Mélissandre fronçait son petit nez en direction de la jeune fille. Cruel ? Parce qu'envoyer des enfants sur les rives de la mort ça ne l'était pas ? Ni avait il rien de pire ? Certains avaient des tatouages en guise de catalyseur. Ils pratiquaient des rites de sangs et pour ce qu'imaginait la sorcière cela incluait probablement de sacrifier de son propre sang. Le monde était cruel, c'était ainsi, mais, visiblement ce n'était pas le moment de lancer une révolte. Un détail échappait à la sorcière ... Elle n'arrêtait pas de penser à Izel, sa réaction. Est ce que cette cicatrice était un si mauvais souvenir ? Bien que fâchée, son regard vacillait entres les deux sorciers plus âgés. Quelqu'un finirait surement par expliquer ce qui n'allait pas ?

Alors que son regard se posait sur la sorcière, voilà que le garçon s'exprimait, enfin, elle allait savoir. Il montrait son bracelet, cachant ses mains par des gants. Curieuse, la sorcière analysait le dit bracelet. Au final, ça semblait être un bracelet ordinaire, avec des pierres de qualités cela dit. Cependant, elle ne comprit pas vraiment tout ce que le jeune homme débitait :

- Euh, sans même attendre, Aliénor se lançait dans une traduction.

- Bah tu vois, il parle d'extraction, c'est bien qu'on a prit quelque chose dans sa main.
Elle croisait ses bras sur son torse, décider a en savoir plus.
-C'était si pénible que ça de se faire extraire de la magie brute ?

Oui, parfois, il n'était pas évident d'être Serdaigle pour la jeune fille.

Aliénor fronça les sourcils à la réponse de la jeune fille. Pourquoi elle s’obstinait avec cette main et… Oh. Elle parlait de la cicatrice de leur duel ! Décidément cette fille était un peu trop observatrice. Mais au moins elle n’était pas obsédée par le vitiligo visible sur les mains d’Izel, c’était une bonne chose.

-On ne m’a rien prélevé.

Répondit le garçon ce qui fit sortir la capitaine de se réflexion. Elle reprit son rôle de traductrice, en répétant comme un oiseau chanteur ce que disait le mexicain. En croisant le regard du garçon, elle vit qu’il comprenait tout juste dans quoi il venait de s’embarquer ce qui fit rire intérieurement la jeune Delphillia. Une fois que Melissandre s’accrochait à quelque chose, elle ne le lâchait plus.

-C’est un catalyseur, comme ta baguette on n’a pas eu besoin de me faire quoi que ce soit. C’est la mort qui nous donne ce bracelet après ce qu’on appelle l’extraction qui consiste à aider un spectre qui est livré à la mort. Une fois sauvé, la mort nous donne le bracelet d’obsidienne.

C’était toujours fascinant à imaginer, un gamin de 10 ans en face de la mort. Izel n’aimait pas spécialement parler de cette période. Il avait été beaucoup touché par la découverte de la magie et ce lien à la mort. En même temps, lui le gamin des rues de Mexico, on était venu le voir pour lui expliquer qu’un de ces ancêtres allait l’accompagner sur le chemin d’une école de magie… Il y avait de quoi flipper un peu.

Aliénor retranscrivait toujours les mots du garçon avec plus ou moins de précisions alors qu’elle dessinait dans la terre à l’aide d’un petit bâton. Vraiment jouer les traducteurs pour Melissandre c’était pas du tout ce qu’elle avait prévu pour cette journée. Mais bon, au moins elle ne les fixerait plus à chaque repas. Enfin… rien n’était moins sûr.

La mort, il l'avait vu, littéralement. Ca le rendait encore plus intéressant ... Elle était venue, lui avait donné une mission et il avait eut son catalyseur en récompense. Les yeux de la sorcière s'illuminait.

- Alors, tu l'as vu ? c'est une femme ? La mort ... c'est pas vraiment un humain, si ? Et tu dis que tu dois sauvé un spectre ? ça signifie que tu dois ... l'aider à ne plus être un spectre ? Comment ... je crois que tu l'aides à traverser un genre de fleuve ? c'est ... juste un voyage en barque ? Non je suis sure que c'est plus que ça. Est-ce que tu peux mourir en faisant ça ?

