l'apprentissage du Gobelbabil. La sixième année est exigeante, mais j'arrive à me dégager du temps pour mes recherches personnelles. Alors pendant un mois, je passe du temps à la bibliothèque. Je fouille les étagères de la bibliothèque et je cherche tous les chapitres, les extraits, que je peux trouver sur les renards polaires.

Parce que c'est ma forme animale.

Au fil de mes recherches, je réalise ce que ça signifie. J'ai oublié toutes les autres idées que j'avais, toutes les formes que j'avais imaginé, parce que cet animal apparaît finalement comme une évidence. C'est probablement plus facile de l'accepter lorsqu'on le ressent. Lors des moments que je prends pour méditer, parfois dans la nuit lorsque le dortoir est calme, je ressens encore la présence de l'animal - et cela ne fait qu'augmenter l'excitation à l'idée de me transformer un jour.

Mais je ne veux pas brûler les étapes, avoir fait la rencontre de ma forme animale n'est qu'une des toutes premières. Il me faudra probablement du temps pour connaître vraiment le renard polaire, puis le devenir. Mais je touche du doigt cet objectif, j'ai un sourire sur les lèvres à chaque fois que je complète mes notes et le cœur gonflé de joie.

Méthodiquement, je récupère les informations, je les notes, je les relis parfois, je les ordonne. Je vais même poser des questions à mes professeurs, qui m'aiguillent sur des ouvrages à lire, je vais voir le bibliothécaire pour perdre le moins de temps possible à fouiller les rayons. J'envoie même un hibou à ma grand-mère pour lui demander de m'acheter des bouquins - qu'elle m'envoie en pièce détachées pour que ça coûte moins cher en hiboux.

C'est à la fin du mois de février que je présente à ma professeure de métamorphose mes notes, je lui parle du renard polaire, de ses habitudes, de ses formes, de ses particularités. Je montre à ma professeure tout ce que j'ai appris, je montre aussi que je maîtrise les connaissances que j'énonce, nécessaire pour commencer à travailler sur la transformation.


Extrait des notes prises par Adaline
Renard polaire
Vulpes lagopus


Poids moyen : environ cinq kilos

Taille moyenne : longueur tête-queue 50 à 75 cm, hauteur au garrot 25 à 30 cm

Description physique : le renard polaire est plus petit que le renard roux, il a aussi un museau plus court et de plus petites oreilles. Il a une longue queue touffue et des pattes agiles. Il présente un dysmorphisme saisonnier qui le rend particulièrement adaptable à son environnement. En hiver, son pelage est épais et blanc. Lorsque l'été pointe le bout de son nez, le renard polaire commence à perdre ses poils blancs pour laisser apparaître des poils marrons ou gris, moins épais. Il existe des variations, sur les côtes, les renard polaires sont parfois marrons toute l'année, avec un poil plus épais en hiver. On les appelle les renards bleus.

Habitat : les renards polaires sont présents actuellement dans l'ensemble de l'Arctique, à savoir au Groenland, en Russie, au Canada, en Alaska, au Svalbard, en Islande et dans les Alpes scandinaves. Le renard polaire évolue donc dans un environnement rude, qui lui demande d'être résistant au froid et à la faim. C'est aussi un animal créateur, qui créé des tâches de verdures autour de ses terriers (par les urines et les excréments) utiles à d'autres espèces.

Alimentation : les renards polaires sont carnivores. Ils se nourrissent de lemmings (le plus souvent), de campagnols, d'autres rongeurs, de lièvres polaires, d'oiseaux et d'œufs. Au besoin, il mange des carcasses abandonnées par de plus grands prédateurs comme les loups et les ours polaires. Pour survivre, les renards polaires ne rechignent pas à manger ce qu'ils peuvent trouver.

Mode de vie : en hiver, ils n'hibernent pas. Leur pelage épais les protège des intempéries, pouvant résister à des températures allant jusqu'à -45. Ils ont l'habitude de se rouler en boule, les pattes sur la queue, pour résister aux températures les plus extrêmes. En hiver, les renards polaires ont tendance, malgré tout, à ne sortir de leur terrier que lorsque c'est nécessaire - protégeant leur terriers des prédateurs dominants (lorsque ce n'est pas eux).

