Lundi 16 Novembre 2048 ~ vers 15h
Dans un couloir
Avec @Sonia Ross

Joséphine sortait de botanique épuisée. Elle avait hâte que les vacances de Noël arrive, elle avait l'impression que cela faisait une éternité qu'elle n'était pas rentrée chez elle, et c'était à peu près vrai puisqu'elle n'avait pas mis un pied dans sa maison de Londres depuis le moment où elle était allée prendre le Poudlard express. Elle avait l'impression que cela remontait à tellement longtemps ... Joséphine avait eu beaucoup de mal à s'adapter à la vie au château, et il y avait encore des jours où elle sentait qu'elle n'était pas complétement intégrée ou du moins, pas complétement "dedans". Même si les cours l'intéressait beaucoup et qu'elle y prenait énormément de plaisir, après tout, elle n'était pas Serdaigle pour rien, elle sentait que les longues balades à cheval avec son père, ou encore l'odeur de la cuisine de Maria, la cuisinière de la maison, lui manquait beaucoup. Et c'était sans compter son chien, Offenbach, qui lui manquait plus que tout, même les soirées à le nettoyer après une balade où il s'était particulièrement roulé dans la boue lui manquait.

Joséphine souffla à ses pensées et continua sa marche vers sa salle commune lentement, en observant attentivement son environnement, elle ne se remettait pas de vivre dans un lieu aussi unique et beau que ce château. C'était comme un rêve.

Sonia venait de finir ses devoirs dans sa salle commune et se dirigeait vers la volière pour voir si elle n'avait pas reçu une lettre de son frère ou de quelqu'un d'autre.

En effet, ça faisait des jours qu'elle attendait une lettre d'Ethan. Ils étaient comme inséparables, unis, amis... Ethan était tout pour elle et puis, elle s'inquiétait pour sa mère qui était seule avec son père.

Sonia ne comprenait pas comment sa mère avait pu épouser un homme comme son père. Son père, un ex-Serpentard, était un homme froid, insensible, exigeant... Même quand Sonia faisait des efforts, il n'y faisait même pas attention, tout n'était que pas assez, tout ce qu'elle faisait n'était que peine perdue.

Sa mère, elle ne valait pas la peine d'être avec un homme comme lui. Sa mère, c'était un ange tombé du ciel. Sa mère était tout pour elle, une épaule sur laquelle... se poser et se recentrer. Sa relation avec Ethan était plus différente. Il était son confident, son ami, son protecteur. Quand son père s'en prenait à elle, pour un oui ou pour un non, il était là pour souligner ses qualités —il n'était pas un Gryffondor pour rien.

Sa famille... Elle regrettait de l'avoir quitter mais aussi contente de s'être éloignée de son père.

Ce n'est pas le moment de penser à ça !

Sur cette pensée, Sonia reprit sa marche déterminée.

Joséphine était tellement préoccupée à regarder le plafond et à se demander quand il avait pu être réalisé et surtout par lequel des quatre fondateurs qu'elle ne preta plus attention à son entourage et les possibles humains qu'elle pourrait croiser. Elle revint à la réalité lorsqu'elle heurta de plein fouet un de ses congénères.

Toutes ses affaires tombèrent au sol, ainsi qu'elle même. Elle réattérit sur ses fesses, et elle sentait déjà qu'elle allait avoir en énorme bleu. Elle soupira, elle en avait déjà eu un pendant un bout de temps sur le front après être tombée de son lit et s'être pris le coin d'un livre. Les gens pourrait à présent penser qu'elle était battue ... Quoique, heureusement que son popotin n'était pas visible. Elle remercia celui qui avait inventé les habits intérieurement avant de se tourner vers la furie qui l'avait bousculé. Il lui sembla reconnaitre une fille de 1ère année, qui semblait être Gryffondor vu la couleur de son uniforme. Joséphine avait du mal avec les prénoms et ne réussit donc pas à nommer cette furie.

