Alors que la plupart des élèves étaient encore en train de déguster leur repas dans la grande salle, parlant de tout et de rien joyeusement, Éli avait préféré s'abstenir. L'ambiance trop bruyante, sur la migraine en sourdine qui la suivait depuis le matin, ne faisait pas bon ménage. Il lui fallait du calme, et c'est presque machinalement qu'elle avait marché jusqu'à la tour d'Astronomie.

Elle n'y allait que pour ses cours habituellement, mais les souvenirs qu'elle avait là-bas avec Gideon suffisaient à lui provoquer un sourire idiot dès qu'elle y pensait. À peine avait elle franchit l'espace ouvert sur l'extérieur, à première vue vide, qu'elle regretta une nouvelle fois de ne pas avoir emporté un gros sweat avec elle. Décidément, elle ne retenait jamais de ses erreurs, mais le froid avait tendance à calmer légèrement ses douleurs, ce serait un mal pour un bien.

Le pas tranquille, elle avança pour observer la vue, sans vraiment s'approcher trop près, c'était vraiment incroyable ici, elle ne se lasserait sûrement jamais de ce paysage. Le temps avait beau s'adoucir ces derniers jours, elle ressentait encore parfois des petits signes d'inconfort, de tiraillement dû au vent gelé sur sa peau, et ses lèvres fragiles, n'étaient pas épargnées. La Poufsouffle glissa sa main dans la poche avant de son sac pour en saisir un petit tube rosé destiné à remedier à son probleme.

Elle n'avait jamais vraiment eu envie de se maquiller avant, et de toute façon, à Poudlard les règles étaient plutôt claires, rien avant 14 ans, et ça lui convenait très bien jusqu'il n'y a pas longtemps. Mais maintenant qu'elle avait dépassé l'âge requit, et surtout qu'elle avait un petit ami, les choses étaient un peu différentes, elle avait envie parfois de changer un peu pour Gideon, elle avait envie qu'il la regarde plus, différemment. Alors lorsqu'Esme lui avait proposé il y a quelques jours ce petit tube de rouge à lèvres à la fraise, qu'elle-même n'avait pas le droit de mettre ici vu son âge, Éli y avait vu un signe.

Tournant le tube pour en faire sortir le produit légèrement, elle posa délicatement le rouge sur ses lèvres dans un mouvement qu'elle avait appris à faire devant le miroir pour s'entraîner. Pinçant ses lèvres d'un petit "pop" pour équilibrer le tout, elle finit par ranger le tube dans son sac. Le petit goût de fraise était tellement agréable, qu'elle devait se retenir de ne pas immédiatement enlever la fine pellicule de rouge du bout de sa langue pour y goûter.
Son problème résolut, elle recentra son regard au loin, se laissant aller dans ses pensées brumeuses.

@Redose Omniak

Plus vite... Plus vite ! Encore plus vite... Il faut pas que je tombe, hop, deux marches par deux marches, ma cape raccourcie par les flammes d'Elisabeth il faut que j'arrive en Astronomie, alors certes j'aime ni la matière ni les gens qui m'y font monté à savoir, le prof, les élèves qui veulent que je porte leurs affaires ET C'EST TOUT, ah non y'a Jenkins en quelques sortes, je sais plus si elle m'a confier la tâche de nettoyer là ou pas, de toute façon je vais devoir aller la voir après, le repas et le nettoyage me donne une raison de prendre mon temps avant d'arriver en salle de cours, mais c'est pas vraiment pour nettoyer que je viens me réfugier là.

Je viens me réfugier ici pour la simple et bonne raison que j'en ai ras le ras de ces élèves qui ont compris que je pourrais pas refuser de porter leurs affaires et que je pourrais pas me défendre qu'à moindre mesures à leurs provocations ! Vivement que cette punition se termine avant qu'ELLE, ne me termine et franchement on en est pas loin.
Et je ne suis pas loin.
Et hop, dedans, on ferme la porte, comme prévu y'a juste Eli parce que personne vient en salle d'astro en pleine journée c'est débile et c'est normal par... Eli ? Mais qu'est-ce qu'elle fout la elle...

- Tu viens te rappeler un certain morceau de papier ?

L'endroit était vraiment un bon choix pour apaiser ses douleurs, seul le murmure de la nature, des oiseaux, du vent, venaient accompagner le silence de la pièce, dans une harmonie légère et largement plus supportable que la cacophonie qui se joué quelques étages plus bas.

