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11 sept. 2017, 12:31
Sœurs  RP++ 
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à Bristol en Avril 2036



- LÂCHE MOI !!
- Il est où ?! Hein !! JE L'AVAIS POSÉ SUR LA TABLE !
- Je ne l'ai pas pris ! Tu me fais MAL ! ARRÊTE !

Hilda n’enleva pas sa main et serra davantage les cheveux de sa sœur. Ses lèvres s'étirèrent et créèrent un sourire bien malaisant . Elle la tira vers elle et la jeta par terre. Énervée, elle voulut partir, mais Esmée s'aggripa à sa jambe et la mordit de toutes ses forces. L'aînée cria et la tapa du pied. La cadette se protégea le plus rapidement possible en protestant : «DÉGAGE ! Va chercher ton maudit bracelet ailleurs!» . Le combat se déroula de différentes manières, mais il se termina au sol en une espèce de tournoi de catch. Hilda ne retint pas ses coups et lui fit, pour finir, une clé de bras : «AAAAAAaaiie» échappa douloureusement Esmée. Sa sœur, se leva ensuite et lui dit :

- La prochaine fois que tu touches à mes affaires je ne m'arrêterais pas là. T'as compris?!  Termina-t-elle nerveusement.
- JE NE L'AI PAS PRIS !

.....L'aînée regarda sa petite sœur avec des yeux noirs. Le bracelet était bien sûr une excuse pour cracher son venin sur sa cadette. Oui, elle ne l'avait jamais aimée. Ce maudit bébé. Cette petite chose toute fragile, qui demande toujours l'attention de ses parents ! Elle la détestait et priait sa mort tous les soirs. Si elle pouvait la tuer sans être incriminée, elle l'aurait fait sans problème. Mais bon, elle devait vivre avec cette ... "bouse" Pensa-t-elle méprisante . Hilda essaya de retenir sa haine. Fermant ses paupières, pour ne plus penser à sa sœur, elle se dirigea fermement vers sa chambre.
.....La cadette se sentit mal, sa sœur lui témoignait depuis toujours une aversion sans pareil. Elle avala sa salive et essaya de défier son regard. Esmée ne voulait pas perdre, pas avec cette confrontation injuste. Elle n'avait rien voler et sa sœur le savait. Cette dernière aimait ressortir sa colère sur elle. Ainsi, d'un élan impétueux, elle se leva. Elle voulait retenir Hilda, lui faire autant de mal qu'elle lui avait fait. Lui rendre la monnaie de sa pièce. Étrangement, les cheveux d'Esmée se mirent à flotter, ses yeux étaient remplis de détermination. Elle voulait la vaincre, une bonne fois pour toutes, lui faire payer toutes ses années de terreur.
....Hilda. ressentit une chose étrange en elle comme si une force surnaturelle la retenait dans la chambre de sa sœur. Elle essaya d'avancer, mais elle ne put. Effrayée, elle dirigea ses yeux vers Esmée. Elle vit, elle sut que c'était la petite ordure qui en était la cause. Un mélange de sentiments défilait en elle, la fureur, le dégout, l’incompréhension, mais surtout et pour la première fois, elle ressentait de la peur envers sa sœur.
.....Esmée sentit une force inexpliquée qui circulait à plein régime dans tout son corps. Aussi bizarre que ça puisse l'être, elle n'était pas désorientée. C'était une partie d'elle, une partie qui était à ce jour inconnu, discrète mais toujours là. Cette énergie se distingua enfin et prit le dessus de son être. Et sans savoir comment, elle fit virevousser son aînée d'une facilité incomparable.

Hilda resta allongée par terre. Tétanisée, elle ne put se relever. Son corps tremblait. Ses yeux étaient remplis d'eaux salées. Sa bouche entrouverte. De petit à petit, elle se recroquevilla et appela vite de l'aide. Elle pleurait. Elle ne pouvait hausser son regard. Non, elle ne pouvait pas regarder sa sœur ... Non, cette chose. Ce n'était pas humain, non elle n'était pas humaine. C'était un monstre ! Un monstre qui fallait vite enfermer. Elle hurlait les noms de ses parents en essayant de cacher son visage avec ses mains paralysées.

