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17 avr. 2017, 14:23
Les éclats du cristal
La première réponse d’Aude fit s’arrêter le cœur de Kristen. Alors, elle s’était trompée. Elle s’était mise dans tous ses états pour rien. Le temps d’un espoir, elle voulut soupirer de soulagement, mais ce soupir se bloqua comme ses mots quelques secondes plus tôt. Il y avait un petit quelque chose qui refusait tout relâchement : vigilance constante ! ; oui, peut-être une prudence.

Et cette prudence n’eut pas tort. Kristen n’avait pas eu le temps de profiter de cet instant de soulagement que le doute terrible revint plus fort et plus réel. Elle dévisagea Aude avec un soupçon de folie dans le regard : elle avait l’impression que sa révélation sur la nourrice de Sybille avait scellé le destin de tout un monde, mais qu’elle-même en s’en rendait pas compte, que c’était peut-être triste, mais que c’était tout.

Il était temps. Aude avait le droit de savoir pourquoi Kristen l’assaillait de questions ainsi, d’autant que ces questions étaient extrêmement dérangeantes. Elles devaient désormais se positionner au même niveau pour que la discussion prenne tout son sens. Les épaules de Kristen se soulevèrent tandis qu’elle prenait son inspiration. Les médicomages annonçant aux familles de malades que leur proche va mourir ne ressentent pas un dixième de la gêne qu’elle ressentait à cet instant.

« Vous avez certainement entendu parler d’Aidan Bowers ? »

Pour elle, il était évident que la réponse était oui, car même plusieurs mois après son évasion d’Azkaban, les journaux continuaient inévitablement de parler de lui. Sa visibilité dans les actualités avait été plus grande encore suite à l’attentat au Ministère, dont on l’accusait. Kristen poursuivit donc :

« J’ai été en contact avec lui il y a peu. Nous parlions de l’attentat qui a eu lieu au Ministère. »

Kristen s’aperçut que puisqu’elle n’avait plus parlé à Aude depuis le jour de l’attentat, au moment où elle n’était même pas encore au courant que c’en était un, elles n’avaient pas pu aborder sérieusement le sujet ensemble. En revanche, elle avait trouvé le temps d’en parler à un évadé d’Azkaban. À cette pensée, elle marqua une pause, puis reprit :

« Je lui ai dit que je pensais que Ricoter en était responsable, mais il n’était pas spécialement convaincu. Pour lui, Ricoter avait été manipulé… »

C’était le moment crucial. Elle remit en ordre ses souvenirs de cette discussion avec Aidan. Un spasme des sourcils et un soupir plus tard, Kristen acheva :

« … par Pierre Legallet, qui aurait échappé à la mort. »

Elle ne voulait pas en dire plus. Aude l’y obligerait-elle, ou remettrait-elle en place le reste elle-même ? Le pire n’avait pas encore été prononcé. Il était possible que l’hypothèse soit tellement difficile pour Aude que son esprit la refuse avant même qu’elle n’ait atteint sa conscience. Que tout se mette en place dans sa tête pour nier l’existence même de cette éventualité.

Nécromancienne - Mère du dragon - Détentrice de la Baguette de Sureau et du Retourneur de Temps
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20 avr. 2017, 21:23
Les éclats du cristal
14

PRISONNIÈRE DES TÉNÈBRES


*


J’hochai la tête sans parvenir à assimiler toutes les informations qui bombardaient mon esprit. Les noms tombaient, les uns à la suite des autres, dans une soupe de mots indistincts, noyant leur signification sous une épaisse couche d’incompréhension. Aidan Bowers… Simon Ricoter… Pierre Legallet… n’étaient plus rien comparés au froid saisissant qui avait gelé mes entrailles. Je clignai des yeux, cherchai la lumière du jour puis me demandai si tout ceci avait le moindre sens, si mes cauchemars n’avaient pas conquis ma réalité.

« … échappé à la mort, murmurai-je, sans aucune conviction. »

Comment échapper à la mort ? Cette question, au demeurant idiote, martelait d’autant plus fort mon esprit que je sentais mes forces s’amenuiser. J’avais le sentiment troublant qu’une main invisible tirait doucement vers elle le fil qui gardait, jusque là, mon énergie intacte. Petit à petit, mon corps plia sous le poids du vide, tant est si bien que je me retrouvai pliée en deux, les coudes appuyés sur les cuisses et les mains posées fébrilement sur mes genoux. Comment échappe-t-on à la mort ? Le bon sens répondait « impossible ». Mais une autre voix, plus forte à ce moment-là, me suggéra « d’ouvrir mon esprit. » La peur m’en empêchait. Mes yeux étaient tournés vers la fenêtre et la peur les faisait trembler.

Une partie de moi-même se refusait à comprendre la vérité.

