En une seconde, le gryffon venait d'anéantir toute forme d'alchimie. Clairement, à part du dégoût, sa langue ne lui inspirait rien d'autre à cet instant. Et il était content en plus... Sérieusement !!! Frottant du dos de sa main ses lèvres, Éli ragea intérieurement de n'avoir pas éloigné le garçon quand il en était encore temps. T'es vraiment trop bête, comme dab', il va te falloir encore combien de signes flagrants comme ça avant de comprendre qu'il en a absolument rien à foutre de toi ?! C'est assez clair pourtant non !!! Dégage-le de ta tête ça n'arrivera jamais, par Helga !!! Il a même réussit à te gâcher ton pti plaisir sucrée... Berk.

- Y a vraiment un truc qui va pas chez toi sérieux !!! Attrapant son sac, elle finit pas choper le rouge à lèvres, et le balança dans sa direction. Tiens, prends-le. J'en veux plus, ça m'rappellerait trop ta salive de serpent. T'as pas autre chose à faire... genre...loin...ailleurs qu'ici ça m'f'rais des vacances.

Énervée de s'être perdue elle-même dans ses idées débiles, elle se sentait encore plus honteuse qu'avant. Coupable, elle l'était, mais quand même... Il le faisait exprès ou quoi ?! S'il n'en avait rien à faire d'elle pourquoi s'amuser à jouer comme ça ?!

En vrai c'était assez clair, il ne pouvait plus l'agresser avec la triade, alors il avait juste trouvé une autre façon de l'atteindre. Elle ne pouvait même pas lui reprocher, elle était en tort sur tous les points, mais jouer avec les émotions et les sentiments c'était vraiment petit, même venant de lui. Il fallait qu'elle se blinde, qu'elle se forge une armure complètement imperméable à cet espèce d'attirance, c'était presque une question de survie maintenant. Il était hors de question qu'elle rompt son pacte, mais elle ne teindrait pas longtemps à accuser les rejets comme ça.

Je peux pas m'empêcher de sourire à ses remarque, ma langue de serpent ? J'aime bien. J'aimerais bien être fourchelangue, je pourrais faire flipper les gosses. Quoique j'aurais préféré la langue des piafs.
Attrapant le rouge à lèvres en vol avant de m'en mettre.

- Sûrement plus d'un truc si tu veux mon avis, mais tu sembles pas le vouloir, tu préfères que je partes. Riant légèrement à ma remarque.

Je regarde Elisabeth avant de regarder une dernière fois l'horizon

- Tu m'en veux d'être venu goûter mais tu t'attendais à quoi ? Non, me répond pas, de toute façon j'vais pas comprendre comme d'habitude, je comprends jamais rien de ce que tu veux de toute façon... Plus trop envie de rire, mais peu importe.

- Mais bon, haut les cœurs hein, au sommet de la tour d'Astro ils sont bien hauts nos cœurs. Et je préfères pas partir, je te gêne tant que ça ?

Mouais, j'la vois venir sa réponse.

- De toute façon. J'penses pas que t'aimes ma présence même dans d'autres circonstances, je vais donc t'en libérer.

Je prends mon sac et commence à partir, m'arrêtant après quelques pas, sortant de mon sac une tirelire gringotts avant de la poser sur une table.

- Je l'ai acheté à un élève. J'espère qu'elle te plaira, on s'est amusé avec Esmeralda à faire des dessins et mettre des petits mots, surtout elle pour les mots mais bon... Peu importe, je te libère pour de bon cette fois.

Partant lentement vers la sortie.

Ça l'énervait de l'avouer une fois encore, mais il n'avait pas tort, il ne comprenait pas parce qu'elle ne disait jamais rien clairement. Mais elle ne disait rien parce qu'elle-même ne comprenait pas. Complexe et complètement pathétique. Éli suivait les gestes du garçon autant que ses mots, et elle ne savait même plus dire ce qui lui faisait le plus mal, qu'il parte en pensant qu'elle n'appréciait pas sa présence, ou qu'il reste et qu'elle ai la sensation de lui mentir encore en faisant semblant que tout était ok avec ce qu'il venait de faire ?

