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03 avr. 2017, 20:08
 Ecosse  Le réel pouvoir du Prince de la Mort

I



     La nuit stagnait sur le domaine, fraîche et odorante, dans un manteau d’encre bleue. Le ciel était clair, les étoiles brillantes. Au nord-est, un croissant de lune pointait timidement au-dessus des chênes de la vieille forêt. Assise dans un rocking chair, sur le perron de sa maison, Susan Bowers observait le silence de cette nuit de printemps en se balançant légèrement de l’arrière vers l’avant. Un exemplaire d’Une nuit avec le Bien était posé sur ses genoux et servait de reposoir pour ses mains. Susan appréciait ces moments de paix, si rares depuis que l’attentat du ministère avait plongé le pays dans une hystérie malsaine.

     En tant que soeur du criminel le plus recherché de l’île — et donc du suspect numéro un dans cette triste affaire — son quotidien était devenu particulièrement pénible depuis que les journalistes des principaux quotidiens sorciers semblaient s’être donnés le mot afin de la harceler de questions jusque devant l’entrée du domaine familial. Susan louait le ciel que même une espèce aussi sauvage que celle des journalistes eût été soumise aux mêmes impératifs familiaux que le reste de l’humanité une fois la nuit tombée.

     Quelqu’un n’entendait cependant pas la laisser se détendre tranquillement ce soir-là. Susan s’était bien évidemment préparée à cette visite tant elle lui avait semblé logique — le ministre était son ami proche à ce qui se disait dans tous les cercles de discussions plus ou moins sérieux auxquels elle avait prêté l’oreille. Elle ne put néanmoins empêcher un sentiment d’étonnement la gagner à l’apparition de Kristen à l’autre bout de l’allée principale avant de froncer légèrement les sourcils à la voir s’avancer d’un pas décidé.

     La femme dont elle avait fait la connaissance trois mois plus tôt ne lui avait pas donné l’impression de pouvoir souffrir, mais celle qui s’avançait maintenant était toute autre. Froide, elle l’était toujours, mais plus dangereuse et imprévisible maintenant qu’on lui avait arraché une chose à laquelle elle tenait. Susan sut à l’instant où elle croisa son regard qu’il lui faudrait choisir ses mots avec la délicatesse qui s’imposerait. Kristen n’était peut-être pas une journaliste mais elle n’en était pas moins en quête de réponses.

     Susan se leva. Le maintien droit dans sa robe de coton noir dont la traine masquait ses pieds, elle s’arrêta en haut des marches, ses mains croisées devant elle.

     « Bonsoir Kristen, dit-elle sur le ton de l’amabilité bien que sa voix trahit une certaine tension. Je ne pensais pas vous revoir de si tôt. Que me vaut l’honneur de cette... visite nocturne ? »

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03 avr. 2017, 21:12
 Ecosse  Le réel pouvoir du Prince de la Mort
Kristen avait remué le problème dans tous les sens. Souvent, elle s’était retrouvée assise derrière son bureau, à fixer le parchemin scellé que Peter McCullogh lui avait donné pour Aidan Bowers comme s’il avait été une créature étrange à observer, qui aurait pu bondir à tout moment. Elle se demandait de plus en plus comment l’intéressé réagirait en déroulant ce parchemin, et elle remettait sa nature en question de plus en plus souvent. Elle aurait voulu le lire, juste pour vérifier. Elle n’aimait pas du tout l’idée d’être prise pour un hibou, qui transmettait un message sans savoir exactement ce qu’il contenait. Surtout quand le destinataire était Aidan Bowers.

Bien sûr, comme tout le monde, elle s’était demandée si lui et son groupe n’avait pas été derrière l’attentat au ministère. Quand l’enquête avait été menée par les journaux, elle s’y était fortement intéressée, mais au fond, elle espérait que le groupe n’avait rien à voir avec cette histoire. S’ils avaient été responsables, cela aurait voulu dire qu’elle l’était aussi, en un sens, car elle n’avait rien dit de ce qu’elle savait sur eux, ne les avait pas dénoncés. Elle n'accepterait jamais d'avoir fait cette erreur. D’autre part, des innocents avaient été tués, et des parents d’élèves avaient de peu échappé à un sort terrible. Kristen se persuadait qu’Aidan et ses camarades ne pouvaient pas avoir l’idée de faire des orphelins.