« … morte à côté de son berceau, murmurai-je de nouveau, les yeux soudain embués de larmes. »

Même le refus partiel d’une partie de moi-même ne pouvait endiguer la réalité. Sans encore la comprendre — ma capacité d’analyse était réduite à néant — j’en percevais déjà les émotions, aussi puissantes et soudaines que les relents d’alcool après une soirée trop arrosée. Sans savoir pourquoi, je pleurai à chaudes larmes, ne trouvant même pas la force de porter mes mains à mon visage pour me cacher. Les larmes coulaient sans s’interrompre, en silence, tandis qu’une douleur déchirante emplissait ma poitrine. J’étais entièrement dévouée à cette douleur, comme si la partie la plus saine de mon être comprenait qu’en elle résidait le salut.

Ce salut s’avéra des plus douloureux, pire encore que toutes les douleurs que j’avais connues au temps de ma maladie.

« Il n’y a qu’une seule façon d’échapper à la mort… et cette façon est le secret du Seigneur des Ténèbres… m’entendis-je prononcer, avant de fermer les yeux. »

Les larmes dévalèrent mon visage tandis que la désillusion brisait mon coeur avec la plus grande sauvagerie, éparpillant les restes aux quatre coins de cette pièce devenue soudainement trop petite pour moi. Mes sanglots se mêlèrent aux larmes, écho d’une détresse que je ne parvenais plus à contenir maintenant que la vérité me toisait de haut. Je perdis peu à peu conscience de moi-même, tremblante, isolée, au coeur d’un épais linceul d’obscurité où je me revis découvrir comment le Seigneur des Ténèbres avait fabriqué ses terribles Horcruxes.

« Kristen … ma petite… ma pauvre petite… réussis-je à articuler entre deux sanglots. »

Parler me brûlait la gorge mais visualiser ce qu’il avait infligé à ma fille me brûlait l’âme… et cette brûlure était la pire de toutes pour la mère que j’étais. Tout était de ma faute. Tout.

Mon sentiment de culpabilité était si colossale que je sentis mes cheveux se dresser sur ma nuque lorsque ma magie s’éveilla d’elle-même, envoyant valdinguer le mobilier contre les murs. L’intensité de cette manifestation magique s’amplifia lorsque je me figurai le visage des victimes de l’Atrium… la commode proche implosa littéralement dans une pluie de copeaux de bois.

Je n’avais pas su arrêter ce monstre de la pire espèce. Je n’avais pas su protéger ma fille… et j’avais conduit à une mort certaine des dizaines d’innocents. Tout était ma faute… je ne me le pardonnerai jamais.
21 avr. 2017, 01:08
Les éclats du cristal
Kristen savait que cette hypothèse détruirait la Aude qu'elle connaissait, rayonnante malgré tout, car pouvant se rattacher à ses certitudes rassurantes. C'était pourquoi Kristen avait eu beaucoup de mal à en venir au fait, et n’avait d’ailleurs pas prononcé les mots tabous. Oui, elle connaissait les conséquences de cette conversation, si toutefois elle confirmait ses pires hypothèses – et les pleurs d’Aude les avaient confirmées. Pourtant, elle ne s'était pas doutée que voir Aude dans cet état lui tordrait à ce point le cœur, et tout ce qui se situait dans la zone allant de sa gorge au bas de son ventre, d'ailleurs. Kristen n’était pas le genre de femme à pleurer facilement. C'était déjà arrivé, certes, mais elle se retenait toujours au maximum. Quand Arseni était mort, elle avait senti son monde nouveau basculer, et alors elle avait cédé quelques larmes amères lorsqu'elle s'était retrouvée celle dans cette sombre forêt du Nord, mais elle n'avait pas véritablement pleuré. Voir Aude ainsi faisait remonter dans les yeux de Kristen tous ses pleurs ratés. C'était inévitable. Kristen l'avait su, au fond, dès le moment où elle avait invitée Aude à la rejoindre ici. Même si elle avait pu l’espérer, elle n’avait jamais sincèrement cru que ses hypothèses seraient détruites par Aude. Elle le savait, il ne pouvait en être autrement, mais c'était tellement injuste !

Kristen sentit son nez lui piquer comme quand on retient ses larmes. Elle ne laissa rien déborder de ses yeux, mais elle sentait qu'ils étaient humides. Par Merlin, ce n'était pas le moment. Il fallait qu'elle soit là pour Aude, qu'elle soit forte, un pilier pour elle – et les piliers ne pleurent pas.

Quand la commode explosa, un morceau de bois pointu vint se planter droit dans sa joue. Sa tête vira sur le côté en même temps, et elle resta sans bouger, l’air ahuri. C'était comme se tenir sous la pluie quand on ne veut juste plus penser, sauf que là, elle se tenait au milieu du chaos. Elle s'en sentait assez responsable, mais elle laissait tout se détruire. Elle-même, en comprenant à quel point Sybille pouvait être impliquée dans cette histoire et dans quelle histoire, avait voulu tout casser, et s'était finalement contentée de fendre un mur. Ce qu’Aude ressentait devait être épouvantable.

