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05 mars 2024, 13:18
Inbhir Lìte  Azraël 
@Azraël Aquila
27 Juillet


Au moins Celo n’est pas là.
C’est ce que je me répète à longueur de journée depuis que je suis chez Mamie ‘Na. Ça fait quatre jours maintenant que Papa et Maman m’ont laissé ici. D’habitude, nous y restons ensemble durant une ou deux semaines avant de repartir pour l’Angleterre. Mais cette année, comme je rentre à Poudlard, ils ont décidé de me laisser seul pour que je profite le plus possible de ma grand-mère qui, avouons-le, ne me porte pas le plus grand amour du siècle. Je déteste être ici. Je l’ai toujours détesté d’ailleurs. Cet endroit froid et humide, cette maison nacrée qui transpire la tristesse, cette vieille femme dure et froide qui ne sait pas comment se comporter avec son propre petit-fils. J’aimerais ne jamais y remettre les pieds, surtout depuis qu’elle a remercié mon père devant tout le monde d’avoir enfin amené un fils prodige dans la famille Winter. Elle ne parlait pas de moi, évidemment. Elle parlait de Celo, qui n’est même pas de son sang. Et lui, il avait adoré entendre ça. Il m’en avait fait voir de toutes les couleurs cette année-là, je m’en souviens très bien.

Alors… Je résiste, je subis, mais au moins, Celo n’est pas là.
Et heureusement, fort heureusement, Tati Jenny arrive demain pour venir me voir. Tati, je l’adore. C’est la petite sœur de Maman, elle est resplendissante, c’est un soleil ambulant. D’ailleurs, je me demande comment une femme semblable à du carrelage a pu donner naissance à deux femmes comme Maman et Tati. Sans doute que le grand-père que je n’ai jamais connu a dû avoir un rôle primordial là-dedans. Mais je ne sais pas, je n’en ai jamais entendu parler. Apparemment, c’est un sujet tabou. Alors je me tais, même si ma curiosité me pousse parfois à poser des questions mal vues.

Va jouer dehors, Nore. S’il te plait.

Je soupire, me lève du canapé et range mes quelques jouets que j’avais sorti dans le salon glacé. Apparemment, même quand je ne parle pas et que je m’amuse tout seul, je l’ennuie. J’aimerais tellement retourner chez moi. En plus, j’aime pas ici. J’aime pas Édimbourg, j’aime pas l’Ecosse.
La mine boudeuse, j’enfile mes chaussures et sors de la maison en claquant la porte d’entrée, non sans une remarque désobligeante de Mamie ‘Na. Elle habite dans le quartier d’Inverleith, celui qui débouche sur la Water of Leith, la rivière qui traverse la ville.

Je me dirige vers le parc non loin de la maison et m’assois sur un banc, regardant quelques enfants jouer entre eux. Ils ont plutôt l’air de s’amuser et je souris en les voyant rire et s’envoyer à coups de pied un ballon cabossé. Je m’ennuie, mais ma timidité m’empêche d’aller vers eux. Comme toujours, j’ai peur qu’ils se moquent de moi dès que j’ouvrirai la bouche.

Le ballon roule vers moi et se cale contre ma chaussure droite. Je me lève, heureux de voir une si belle opportunité, et renvoie le ballon d’un timide lancé. Peut-être que certains aurait saisi cette occasion pour faire partie du jeu… Pas moi. Je me rassois sur le banc, un petit sourire aux lèvres, m’amusant par procuration.


Inbhir Lìte signifie « bouche de la Leith » en gaélique, l’endroit où ils se trouvent

(531 mots)
Dernière modification par Nore Winter le 04 avr. 2024, 21:30, modifié 1 fois.

#83917F

02 avr. 2024, 18:01
Inbhir Lìte  Azraël 
Les grandes vacances, quel bonheur ! Pas d'école, aucun devoir, du soleil, une température agréable... En bref, des journées entières remplies de loisirs en tous genres, loin de l'ennui des cours et des obligations habituelles. De plus, c'était l'occasion pour Azraël de passer plus de temps avec ses parents et Zach, mais aussi avec ses grands-parents chez qui les deux garçons restaient souvent plusieurs jours, ravis de pouvoir profiter de leur présence et de l'air pur de la campagne.

Aujourd'hui cependant, Azraël était bel et bien à Édimbourg, chez ses parents. Ces derniers avaient été particulièrement occupés ces derniers temps. Le blondinet comprenait qu'ils avaient beaucoup de travail, mais il aurait aimé pouvoir passer plus de temps à leurs côtés et faire des sorties en famille. Cependant, il était évident qu'ils faisaient de leur mieux pour être présents pour leurs fils, même lorsqu'ils se reposaient, alors de son côté il essayait de les soutenir autant que possible.

Au moins, pour l'anniversaire d'Azraël qui avait eu lieu trois jours auparavant, toute la famille réunie pour l’occasion s'était trouvée en pleine forme et disposée à s'amuser avec lui, ce qui avait décuplé en lui le sentiment de bonheur si particulier qu'il liait étroitement aux vacances d'été. Par ailleurs, il savait également que dans quelques jours seulement, ses parents seraient enfin en congé, ce qui leur permettrait de passer bien plus de temps ensemble.