S'éloignant un peu vers la sortie, elle le vit poser une tirelire sur l'une des tables, un cadeau qu'ils avaient personnalisé avec sa sœur, pour elle. Elle était vraiment trop bête ! Comment pouvait-elle gâcher ce qu'ils avaient à cause de sa frustration puérile ?!

Avançant jusqu'à la table ou reposé la tirelire, elle parla sans retenue cette fois. Si elle voulait quelque chose, il fallait qu'elle le demande, c'est ça qu'il n'arrêtait pas de lui dire non ? Il fallait qu'elle essaye sa méthode alors.

- Attend Red'... Tu m'gènes pas, c'est pas ça. C'est p't'être pas volontaire, j'en sais rien en vrai.. Mais c'est ta façon d'jouer avec moi qui m'gêne. Faut qu't'arrêtes ce genre de ...trucs.. Montrant la place qu'ils venaient de quitter, sous-entendu le moment de génance et de bave qui venait de se produire.

- Tu t'en fou p't'être, mais pas moi. C'est débile, c'est égoïste, c'est complètement méchant et déloyale pour Gideon, c'est tout c'que tu veux , mais c'est comme ça. J'sais pas pourquoi, mais j'ressens quelque chose...pour toi. J'veux rien, t'affole pas, et j't'assure que j'fait tout pour me "soigner" de ça le plus vite possible, mais en attendant, si tu pouvais éviter de jouer à ça... si tu pouvais éviter de... m'toucher, de m'regarder avec ses yeux la... si tu r'sent pas la même alchimie que moi j'peux r'sentir, et si tu m'respectes un minimum, juste évite moi un peu, ou au moins pas de si près... met des distances, ça m'aid'rais. Enfin j'espère que ça m'aidera. Elle avait finit sur un ton las et beaucoup plus bas.

Elle se sentait mise à nu et encore plus fragilisé de lui avoir dit ça, mais elle espérait vraiment que la distance qu'il mettrait lui, fonctionnerait mieux que ce qu'elle avait tenté de faire elle. Au moins, maintenant, il ne pourrait plus faire semblant de ne pas savoir. Elle lui avait laissé le bénéfice du doute jusque-là , s'il jouait encore, elle saurait qu'il le faisait en connaissance de cause, juste pour lui faire mal.

S'approchant un peu plus de l'objet customisée, elle laissa glisser un doigt sur les dessins, en lisant quelques mots qui firent apparaître un léger sourire au coin de ses lèvres.
- Merci...j'aime beaucoup.

- Mouais tu m'as proposé du coup j'l'ai fait mais je note, de toute façon ça a aucune importance, ça a aucune importance car ce que je t'ai fait je le ferais à Gid', je vais lui lécher tout le visage moi tu vas voir. Mais bon, peu importe, t'as raison j'ressens pas la même alchimie, à vrai dire aucune alchimie. Avec Gid c'est genre YAKATAPE ! YEEHAA ! Tu vois ? Mimant des techniques un peu complexes mais pas trop de taekwondo faut que je réaffine mon corps et mes techniques.

- Avec ma chouchou c'est genre "coucou chouchou chou va bien ?" avec pleins de câlins et tout. Mimant des câlins et m'enlassant par derrière

- Avec toi c'est plutôt des insultes à gogo même quand j'suis normal, y'a bien une alchimie mais elle est négative, j'vais t'éviter, mais par respect ou par amour ou respect ou que sais-je envers n'importe qui et pas parce que tout ça ça veut rien dire pour moi, mais parce que je sais que peu importe ce que je fais je te donnerais tort et gagnerais et cela que je t'écoute ou pas, que l'on soit en compétition ou pas.
C'est toujours comme ça, ce doux et amer sentiment de victoire, c'est un peu comme du chocolat noir, si t'es pas habitué c'est dégelasse, si t'as pas de raison d'en prendre c'est pas bon non plus.

- Pourquoi ? Vas savoir pourquoi. Content que t'aimes en tout cas.