Une dizaine de jours après l’entretien avec Peter McCullogh, elle décida enfin d’aller chez Susan Bowers, la sœur d’Aidan, pour mener à bien sa mission de hibou. Depuis l’attentat, elle n’avait vu personne à Poudlard. Elle ne sortait que la nuit, pour renforcer les protections de l’école, comme d’habitude, mais c’était tout. Elle passait son temps dans son bureau, cloîtrée. Le seul contact plus ou moins extérieur qu’elle avait eu, en dehors de sa visite au ministère, bien sûr, c’était Pez, qui lui ramenait des cuisines quelques plats auxquels elle touchait à peine. Pez, l’elfe de maison, devait commencer à avoir l’habitude d’exécuter pour elle cette mission : Kristen lui avait demandé exactement la même chose quelques temps auparavant, lorsqu’elle ne voulait plus mettre les pieds dans la Grande Salle dans l’idée d’éviter de croiser Sybille Luneau. Aujourd’hui, bien sûr, ces problèmes lui semblaient dérisoires, comme s'ils appartenaient à une époque totalement révolue.

Elle avait transplané dans le jardin avant de Susan, comme elle l’avait fait pour le dîner du Nouvel An, où elle l’avait vue pour la première fois. Aujourd'hui, il faisait bien moins froid. En fait, l’endroit devait même être agréable, si on prenait le temps d’y penser. En l’occurrence, Kristen n’y pensait pas du tout. Elle s’avança d’un pas rapide vers le bâtiment qui se dressait dans la nuit, et avait, sans y faire attention, sorti sa baguette magique, qu’elle tenait fermement dans sa main. En arrivant près de la maîtresse des lieux, elle fit rentrer sa baguette dans sa manche, comme si elle ne l’avait jamais sortie.

Kristen ne souriait pas. Elle n’avait pas plus l’intention d’être aimable avec Susan Bowers qu’avec Peter McCullogh. En vérité, elle aurait pu faire tous les efforts du monde, elle n’aurait probablement pas réussi à faire preuve d’autant de courtoisie que ce soir du Nouvel An.

Son visage était complètement neutre. Sa bouche était droite, ses joues creusées, ses sourcils plats. Seuls ses yeux pouvaient laisser filtrer ce qui se passait dans sa tête, et encore. Ceux-ci, en effet, scrutaient Susan Bowers, l’analysaient de haut en bas et de bas en haut. Elle les plissa légèrement, et dit :

« J’ai quelque chose pour votre frère. »

Elle sortit à peine le rouleau de parchemin de la poche de sa veste, et le rentra à nouveau, comme un secret.

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04 avr. 2017, 13:50
 Ecosse  Le réel pouvoir du Prince de la Mort

II



     La fierté des Bowers coulait aussi bien dans les veines de Susan que dans celles de son frère. Elle était seulement plus prompte à la déguiser et donc moins sujette à l’arrogance.

     Ses muscles raidis par la posture dominante qu’elle tenait sur le perron, Susan toisa Kristen d’un regard sévère, rehaussé en cela par ses sourcils froncés, contrariée qu’elle était de la voir remballer le message qu’elle destinait à son frère. La prenait-elle pour un simple intermédiaire ? Si c’était le cas, Kristen était sur le point de se heurter à un roc d’une toute autre nature que ceux qui avaient jalonné sa vie.

     Susan n’était pas un intermédiaire. Elle était la clé qui ouvrait toutes les portes ou les gardait irrémédiablement fermées. Elle crut bon de le rappeler à cette illustre inconnue qui se pensait sans doute en territoire conquis pour débarquer comme elle l'avait fait.

     « Vous avez changé, annonça-t-elle. Et nullement en bien. »

     Le pied léger et souple, Susan virevolta en faisant claquer la traine de sa robe. Elle ne se préoccupa pas le moins du monde de la réaction de Kristen, ouvrant la porte de sa demeure en bonne maitresse de maison malgré les circonstances atténuantes.

     « Entrez. »

     La compassion, voilà tout ce qui animait Susan à cet instant. Qui mieux que les Douze connaissait le chagrin d’une perte incommensurable ? N’en préservant pas moins sa rancune envers le manque de respect évident de Kristen, Susan traversa le vestibule non-éclairé pour ouvrir les portes de la salle de réception vidée de ses chaises, de ses couverts en argent, de ses meubles et même de sa longue table. L’espace n’en parut que plus grand quand Susan mit le feu aux quelques buches que comptaient l’immense cheminée située en face de l’entrée.

     « Prenez place, ordonna-t-elle par dessus son épaule en faisant apparaître deux fauteuils sur le tapis persan étalé devant l’âtre. »

     Tel un chef d’orchestre affairé, Susan ne s’attarda guère plus longtemps dans la salle de réception, disparaissant par une porte dérobée sans daigner adresser le moindre coup d’oeil à son invitée. Kristen était désormais seule dans cette immense salle vide, devant cette cheminée impressionnante, attendant la suite sans savoir de quoi elle serait faite.