Elle avait reprit sa langue natale, toutes ces questions étaient bien trop détaillés et longue pour son niveau. Elle terminait d'un coup sur sa dernière question. Est-ce que tout cela était dangereux ? Est ce qu'on pouvait se retrouver coincer dans un autre monde ? Elle jetait un regard a Alienor, se demandant si les questions étaient trop personnel. D'habitude, Mélissandre se fichait pas mal d'empiéter le territoire des autres mais, Izel détenait certains savoirs qu'elle ne pouvait obtenir que de lui. Il était donc question de ne pas le froisser trop vite, déjà qu'il ne souhaitait pas parler d'une cicatrice sur sa main. Alors que ses camarades commençait à parler, surement pour répondre, la sorcière retournait auprès de son panier. Le chant ne serait surement pas pour maintenant, autant continuer la mise en place de son autel. Il y avait donc la corbeille de fruit, au pied de l'arbre. Elle sortait un charbon végétal noir qu'elle déposait a sa gauche. Au centre elle plaçait une sorte de pentacle fait en bois de houx et tressé de fleur rouge, des Poinsettias. Au centre du pentacle, elle déposait une fleur sèche, enveloppé dans un tissu bleue. On pouvait reconnaitre une Stramoine, la fleur des sorcières, le tissu bleue faisant référence a la maison Serdaigle.

* Merde j'ai pas de mortier * Se dit elle avant de broyer son charbon comme elle le pouvait autour du Pentacle, observant les deux plus âgées.

Izel tentais de suivre le flux de paroles de la jeune sorcière alors qu’Aliénor affichait un désintérêt simulé pour la discussion. En effet toutes ces questions posées en vrac n’étaient pas dénuées de sens et la réponse intéressait la jeune fille. Déjà parce que mieux connaitre Izel était un de ces buts lors de ce séjour et ensuite parce que le garçon restait assez fermé sur certains sujets et peut-être s’ouvrirait-il plus à une inconnue ?

-Euh…

Lui semblait quelque peu décontenancé par les questions de la Serdaigle et cherchait ces mots avant de répondre.

-La mort c’est… Compliqué à décrire ce n’est pas vraiment humain donc je ne pense pas pouvoir lui donner un genre. Pour ce qui est de l’extraction… C’est plus… C’est compliqué. Je…

Aliénor leva les yeux vers son correspondant qui semblait quelque peu gêné de discuter de tout cela. Melissandre elle mettait en place tout ce dont enne avait besoin pour son rituel, alors qu’il semblait se battre avec ces mots. La Poufsouffle se leva pour le soutenir.

-Je crois qu’il a pas trop envie d’en parler.

Lâcha-t-elle à l’intention de la plus jeune alors qu’elle se plaçait devant le garçon dont les doigts s’entremêlaient. Il semblait s’agiter intérieurement et son expression ne rassurait pas la jeune fille. Elle posa sa main sur les mains gantées su garçon dont le regarde se releva immédiatement vers elle comme s’il ne s’apercevait que maintenant de sa présence.

-T’es pas obligé de répondre.

Un sourire furtif passa sur les lèvres du mexicain avant qu’Aliénor ne se recule pour observer Melissandre.

-Ce n’est pas vraiment un bon souvenir. Mais on ne risque rien, un spectre parmi nos ancêtres est là pour nous protéger, enfin quelqu’un de la famille quoi, qui est mort, t’as compris.

Aliénor traduit ce que disait Izel tout en jetant des coups d’œil à ce que faisait la brune. Elle semblait préparer un rituel très précis ce qui faisait arquer un sourcil à la jeune Delphillia qui ne comprenait absolument rien à ce qu’elle préparait.

-Et vous c’est comment avec vos baguettes ?

-Avec nos baguettes ?

Répéta Aliénor en se tournant vers Izel qui ne semblait absolument pas perturbé par ce que faisait la fillette au sol.