Tiens prends ça encore dans ta geule !
C'est dingue comme quand tu penses avoir touché le fond de la honte, du ridicule et du rejet, quand tu penses ne plus pourvoir entendre pire bim... tu tombes encore plus bas. Mais vas y continu, écrase moi Red, attend....oui, je crois qu'il me reste encore une petite parcelle de mon âme, juste là, qui n'a pas encore compris à quelle point tu ne m'aimes pas. Une alchimie négative...oui là maintenant c'est sur que je la sens jusqu'au fond de moi, je pense qu'il n'y a pas plus limpide.

Les mots coulaient sur Éli, son honnêteté faisait mal, il gagnerait toujours.

Un sourire, c'est tout ce qu'elle trouva comme réponse. Un sourire d'abandon, pas assez fort pour illuminer son visage, et encore moins pour retenir les larmes glissant silencieusement sur ses joues.

Il avait déjà gagné. Il avait gagné depuis le début, et il gagnerait toujours. Les dès étaient truqués et elle le savait.

- Au moins c'est clair.

Laissant la tirelire sur la table, ne faisant plus attention à ce qui l'entourée, elle se tourna de nouveau pour se rapprocher de la vue sur l'extérieur. Observant le ciel, il fallait qu'elle se focalise sur le bruit du vent pour ne pas entendre ses pensées diluées par l'eau salée de ses larmes. Sa migraine avait repris plus fort encore, comme si le reste ne suffisait pas, il fallait que sa douleur physique se lie à sa douleur mentale pour lui offrir un petit combo gagnant.

- J'vois pas comment c'est possible que quoique ce soit se passe tu m'excuseras sans doute jamais de dire ça mais t'as Gideon et même si j'te préfère sans doute à 99% des gens on est pas sur le même niveau que Gid' ou Esme et de toute façon c'est impossible. Et je pense aussi que c'est impossible que tu m'aimes. Impossible ouai, c'est le mot, la petite bourgeoise sort de son cocon et voit quelqu'un de fort qui ne ressemble à ce qu'elle connait il est normal qu'elle soit attirée mais, de là à appeler ça de l'amour, mouais, non surtout.

- C'est sûrement le goût du danger, de l'interdit ou de la force qui te fait penser que c'est de l'amour ou quoi mais bon, qui suis-je pour savoir, personne. Fais c'que tu veux, même si ça sera jamais assez bien pour toi fais c'que tu veux, peut-être qu'un jour tu feras ce que tu veux vraiment.

J'en doute, Elisabeth jamais ne se contentera de simplement ce qu'elle veut, elle veut plus et c'est pour ça qu'elle aura jamais rien. Son objectif, son but ultime, semble plus être un moyen qu'une fin en soi donc bon... Elle aura ce qu'elle veut, mais elle n'aura jamais au grand jamais ce qu'elle veut.
C'est pas très clair ? Ca doit vouloir dire que ce sont des sages paroles car les gens sages sont souvent incompréhensible non ? Non. C'est juste moi qui suis con, bête et méchant, je le sais, on le sait, alors pourquoi s'étonner que j'agisse comme ça ?

- Bon, j'vais arrêter de fuir les gosses, ils sont pas des menaces.

Lui balançant au pieds SON rouge à lèvre avant de finalement pousser la porte et partir.

Arrête...Tais-toi... Laisse-moi.

La jeune fille restée dos au griffon, ferma les yeux pendant qu'il déversait ses dernières paroles. Et puis ses pas s'éloignèrent pour finir par complètement disparaître, la laissant seule face à sa peine. Glissant au sol, calant son dos contre le mur le plus proche, Éli plia les genoux et rentra la tête entre ses bras. Dans le secret de son cocon, ses larmes finirent de rependre tout ce qui était resté bloqué devant lui, s'abandonnant complètement.