Esmée était figée. Elle regarda sa sœur incrédule et se demanda ce qui avait bien pu se passer ?  Plus exactement, comment avait-elle pu fait ça ? Elle ne pouvait bouger, elle ne pouvait s'approcher de sa sœur, qui était telle une victime, avachie sur le sol. La peur envahit son être. Qui était-elle ? Elle entendit son aînée crier Henry, Diane puis Maman, Papa. Elle était aux abois, tout comme Esmée. Apeurée de la réaction de ses parents, elle voulut fuir le plus loin possible. Mais, ses jambes étaient lourdes, son corps entier resta enraciné sur le parquet. Que pouvait-elle faire ?


Esmée a 7 ans / Hilda a 9 ans

Dernière modification par Esmée Peterson le 16 mars 2019, 23:55, modifié 15 fois.

12 sept. 2017, 17:09
Sœurs  RP++ 
Les deux sœurs restèrent à leur place. La porte s'ouvrit, les regards se levèrent. Le souffle court, elles attendaient. L'une désirait de l'aide et la sanction, l'autre imaginait le rejet de ses proches.

POINT DE VUE D'HENRY

C'était un dimanche comme un autre. Henry aimait bien le week-end. Il pouvait s'assoir sur le canapé en regardant ses enfants de loin. Il n'était pas le père bavard qui joue joyeusement avec ses gosses, non, lui préférait les surveiller pour qu'ils ne connaissent aucune souffrance, physique ou morale. Henry est un homme particulièrement observateur et protecteur. On pourrait le qualifier comme la béquille de la famille. La personne qui sera toujours là pour t'épauler, la personne qui t'aimera coûte que coûte. Que tu sois un bandit, un moins que rien, un criminel, si tu es l'un de ses proches, il sera toujours à ton écoute et prêt à t'aider. Ainsi, comme à son habitude, il était en train de lire tranquillement son journal, en ne quittant pas des yeux Kenzo, quand il entendit du bruit. Il leva la tête en ce demandant ce que ça pouvait-il être. C'était comme si un objet lourd venait de tomber au sol, il patienta, hésitant à monter pour en voir la cause. Il plia le journal, se leva difficilement et se dirigea vers les escaliers. Puis à son premier pas, il s'empressa à la chambre d'Esmée après avoir entendu Hilda crier son nom. Inquiet, il ouvrit la porte violemment et se jeta le plus rapidement vers ses filles :

- Qu'est-ce qui se passe ? Vous allez bi . Il ne termina pas sa phrase et regarda incrédule la situation. Ses deux filles l'observèrent intensément. Une tension pesante et tétanisante régnait dans la chambre.

Il examina la scène, puis passa sa main sur ses cheveux. Il se mit à marcher. Il s'arrêta devant la fenêtre et l'ouvrit. Puis il continua sa marche et se posa sur le lit. Ses filles ne le quittèrent pas des yeux. Le père posa ses coudes sur ses genoux, il referma ensuite ses mains, et après avoir pris une bonne inspiration il les scruta à tour de rôle. Puis il expira en demandant enfin :

- alors ?

Esmée baissa le regard et Hilda se mit soudain à crier :  «Es..Mée Esmée papa !» L'aînée poussa fort avec ses bras et put enfin s'assoir correctement. La cadette pleura discrètement et put difficilement essuyer ses larmes avec sa manche. Elle ne releva pas la tête.
Henry regarda alors sa fille et lui dit d'une voix douce et apaisante :

- Esmée ?

Hoquetant la brunette lui répondit :  «jHHm séhé pah»

- MENTEUSE ! hurla sa soeur. Henry voulut calmer l'histoire mais Esmée fut plus rapide :  «JE SAIS PAS !»  Elle la défia en ne clignant pas une seule fois des yeux. Le père toujours calme demanda aux filles de se contrôler.