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04 avr. 2017, 21:29
 Ecosse  Le réel pouvoir du Prince de la Mort
« Vous avez changé. Et nullement en bien. » Une faible lumière passa dans le regard de Kristen, jusque-là éteint, même lorsqu’il analysait l’attitude de Susan. C’était moins un regard de robot, comme si une lueur d’humanité avait traversé ses yeux. Les mots de Susan avaient à peine activé quelque chose en elle. Peut-être aurait-elle dû être plus polie. Certainement. Le problème, c’est qu’elle ne se sentait même pas tout à fait l'envie ni la force de l’être. Elle était physiquement là, c'était tout, et c'était déjà ça.

Évidemment, qu’elle avait changé. Elle avait perdu son ami le plus proche. Aurait-elle dû rester la même, simplement continuer sa vie comme si tout était pareil qu’avant ? Non. Et puis, elle n’était pas la seule à avoir changé. D’ailleurs, elle avait changé parce que le monde avait changé. Il avait cessé de tourner rond. Susan Bowers faisait passer l’évidence pour un reproche, et Kristen sentait qu’elle ne pouvait même pas contester ses dires. Elle soupira simplement. « Je changerai en bien quand de bonnes choses m’arriveront », pensait-elle. Étrangement, il lui semblait que peu de bonnes choses lui étaient arrivées dans sa vie. Elle avait eu une famille, elle avait eu un ami, et maintenant, elle était là, avec simplement ses deux jambes pour tenir debout. Elle était vidée.

Elle obéit à Susan et entra dans sa demeure. Kristen la regarda s’agiter avec un air un peu ahuri. Il lui semblait qu’il y avait beaucoup trop d’énergie dans cette femme, ce qui faisait ressortir sa propre incapacité à bouger. Elle se sentait assez honteuse. À vrai dire, elle aurait voulu s’agiter, elle aussi. Montrer qu’elle était forte, qu’elle pouvait très bien faire de grands gestes, allumer un feu, courir à travers un manoir. Mais au lieu de cela, elle s’assit sur un fauteuil préparé par Susan et posa les mains sur ses genoux.

Kristen regardait droit devant elle. Ses mains en colère attrapèrent son pantalon et le froissèrent. Elle sentait bien qu’elle devait faire quelque chose. Mais il n’y avait plus personne pour la regarder essayer de se débattre avec elle-même, personne qui aurait pu être témoin d’une grande envolée d’énergie. Savoir qui avait commis l'attentat l'aurait franchement aidée à redevenir pleinement elle-même. Elle aurait pu se défouler, agir, se venger - et le monde aurait retrouvé son équilibre. Seule dans cette grande salle, elle n’avait qu’à attendre. « Qu’est-ce que je fais là ? J’aurais dû simplement envoyer ma chouette, et voilà. » pensa-t-elle. Pour passer le temps, et avoir au moins l'impression de faire quelque chose à l'intérieur de sa tête, elle imagina ce qu'elle ferait aux personnes qui avaient tué Arseni. Elle hésitait entre : briser leurs vertèbres une par une, en remontant petit à petit vers la nuque qui soutient la tête ; et : faire enfler leur cervelle jusqu'à ce que leur boîte crânienne explose sous la pression. Un minuscule sourire passa sur ses lèvres, tandis que ses yeux grands ouverts étaient perdus dans le vide. Un jour, elle aurait le nom des responsables, et alors, ce serait jour de fête.

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05 avr. 2017, 12:28
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3

LA MAIN TENDUE


Dans un certain nombre de cultures, la mort est considérée comme la fin d’un cycle de vie, non une fin en soi. Pour les sorciers indiens de la secte du Levant, la mort était même un ingrédient de potion des plus puissants. Parmi toutes leurs créations mentionnées dans le Manuscrit du Mort, une seule recette nous parvint sous sa forme complète : le terrible élixir du phénix noir.


*

« Aide la. »

Les yeux dorés de ma soeur étaient fixés sur moi, brillant d’une intensité rare dans la pénombre du salon.

« Aidan… peu importe les conséquences, fais ce qui doit être fait. L’occasion ne se représentera pas une seconde fois. »

Le ton de sa voix était ferme. Mais nous étions assez proches pour que je perçoive une fausse note dans le doux son de sa voix : celle d’une peur contenue. Mes yeux se plissèrent, ma curiosité naturelle refaisant surface. Je la remisais toutefois dans un coin de mon esprit, non sans me faire violence, sachant pertinemment que l’esprit de Susan ne s’ouvrirait jamais à moi. Je me contentais, en échange, d’armer un sourire rassurant, conscient de ce qu’on attendait de moi. Assise sur le rebord de la fenêtre entrouverte, sa baguette magique crachant des volutes de fumée blanche, Andromède m’adressa un signe de la tête. Elle se ralliait à l’avis de ma soeur.