Se félicitant d'avoir obpté pour le jeune, la poufsouffle ferma les yeux pour renforcer encore un peu l'impression de quiétude du moment. Pinçant légèrement sa lèvre inférieure, attrapant quelques petites touche de saveur fraise, elle souria bêtement de ceder à ses instincts de petite fille. Elle était étrangement bien, là maintenant, seule elle ne pensait plus aux conflits qui l'avait un peu éloigné de sa promo, elle ne pensait plus à rien de négatif, elle ne pensait plus à rien du tout à par aux sensations qu'elle vivait à l'instant, et c'était très reposant.

Focalisée sur autre chose, sa douleur semblait s'échapper peu à peu, jusqu'à ce que le bruit d'une entrée dans son cocon de zenitude lui fasse faire un bond, la ramenant directement à la réalité. Elle ouvrit les yeux à regret, et se retourna d'un geste vif pour croiser le regard de celui qu'elle n'aurait jamais cru voir ici à cette heure.

- hein ? Quoi ? Non. Surprise de sa présence improbable, la jeune fille mis quelques minutes avant de saisir le sens de sa question, laissant finalement son pouce faire rouler l'anneau invisible autour de son doigt par reflex. j'ai une migraine, et c'est calme ici. Mais toi, qu'est-c'que tu fais là ?

Deux ? Feur ? Bril ?
Plus sérieusement, bien sûr qu'elle ne vient pas se rappeler ce "certain morceau de papier", je sais toujours pas si c'était une erreur ou une source de regrets conséquente alors Eli... Eli qui panique pour un rien, s'énerve pour un rien, est hyper indécise, je doute qu'elle soit sûre de si c'était une bonne ou une mauvaise idée. Mais le fait que Eli soit également Eli qui n'a pas déchiré le contrat malgré qu'elle puisse faire tout et son contraire me rassure un peu sur la condition de ce papier, sur sa valeur.
Et j'ai compris, que donner un nom à ce contrat -appelons un chat un chat- avait bien plus de valeur que je ne le pensais, en fait, c'est assez impressionnant de voir qu'à mesure que je grandis je comprends les leçons que l'on a pu m'enseigner dans le passé et ça fait du bien de se sentir moins stupide ou plutôt moins... Perdu.

Penser qu'Elisabeth pourrait être plus sûre que moi sur ce point, sur ce que moi j'ai engendré, que moi j'ai créé, me décrocha un petit sourire malgré que je sourisse rarement dans cet endroit.
Principalement parce que j'aime pas les cours ils sont trop ennuy... Non, mieux vaut pas penser ça ça pourrait vexer l'astronome que je suis, donc personne, trop ennuyants.

- Relax je sais que t'es pas là pour ça... Une migraine. Je vois, bon courage, tu veux un massage ? Non j'ai rien dis j'suis trop nul pour ça. Moi j'suis là pour fuir les autres gamins.

Marchant vers elle lentement les mains dans les poches.

Pourquoi relax ? Même si elle avait été là pour ça, elle avait le droit non ? C'était pas non plus si étrange de le penser en tout cas. Après tout, ce qu'ils avaient fait ici n'était pas si anodin que ça, et y repenser était plutôt logique, presque plus que de ne jamais le faire. Mais la jeune fille s'était tellement posée de questions après cet engagements avec les deux griffon, que maintenant elle avait juste envie de laisser les choses telles qu'elles étaient, d'accepter et de voir ce qui se passerait en faisant confiance au pouvoir de ce parchemin, même s'il avait été rédigé par Redose.

Reprenant l'attitude plus légère qu'elle avait juste avant son arrivée, elle ne put s'empêcher de sourire en l'entendant parler de massage, pour une fois il semblait plutôt attentionné, au moins dans ses mots. Ok, c'était pas parfait, mais l'intention était venu spontanément malgré tout, et elle félicitat intérieurement l'effort.
- hum... ils sont pas en train d'manger la, tu risques trop rien j'pense... regardant de nouveau vers l'extérieur, la jeune fille preferait eviter son regard trop insistant, elle se sentait fragile aujourd'hui, et lui semblait trop sympa pour qu'elle ne soit pas tenté de céder à ses faiblesses.