- Tu peux pas faire attention ?! lui lança-t-elle avec énervement, tout en ramassant ses affaires dans l'optique de se relever et de partir le plus rapidement possible avant de perdre son sang-froid et de crier sur cette fille.

Était-elle en colère ? Un chouilla. Allait-elle réussir à mettre son masque d'impassibilité ? Très certainement pas.

Sonia naviguait tranquilement de couloir en couloir. Elle vit de nombreuses têtes, qu'elle ne connaissait pas encore, mais qu'elle rencontrera sûrement plus tard. Malheureusement pour elle... Sonia a toujours peur de ne pas se montrer à la hauteur, et encore plus dans les relations sociales. Elle avait peur qu'on la prenne pour une folle, une simplette, une intello et qu'elle finisse comme une paria.

Après tout, se faire insulter et traiter de folle par des mioches de 8 ans quand on est jeune, c'est dur... Bon, Sonia remit ses pensées en place et arrêta de ressasser le passé. Après tout ce qui est fait, est fait !

— Aïe !

Une jeune fille aux habits bleutés et argentés lui était rentrée dedans et tomba à terre. Sonia suivit la jeune blonde dans sa chute. Les livres qu'elle tenait dans ses bras tout frêle tombèrent, eux aussi.

— Tu peux pas faire attention ?! lui lança-t-elle énervée.

— Tu te moques de moi ? C'est toi qui m'est rentrée dedans ! se défendit Sonia. Tu ne peux pas regarder où tu vas, avant d'accuser les autres ?!

Sonia était rouge de colère, elle préférait éviter tout contact ou toute altercation, mais quand elle en sentait le besoin, la petite boule à l'intérieur d'elle grandissait en un éclair jusqu'à éclater ! Comme à l'instant. Des larmes perlaient sur les extrémités de ses yeux mais Sonia les retenait. Elle évita le regard dédaigneux de la sorcière et ramassa ses livres ajoutant :

— Je ne te remercie pas !

Cette dernière phrase était une erreur, la voix de Sonia sonnait faux, la colère qui l'abritait commençait à laisser ses autres émotions reprendre le dessus. La voix de la gryffone se fit plutôt peinée et larmoyante plutôt que menaçante et énervée...

Alors comme ça cette petite Gryfonne osait monter la voix sur Joséphine. La bleue haussa un sourcil et se mit immédiatement en mode peste "sang-pur", un rôle qu'elle incarnait à la perfection. Elle regarda la rouge ramasser ses livres de haut, puisqu'elle s'était déjà relevé, et alors qu'elle allait répliquer, la Gryffondor reprit :

— Je ne te remercie pas !

- Avec plaisir, lui répondit-elle hypocritement.

La Serdaigle remarqua les larmes au coin des yeux de son interlocutrice ainsi que fausseté dont sonnait ses mots. Elle sentit que sa camarade allait peut-être pleurer, et Joséphine eut un instant de regret pour ce qu'elle allait lui faire. Malheureusement pour la rouge, elle était tombée au mauvais moment, cela faisait un bout de temps que Joséphine n'avait pas laissé ses émotions reprendre le dessus sur sa froideur habituelle, et elle sentait qu'elle en avait besoin, sinon elle finirait par pleurer comme la Gryffondor. Et c'était hors de question que Joséphine pleure en public.

Elle oublia les questions que son père lui avait pris à se dire avant de parler : « Est-ce que ma remarque est pertinente par rapport à la conversation ? Est-ce qu’elle apporte quelque chose ? Est-elle vexante ou blessante inutilement pour mon interlocuteur ? » et s'adressa dédaigneusement à la pauvre rouge et or.

- Tu te prends pour qui à me parler comme ça ? Interdiction d'hausser le ton sur moi, sauf si tu t'appelles Maximilien De Whitelbach, et sauf si tu as pris du polynectar, je ne crois pas que tu sois mon père.

— Avec plaisir, lui répondit la Serdaigle hypocritement.