Hilda voyait rouge. Déjà qu'elle devait la supporter depuis petite, il fallait maintenant que l’ordure soit un monstre ! Ils devaient l'éradiquer au plus vite. Ainsi, elle détourna le regard de la chose et cafta tout à son père nerveusement. Henry l'écouta attentivement. Esmée ne parla pas. Muette, elle patientait, de toute façon que pouvait-elle faire ? Fuir ? Mais pour aller où ? Inquiète, elle mordit sa lèvre.
Henry était abasourdi. Mais il ne réfuta pas les propos de sa fille. Il observa son autre fille, la cadette. Elle était complètement défigurée, tourmentée. Le père ne put s'empêcher de se lever et de tenir la petite dans ses bras. Tendrement il lui répéta : «ce n'est pas grave. Tout va bien se passer. Calme toi» . Esmée se laissa aller et dut s'accrocher à son père pour ne pas tomber. Henry fixa Hilda et lui tendit son autre bras, mais l'aînée l'ignora. Elle se sentait trahie. Plus jamais elle ne ferait confiance à son père. Elle se cala dans un coin en lançant des regards fulminant à ces étrangers .

Henry : père / Kenzo : petit frère.

Dernière modification par Esmée Peterson le 06 mars 2019, 19:43, modifié 5 fois.

22 sept. 2017, 17:53
Sœurs  RP++ 
POINT DE VUE DE DIANE

Une belle journée, oui c'était une journée comme les aimait Diane : dehors sirotant un bon thé avec ses amies de travail. Elles venaient de prendre une pause bien méritée pour ces dernières. Elles avaient après tout sué corps et âmes, pour obtenir des paires de chaussure pas vraiment indispensables. Diane était le portrait type de la femme d'affaires délaissant sa famille pour des broutilles. Elle avait compris que le poste de mère ne lui était pas destiné. Son troisième enfant fut la goute d'eau qui fait déborder le vase. Elle ne voulait pas, non, elle ne pouvait plus assumer ce rôle. Et c'est ainsi, qu'elle commença à délaisser de jour en jour sa famille. Étrangement, Diane ne s'en voulait pas du tout. Son mari était quelqu'un de fiable et n'avait pas besoin d'elle pour gérer les histoires de ses enfants. Grâce à lui, elle pouvait sortir un dimanche en oubliant ses petits. Riante, elle pensa à Henry * un bel homme et toujours aussi frais. * puis baissa les yeux rêveurs. Si elle avait pu tenir ce rôle jusqu'à maintenant c'était grâce à lui. Diane était éperdument amoureuse de cet homme. Malheureusement, elle n'aimait pas la situation. Ses enfants représentaient le problème de sa relation avec Henry. Diane nourrissait des regrets les concernant ...  Et pour ça, elle s'en voulait. La mère ne voulait s'en doute pas montrer cet aspect à ses enfants ... Ou peut-être bien qu'elle voulait simplement plus les voir ... Elle n'en savait trop rien. Après un petit soupir, elle termina sa tasse puis vérifia sa montre. Il était l'heure de rentrer. Un dernier soupir avant d'annoncer à ses amies son départ. Diane se leva alors, fit un petit geste aux filles et partit en ajustant son sac à main.

Le trajet fut assez court, elle avait encore le temps de rester quelques minutes dans sa voiture. Le regard fuyant la maison, elle essaya d'aborder une bonne mine. Un visage de mère aimante. Le visage qu'elle devrait, selon elle, avoir naturellement. Puis, avant de terminer son exercice, elle vit sa fille aînée sortir de la maison en claquant la porte. Henry sortit à la foulée. Sans s'en rendre compte, Diane n'était plus dans la voiture. Elle avait quitté son cocon. Inquiète, elle se dirigeait vers les intéressés. Ses pas s'accélérèrent, elle y était presque ! Mais quand elle vit Hilda criait sur Henry, elle resta clouée au sol. * Qu'est-ce qui se passe ? * elle regarda son mari intrigué. Ce dernier était trop concentré à retenir sa fille, qu'il ne remarqua pas la présence de sa femme. Diane savait que quelque chose de grave venait de se passer. C'était la première fois qu'elle voyait une de ses filles lever la voix contre leur père. Elle voulait réagir, mais que pouvait-elle faire ? Que devait faire une mère ? Elle resta immobile quand :

- Maman! Maman! MAMAN! Hilda la regardait, elle voulait lui parler, lui dire plus. Instinctivement, Diane s'approcha d'elle et lui caressa la tête. Ce geste la calma. Sa fille serra alors sa mère et ne la lâcha pas. Diane observa Henry. Le mari ne répondit. Il resta au loin puis finit par dire après le regard insistant de sa femme : «plus tard». Oui, fut t-elle de la tête. Ce n'était en effet pas le moment pour parler.