Sans l'observer, elle sentait sa presence, elle l'entendait se rapprocher, dos à lui elle ferma les yeux pour imposer directement à son cerveau un stop, cherchant des souvenirs de Gideon à coler par dessus ses pensées trop invasives. Tu dois les fuir encore lontemps ?

POUARF ! Ca se voit qu'elle les connait pas et surtout qu'elle ne les subit pas ! Non mais penser que c'est parce qu'ils mangent qu'on risque rien c'est de la folie ! Du suicide ! Ils sont monstrueux, ils te feraient porter leur plateau et des messages à travers les 4 coins de la Grande Salle en passant par toutes les tables avec pour seul et unique argument "oui mais tu dois porter nos affaires et ça c'est nos affaires" gngngn. Je les hais ces sales morveux prétentieux, un bon coup dans le derrière suffirait à les mater, malheureusement avec l'arrivée de l'été et du soleil ils sont de plus en plus dehors et je suis de plus en plus contraint à squatter les souterrains et les toilettes abandonnées mais soit elles se vident soit il y'a trop de monde. Cette situation m'échappe.

Bref, tout ça pour dire que... Ces petits monstres donne au "risque" un caractère illimité et infini, ils pourraient être n'importe où voire même se cacher sous la peau d'Elisabeth ! Je pourrais les défoncer seul mais y'a trop de témoins... PARTOUT.

- C'est mal les connaître... Ils sont beaucoup plus chiants qu'on peut le croire. Je les fuirais toute ma courte vie et jusqu'au bout du monde si il le fallait.

Arrivé à côté d'elle en quelques pas, j'avais "fondu" ces derniers temps, je comprends pas grand chose à mon corps, je sais que j'ai un métabolisme rapide et tout mais c'est un peu trop rapide, quoiqu'au final il me reste tout de même pas mal à perdre, en presque un mois j'ai fait pas mal de progrès.
Remarque, je m'entraine deux fois tout les matins et une fois tout les soirs et ça de manière intense, bien sûr je dépasse rarement les limites pour survivre à demain mais bon... C'est comme ça.

Parfois, elle se demandait encore s'il avait beaucoup de second degré, s'il s'amusait de sa naïveté, ou s'il pensait vraiment tous les mots qu'il pouvait lui dire. Mais en un sens, ne pas savoir l'a préservé peut être un peu d'une partie de vérité qu'elle n'etait pas prête encore à entendre.

Oui, elle imaginé assez les élèves de Poudlard, faisant exprès de lui demander de porter tout et n'importe quoi, juste pour le plaisir de le voir galérer, pour qu'il soit à leur service. Mais en même temps, la réputation du gryffon le précédé, et il ne faisait là que récolter le poids de ses agressions passées. La méchanceté laisse des traces Red'...

Partagée entre la compassion et l'amusement, elle se crispa d'un coup en l'entendant parler de sa courte vie. Se tournant spontanément dans sa direction pour répliquer, elle fut surprise de le voir si proche.

- Ta punition. Déglutissant difficilement, elle perdit le fil de ses pensées quelques secondes en le fixant malgré elle. Il avait changé, ils avaient cours ensemble quasi tous les jours, ils se voyaient pendant leurs entrainements, mais ça ne l'avait pas marqué plus que cela, et pourtant il avait changé. Tournant son regard de nouveau vers les extérieurs du château pour éviter le sien, elle morda légèrement sa lèvre, honteuse, récupérant un soupçon de son arome fraise qui la fit penser à autre chose qu'au griffon dont elle sentait bien trop la présence à ses coté. Détournée de lui, Éli finit par développer, non sans mal, le reste de sa phrase. Elle dure encore combien d'temps ta punition ? C'etait ça que j'te d'mandais.

Ma punition, oui ma punition, elle devrait pas tarder à se conclure d'ailleurs cette punition. C'était vraiment nul, entre les élèves qui se moquent, les profiteurs, et tout ça c'était franchement pas fun.
J'ai pas eu énormément de temps libre mais ça m'a suffit à méditer et à m'entraîner pour mes tours de magie et un principalement qui est très agréable à voir et à faire, il me demande encore de la concentration mais sinon faisable, faisable. Donc ouai c'est vrai, c'était vraiment nul, mais ça m'a étonnamment beaucoup aider, certes ça m'a mit en colère, très en colère, j'étais vraiment enragé et je le suis encore de ces sales gosses qui s'amusaient de moi et que j'aurais pu défoncer de un temps un mouvement, un mouvement qui les aurait tous balayait et fermer leur sale petite bouche.
J'arrête, j'arrête, après tout y'avait d'autres trucs moins négatifs, les petites routines personnelles me semblent plus simple et aussi le temps passe beaucoup plus vite.

