Cette phrase n'eut pas besoin de décanter longtemps dans l'esprit de la sorcière. Elle était stupide certes, mais c'était d'une logique évidente. Si le but n'était pas de départager, inévitablement... c'était pour unir.

* Oh mon dieu mais, c'est une blague ? Non mais, il rêve ou quoi ? Tout ça pour ca, comme ça. *

- La dernière fois que j'ai voulue faire équipe avec cette fille, et accessoirement l'aider. elle m'a agressée par la suite.

La sorcière avait bien insistée sur le mot aider. Les souvenirs de la Gryffondor n'était sûrement pas plus clair aujourd'hui sur les intentions louable de la bleue. Mélissandre avait peut-être une chance aujourd'hui de rétablir son honneur. Enfin, peut-être qu'elle devait pour cela se détendre un peu et être moins sarcastique, agressive. Elle rangeait sa baguette, croisant les bras sur sa poitrine.

- Je ne vais pas gaspiller ma magie. Dit elle encore une fois,

Est ce qu'elle était dans son droit ? Tant pis si elle finissait punie jusqu'à la fin de l'année. C'était trop tard de toute manière, les mots avaient fusées avant même qu'elle ne réfléchisse à une stratégie. Fichu émotion. Elle ne ferait certainement pas un pas vers sa sœur sorcière. Le temps venait de se figer, le stress des conséquences à venir pointait le bout de son nez.

La phrase du concierge – pas celle qui m'annonce une énième heure de colle... celle d'après – vient confirmer l'une de mes théories, tandis que mes sorts qui s'écrasent contre le dôme du Protego viennent la compléter. L'adulte nous donne bel et bien un moyen de faire céder le sort, et ce moyen est d'agir à deux. Gé-nial. Je ne suis d'ailleurs pas la seule à comprendre ce que l'adulte cherche à nous faire faire, puisque le cerveau-petit-pois à côté de moi semble lui aussi avoir saisi, mais continue malgré tout de piailler. Oh Merlin, laissez-moi seule dans une salle avec elle que je me défoule un peu contre cette tête de piaf. Mais bien sûr... Mes lèvres se pincent légèrement suite au tissus de mensonges qu'elle profère et mon catalyseur vient se ranger le long de ma cuisse lorsqu'elle exprime son refus d'obtempérer. Qu'est-ce que je suis supposée faire, moi ? Je veux bien obéir, jouer l'élève docile pour que ça se termine le plus rapidement possible, mais là, ce n'est clairement pas possible. Et il est hors de question que je me batte contre un moulin à vent, aussi vieux soit-il. Discrètement – mais pas trop quand même, je veux qu'on comprenne que je n'ai pas que ça à faire de ma vie –, je jette un coup d'œil à ma montre avant de planter de nouveau mon regard dans les yeux de l'homme.

- Je veux bien faire équipe, moi, fis-je calmement, prête à ce qu'on m'annonce mes prochaines et joyeuses heures de retenue.