« - Alors comment vous allez depuis le temps les petits ? », lança fièrement Alaïs qui était venue chercher les deux frères à Poudlard.
La fratrie s’apprêtait à aller passer un week-end à Cardiff. Ainsi était-elle composée : Alaïs ou la « grande grande sœur » comme aimait l’appeler Thao venait de quitter Poudlard et comptait bien arpenter un peu le monde avant de se plonger de nouveau dans des piles de parchemins. L’ancienne Serpentard tenait bien sa place d’ainée. Aux yeux de Thao elle était un peu un idéal. Pour lui, elle n’avait hérité d’aucunes « des failles » et disposait de toutes les qualités pour brillement réussir et s’épanouir dans ce monde. Venait ensuite Thao et puis Loup. Les deux garçons, âgés respectivement de 12 et 11 ans avaient grandis ensemble. De partenaires de jeux et sottises, les deux étaient désormais à Poudlard : Thao chez Gryffondor et Loup chez Poufsouffle.
Alaïs avait toujours beaucoup pris soin de ses deux petits frères. Malgré certaines valeurs que leurs parents avaient pu leur enseigner, elle avait su prendre les devants afin de prévenir toute atteinte chez les deux plus jeunes. Finalement, fraterie et famille quelque peu idyllique ? Juste une jeune adulte et trois adolescents toujours aussi heureux de se retrouver que quand ils étaient gamins et qui apprécient librement se confier les uns aux autres.

A peine l’avait-il aperçu que Loup lui avait sauté dans les bras. Thao restait lui un peu plus sur la réserve. L’aînée et le benjamin étaient plus de caractère semblable. Vite les comparaisons venaient à fuser. Lui, semblait davantage sortir du « schéma classique » de la famille Rocq bien que son jeu âge l’épargnait pour l’instant de nombreuses remarques. Thao pensait beaucoup à ses relations familiales. Celles-ci l’inquiétaient même beaucoup. Ils n’avaient pas spécialement une bonne relation avec ses parents ; loin de conflictuelle mais loin de très classique non plus.

« - Ouais ouais ça va ? D’ailleurs tu sais je me demandais ça te fais comment de vivre toute seule avec les parents ? »

« - Ah, vous me manquez tous les deux c’est sûr. Ce n’est plus pareil et puis je crois que ce qui me fait le plus bizarre c’est de revenir chez eux après mes années passées à Poudlard. Tu verras, mais en vrai c’est traitre, tu t’habitues à une nouvelle vie sans eux où tu passes juste tes journées à rire avec tes copains à puis paf retour à la case départ. »

« - Mais tu t’amusais tant que ça à Poudlard ? », rétorqua Thao un peu blazé.

« - Moi oui, même si les parents me manquaient beaucoup au début, finalement c’est trop cool aussi sans eux. Les autres élèves sont tous trop gentils chez Poufsouffle. On rigole bien, plus qu’à l’école primaire ça ne fait pas de doute. » rajouta à son tour Loup, le sourire jusqu’aux oreilles.

« - Rooh, je ne t'ai pas sonné toi d'abord, je parle à Alaïs. Non je sais pas parce que moi mes anciens copains me manquent beaucoup quand même. Je crois que j’ai un petit peu de mal à m’adapter. Je suis déçu, mais après c’est sûrement comme dirait Maman que je ne fais pas assez d’efforts et que je ne suis pas ouverte à la rencontre. ».

« - Oh, tu es toujours le même Thao ! Essaye d’être un peu optimiste tu sais, tu te poses beaucoup de questions quand même. Et puis, ça fait déjà deux ans que tu es là, tu ne vas pas compter perpétuellement les années. Essaye de lâcher prise, tu sais peut-être que rien de mieux finalement ne t’attend à la sortie de Poudlard. Profite un peu tant que tu n’as pas à gérer les problèmes des adultes. Tiens allez dépêchez vous un peu ou on risque de louper le train pour Cardiff ! ».

Loup et Alaïs s'étaient assis à côté et Thao était juste derrière eux. Pendant tout le trajet en train, Thao est discret. C'était bien souvent le cas lorsqu'ils se retrouvaient tous les trois désormais. Poudlard semblait avoir tout changé, ou du moins beaucoup. Loup y avait trouvé parfaitement sa place comme avait su le faire Alaïs mais pour Thao il s'agissait de toute une autre histoire.


PNJ : Alaïs Rocq - 18 ans

J'étais tellement contente de retrouver les garçons. Mon rôle de seconde maman venait presque à me manquer, mais je crois que cela me faisait surtout tout drôle de les voir grandir aussi vite. Thao m'inquiétait un peu, je ne comprends pas pourquoi il semble être éternellement insatisfait de lui-même. Papa et Maman nous ont certes toujours imposés une rigueur d'esprit, mais il fallait savoir s'en détacher. Je pensais l'avoir aidé justement avec tout cela lorsqu'il était plus jeune.

J'ai l'impression d'avoir grand mal à le comprendre et cela m'est très difficile à concevoir. J'aurai tellement aimé le voir plus épanoui. Aujourd'hui je mets ses états d'âmes sur le dos de l'adolescence, je pense que quand il prendra confiance en lui-même il se sentira mieux avec sa vie en générale. Ce n'est pas évident d'essayer de me mettre à sa place alors que je ne suis pas de nature à me poser autant de questions existentielles. Mes années à Poudlard n'ont jamais été un combat contre moi-même, je m'y suis d'ailleurs immédiatement sentie chez moi et j'y ai trouvé une véritable famille. Je souhaite réellement que Thao puisse un jour rencontrer la sienne. Cela lui montrerait autre chose que ce que Papa et Maman nous inculquent depuis petit. A m'entendre, l'on pourrait croire que j'en veux à mes parents mais ce n'est pas le cas. Du tout. Il y'a juste certains points où je ne suis pas en accord avec eux, comme la politique, certains grands sujets. Enfin, je fais attention de ne pas trop le montrer, encore une fois ma volonté n'est pas de les blesser.


PNJ : Loup Rocq - 11 ans

- "Thao, tu sais qu'il ne faut pas que tu t'inquiètes hein. Je t'aime toujours autant qu'avant même si on se voit moins et même si j'ai plein de nouveaux amis chez Poufsouffle. Partenaires de jeux et de conneries pour toujours t'es d'accord ?" lui dis je tout en me retournant vers lui, tendant ma main pour que nous fassions notre check habituel.

- "Oui chef, je sais je sais." me répondis-t-il discrètement. Je sentais qu'il cherchait à cacher ses larmes mais je ne dis rien sur le moment. La meilleure chose à faire dans un instant pareil c'était de le laisser reprendre seul ses esprits sinon il allait vraiment pleurer et je sais que ça l'énerve. Je ne savais pas trop quoi lui dire de plus après moi, je suis pas psychologue non plus. Cela me rendait triste de le voir comme ça mais bon.