-Euh, il y a des vendeurs de baguette qui nous font tester plusieurs baguettes jusqu’à ce que l’une d’entre elle nous choisisse. Il faut que les caractères de la baguette et du sorcier se correspondent en gros pour pouvoir correctement l’utiliser.

-Oh. C’est pour ça qu’elles sont toutes différentes.

-Oui, le bois et le cœur changent, moi par exemple c’est bois de cerisier et plume de phénix.

-Y tu ?

Elle avait vraiment besoin de traduire ça ?

La fillette hochait la tête, faisant mine de comprendre. Il était difficile de savoir ce qu'il avait pu ressentir, Mélissandre n'avait jamais connue la perte d'un être cher. Encore moins sa réapparition, de plus, elle n'était plus si jeune mais, il était facile de se remémorer ses états émotionnelles exagérée. Finalement, elle se doutait que cela n'avait pas du être simple.

Il changeait de sujet, c'était prévisible. Alienor expliquait alors comment cela fonctionnait dans notre pays. Forcément, ça sonnait moins impressionnant. Mélissandre eut un petit rire imperceptible lors de la question du garçon. Est ce qu'il s'intéressait vraiment à cela ?

- J'en ai essayée 9 ... c'était interminable. J'ai finalement était choisit par une baguette de 23.5 cm, en bois de châtaignier avec pour cœur un ventricule de dragon. Je ne sais pas trop ce que ça dit sur moi. Cependant... et ça fait mal de devoir l'admettre. Alienor est sûrement promise à de grande chose.

La sorcière se relevait et tendait la main vers sa sœur sorcière.

- Fait voir ta baguette ! Dit elle, un peu fâchée de ne pas avoir su ça plus tôt.

- t'es au courant d'avoir une baguette hyper rare ?

Si la sorcière en savait autant sur les baguettes, c'était parce qu'elle avait essayée par tout les moyens d'en savoir plus sur la sienne. Elle avait essayée de l'aimer et de la comprendre. Elle ne comprenait toujours pas pourquoi sa baguette était si capricieuse.

9? Eh ben la plus jeune a dut vraiment galérer. Aliénor elle, avait pratique trouvé directement, la deuxième était la bonne. Izel lui écoutait avec attention ce que disait la plus jeune tout à fait intéressé par cette différence notable entre chaque sorcier. Chez eux, l'obsilienne était la même pour tout le monde, ils partaient tous de la même base, c'était donc facinant de savoir qu'ici chacun maniait la magie avec un objet sensiblement différent.

Quant à Aliénor, quand Melissandre lui demanda sa baguette, ou plutôt lui ordonna de la lui donner, la jeune fille fronça les sourcils dans un premier temps avant de se dérider et de lui tendre le préciseux objet. La Serdaigle ne semblait pas avoir de mauvais fond et même si elle ne voulait pas lui rendre, Aliénor n'aurait aucun mal à la récupérer de force en dernier recours.

-Rare? Non pas spécialement.

L'objet noueux était une baguette sans grande prétention, 27,4 centimètres, elle était de bonne taille sans non plus être trop grande pour elle, même lorsqu'elle était enfant. Le bois brun-grisâtre du cerisier ne se pliait presque pas sous la force d'un sorcier. Izel observait la plus jeune attentivement, il avait hâte de savoir ce qu'elle allait lui apprendre sur les baguettes et leur fonctionnement.

-Après je sais que celle d'Herminie a le même bois et le même coeur, je ne crois pas que ce soit si rare que ça. Mais une baguette ne te défini pas. Tu vas probablement faire de grandes choses si tu t'en donne les moyens Melissandre.

Et au vu de leur différence ça avait toujours été un mystère pour la jeune fille que de savoir que ces deux sorcières avaient des baguettes similaires. Leur caractère était tellement lointain mais en même temps elles étaient dans la même maison... Peut-être que cela jouait? EN tous cas, elle n’aimait pas l'idée que tout était écrit d'avance. Hors de questions que quelqu'un pense que sa valeur était moins importante a cause d'une baguette magique. Elles étaient puissantes, mais quand même!