Kristen se sentait bête au milieu de cette scène. Elle ne savait pas quoi faire d’elle. Puis, elle remarqua que là, tout de suite, les sanglots d'Aude lui étaient plus douloureux que tout le reste. Elle ne voulait pas la voir pleurer, même si elle savait que c'était normal en pareille situation. Elle se sentait responsable de chaque goutte qui coulait de ses yeux, comme si elle manquait à un quelconque devoir : ce même devoir, certainement, qui l’avait poussée, l’an passé, à tuer le sphinx du Dominion pour que Constance sauve Aude.

Alors, elle retira le bout de bois qui s'était planté dans sa joue et une petite gouttelette de sang forma une boule à l’endroit de la plaie. Elle s'approcha d'Aude et s'agenouilla en face d'elle. Elle prit ses deux mains posées sur ses genoux dans les siennes et n'osa même pas essayer de capter son regard. La tête baissée, elle regardait ces mains en se disant qu'elle ne voudrait plus les lâcher. Elle voulait la supplier de lui pardonner, convaincue qu'en tant que messager noir, elle y était pour beaucoup dans l'anéantissement d'Aude, mais les mots restaient coincés dans sa gorge.

Peut-être qu'Aude voudrait rester seule, maintenant. À sa place, Kristen aurait voulu qu'on la laisse avec elle-même. Peut-être qu'Aude la détestait. En pensant cela, Kristen concentra tous ses efforts pour lâcher les mains d'Aude. Après une petite pression, comme pour prendre son élan, elle y parvint. Ce n’était pas facile : elle n’en avait aucune envie. Elle voulait plutôt rester près d’elle, veiller sur elle. Peut-être l'aurait-elle fait même contre sa volonté - ou peut-être pas. Elle entreprit de se relever. Elle avait ce sentiment bizarre qu'elle n'avait pas tout à fait le droit d'être là. Maintenant que c'était fait, maintenant que toutes les évidences semblaient sous ses yeux, un doute la prit encore : et si ce n'était pas vrai ? Avait-on seulement une preuve irréfutable ? Et si c'était beaucoup de bruit pour rien ?

Kristen n'avait plus du tout d'énergie. Elle crut mettre une heure rien qu'à déplier les jambes pour se relever.

Nécromancienne - Mère du dragon - Détentrice de la Baguette de Sureau et du Retourneur de Temps
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23 avr. 2017, 16:35
Les éclats du cristal
15

LES DEUX FACES D'UNE MÊME PIÈCE


*


Je me souviens que ses mains ont enveloppé les miennes comme s’il s’agissait d’objets précieux. La pression qu’elles ont exercée sur mes articulations était si faible qu’il me vint l’envie de les caresser pour m’assurer de leur existence. Leur tiédeur a traversé ma peau comme des radiations, et s’est ensuite diffusée dans mon coeur de façon insidieuse. Qu’une femme de la poigne de Kristen soit capable d’une telle délicatesse, cela pouvait certainement surprendre. Mais, moi, je n’étais pas surprise.

L’expressivité de sa douceur et le contact de son grain de peau ont eu un effet apaisant sur moi. Mes larmes ont tari à la source, mais pas la colère que je sentais monter en moi comme la pression au coeur d’un volcan au bord de l’éruption. Le nom de Legallet était pour moi une malédiction, un poison de la pire espèce que je devais neutraliser avant qu’il ne menace de tout contaminer. L’imaginer respirer était déjà de trop, c’était une insulte au genre humain.

« Quelqu’un doit lui apprendre à se protéger, ai-je annoncé. »

J’ai relevé la tête, doucement, sans pour autant atteindre le regard de Kristen.

« Si ce que vous dites est vrai, quelqu’un doit lui apprendre à le stopper avant… avant qu’il ne décide de lui faire du mal. »

Je me suis levé et j’ai pris conscience de la pagaille engendrée par mes émotions. Mes appartements étaient sens dessus dessous. Des bouts de bois jonchaient le sol. Le mobilier était soit réduit en morceaux soit tassé contre les murs. C’était comme si une petite tornade était passée par là. Décidée à remettre un peu d’ordre dans tout ça, je me suis muni de ma baguette magique et j’ai réparé le désastre avant de me rendre compte de quelque chose.

Kristen était blessée.

Ce n’était qu’une petite coupure au niveau de la joue, mais il ne suffisait de pas grand chose pour comprendre qui le lui avait infligé.