Le sang de Sonia ne fit qu'un tour. Cette petite pimbêche commençait à la gonfler sérieusement, elle n'avait qu'à ouvrir les yeux avant de crier sur les autres ! Sonia resta maitre de ses émotions et ramassa calmement ses livres. Elle se leva et croisa le regard de l'aiglon qui ajouta :

— Tu te prends pour qui à me parler comme ça ? Interdiction d'hausser le ton sur moi, sauf si tu t'appelles Maximilien De Whitelbach, et sauf si tu as pris du polynectar, je ne crois pas que tu sois mon père.

— C'est bien, tu n'as pas totalement perdue la vue ! Je te confirme que je ne suis pas ton père et heureusement pour moi ! Je le plains sincèrement ! Au passage, tu ne me donnes pas d'ordres ! Je ne suis pas ton larbin !

Sonia ne se retenait plus et lâchait tout ce qu'elle avait à dire. Habituellement, elle n'aimait pas attirer l'attention mais là, c'était trop tard. Elle sentit le regard de plusieurs sorciers et sorcières et s'en contre-fichait —en tout cas là maintenant.

Quand Sonia sera de retour en salle commune, elle irait sûrement pleurer dans son dortoir, regrettant cette altercation qu'elle aurait souhaité éviter. Sonia n'étair pas de nature méchante ou rancunière, mais la jeune blonde avait poussé le bouchon beaucoup trop loin ; pour Sonia c'était beaucoup trop, la goutte d'eau qui faisait déborder le vase.

Joséphine fut prise d'un rire extrêmement froid lorsque sa petite camarade lui répondit. Si elle venait bien d'hausser la voix sur elle comme elle le croyait, ainsi que de parler de son père de cette sorte, la rouge allait en voir de toute les couleurs. La Joséphine arrogante, froide et sans-cœur se mit en place. Elle haussa un sourcil, regarda lentement sa camarde de haut en bas avant de fixer ses yeux bleus dans ceux de la Gryfonne.

- Mademoiselle la Gryfonne, lui dit-elle très calmement, tu n'es peut-être pas encore mon larbin, mais si tu continue à hausser la voix de cette manière sur moi, tu vas vite le devenir.

Joséphine regretta de suite ces paroles, tout d'abord car elle ne voulait pas qu'on la voie comme une "méchante" peste, mais aussi, car elle ne se trouva en rien satisfaite, cela ne réconfortait pas la jeune fille d'être comme ça, elle avait juste l'impression d'être comme son frère, et ça, c'était son pire cauchemard. Cependant, maintenant qu'elle avait commencé ce petit jeu, la Serdaigle ne pouvait pas s'arrêter, sous peine de se ridiculiser.

- Maintenant, si tu veux bien te décaler, tu es sur mon passage petite Gryfonne.

Elle ne bougea pas et replanta ses yeux bleus glaciale dans ceux de la rouge, attendant qu'elle lui obéisse, elle ne partirait pas tant que celle-ci ne se serait pas décalée.

— Mademoiselle la Gryfonne, tu n'es peut-être pas encore mon larbin, mais si tu continue à hausser la voix de cette manière sur moi, tu vas vite le devenir.

Sonia ne voulait pas poursuivre plus cette conversation. Elle ne voulait pas jouer les méchantes, comme son père le faisait avec elle. Cependant, pour une fois, elle le remerciait d'être aussi méchant et odieux avec elle, ainsi elle avait quelque chose à répondre. C'était ce qu'elle croyait quand l'aiglon ajouta :

— Maintenant, si tu veux bien te décaler, tu es sur mon passage petite Gryfonne.

Cette remarque était vraiment de trop ! Qu'elle ne prenne pas conscience que c'était de sa faute, n'était plus si grave mais qu'elle la traite ainsi ? Ce n'était pas possible ! Inconcevable ! Elle allait vite redescendre !