Les femmes, songeais-je en descendant l’escalier principal quelques instants plus tard, que n’étions-nous pas prêt à faire pour les contenter…

Arrivé devant la porte dérobée qui me donnerait accès à la salle de réception, je m’arrêtais pour remettre de l’ordre dans mes cheveux et épousseter ma dernière folie vestimentaire : une robe de sorcier en velours bleu nuit dont le col épousait à la perfection mon cou. Je rectifiais au passage la position de la broche en or sur mon épaule pour que ma cape noire ne se prenne pas dans mes pieds. Ma petite toilette terminée, je poussais le battant de la porte et entrais.

Le moins qu’on puisse dire c’est que la Kristen Loewy qui se trouvait assise devant la cheminée avait perdu de sa superbe. Je m’arrêtais un instant pour observer son visage creusé ; que l’éclairage singulier des flammes rendait presque terrifiant. Les arrêtes de ce visage me semblaient plus tranchantes que dans mon souvenir, ses yeux un peu plus enfoncés dans leurs orbites. Mais je savais que ce n’était qu’une projection erronée de sa physionomie actuelle et non une constatation durable.

Fort de l’observation sommaire de cette espèce de spectre vivant, je m’avançais vers la cheminée pour ajouter une buche au feu. Debout devant l’âtre rougeoyant, mes yeux baissés sur la danse affolée des flammes, je savourais ce moment pour le moins singulier. Je me savais à quelques pas de marquer l’histoire d’une empreinte immortelle. La montée d’adrénaline était là, l’excitation palpable, ne manquait plus que la libération, la déclaration de ma victoire. Susan avait raison. Le moment était venu. Je ne devais pas reculer devant l’opportunité qui se présentait à moi sur un plateau d’argent.

Je pivotais tranquillement et baissais mes yeux sur les restes de la directrice de Poudlard. Son attitude me dégoûta, purement et simplement, mais peu importe, cela n’avait aucune importance. Je préférais préserver son intégrité en ravalant mon venin. Quelques répliques acerbes ne changeraient de toute façon rien à son repli. Godric Gryffondor devait tout de même s’en retourner dans sa tombe…

Je cédais un soupire de consternation puis filais m’asseoir dans l’autre fauteuil. Là, je me perdis dans la contemplation du feu en songeant à mes mots. Andromède aurait probablement souri en me voyant choisir la voie directe, celle-là même qu’elle me préconisait d’user depuis des années.

« Je peux faire revenir Arseni Stoyanov d’entre les morts, dis-je d’un ton parfaitement calme et maîtrisé. En échange, je veux que vous me remettiez le crâne de Zambia, le guérisseur des plaies, en guise de ralliement à notre cause. »

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05 avr. 2017, 13:38
 Ecosse  Le réel pouvoir du Prince de la Mort
Kristen Loewy avait été élevée par deux parents sorciers, au rythme des contes de Beedle le Barde notamment. Son conte préféré était « Le sorcier au cœur velu », car il était terrifiant, et elle aimait bien se faire peur. Il y avait aussi peut-être un côté prémonitoire, comme si, enfant, elle savait déjà qu’elle-même aurait un cœur velu. Pourtant, elle n’avait pas oublié « Les Trois frères », un autre conte qui mettait en garde sur toutes sortes de choses. Entre autres, il disait bien qu’on n’échappait pas éternellement à la Mort. L’éducation de Beedle le Barde, à travers ses contes, avait fait partie de l’héritage culturel de Kristen.

Bien sûr, en grandissant, elle avait voulu remettre en question l’idée qu’on n’échappait pas à la Mort. C’était une des raisons de ses expériences et recherches sur les diverses magies du monde. Elle voulait devenir la plus forte, acquérir toutes les connaissances et en extraire tout le pouvoir possible, et vivre longtemps, défier tout pour être au sommet, même par-dessus la mort. C’était dans cet état d’esprit qu’elle avait rencontré Baldur Feuerbach et ses charmants Inferi. C’était aussi à cause de tout cela que son Épouvantard était elle-même en décomposition, à un stade presque inférieur encore à celui d’un Inferius.

Elle en avait conclu, finalement, qu’on ne pouvait pas échapper à la Mort à moins d’en payer le prix. Il y avait peut-être une raison simple, à cela : la Mort ne frappe qu’une fois, et une bonne fois pour toutes. C’est une force supérieure, et on ne peut pas se payer sa tête en prétendant qu’elle a mal fait le boulot. Ce serait vraiment très irrespectueux.

Aussi pensa-t-elle presque instinctivement aux Inferi de Baldur, et à l’un d’eux en particulier – elle s’appelait Johanna – quand Aidan Bowers évoqua la possibilité, pour lui, de ramener Arseni d’entre les morts. Elle déglutit, refusant cette image dans son esprit. Kristen le dévisagea, cherchant dans les yeux d'Aidan l’ombre d’une arnaque. Ses sourcils froncés et ses lèvres pincées ne croyaient pas un mot de ce qu’il avait dit.