À côté de ça j'ai l'impression d'avoir gagné en force et en vigueur et les moments au calme deviennent de petits moments privilégiés que je n'aurais su plus apprécier si miss Jenkins ne les avait pas fait si rare et en un sens c'est grâce à elle tout ça. Je devrais lui faire une deuxième lettre mais de remerciement cette fois de m'avoir aider à plus apprécier le temps et les moments de temps libre.

- Sans doute une dizaine de jours. C'est toujours ce que je dis ou ce que je pense, flemme de faire le calcul même si ça me serait vraiment extrêmement simple de le faire.

- J'ai remarqué y'a peu de temps que ça sentait la fraise, t'en as ?

Une dizaine de jours... Encore pas mal d'escl....Quoi ? La fraise ? Si j'en ai ? Non ! Comment... comment tu peux savoir ça toi ?

La jeune fille complètement troublée par cette question qui venait de nul part, posa machinalement deux doigts sur ses lèvres avant de les enlever presque instantanément. Cherchant dans le regard de Redose une explication, elle n'arrivait pas à comprendre s'il parlait vraiment de son rouge à lèvre tant l'idée qu'il puisse l'avoir senti juste comme ça lui paraissait improbable. Par Helga ça sent si fort de l'extérieur ?

Hésitant quelques secondes avant de lui répondre, la Poufsouffle imaginait déjà le griffon lui dire "Arrête de te maquiller, ça ne cachera jamais ta sale tête de rat..." ou tout autre remarque qu'elle n'avait franchement pas envie d'entendre à cet instant. Jouant l'idiote, elle préféra faire semblant d'avoir compris tout autre chose, pour éviter ses moqueries.

- Quoi ? Non, pourquoi j'aurais des fraises ? Ouvrant ses bras des deux cotés comme pour lui montrer qu'elle ne cachait rien sous sa cape. Ou veux tu qu'j'les mettent franchement Red ? Si t'as faim, va manger...j'ai pas d'fraise. Ce n'etait pas tout à fait exact, elle, elle pouvait profiter de leurs doux parfum juste en... mordant un peu ses lèvres, ce qu'elle ne se pria pas de faire en tournant légèrement la tête pour dissimuler son geste. C'était très addictif, ça lui donnait presque envie de manger des bonbons, ou de remettre une petite pellicule de rouge sur sa peau.

- T'as peut-être raison, parfois la faim me fait imaginer des odeurs... Mais je sais qu'elles sont fausses car elles ne sont pas parfaites. Mon odorat est trop développé pour être trompé ainsi... Peut-être dans tes poches ? Tu veux pas partager ? Dis-le c'est tout... C'est ton parfum ? Un chewing-gum ?

À vrai dire, j'ai un peu faim c'est vrai, j'ai pas mangé mais ce n'est pas ça. Mon odorat me trompe que quand j'ai vraiment faim soit quoi, fin du deuxième jour sans manger, fin, ça c'était avant maintenant c'est sans doute moins d'un jour mais ça reviendra. Quoiqu'il en soit, même si mon odorat m'avait trompé ce qui m'étonnerait puisque j'ai mangé ce matin, il ne m'aurait pas fait sentir de la fraise mais du bon poulet. C'est bon les fraises mais c'est petits, sucrés et ça rassasie pas donc c'est logique que je sentes pas la fraise quand j'ai faim mais plutôt ce que j'aime le plus à savoir le poulet, ou le bœuf.

Et peut-être qu'elle avait pas de fraise mais elle a sûrement autre chose comme du parfum ou des bonbons voire des chewing-gum et j'aime ni avoir tort ni ne pas savoir quelque chose que je pourrais savoir donc je veux savoir, c'est logique non ? Qui ne voudrait pas avoir la certitude que ses sens sont toujours aussi bons et affûtés qu'avant, qu'ils sont fonctionnels, qu'ils sont bons.
Et surtout, qui passerait à côté de l'oooccasion poooottentiel de manger ?