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25 mars 2015, 21:31
Zig zag dans les couloirs
Reducio
Désolée pour ce retard impardonnable. A l'avenir, je tâcherai de répondre plus vite !


Erin vivait son pire calvaire. Elle avait beau savoir que c'était son esprit qui rendait les choses bien pires qu'elles ne l'étaient en réalité, elle était incapable de se raisonner. Elle suffoquait, voilà tout ce à quoi elle était capable de penser, sentant à peine les larmes noyer son visage. Ah ça, elle était belle la sous-directrice ! Heureusement que ses deux élèves étaient plus loin pour ne pas voir le désastre qu'était, à ce moment-là, l'adulte soit-disant responsable. Bon, certes, la remarque de la Serpentard, avant son départ, laissait clairement entendre qu'elle avait compris ce qu'il se passait. En même temps, la potionniste avait eu beau se concentrer pour tenter de sauver les apparences, elle n'était pas dupe. Elle n'avait même pas réussir à esquisser un sourire devant la tentative de la jeune fille pour la faire rire. Et maintenant qu'elle était seule, les secondes s'étiraient, prenant un malin plaisir à la torturer alors qu'elle luttait contre le vertige qui s'emparait d'elle. Si personne ne venait à son aide rapidement, elle savait déjà qu'elle perdrait connaissance mais ne serait-ce pas salutaire, après tout ? Au moins de ressentirait-elle plus cette oppressante sensation. Il lui semblait que cela faisait une éternité qu'elle avait envoyé son patronus, le seul mince espoir auquel elle arrivait encore à se raccrocher avant de sombrer dans une totale hystérie. Chaque fois qu'elle essayait de reprendre ses esprits pour partir à la recherche des deux apprenties sorcières, elle voyait les murs se rapprocher. C'était obsédant, angoissant et elle ne voyait plus que ça.

Et puis, alors qu'elle allait perdre tout espoir, elle entendit un bruit d'abord étouffé, puis de plus en plus net. Et surtout, une lumière qui venait vers elle. Oui, quelqu'un approchait bien, aucun doute possible. Le salut d'Erin arrivait en la personne d'Ellen Muller, professeur de botanique de son état. La sous-directrice fixait seulement la lueur de la baguette de sa collègue, cherchant à oublier tout le reste mais rien ne semblait pouvoir percer les pénombres. C'est à peine si la jeune femme réalisa que sa "sauveuse" s'approchait d'elle et lui parlait. Elle entendait une litanie, très loin d'elle, comme un simple murmure. Les yeux toujours hagards, elle tenta de se concentrer sur la voix. « Inspire, expire... » Plus facile à dire qu'à faire. Et pourtant, ce simple ordre faisait un peu effet. Comme une lueur au bout d'un long tunnel, Erin s'y raccrochait et cherchait son souffle. Surtout, elle devait expliquer à sa collègue qu'elle n'était pas seule. Aussi, à chaque expiration, elle tentait de parler - sans succès. Quel piètre professeur faisait-elle, incapable d'assurer la sécurité de deux élèves ! Dans un effort désespéré, elle finit alors par lâcher :


"Occ...upe-t...oi de Miss... Connor....et Hiron...de...lla. Là-bas..."

Elle leva le bras pour montrer la direction que les jeunes filles avaient prise, espérant qu'elles ne courraient aucun risque, et le laissa retomber ensuite le long de son corps, épuisée par ce simple effort. Elle posa un regard plein d'inquiétude sur Ellen, tentant de lui faire comprendre qu'elles étaient bien plus importantes qu'elle. Il serait toujours temps de lui venir en aide lorsque les demoiselles seraient en sécurité, peu importe ce qu'il se tramait dans ce tunnel.

Décédée
08 mai 2015, 15:58
Zig zag dans les couloirs
Reducio
Mille excuses pour cet immense retard !