Et puis de toute façon, elle n’avait pas l’intention de se « rallier à leur cause » plus que cela. Elle ne les avait pas dénoncés, c’était déjà une chose. Elle se demanda comment Aidan avait su pour le crâne. L'avait-il vu à l'instant, dans son esprit ? Ou bien la dernière fois qu'il l'avait vue ? Mais s'il l'avait appris de cette façon, c'est qu'il devait le chercher d'une certaine manière... Il y avait quelque chose entre ces crânes et lui. Erza Nyakane, lorsqu'elle avait confié un crâne à Kristen, avait précisé qu'elle en donnerait à plusieurs personnes dignes de cette tâche, pour séparer le collier. Bien sûr, Kristen ne pensa pas un seul instant qu'Aidan Bowers ait pu faire partie de ces personnes, il lui semblait être tout, sauf « digne de cette tâche », allez savoir pourquoi. En tout cas, elle préférait ne pas donner de confirmation de quoi que ce soit de vive voix, et choisirait d'occulter le sujet.

Au bout d'un certain temps de silence et d'observation, elle expira un petit rire par le nez et un sourire en coin, relent de la Kristen qui n’allait pas si mal, se dessina sur ses lèvres. C'était franchement forcé, et ça se voyait, mais c'était aussi en partie volontaire. Elle s’attendait presque à voir Aidan lui lancer un « poisson d’avril ! » et se mettre à sourire d’un air entendu avant de passer aux choses sérieuses ; mais on n’était pas en avril. Il se fichait simplement d’elle et de son air misérable et prêt-à-tout, ou quoi ? À la pensée qu'on se moquait sûrement d'elle, son air s'assombrit considérablement. On aurait dit un gag : le rire forcé, puis l'air vexé qui dit : « tu n'es pas drôle du tout, arrête ça immédiatement. »

« Mais c'est très amusant... »

Ses yeux se plissèrent, son regard prit un air vraiment soupçonneux. Elle soupira, d'une façon qui voulait faire cesser les enfantillages et dit :

« J'ai juste un papier pour vous. »

Elle sortit de sa poche le rouleau de parchemin et le tendit à Aidan, histoire de se dire qu'une fois sa mission terminée, elle pourrait rentrer à Poudlard avec l'impression d'avoir fait ce qu'il fallait faire.
Dernière modification par Kristen Loewy le 06 mai 2017, 11:03, modifié 1 fois.

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05 avr. 2017, 15:26
 Ecosse  Le réel pouvoir du Prince de la Mort
4

LES QUATRE LUNES


Ingrédients : le corps du mort, les os de son père, la chair de son serviteur, et le sang de son ennemi. Incantation : « Que les ossements du père, donnés en toute ignorance, fassent renaître son fils. Que la chair du serviteur, donné volontairement, fasse revivre son maître. Que le sang de l’ennemi, pris par la force, ressuscite celui qui le combat. »


*

Le temps d’un battement de cil, je crus voir la Kristen Loewy de mon souvenir refaire surface avec son ironie mordante, mais ce fut pour mieux la regarder disparaître derrière un voile d’apathie. Je m’étais trompé sur toute la ligne la concernant ; elle avait peut-être l’allure d’une parfaite Serdaigle, mais elle n’en avait pas cet esprit ouvert, cette faculté d’étonnement ou de curiosité poussée à son paroxysme, qui menait aux découvertes les plus insensées. Elle n’était qu’une Gryffondor, pleine de puissance, de rage et dans la situation qui était la sienne, d’inutilité.

Le parchemin qu’elle me tendit présentait le sceau officiel du ministre de la Magie décédé. En poussant mon esprit vers celui de Kristen, je n’eus aucun mal à saisir l’information qui allait de paire avec ce vulgaire bout de papier. Elle ne me surprit même pas. Arseni Stoyanov escomptait peut-être que je prenne sa succession après sa mort… le sens du devoir si cher à ces illuminés de Durmstrang leur avait toujours fait faire des folies. Certaines plus salutaires que d’autres, je devais le reconnaître. Arseni Stoyanov ne savait finalement rien de moi — cette constatation me chagrina quelque peu, je dois bien l’avouer. Finalement, il n’avait pas réussi à effleurer ce qui pesait sur mon coeur. Rien de cette haine que je vouais au système dont il s’était fait le porte-parole malgré ses tentatives infructueuses de le réformer. Jamais je ne trônerai à cette place. Mieux valait laisser ce système se consumer de l’intérieur, tranquillement, pour que l’erreur ne soit plus jamais imitée.