— Je crois que tu n'as pas compris... Ici, ce n'est pas toi qui commande ! Et rassures toi ce n'est pas moi ! Je ne suis pas ton chien qui va t'obeir du bout du doigt ! Donc c'est toi qui bougeras de mon chemin vu que c'est toi qui t'es posté devant le mien, petite garce !

Cette apostrophe était sûrement de trop mais l'aiglon l'avait cherché ! Elle ne connaissait pas son nom et elle en aurait sûrement pas besoin vu comment la discussion était en train de virer.

Le pire dans la réplique que la jeune fille lui avait adressé, c'était que Joséphine savait très bien qu'elle avait raison, et elle aurait volontiers avouer à la jeune Gryffondor qu'elle était totalement d'accord avec elle. Mais maintenant, il était trop tard.

- Petite garce ? demanda-t-elle. Serait-ce comme ça que les Gryffondors insultent ? Pitoyable si tu veux mon avis.

Joséphine se rapprocha d'elle jusqu'à ce qu'elle soit à seulement quelques centimètres d'elle. Plus petite que Joséphine, la Gryffondor lui apparaissait bien plus vulnérable dans cette position là. Et si Joséphine avait l'impression qu'elle allait blesser un petit agneau, cette position la mettait dans une sorte de supériorité dont elle avait besoin.

- Veux tu que je t'apprenne de vraies insultes ? De celles qui peuvent faire mal ? lui demanda-t-elle, moqueuse.

Joséphine se rapprocha encore plus si c'était possible et chuchota à l'oreille de la Gryffondor :

- Veux tu que je t'en lance quelques unes ?

Elle se recula, la regarda de haut en bas.

- Non, je pense que je risquerai de te blesser, ce que je ne voudrais pas, évidemment.

Ce qu'elle était surement en train de faire.

- Bien, si tu veux bien m'excuser, j'ai des choses plus intéressantes à faire que de te parler.

Se faire une ennemie ? Fait. Etre une garce ? Largement fait.

Joséphine tourna les talons et partit du côté par lequel elle était arrivée. Au bout de quelques mètres seulement, la Serdaigle pris conscience de ce qu'elle venait de faire, et l'envie de se jeter aux pieds de la rouge et de lui demander son pardon la prit. Mais, cette stupide fierté, ce stupide égo lui ordonna de continuer son chemin, ce qu'elle fit, le visage couvert de regrets.

Fin du Rp pour moi. Mon dieu @Sonia Ross, je suis désolé !

La réplique de l'aiglon n'atteignait pas Sonia. Elle s'en contre fichait, elle pouvait très bien l'insulter comme elle le voulait, ça ne changerait rien au fait que Sonia était innocente —un dommage collatéral si ça faisait plaisir à la blonde.

La blonde s'approcha de Sonia, elle avait peut-être un avantage grâce à sa taille mais Sonia ne cilliait pas et au contraire plongea son regard ambre dans le regard bleu de sa nouvelle ennemie. Elle ne l'écoutait presque plus. La blonde lâcha une bombe :

— Non, je pense que je risquerai de te blesser, ce que je ne voudrais pas, évidemment.

— Je ne suis pas en carton, ni une poupée aux cheveux blonds qui est postée devant moi ! hurla la jeune fille tentant de se défendre tant bien que mal.

— Bien, si tu veux bien m'excuser, j'ai des choses plus intéressantes à faire que de te parler.

— Moi aussi, j'ai mieux à faire que de parler à une aveugle comme toi !

Sonia vit la bleue partir de là d'où elle venait. Elle était enfin libre. Mais elle était couvert par la honte et le regret. Elle pensait ce qu'elle a dit mais le dire de cette façon ? C'était trop...

Quelques larmes silencieuses coulèrent sur les joues pales de Sonia. Les autres élèves autour avaient assisté à la scène et n'arrêtaient pas de la regarder et de piailler derrière son dos... Sonia partit la tête haute d'un pas pressé vers là où ses pas la mèneraient.


Moi aussi je suis désolée Joséphine ! Je ne pensais vraiment pas que ça irait si loin !