Pendant ce temps, Esmée surveilla son frère en jetant des coups d’œil par la fenêtre. Elle prit Kenzo dans ses bras après avoir vu la scène familiale. La brunette s'inquiéta, qu'aller-t-il se passer ? . Son père lui avait répété que tout irait bien, mais, comment faire pour que tout aille bien ? Le petit, n'ayant qu'à ce moment deux ans, offrit à sa sœur le plus beau sourire au monde. La petite lui rendit alors en versant quelques larmes.

Diane : mère
Dernière modification par Esmée Peterson le 06 mars 2019, 19:45, modifié 2 fois.

30 sept. 2017, 16:44
Sœurs  RP++ 
Esmée s'était réfugiée dans sa chambre en attendant de manger. Elle ne voulait pas discuter, ni voir ses parents. Son frère toujours dans ses bras lui trifouillait les cheveux. La brunette resta à côté de son lit, assise au sol, en lui fredonnant une musique. Kenzo était toujours calme dans les bras de sa sœur. Il y avait comme une sorte de connexion étrange en eux. C'était Esmée qui l'avait créait. N'étant pas bavarde, comme son père, elle n'aimait pas parler de ses problèmes d'enfant. Cependant, quand elle se sentait triste, elle s'agrippait toujours à son frère. Il était comme sa bouée, et elle lui racontait ses peines. De toute façon, il ne pouvait pas la comprendre, et il avait toujours le don de lui remonter le moral. Ainsi, Kenzo répéta ainsi le mécanisme, quand quelque chose n'allait pas, il pleurait et s'arrêtait de geindre seulement que dans les bras d'Esmée. C'était devenu assez problématique surtout quand la petite devait aller à l'école ... Mais bon ces deux petits êtres ne pouvaient maintenant plus vivre sans l'autre. Et c'est dans ce même schéma que la brunette se calma à l'aide de son frère. Avant qu'elle ne soit totalement reposée, on tapa à sa porte.

- Oui. répondit-elle nerveuse.

Son père entra délicatement et sourit en voyant ses deux enfants au sol.  «C'est prêt» dit-il tendrement puis enchaîna en prenant Kenzo dans ses bras «tu viens ?»

Esmée observa son père, elle ne voulait pas vraiment allait manger ... Mais elle savait qu'Henry ne lui posait pas une question mais une affirmation. D'un signe de tête, elle lui répondit, puis se leva dans la foulée. Son père cala alors son fils sur le côté, libéra sa main droite puis prit celle de sa fille. Ils arrivèrent ainsi dans la cuisine. Hilda était déjà assise à côté de sa mère et leur tourna le dos. La brunette ne savait pas comment agir dans cette situation, elle s'arrêta donc en essayant de libérer sa main. Henry, la lâcha simplement en tapotant  son dos : «ce n'est rien» lui dit-il doucement  «tout va s'arranger» * Comment ? Comment tout peut s'arranger ? * Pensa-t-elle irritée . Elle voulut lui répondre mais sa mère leur demanda en rigolant :

- Vous comptez rester là longtemps ? Ça va refroidir, asseyez-vous.

Henry dirigea alors sa fille vers la table. Esmée ne résista pas. Elle prit place. C'était une scène vraiment insupportable à vivre pour la petite, sa sœur l'ignorait et sa mère la questionner gentiment sur ses dons. Diane leur raconta qu'une situation de ce genre s'était passé avec son frère :

- Je ne suis pas totalement sûre, mais je crois que Zakary pouvait faire des choses incroyables. Elle souriait en regardant Esmée. Intriguée, sa fille l'écouta attentivement. Je ne me rappelle pas exactement, mais il y avait une grande disc . Elle lâcha sa fourchette, puis essaya de se souvenir exactement des mots qu'avaient sortis ses parents à son frère. Soucieuse elle enchaîna sèchement  :  «Il vaut mieux ne pas le dire à vos grands-parents». . Elle zieuta son mari, un code regard qui voulait dire "on doit parler" . Esmée n'était pas dupe et connaissait bien sa mère. Elle n'était pas du genre petite gosse mal polie chez elle, mais ne pouvant plus se retenir elle se leva en criant :