« Merci, dis-je en jetant le parchemin au feu sans m’être donné la peine de l’ouvrir. »

Mon oreille capta les claquements sonores tant attendus en direction de l’entrée. Le timing était parfait. Me levant de mon fauteuil, je sortis ma baguette magique et la pointai vers la cheminée qui recula aussitôt d’un bon mètre sur des rails en pierre. Elle pivota ensuite sur elle-même, révélant un immense chaudron de la largeur d’une baignoire. Je le fis s’avancer du même mètre parcourue par la cheminée et l’immobilisa à l’endroit précis où elle se trouvait quelques instants plus tôt. La salle de réception venait de plonger dans l’obscurité. Je décidai de la chasser en tirant les grands rideaux pour laisser pleinement entrer la faible lueur du croissant de lune. Mes cinq invités entrèrent les uns à la suite des autres dans la salle de réception par le vestibule.

« Kristen, laissez-moi vous présenter les Quatre Lunes, de grands chasseurs de mages noirs craints dans toute l’Europe de l’est : Bohdan Zlotowski — je lui désignai le puissant homme à la face sombre qui dut se baisser pour franchir la porte ; un sac aussi grand qu’un homme était renversé sur son épaule — Lahja et Taïna Nieminen — les deux femmes qui entrèrent à sa suite, portant de larges chapeaux qui masquaient pratiquement leur regard ; la première tenait un autre sac en toile, plus petit que celui du colosse, la seconde un oiseau dont les yeux si singuliers firent tressaillir l’âme de Kristen… Feuxnoyr — et leur chef Lydia Buchvarov — l’avant dernière personne à entrer, une femme au port de tête soignée dont le visage était barré d’une vilaine cicatrice. Quant à Irina Stoyanov, je crois que les présentations ne sont pas nécessaires.. — la soeur aînée ou plutôt la demi-soeur d’Arseni entra la dernière, le front en sueur et le bras gauche emmailloté dans un linge sale. »

Ce qui était arrivée à la dernière, je ne le soupçonnais que trop bien. Mon excitation était telle que j’en négligeais d’aborder la question.

« Vous l’avez ? lui demandais-je. »

Irina Stoyanov acquiesça et s’avança vers moi pour me livrer le crâne miniaturisé de Dembe, le dévoreur d’âmes. Impossible de ne pas remarquer les tremblements de sa main ou le regard fatigué qu’elle posa sur moi puis sur Kristen. Je lui souris et l’invita à prendre place dans le fauteuil que j’occupais un instant plus tôt tout en glissant le crâne dans ma poche.

« Le corps du mort ? »

Le colosse acquiesça.

« Les os du père ? »

Lahja Nieminen acquiesça.

« La chair du serviteur ? »

Feuxnoyr déploya ses ailes, ce qui fit sourire Taïna et Lydia.

« Bien, dis-je en me tournant vers Kristen. Il ne manque plus que le sang de l’ennemi et le crâne de Zambia si je ne m’abuse. La grande-directrice-de-Poudlard est-elle enfin disposée à se démener un peu ? »

« Professeur, souffla Irina d’une voix fatiguée en levant difficilement ses yeux vers Kristen. Je vous en supplie, pour l'amour de mon frère, donnez-lui ce qu’il demande… »

LES CONTES DE L'ŒIL
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05 avr. 2017, 17:33
 Ecosse  Le réel pouvoir du Prince de la Mort
Ah. Il avait jeté le papier au feu. Pourtant, elle était venue là juste pour ça. Kristen regarda le parchemin prendre feu et se consumer en soupirant. Avant qu’elle n’ait pu lancer un regard de reproche à Aidan, on entendit du bruit.

Kristen regarda tout ce beau monde défiler dans la pièce comme on regarde défiler le paysage dans un train : ses yeux faisaient des allers-retours ahurissants. Aidan devait avoir bu la même boisson énergisante que sa sœur. Il y avait maintenant tout une assemblée dans la pièce, composée majoritairement de personnes dont Kristen aurait eu du mal à écrire les noms. La seule qui ne lui sembla pas totalement obscure fut Irina Stoyanov, qu’elle avait déjà vue dans un souvenir d’Arseni. Tous s’affairaient autour d’Aidan qui faisait un check-up de sa liste de courses.

Au moment même où elle était interpelée, Kristen venait de réaliser quelque chose, ayant repassé elle-même la fameuse liste dans sa tête. Le corps de la personne à faire revenir, les os du père (comment les avaient-ils eus, par Merlin ?!), la chair du serviteur, le sang de l’ennemi…

Elle se leva calmement et observa chaque personne présente. Son regard s’arrêta sur Irina Stoyanov, qui s’était adressée à elle, la suppliant pour l’amour de son frère. Comment tous pouvaient-ils être certains que c’était ce qu’Arseni aurait voulu ? Sa vie avait été pourrie par la magie noire, fallait-il qu’elle décide de la direction de sa mort aussi ? Agissaient-ils par égoïsme ? Ce que la magie noire donne, elle finit toujours par le reprendre - et elle reprend même plus que ce qu'elle a donné. Kristen le savait bien ; Arseni peut-être encore mieux.