Ellen avait beau ânonner encore et encore, rien n'y faisait : Erin Grayce ne réussissait pas à se calmer. Le rythme de sa respiration précipitée, en accord avec les battements de cœur de plus en plus saccadés de la botaniste, ne parvenait à s'atténuer. La sous-directrice n'était plus que panique, une femme terrifiée et sanglotante, dont l'affolement était tel qu'il paraissait tout bonnement impossible à contenir. Sentant que la situation lui échappait, Ellen, résolue à ne pas laisser l'agitation de sa collègue déteindre sur elle, s'empara de sa main, tandis qu'elle répétait infatigablement les mêmes mots, qui, sans qu'elle s'en rende vraiment compte, perdaient peu à peu toute signification : inspire, expire...

Sa concentration était telle qu'elle ne réalisa pas immédiatement qu'Erin cherchait à lui parler. Ce n'est qu'au terme de laborieux essais que la potionniste réussit enfin à balbutier quelques mots, pointant du doigt une direction derrière Ellen. Cette dernière comprit seulement qu'elle lui demandait d'aller s'occuper de deux demoiselles, apparemment elles aussi perdues dans les souterrains. Sauf qu'elle ne savait quelle attitude adopter : à dire vrai, elle doutait que la sous-directrice ait toute sa tête, et encore plus qu'obéir à une femme en pleine crise de nerfs soit une solution viable. Qui sait ? Peut-être Erin avait-elle rêvé, et que ces collégiennes égarées n'étaient en fait que le fruit de son imagination. Sans parler que l'Allemande ne pouvait décemment pas la laisser dans cet état, et encore moins dans ce tunnel sordide où dieu seul savait ce qu'il s'y cachait. D'un autre côté, si deux fillettes erraient seules là-dedans, il était impensable de rester là à se tourner les pouces. Si seulement Ellen avait une idée de comment conjuguer les deux ! Mais ce n'était pas avec ses maigres prédispositions en magie qu'elle trouverait un sort capable de protéger Erin, et la seule idée de laisser des élèves livrées à elles-mêmes en ces lieux lui paraissait, tout comme à sa supérieure, inconcevable.

Elle déplia donc ses longues jambes devenues endolories, songeant que, décidément, elle préférait encore rempoter des plants de mandragores à vivre cet enfer.
*Tu vas les retrouver, il n'y a pas de raison.* se revigora Ellen, même si sa confiance s'effritait petit à petit. Cerise sur le gâteau, une musique sinistre se fit bientôt entendre, dont on aurait dit qu'elle était constituée de centaines de voix désespérées gémissant à l'unisson. Cet étrange chœur, aux sonorités inquiétantes, ne plut naturellement pas à la Muller, qui pressa le pas. *Vivement que cette histoire soit terminée !* pensa-t-elle, essayant vainement de se soustraire à ces échos dérangeants.

C'est alors que – miracle –, des voix bien différentes parvinrent à ces oreilles. Des voix, qui, sans aucun doute possible appartenaient à des adolescentes. Alors comme ça, Erin ne s'était pas trompée... Portée par ce son, merveilleux à ses oreilles, Ellen courut à leur rencontre. Sa baguette, qui n'éclairait auparavant que le tunnel devant elle, illumina bientôt le visage de deux jeune filles, dont Elisabeth Connor, une Serpentard qu'elle avait déjà croisée en salle commune.


« Tout va bien ? s'empressa de les questionner leur professeur, terriblement soulagée. »

Maintenant, Ellen ne souhaitait plus qu'une chose : retourner auprès d'Erin et sortir d'ici. Alors qu'elle inspectait l'allure des deux élèves, vérifiant qu'aucune des deux n'était blessée, elle distingua un parchemin usé dans la main de la Gryffondor. Avec, à ses pieds, une curieuse urne dorée sertie de pierres précieuses. Elle ignorait ce qui se tramait ici, mais le découvrir n'était pas sa priorité. C'est pourquoi elle enchaîna, plus calmement cette fois-ci :

« Si vous le voulez bien, partons. Je ne sais pas ce qui se passe ici, mais ça peut attendre. Mme Grayce est toujours seule, comprenez que je n'ai aucune envie de m'attarder. »

« La vérité est toujours belle et terrible, c'est pourquoi il faut l'aborder avec beaucoup de précautions. »