Reproduction : La période de reproduction des renards polaires va de début mars ou en avril. Ils forment des couples monogames durant cette période. La période de gestation dure 52 jours. Les portées sont en moyenne de six ou sept renardeaux, mais peuvent monter jusqu'à onze. Le mâle et la femelle participent à l'éducation des renardeaux dans un terrier. Les femelles quittent ensuite la famille pour former leurs propres groupes, tandis que les mâles restent avec la famille pour les protéger.

Source : 1, 2, 3

Magic Always Has a Price
6ème année

09 avr. 2024, 13:57
Animagus disciplina
V. Metamorphosis


Le samedi 7 mars 2049,
Bureau de Miss Crane



Alors que je présente mes notes à ma professeure, je ne peux me retenir de sourire. Je lui explique ce que j’ai appris sur le renard polaire, en lui montrant mes croquis, et toutes les autres notes. Je lui présente une version mise au propre, sur laquelle j’ai travaillé cette semaine. La professeure écoute attentivement, et j'ai le sentiment qu'elle partage mon excitation - c'est probablement parce que le mien déborde. Lorsque je termine mon exposé, passionnée, Miss Crane hoche la tête et m'annonce que c'est bon, elle juge que je maîtrise assez bien le renard polaire pour passer à la dernière étape.

La transformation.

Mais aujourd'hui, dit-elle, nous allons voir la théorie.

C'est à son tour de se lancer dans un discours alors que, attentive, je me penche sur une nouvelle page de mon carnet pour prendre en note tout ce que je peux prendre en note. D'abord, j'écris la formule que j'aurai besoin de lancer, puis je dessine le mouvement après avoir regardé plusieurs fois la main de ma professeure s'agiter. C'est ensuite à mon tour de m'essayer à la gestuelle, sous le regard presque maternel de ma professeure qui hoche la tête ou corrige la position de mon poignet.

Le mouvement assimilé, elle m'explique maintenant la visualisation. Puisqu'il ne s'agit pas d'un sortilège de métamorphose classique, il faut non seulement une visualisation parfaite, mais aussi une sensation particulière. La sensation que j'ai ressentie en rencontrant ma forme animale lors d'une méditation. C'est cette sensation précisément qui rendra le sortilège efficace. Alors je prends en note et me promets de travailler à la ressentir encore et encore.

Et, quand nous avons fait le tour, Miss Crane me congédie en me conseillant de travailler dès maintenant à la visualisation - cela devrait me permettre de réussir plus facilement ma première transformation.


***

Le samedi 14 mars 2049,
Bureau de mister Dawson,



Cela fait une semaine tout pile que j'ai reçu les enseignements de Miss Crane concernant la première transformation. J'ai eu beaucoup de mal à faire mes devoirs, et à ne pas me laisser distraire par mes notes sur la visualisation à réaliser ou encore par mes pensées qui ne cessent d'imaginer la créature que je vais devenir et les sensations qui vont avec. Enfin, aujourd'hui, je vais pouvoir essayer de me transformer.

Je rejoins, dans l'après-midi, le bureau du professeur Dawson. Nous nous salons et discutons un peu, aussi bien par politesse que par curiosité. Mais je ne peux cacher la hâte que j'ai d'essayer le sortilège appris la semaine dernière et la visualisation que j'ai travaillé toute la semaine.

Alors, lorsque le professeur me donne l'autorisation de me lancer, en m'assurant qu'il serait en mesure de m'aider si j'en avais besoin, je n'hésite pas une seule seconde. Les risque de cette première transformation m'ont été communiqués, mais ils ne me font pas peur : comment pourrais-je avoir peur de me transformer en une créature mi-humaine mi-renarde alors que mon professeur est là pour me retransformer ? Et surtout, comment pourrais-je ressentir autre chose que de l'excitation après avoir attendu ce moment pendant plusieurs années ?

Debout, à côté du bureau de mon professeur, je ferme les yeux et je lève ma baguette.