En les observant ainsi, Kristen se mit à se demander quelle mouche les avait tous piqués. Elle n’était plus effondrée, elle n’avait plus son attitude de mollusque, au contraire, même : elle avait l’impression d’être la seule ici, à être encore saine d’esprit. « Mais ce sont de grands malades… » pensait-elle en les regardant comme de sérieux cas médicaux. Elle se tourna vers Aidan et fit remarquer :

« La Marque des Ténèbres qui apparaît après l’attentat. Une idée soudaine pour ressusciter un mort… qui ressemble étrangement à la façon dont Voldemort lui-même est revenu. C’est curieux. »

Son regard traversa la pièce à nouveau et elle espéra déceler quelques réactions qui lui permettraient de mieux comprendre ce qui se passait, de voir si elle ne s'était pas retrouvée chez les fous pour de bon.

« Et quel intérêt, pour toi, de le faire revenir ? demanda-t-elle tandis que son tour de radar s’achevait à nouveau sur Aidan. »

Elle avait laissé s’échapper ce tutoiement, tant le vouvoiement lui semblait étrange face à lui. Ils s’étaient un peu connus à l’époque où ils étaient élèves, après tout, et se tutoyaient alors. Néanmoins, sa question lui semblait parfaitement légitime : pourquoi Aidan Bowers, le destructeur de gouvernements, voulait-il faire revenir un ministre à la vie ? Cela n’avait aucun sens. Bien sûr, ça n’avait l’air de poser problème à personne. Kristen supposa qu’on ne lui avait pas tout dit, et elle voulait être sûre, avant de prendre une décision, qu’elle soit la bonne. Tout le monde semblait prendre cela à la légère, comme s’ils s’apprêtaient à faire un gâteau tous ensemble et que le plus important était simplement de suivre la recette.

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06 avr. 2017, 11:19
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5

LE CATALYSEUR


Illusion : effet obtenu par le moyen de l’art, de l’artifice, du truquage et qui crée le sentiment du réel ou du vrai.


*

Un sourire se dessina irrésistiblement sur mes lèvres quand Kristen se réveilla enfin. A ses regards enflammés, ses traits crispés et ses paroles acerbes, je reconnus la véritable directrice de Poudlard. Celle qui faisait fonctionner sa cervelle avant ses muscles, celle qui ne laissait aucun petit détail passer, bref celle qui était digne de ma confiance. Elle avait passé l’épreuve à laquelle il m’avait fallu la soumettre afin de m’assurer qu’elle n’avait pas totalement sombré dans les abysses. Mon petit cirque était terminé…

Je frappai mes mains l’une contre l’autre en un simulacre d’applaudissement, figeant par ce simple geste toutes les pseudos personnalités en présence. Aucune d’elles ne respirait plus. Aucune d’elle n’était plus capable de battre des cils, comme si un quelconque sortilège de stupéfixion leur était tombé dessus. Je repris une expression plus sérieuse et m’avançai vers le quatuor du fond. Seuls mes pas et le frottement de ma cape sur le sol résonnaient encore dans l’immense salle.

« La Marque des Ténèbres n’était pas un avertissement, dis-je en souhaitant que Kristen se pose enfin les bonnes questions. Les fidèles de Voldemort ont pratiquement tous disparu. Ceux qui restent sont vieux et diminués. Mais en l’occurence, l’un d’entre eux déjoue tous pronostics et est encore assez puissant pour avoir préparé une attaque d’une telle ampleur. La Marque nous donne un indice clair sur son identité. C’est un jeu de piste, Kristen. Un jeu de piste destiné aux initiés. »

Pour lui montrer qu’elle devait voir au-delà des apparences, élever son raisonnement à une toute autre échelle, je passai volontairement ma main sur le visage de Lydia Buchvarov pour rompre l’illusion que j’avais mise en place sous le nez de Kristen dès lors que j’avais fait pivoter la cheminée. Lydia se dispersa en un nuage de poussière, rapidement imitée par tous les autres. Nous étions seuls depuis le début, mais voilà que la chose était plus évidente aux yeux de Kristen.