Sortant de ses pensées, Azraël passa la tête par la fenêtre du salon pour se retrouver aussitôt ébloui par le soleil qui brillait dans un ciel d'un bleu immaculé. Quel dommage de ne pas profiter d'une météo aussi clémente... Il tourna la tête vers Zachariah, qui était occupé à faire un puzzle sur le sol du salon. Malheureusement il ne prenait pas beaucoup l'air ces temps-ci, toujours trop absorbé par la découverte de toutes sortes de nouvelles activités pour avoir envie de sortir.

« Zach, je vais faire un tour. J'imagine que tu veux pas.. » commença le blondinet.

« Nan merci, peut-être demain. Faut que je finisse mon puzzle là, il reste que quelques pièces ! » lui répondit son frère sans attendre la fin de sa phrase.

« Ok... Si tu veux me rejoindre quand t'as fini, je serai sûrement au parc. »

Sur ces mots, Azraël enfila ses chaussures et mit les clés dans sa poche avant de sortir. Décidément, était-il destiné à passer ses vacances tout seul ? Pourquoi Zach s'obstinait-il à rester à la maison ? Marchant d'un pas maussade, le petit blond prit la direction du parc le plus proche, où son frère et lui adoraient jouer ensemble en temps normal.

Toutefois, le soleil de Juillet qui brillait intensément en propageant sa chaleur dans les rues d’Édimbourg eut vite raison de l'inhabituelle morosité d'Azraël. Après tout, ce n'était pas parce qu'il était seul qu'il ne pouvait pas s'amuser ou profiter de son été ! Il était même probable qu'au parc, il rencontre d'autres enfants avec qui s'amuser.

Effectivement, lorsqu'il arriva à destination, le blondinet remarqua vite un groupe d'enfants qui jouaient au ballon. Alors qu'il s'approchait d'eux pour leur demander s'il pouvait les rejoindre, le ballon roula jusqu'aux pieds d'un garçon assis sur un banc à proximité. Celui-ci se leva en souriant et renvoya la balle aux autres, sans pour autant se joindre à eux.

En constatant qu'il était tout seul et qu'il ne semblait pas avoir de livre ou de jeu pour s'occuper, Azraël pensa qu'il était curieux que l'enfant ne cherche pas à jouer avec les autres, d'autant qu'il semblait les observer. Préférait-il être seul ? Ou peut-être était-il trop timide ? S'il s'agissait de la deuxième option, autant essayer de lui venir en aide !

Intrigué, Azraël s'approcha doucement du banc sur lequel le garçon était installé, avant de s'y asseoir à son tour. Maintenant qu'il pouvait l'observer de plus près, il trouvait qu'ils se ressemblaient un peu tous les deux, avec leurs longs cheveux blonds et leurs grands yeux. De plus, même s'il ne parvenait pas à distinguer clairement la couleur de ses iris, ceux-ci lui semblaient verts, ce qui rendait la coïncidence d'autant plus amusante.

Puisque le garçon ne lui avait pas encore adressé la parole, Azraël se décida à lancer la conversation, avec la crainte toutefois de le mettre mal à l'aise. En effet, il était possible qu'il n'ait pas envie de lui parler, mais d'un autre côté, il n'avait pas non plus paru horrifié par la présence du nouveau venu sur son banc, ce qui laissait penser qu'il ne serait pas nécessairement fermé à la discussion.

« Salut ! Tu vas pas jouer avec eux ? » demanda donc Azraël d'un ton chaleureux.

@Nore Winter

#b1162d ~ « Il ne cessera jamais d'y avoir des levers de soleil »

13 avr. 2024, 15:44
Inbhir Lìte  Azraël 

Mon regard se pose sur le garçon qui vient s’asseoir à mes côtés. Je lui renvoie un sourire sans dire un mot. Je ne suis pas gêné de sa présence, tant qu’il ne se colle pas à moi ni me force à faire des trucs que je ne veux pas. Lui aussi est trop timide pour aller jouer avec les autres ? C’est un assez gros handicap, c’est certain.

Quelques courtes minutes passent sans qu’aucun de nous ne parle, puis mon invité finit par prendre la parole, me demandant si je compte aller jouer en compagnie du groupe d’enfants. Je le regarde, et fais non de la tête en souriant timidement.

N-non. J’sais pas si… j’oserai. J-je suis trop ti-timide. Et… j’aime p-pas trop le ballon. M’en suis… p-pris beaucoup dans la t-tête, dis-je en haussant les épaules.

Et puis, lui non plus ne va pas jouer avec eux. Peut-être qu’il préfère rester discuter avec moi ? Drôle d’idée, mais ça ne me déplaît pas tant, finalement. Au moins, je peux me changer les idées. Mais… de quoi parler avec un autre garçon ? Tout ce que j’ai dans la tête est ma vie à Poudlard, et si jamais ce garçon est un moldu, je n’imagine même pas à quel point il me prendrait pour un fou à interner. J’aimerais bien avoir un flair à sorcier, un flair à être magique. Peut-être que cela viendra avec le temps, je n’ai qu’une année d’expérience, au fond.

T’habites dans l-le coin ?


@Azraël Aquila

(250 mots)

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