Guidée par mon instinct et une bonne dose de culpabilité, je me suis approché d’elle pour caresser sa joue tandis que ma magie, collée à mes doigts par le sortilège informulé, refermait d’abord la plaie puis l’effaçait purement et simplement de ce beau visage. Le temps d’une fraction de seconde, j’ai croisé le regard de Kristen et lui ai souri.

En lui tournant le dos pour me rapprocher de la porte, j’ai glissé ma baguette dans ma ceinture et j’ai séché mes larmes en les essuyant avec le dos de mes doigts.

« Aidez-la. Je sais que vous en avez les moyens… je vais envoyer un hibou à Constance. Elle pourra peut-être nous apporter de précieux conseils… après tout, elle et ses soeurs ont créé les Reliques de la Mort, non ? »

Une question réthorique. En matière de lutte contre la magie noire, je n’étais pas de taille. Kristen, si. Je n’étais pas disposée à ne rien faire pour autant.
26 avr. 2017, 22:34
Les éclats du cristal
Était-ce elle qui avait réussi à produire cela ? L’humeur d’Aude semblait avoir changé. Elle ne pleurait plus. Certes, elle semblait être inquiète, en colère aussi, mais c’était plus une colère froide, le genre de colère que Kristen elle-même comprenait parfaitement. Aude se reprit en main en même temps qu’elle réarrangea le mobilier dans la pièce.

Puis, elle s’approcha de Kristen et passa sa main de sa joue, comme elle-même n’avait pas vraiment osé le faire quelques minutes plus tôt. C’était pour sa blessure. Ce n’était rien du tout, pourtant, mais il semblait qu’Aude avait voulu réparer cela aussi. Un petit frisson traversa Kristen comme un coup de jus.

Et alors, Aude sourit.

C’était exceptionnel. C’était un très beau sourire. Ce n’était pas un très grand sourire, il ne respirait pas vraiment le bonheur, mais il avait le mérite d'exister. En venant ici, pour interroger Aude et lui faire part des terribles hypothèses d’Aidan et des siennes, Kristen ne s’était pas du tout attendue à voir Aude sourire. Elle s’était au contraire vraiment inquiétée, elle avait eu peur que ces hypothèses la détruisent, l’anéantissent. Elle avait eu peur de perdre cette lumière ; mais elle avait fait ce qu’il fallait faire tout de même. Et finalement, Aude avait souri.

Ce sourire avait été fugace, mais Kristen sentit qu’il avait produit sur son cœur quelque chose de spécial. Un éclair passa dans son estomac et dans ses yeux, et elle fixait profondément Aude jusqu’à ce que celle-ci lui tourne le dos. Pendant quelques minutes, elle ne put plus détacher le regard de sa silhouette. Kristen était figée par l’émotion : pour la première fois depuis très longtemps, elle avait l’impression d’avoir fait quelque chose de vraiment bien. Ce simple sourire était un véritable cadeau, une confirmation de l’intuition de Kristen que grâce à Aude, elle pourrait essayer d’être quelqu’un de bien, ou presque. Cette même intuition était à l’origine des sentiments qui la secouaient depuis plusieurs mois. C’était sa lueur d’espoir.

Elle se sentait un peu étrange. Elle hochait simplement la tête à un rythme régulier quand Aude lui dit d’aider Sybille et parla de Constance. Ses yeux ne pouvaient toujours pas quitter sa silhouette. Elle voulait s’approcher, la saisir et ne plus la lâcher, la remercier tout en étant consciente qu’Aude ne comprendrait pas pourquoi, et sachant aussi que ses sentiments étaient complètement hors-sujet dans une telle situation. Pourtant, elle ne pouvait pas cacher le fait qu’elle était vraiment émue. Mais comme d’habitude, elle ne fit pas un geste de trop. Elle inspira longuement et s’approcha de la porte – et d’Aude, mais dans son esprit, son but devait surtout être de s’approcher de la porte.

« Je ferai tout mon possible pour l’aider. Je vous le promets. »

Elle s’arrêta devant la porte et capta le regard d’Aude. Elle avait l’impression que ses propres yeux pétillaient bizarrement. Oui, elle avait souri. Les joues de Kristen se creusèrent : elle imagina que cela empêcherait son visage de la trahir.

« Si vous avez besoin de moi, peu importe l’heure du jour ou de la nuit… Surtout, n’hésitez pas. J’y tiens beaucoup. »

En fait, elle ne voulait même pas partir. Si elle avait le sentiment d'avoir limité les dégâts avec un certain talent, elle craignait toujours de quitter Aude. Elle ne s'en rendait pas tout à fait compte, mais l'ombre d'Arseni jouait sur ses sentiments. Elle considérait qu'Arseni était mort "dans son dos", et elle ne voulait pas prendre le risque de laisser un quelconque malheur arriver à Aude pendant qu'elle n'était pas là.

Nécromancienne - Mère du dragon - Détentrice de la Baguette de Sureau et du Retourneur de Temps
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