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28 sept. 2017, 10:45
Quand la théorie rencontre la pratique  Libre 
28 septembre 2042


En presque un mois, Norma n’avait jamais trouvé le temps de venir sur le terrain de Quidditch. La saison n’avait pas encore commencé, les matchs non plus… et il y avait tellement de choses à découvrir à Poudlard que le temps, pour la Serdaigle, avait eu l’air de filer à toute allure.
Les gradins lui semblèrent immenses. Elle peinait à les imaginer remplis d’élèves surexcités. Quand elle avait six ans, son oncle les avait emmenés avec ses cousins à un vrai match de Quiddith : l’Écosse contre la Bulgarie. Elle en gardait un souvenir vague, remplit de sorbets au citron, de soleil et de cette figure incroyable que l’attrapeur écossais avait effectuée. Son oncle l’avait appelée la « feinte de Wronski » et leur avait appris qu’elle avait été inventée par un polonais. Il était ensuite parti dans un cours interminable sur le Quidditch dont Norma n’avait retenu que les règles de base et quelques anecdotes amusantes (comme celle sur l’origine du vif d’or, qui était au tout début un véritable oiseau). Ce n’était que plus tard qu’elle avait étudié avec soin la vieille édition du
 Quidditch à travers les âges de son oncle. Par la suite, c’est elle qui avait appris à ses cousins et ses frères comment on jouait au Quidditch, et elle s’enorgueillissait de pouvoir leur apprendre les différentes formations possibles et les figures des joueurs.

Une fois justement, alors qu’elle avait neuf ans, elle arbitrait un match. Son petit frère Noah avait été désigné comme gardien alors qu’il n’avait que cinq ans et qu’il peinait encore à tenir sur son balai ; mais Norma, en arbitre, était intraitable. Un joueur devait pouvoir tenir n’importe quel poste, sinon il ne pouvait pas jouer.
Le souafle était arrivé à toute allure, lancée par sa cousine de dix ans, et il avait rebondit avec violence sur le crâne de son petit frère qui s’était avancé au mauvais moment. Il était tombé de son balais et, comble de malchance, la balle avait réussi à passer dans l’anneau central. L’équipe perdante avait protesté avec force et Norma se retrouvait bien embêtée. En soi, rien de ce qu’elle avait lu n‘indiquait une faute. Si son frère avait attrapé le souafle ou s’il ne s’était pas avancé, il ne se serait pas fait mal. D’un autre point de vue, le teint pâlot de Noah suffisait à réclamer une faute. Que faire ? Avec hésitation, elle avait sifflé un pénalty. La seconde suivante, l’autre équipe lui sautait dessus.
Puis, un miracle se produisit. Noah, encore sonné, leva le doigt vers le ciel, balbutiant des phrases incompréhensibles. Norma eut tout juste le temps de lever la tête avant d’apercevoir son autre frère attraper le vif d’or. La partie était terminée et malgré le dernier but de ses cousins, l’équipe de ses frères gagnait.
De nouvelles protestations furent évitées quand la mère de Norma hurla aux enfants de rentrer avant que la pluie n’arrive. Adèle, la grand-mère de Norma, venait de prédire un orage. Norma était toujours très impressionnée par ces prédictions qui se réalisaient systématiquement, même si en réalité, Adèle se basait plus sur les infos météorologiques de la Gazette du Sorcier que sur son don de clairvoyance.

Prise dans son souvenir, Norma frissonna, remarquant enfin les gouttes de pluie qui tombaient sur elle depuis quelques minutes. Elle remarqua également la silhouette qui avançait sur le terrain, balais en main.

Sixième année RP

06 oct. 2017, 23:26
Quand la théorie rencontre la pratique  Libre 


Cela faisait bientôt un mois que les cours à Poudlard avaient repris. Une nouvelle année, de nouveaux devoirs, de nouveaux professeurs, une nouvelle compétition pour la Coupe des Quatre Maisons, et dans le même temps, une nouvelle saison du Championnat de Quidditch.
Lyn avait fait sa rentrée en deuxième année, après de paisibles vacances "moldues" avec sa famille, vacances pendant lesquelles elle était allée voir la Coupe d'Europe de Quidditch dont tout le monde parlait. Enfin, contrairement à ce qu'on pourrait penser, elle n'était pas allée voir la finale – elle avait en revanche entendu et lu beaucoup de choses sur ce match exceptionnel entre l'Écosse et la France –, mais elle avait vu le match Autriche-Italie en quart de finale. Évidemment, elle avait soutenu l'Italie (même si elle aimait beaucoup l'Autriche), qui avait gagné. Pour perdre ensuite contre les Dunn, la célèbre famille écossaise sacrée championne d'Europe peu après. Enfin bref, Lyn était déjà contente que son équipe favorite soit allée jusqu'en demi-finale, et surtout, elle avait pu observer du quidditch à l'échelle professionnelle.