- OK. Ses parents étaient perplexes. Diane avait trop parlé, elle voulut rassurer sa fille ... Mais ne savant pas quoi faire elle prit une gorgée de vin rouge. Henry demanda alors à sa fille de s'assoir, mais elle ne le fit pas. Elle jeta un œil à sa sœur. Hilda lui lança un regard noir. La colère montait chez la brunette. Pourquoi ne pouvait-elle pas parler de ça, à ses grand-parents ? De quoi sa mère voulait-elle parler avec son père ? Qu'allait-il lui arriver ? Que devait-elle faire ? Toutes ses questions défilaient dans sa tête et ne pouvant en répondre à aucune elle éclata une deuxième fois «JE SUIS QUOI !» Personne ne répondit. La petite répéta alors «JE SUIS QUOI !!». Henry se leva, mais la petite ne voulait pas se calmer. Elle lui cria : «NON». Ne pouvant pas argumenter, elle courut à sa chambre puis claqua la porte. Elle s'enferma. Elle tomba à genoux. Puis elle se mit à pleurer.


Zakary : oncle
Dernière modification par Esmée Peterson le 06 mars 2019, 19:49, modifié 2 fois.

03 oct. 2017, 13:20
Sœurs  RP++ 
Esmée était allongée sur une table d'opération. Des scientifiques étaient en train de la disséquer pendant qu'elle leur apprenait à bien ranger une chambre : «l'essentiel c'est de faire ça dans l'ordre. Il faut commencer par la poussière, ensuite passer un brief coup de balais et là vous pouvez enfin passer l'aspirateur ! Ensuite vous changez les draps ...» Un long monologue pas très utile. Quand quelqu'un tapa à la porte. La petite s'arrêta de parler en poussant les scientifiques nerveusement de son bras.Elle se leva à moitié en s'adressant à la personne : «Entrez, c'est ouvert. Il y en a pour tout le monde !» cria-t-elle ironiquement. Mais la personne n'entra pas et tapa de plus en plus fort. Puis elle s'adressa à la brunette  «ouvre»,  «école» entendait-elle difficilement. Ses bruits la réveillèrent soudainement.


Elle se releva, elle était allongée sur le parquet. Son père était derrière la porte de sa chambre, agacé il essayait de faire sortir sa fille pour aller à l'école : «Esmée ! On est lundi, bouge-toi ! Tu vas être en retard si ça continue ...» . Il n’élevait pas la voix. Pas besoin, elle était assez puissante pour bien se faire entendre. Esmée frotta énergiquement ses yeux puis ouvra à son père en s'excusant. Ce dernier râla même pas une seconde puis embrasa sa fille en lui disant fermement :  «dépêche-toi. Je vais faire le petit déjeuner avec ta mère pour que tu puisses te préparer le plus rapidement possible». Souriante, elle se précipita se doucher. C'était chose rare, sa mère ne restait jamais guère longtemps le matin avec eux. Esmée avait donc pris l'habitude de tout préparer avec son père pour son frère et sa sœur. Ils voulaient sans doute la réconforter. Elle repensa aux événements d'hier en se séchant énergiquement ... Puis préféra oublier. Ce n'était peut-être pas grave ... La petite ne sentait rien de particulier dans son corps aujourd'hui, elle n'avait sans doute plus cette chose en elle. Qui sait, elle ne l'aurait même plus jamais. Elle courut s'habiller dans sa chambre puis alla rejoindre sa famille en reculant.

Ils étaient tous prêts. La baby-sitter était même là pour garder Kenzo. Son père était au pied de la porte, sa sœur sur le canapé et sa mère sur le minibar à côté du petit déjeuné. La brunette s'empressa vite de manger et avala presque d'une gorgée son chocolat chaud. Elle se jeta ensuite vite sur les brioches mais sa mère lui tint sa main. Elle lui dit en rigolant : «ne te presse pas. Tu vas t'étouffer à ce rythme-là». Diane était assise en tailleur, les jambes croisées le sourire aux lèvres. La brunette trouvait sa mère très belle, mais aujourd'hui elle était magnifique. Elle croqua sa brioche en l'admirant. Et sa mère en fit autant. Esmée aimait la voir dans la maison, elle aimait sa présence. Quand elle finit son petit déjeuné, elle partit se brosser les dents. La petite était enfin prête et après avoir entendu le moteur, elle se rua dans la voiture.