« Il n’est pas en mon pouvoir de faire revivre un mort, poursuivis-je en présentant mon profil à Kristen. Personne ne le peut, à moins que nous considérions les Inferis comme des êtres vivants. Voldemort en personne ne le pouvait. Pettigrow n’a pas fait revivre Voldemort. Ce-dernier n’était pas mort mais affaibli ; c’est une nuance qui mérite de ne pas être oubliée. Pettigrow lui a simplement redonné une enveloppe charnelle à la mesure de ses pouvoirs. Vous savez comme moi que la mort d’Arseni Stoyanov est irrévocable. Aussi tragique que soit sa perte, vous devez réagir, nous le devons tous. »

Je croisai mes mains dans mon dos tout en fronçant les sourcils. Quelque chose m’échappait à propos de cet attentat. L’auteur de la Marque des Ténèbres ne pouvait être qu’un Mangemort, aucun autre sorcier dans le monde ne pouvait la reproduire. Mais les informations que j’avais en ma possession ne me permettaient pas de voir plus loin que ne portaient mes connaissances. J’étais toutefois convaincu que Kristen possédait quelque chose, ne serait-ce qu’un petit élément, qui me permettrait de comprendre.

« Si je vous demande qui aurait bien pu vouloir sa mort — en choisissant l’hypothèse qu’il ait été la cible principale de cette attaque, ce qui n’est pas avéré — quelle est la première personne qui vous vient à l’esprit, là, tout de suite, maintenant ? Qui lui en veut assez pour faire sauter tout le ministère avec lui ? »

LES CONTES DE L'ŒIL
(En vadrouille jusqu'au 3 janvier inclus)
06 avr. 2017, 15:16
 Ecosse  Le réel pouvoir du Prince de la Mort
L’impression d’être tranquillement menée en bateau et d’être plongée dans l’ignorance totale des faits auxquels vous assistez n’est pas une sensation extrêmement agréable. Kristen préférait de loin tout savoir, tout contrôler, avoir la possibilité de prendre du recul pour analyser clairement une situation donnée et savoir exactement comment réagir pour que tout se passe exactement comme prévu. C’était ce qui lui permettait de se débrouiller en duels, ce qui lui avait permis d’abattre le Sphinx, de trouver la cachette d’Aidan et ses camarades à Poudlard et le moyen d’accéder à la porte fermée sans corrompre ce qui se trouvait dans leur salle des archives.

Au moins fut-elle rassurée (est-ce le mot ?) de constater qu’elle ne s’était pas retrouvée chez une bande de cinglés, prêts à exécuter des rituels bizarres comme des fanatiques. Mais elle s’était fait berner, et cela ne lui plaisait pas. En voyant disparaître les personnes qui étaient censées être là, elle eut une pensée pour Aude Luneau et ses illusions, et elle soupira.

À la question d’Aidan, Kristen pensa tout de suite : « Ricoter » (et elle ajouta dans son esprit quelques qualificatifs qui lui allaient à merveille mais qu’il ne convient pas d’écrire ici). S’il y avait une hiérarchie dans les enflures, Ricoter aurait été tout en haut de la pyramide, une véritable ordure hors-catégorie, imbattable, le pire du pire. En comparaison, Aidan aurait pu être le meilleur ami de Kristen – et pourtant, cela n’avait jamais été le grand amour, entre eux.

C’était à cause d’Arseni que Ricoter n’avait pas pu attraper Aude, lorsqu’elle était venue se réfugier à Poudlard. Le nouveau ministre français était venu la chercher, avec son armée d’Aurors, sachant qu’elle irait se réfugier auprès de Kristen. Sans l’aide d’Arseni et de ceux qui l’avaient accompagné, Kristen n’aurait pas pu retenir Ricoter, et elle n’aurait eu qu’à espérer que la cachette d’Aude ait été suffisante. Puis, il y avait eu cette presque-déclaration de guerre et le fameux article sept...

Ricoter pouvait-il être un Mangemort ou une sorte de nouveau-Mangemort ? Quel âge avait-il ? Mais cela ne serait pas étonnant, après tout. Une mode de ministre français, pourquoi pas ? Et cela expliquerait pourquoi Ricoter était si attaché à attraper Aude : peut-être aurait-il voulu venger son camarade Mangemort ? Kristen avait appris par Sybille, la fille d’Aude, que Pierre Legallet en était un – sa marque était apparue au moment de sa mort.

« Simon Ricoter, j’imagine, dit-elle, pourtant convaincue qu'Aidan avait suivi le fil de sa pensée. »

Une vague expression de dégoût passa sur son visage. Son nom même avait un goût de vomi.

Si c’était bien lui le responsable, Kristen aurait eu un plaisir immense à lui faire payer… Mais dans ce cas : n’était-elle pas en partie responsable de la mort d'Arseni et des autres victimes de l'attentat ? Si elle n’avait pas aidé Aude, Ricoter ne serait pas venu la chercher à Poudlard, Arseni ne serait pas intervenu pour l'en empêcher, Ricoter n’aurait eu aucune raison de lui en vouloir. En y pensant, elle essaya du mieux qu’elle pouvait de fermer son esprit, détournant le regard, mais elle sentait bien qu'à cet instant, son esprit était tout, sauf vide et calme.

Nécromancienne - Mère du dragon - Détentrice de la Baguette de Sureau et du Retourneur de Temps
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