En fait, Lyn prétendait qu'elle était allée regarder la Coupe d'Europe pour perfectionner son jeu, apprendre en observant. En réalité, c'était simplement pour le plaisir de voir un match. Car oui, Lyn jouait au quidditch. À un niveau moindre, certes, mais tout de même, elle était fière d'être dans l'équipe de sa maison, les Éclairs de Serdaigle. Et surtout, elle avait été particulièrement heureuse d'être nommée Capitaine de son équipe.
Lorsqu'elle se rendait sur le terrain de quidditch, Lyn passait d'une "Élève de Deuxième année à Serdaigle" à la "Finisseuse et Capitaine des Éclairs". Elle délaissait les salles de classes et la bibliothèque pour aller à l'extérieur. Elle abandonnait sa plume pour enfourcher son balai, et pour poursuivre des vifs, pour marquer avec le souafle, en bref, pour s'entraîner.

Ce jour-là, donc, puisque c'était dimanche et qu'elle n'avait pas cours, Lyn s'était vêtue d'un polo blanc et d'un pantalon bleu nuit, sans oublier de mettre sa robe de quidditch par-dessus – c'était tout de même pas près pratique, une robe pour faire du sport, mais passons – et avait pris un balai de l'école ainsi qu'une boîte de balles pour aller s'entraîner sur le terrain.
Une fois dehors, la fillette grogna. Le temps était infect, une grisaille déprimante et des petites gouttes de pluie qui allaient peut-être se transformer en averse d'ici quelques dizaines de minutes. Il ne restait plus que trois jours avant le début du premier match de la saison 5, un match qui opposerait les Éclairs aux Frelons. Lyn était complètement stressée, et elle avait peur de ne pas être capable d'attraper les vifs aussi bien que lors de son premier match. En trois jours, il y avait peu de chances que le temps s'améliore. Ce serait probablement sous la pluie que se jouerait le match, voire sous l'orage.

Lyn avança dans l'herbe mouillée en traînant des pieds, la tête baissée pour ne pas se prendre trop de gouttes sur le visage. Elle avait cette manie, en regardant ses pieds, de marcher d'un rythme de plus en plus régulier, droit et mesuré. Elle avait la tête ailleurs, ne faisait pas attention à ce qu'il se passait autour d'elle – comme un peu tout le temps, en fait. De toute façon, par un tel temps, qui pouvait bien être dehors ? D'accord, pour le moment la pluie était très fine, mais il était toujours plus agréable d'être à l'abris, bien au chaud. Lyn pensait donc être tout à fait seule, et ce n'est qu'après avoir ouvert la boîte, et en avoir sorti le souafle, qu'elle remarqua qu'une autre personne se trouvait là. Peut-être un autre joueur venu s'entraîner. Si c'était le cas, peut-être les deux élèves pourraient-ils jouer ensemble ? Lyn haussa les épaules. Elle verrait bien si cette personne venait jouer ou observer, et seulement après, peut-être qu'elle proposerait un entraînement à deux. Mais tant qu'elle n'en savait rien, l'aiglonne préférait ne rien dire. Lyn s'échauffa très brièvement puis, lorsqu'elle fut prête à enfourcher son balai, souafle en main, elle jeta un nouveau coup d'œil à l'élève qui se trouvait là.

“C'est le temps que tu as perdu pour ta rose qui fait ta rose si importante.” - Le Petit Prince, St Exupéry

14 oct. 2017, 11:46
Quand la théorie rencontre la pratique  Libre 
En plissant les yeux, Norma parvint à voir à travers le brouillard formé par les gouttes. La silhouette se dessina plus distinctement. Norma l’avait sûrement déjà croisée dans sa salle commune ou à sa table dans la Grande Salle, car il s’agissait d’une Serdaigle. Cependant, elle n’y avait pas suffisamment prêté attention pour la reconnaitre. Surtout avec toute cette brume. Gênée, elle se demanda si sa présence allait déranger la joueuse. Avait-elle seulement le droit de venir comme bon lui semblait sur le terrain d’entraînement ? Peut-être y avait-il une feuille de réservation ou un professeur à prévenir… L’autre fille ne lui accorda qu’un bref regard avant de reprendre ses activités. *Si elle ne me dit rien, c’est qu’il n’y a rien à dire*, pensa Norma, philosophe dans l’âme.