Comme d'habitude c'était Henry qui déposa ses filles à l'école. Hilda était devant, elle ne prêtait attention à personne. Esmée, s'était mise derrière son père. Elle n'osait pas trop se rapprocher de sa sœur. Déjà qu'elles ne s'aimaient pas avant cette histoire ... Il valait mieux, s'écarter d'elle pendant quelque temps. L'homme écouta la radio en ne parlant pas, comme à son habitude. La brunette n'aimait pas tellement l'école. Elle n'avait aucun ami et n'aimait pas tellement les cours. Ainsi, elle espéra vite rentrer chez elle pour voir son petit frère.

Leur père les déposa devant l'établissement en les serrant à tour de rôle dans ses bras. Hilda était un peu réticente. Elle était grande maintenant et avait honte d'enlacer ses parents devants ses amis. De plus, elle ne lui avait pas pardonné ... Esmée n'avait aucune gêne, elle aimait sa famille et se foutait du ridicule. Elles partirent ainsi chacun de leur côté sans s'adresser un regard, une parole. 

La brunette entra dans la salle de classe en se faufilant. Ses camarades étaient bruyants et jouaient avec la craie de la maîtresse. Elle s'allongea sur son bureau et attendit le début du cours. Mais un des enfants ne lui laissa pas cette chance. Il aimait bien la petite Esmée, ainsi il aimait l'embêter pour attirer son attention. Ainsi il lui prit ses affaires et les jeta par terre. Tous les garçons rigolèrent et firent la même chose. Elle n'avait que sept ans, mais n'aimait pas qu'on vienne l'embêter. Ainsi, elle leur donna la même réponse que les autres fois. Elle prit son bureau et le poussa sur eux en criant : «j'men fou !» . Elle tapa ensuite un de ses camarades dans le ventre et une grande bagarre se forma. L'adulte arriva et disputa ses élèves. Elle n'en avait marre de ce scénario *Encore cette petite ... Toujours cette petite* pensa-t-elle énervée. Elle leur donna une punition, puis commença son cours nerveusement. 

Esmée était avachie sur sa table. Elle avait froid, elle tourna alors sa tête et se mit à regarder le radiateur. Elle voulait qu'il s'allume et n'arrêtait pas de le fixer. Une chaleur s'installa alors dans la pièce. De petit à petit, il faisait de plus en plus chaud. Une chaleur qui devenait insupportable. La maîtresse alla donc vers le radiateur, il était éteint mais il bouillonnait ... Perplexe, elle dit d'une voix fébrile : «les enfants, veuillez me suivre dans la cour».  Ils étaient tous malade quand ils furent enfin dehors ils respirèrent rapidement. Seule Esmée n'était pas dans cet état. Mais pour une autre raison, elle fut plus troublée qu'eux. Elle savait ... Elle savait que c'était elle la cause. Une équipe de techniciens arriva précipitamment et les parents furent appelés. Les enfants devaient rentrer chez eux. Les maîtres d'école parlèrent de cette évacuation à l'écart des enfants. C'est Henry qui prit l'appel le plus vite. Il s'empressa rejoindre sa fille. Il savait lui aussi. Esmée était recroquevillée. Elle pleurait, elle avait peur ... Peur d'elle, peur de la réaction de ses proches. À ce jour, elle sut que cette chose ne disparaîtrait pas par magie. Elle sut qu'elle était dangereuse.

Son père était le premier parent, il n'écouta que brièvement les professeurs et se dirigea vers sa fille. Sa petite fille qui était en boule, qui pleurait, qui avait peur. Il la prit dans ses bras et partit en la soulevant. Il salua les adultes puis posa sa petite sur le siège. Il caressa sa joue, essuya ses larmes et  lui dit : «ne t'inquiètes pas. Je serais toujours là. Toujours prêt de toi. On réglera ça ensemble»Esmée prit son père dans ses bras et pleura de tout son saoul. Elle qui ne pleurait jamais devant personne ... C'était décidément pas son jours ... Enfin ses jours.



FIN