Non, non, tu n'es personne pour savoir...et tu n'sais pas d'ailleurs. Tu n'sais rien du tout. Le goût du danger, de l'interdit et la force, tu m'prends vraiment pour une de ces filles superficielles attirées par les bad boys qui se cherchent dans des bras protecteurs ? J'aime ton coté mauvais, et alors, c'est pas pour ça que je n'aime pas tous les autres aspects de ta personnalité. J'ai pas BESOIN de tout ce que tu dis, j'ai tout ça avec Gideon, il est effronté et se fiche des règles et des cases établies, il communique, lui, et il est surtout bien plus fort que toi. Non, c'est pas que c'qui m'attire chez toi. Tu n'es pas ce que tu penses être pour moi, tu te trompes tellement. C'est ta vision des choses, mais c'est sûrement pas la mienne. Je suis peut-être faible, mais moi impossible n'est pas dans mon vocabulaire, je pensais qu'il n'était pas dans le tien non plus, comme quoi, tout le monde peut se tromper. L'amour ça se contrôle pas, malheureusement.

Tu penses que ça s'ra jamais assez pour moi ? Honnêtement, j'en sais rien, j'en sais rien du tout, comment est ce qu'on peut savoir si, une fois notre objectif atteint, il n'y en aura pas un autre qui viendra se matérialiser immédiatement, rendant le précèdent secondaire ? J'en sais rien, et en vrai, j'espère que ça ne sera jamais assez, que j'essayerais toujours de m'améliorer, de vouloir plus, de vouloir plus grand...Ça sert à quoi une vie sans perspectives, sans but ? Allez jusqu'au prochain, voilà c'que j'veux !
Toi, tu vises la destination et après ? Une fois que tu auras éliminé ton géniteur comme tu dis...Tu feras quoi après ? Tu te laisseras t'éteindre ? Non, c'est pas ça qu'je veux pour moi, je veux plein d'objectifs, plein de but que j'accomplirais les uns après les autres, alors non, ça s'ra p't'être jamais assez pour moi et alors ? Est ce que ça nous empêche quoi que ce soit ensemble ?Bien sûr que non.

Tu cherches des excuses pour me repousser, mais la seule que tu as, c'est la peur, la peur que finalement ça fonctionne et que ça perturbe tes plans. Dis-moi juste que tu n'm aimes pas, ça, j'peux l'accepter, mais ne te sert plus d'autre choses pour te justifier, c'est des conneries. Bien sûr que j'peux t'aimer, pour tellement de choses, il n'y a que toi qui ne vois pas c'qu'il y a aimer chez toi.


Elle resta comme ça pendant un temps qu'elle ne saurait déterminée, assez pour qu'il ne reste plus aucune goutte à verser. Puis enfin, elle se leva, rougit d'avoir trop pleuré, mais déterminée à tourner une page qu'il ne voulait pas partager avec elle. Elle n'effacerait rien, elle ne changerait pas ses sentiments, mais elle les enfouirait bien profondément jusqu'à ce qu'il n'en reste plus un seul indice visible prouvant leur existence.

S'avançant vers la sortie elle ramassa le tube de rouge à lèvres au sol, elle ne le mettrait plus, mais elle le garderait comme un rappel de cette douleur. La Poufsouffle finit par récupérer également la tirelire toujours posée sur une table non loin. Entre ses mains, elle la fit tourner pour essayer de se noyer des paroles gentilles et pleines d'affection qu'Esme avait inscrite dessus, puis ouvrit son sac pour la ranger à l'intérieur. En retournant l'objet pour le placer tant bien que mal entre ses cahiers, elle vit au-dessous un symbole dessiné, beaucoup plus simple et direct, celui la, elle était sur qu'il venait de Redose.

Un "T", dont la barre du haut marqué légèrement trois sommets... Un léger sourire remonta le coin de ses lèvres en comprenant directement ce que ce symbole représenté. Les trois piliers de leur triade, ensemble, au même niveau, ne formant qu'un seul tout. D'un doigt, elle repassa sur l'écriture du garçon, retraçant la lettre.

L'amour n'est pas toujours là où on voudrait qu'il soit, parfois il n'est pas parfait, ou unique, contrôlable, ni même possible, parfois il est juste désordonné, multiple, imprévisible, et douloureux, il faut juste l'accepter tel qu'il est, avancer avec, en essayant de se détruire le moins possible, et c'est ce qu'elle comptait faire.

Fin de RP