Je ne me suis jamais lancé de sortilège, alors je n'ai jamais visualisé mon propre corps pour une métamorphose. Il m'a fallu passer du temps devant le miroir, cette semaine, pour appréhender au mieux les proportions, les comparer à celles du renard polaire, et visualiser les deux corps se fondre en un. Alors, la visualisation que j'ai préparé bien en tête, le coeur chargé d'émotions, je prononce la formule tout en agitant ma baguette.

J'ouvre les yeux pour vérifier, mais je sais déjà que cela n'a pas fonctionné.

En adressant une moue à mon professeur, je remarque que son sourire est encourageant. Alors je ne me démonte pas, je continue à essayer encore et encore. C'est probablement ma visualisation qui n'est pas bonne, je finis par penser. Je discute avec le professeur Dawson et je lui explique ma visualisation, il la trouve bonne mais elle doit être encore travaillée. Il me donne des pistes pour réussir la prochaine fois, avant de me laisser partir, par exemple en me conseillant de laisser mes émotions de côté.


***

Le samedi 21 mars 2049,
Bureau de Miss Crane,



Je frappe et entre dans le bureau de Miss Crane lorsqu'elle m'y invite.

Tout de suite, sans plus de cérémonies, je lui demande si je peux lui expliquer la visualisation sur laquelle j'ai travaillé. D'un ton calme, exempt de tous les sentiments de joie, de hâte, d'excitation voire de précipitation que j'ai laissé dans le couloir, je lui parle de la visualisation que j'ai prévue d'essayer aujourd'hui. Sur le même ton, elle me répond que cela lui paraît cohérent. Ça devrait fonctionner, aujourd'hui, je pense.

J'ai aussi pris le temps, cette semaine, de ressentir le rythme de ce deuxième coeur qui se met à battre à côté du mien lorsque je médite profondément.

Alors lorsque je me lève pour essayer le sortilège, je ne suis plus que sérénité. J'appelle à moi les sensations, et pas les sentiments, que j'ai ressenti lors des méditations pour m'en servir pendant la métamorphose. Et puis, je rassemble les images dans une visualisation longue mais cohérente, qui prend en compte chacun de mes membres pour les transformer, chacun de mes organes pour les rapetisser, chaque parcelle de ma peau pour en faire des poils. La combinaison des deux rend mon esprit occupé, mais tout est parfaitement clair lorsque je prononce la formule et que j'agite ma baguette.

Et cette fois, contrairement aux autres fois, quelque chose se passe.

La métamorphose est choquante pour mon corps, mes os se contractent sans pour autant me faire mal, mes mains lâchent ma baguette pour se rétracter et devenir des pattes griffues, mon buste s'affaisse, et dans un mouvement naturel je me retrouve à quatre pattes. Des pattes que je peux bientôt voir à travers des yeux de renard polaire, des pattes sur lesquelles une épaisse fourrure marron a poussé. Alors que je ressens la présence d'un nouveau membre, une queue touffue, je sais que la métamorphose est achevée.

Je teste chacun de mes mouvements, avec ces nouveaux membres, je m'ébroue, je regarde tout autour de moi, jusqu'à tomber sur le visage de ma professeure qui se met à m'applaudir. Je la regarde en contre-bas et baisse les oreilles, naturellement, pour isoler le bruit du claquement de ses mains. Tout est amplifié autour de moi, si bien que j'ai envie de sentir chaque parcelle du bureau de ma professeure.

Après m'avoir laissé apprécier les sensations d'être un animal pendant plusieurs minutes, Miss Crane fait apparaître un miroir qu'elle tient devant moi, à hauteur de ses pieds, pour que je puisse apprécier mon aspect physique et surtout, découvrir ma particularité.

Je tombe sur un renard polaire, haut d'une trentaine de centimètres, avec une queue étonnamment touffue, un épais pelage marron foncé, presque noir dans la pénombre qui s'éclaircira probablement au soleil, des yeux marrons foncés, un museau noir et des moustaches tout aussi noires. Je vois aussi des crocs, apparaître quand j'ouvre la gueule. C'est moi, sous ma forme animale, qui se tient devant ce miroir.

Vient ensuite le moment de se retransformer, de redevenir humaine, et c'est tout naturellement que, avec mon intention et une nouvelle visualisation, mes membres se transforment à nouveau.

Me voilà devenue Animagus.

Magic Always Has a Price
6ème année