Après toutes ces pérégrinations mentales, elle décida de rester et d’observer comment un vrai joueur de Quidditch (en opposition directe avec ses frères et ses cousins) se préparait avant de voler. Pour commencer, il s’y préparait. Elle avait souvent demandé à ce qu’un échauffement soit fait avant les petits matchs qu’ils jouaient dans le jardin, mais ses conseils étaient à chaque fois balayés d’un revers de main. Même sa cousine, d’habitude son alliée, préférait enfourcher tout de suite son balai sans penser aux tendinites, fractures et, pire encore, crampes que cela lui coûterait. Norma était donc satisfaite de voir quelqu’un lui donner raison. Elle plissa davantage les yeux pour mieux observer les mouvements de la joueuse. Elle plongea sa main dans sa poche avant de se rappeler qu’elle avait laissé son carnet dans le dortoir. Nom d’une gargouille ! c’était bien sa veine. Elle aurait pourtant aimé pouvoir noter ce qu’elle voyait… Mais il ne lui restait que sa mémoire. Les yeux plissés, le front ridé de concentration, Norma s’apercevait à peine qu’elle reproduisait avec des petits gestes les mouvements de la joueuse. Ça n’avait pas l’air très compliqué, mais elle allait tellement vite ! Alors que la joueuse avait une demi jambe relevée, le mollet collé à l’arrière de sa cuisse, Norma perdit l’équilibre et faillit se retrouver le nez dans la terre devenue presque boueuse. Elle se rattrapa à temps, espérant être la seule témoin de sa maladresse. Il était temps d’arrêter d’imiter sa camarade. Elle n’était pas joueuse de toute façon. Elle n’avait pas besoin de s’échauffer, simplement de savoir
comment le faire.

La joueuse avait fini. Norma la vit enfourcher son balai et décoller du sol. Si elle partait trop haut, Norma, d’où elle était, ne verrait rien. Elle s’approcha en oubliant presque que son observation, vu de l’extérieur, ressemblait un peu à du voyeurisme. Elle se trouvait désormais devant la malle contenant les balles d’entraînement, à l’endroit même d’où la joueuse avait décollé. Il n’y manquait que le souafle. Elle prêta attention aux cognards : il ne fallait pas qu’elle les libère par erreur, ce n’était pas la meilleure manière de se faire des amis. En revanche, elle ne put s’empêcher de prendre le vif dans sa main. Ils n’en avaient jamais eu, avec ses cousins. Ils devaient se contenter d’une vieille balle en mousse ensorcelée par sa tante. Ce n'était pas toujours une réussite… Il lui arrivait même de foncer directement dans la main de l’attrapeur, là où elle aurait dû tout faire pour la fuir. Ce vif-ci, par contre, n’allait pas commettre ce genre d’erreur. Il semblait si petit et fragile dans la paume de Norma que lorsque ses ailes se déployèrent, la Serdaigle eut un sursaut. Elle lâcha la balle qui, en un instant, disparut dans le brouillard. La tête levée vers le ciel, Norma ne pouvait plus distinguer ni le vif, ni la joueuse venue s’entraîner.

Sixième année RP

26 oct. 2017, 18:04
Quand la théorie rencontre la pratique  Libre 
Ce que c'était crispant, cette pluie, ces gouttes qui venaient s'écraser sur Lyn pendant qu'elle s'échauffait ! Certes, une minuscule pluie, des gouttes microscopiques, mais une pluie quand même. Et la pluie, Lyn détestait ça (sauf les averses énormes, pour la simple satisfaction de se sentir bien à l'abris dans le château). Certains diront que la pluie, c'est poétique, d'autres, que ça apporte un peu de fraîcheur, ou encore que c'est détendant, mais, pragmatique, Lyn ne cherchait pas la poésie lorsqu'elle voulait seulement s'entraîner – les vers ne lui seraient pas utiles pour son équilibre dans les airs – ; et la "fraîcheur" apportée par l'eau n'était en réalité que de l'humidité s'immisçant lentement dans ses vêtements au fur et à mesure que les minutes passaient, une "fraîcheur" dont elle avait bien besoin en effet... Quant au côté prétendument détendant de la pluie, Lyn ne voyait là qu'un battement exaspérant des gouttes contre son visage, et un mouillage progressif de ses vêtements. On appréciera grandement l'entraînement par un temps aussi beau, rafraîchissant et agréable. Le temps idéal, quoi.
Après les rouspètements habituels de Lyn contre la météo automnale qui s'obstinait à déranger des joueurs de quidditch n'ayant rien demandé, l'aiglonne finit enfin son échauffement et empoigna son balai. Elle ferma les yeux trois secondes, inspirant et soufflant, puis les rouvrit, donna une impulsion sur le sol et décolla. L'entraînement commençait.

Une fois dans les airs, Lyn cessa de râler. Elle aimait tellement la sensation de voler qu'elle ne faisait même plus vraiment attention aux petites gouttes qui venaient se poser sur son visage ; même le manche de son balai, qui n'apportait pas exactement le même confort qu'un fauteuil de salon, ne pouvait pas la faire renoncer aux plaisirs du vol, du quidditch.
Lyn fit quelques allées et venues au-dessus du terrain, sa main droite tenant fermement le manche de son balai pour se diriger et garder son équilibre, et sa main gauche portant le souafle. La fillette adorait ce moment de liberté où elle n'avait pas besoin de se dépêcher pour se diriger vers les anneaux averses, de se concentrer pour envoyer le souafle ou de surveiller ses camarades pour être prête à recevoir la balle à tout moment. Traversées du terrain le plus vite possible, descentes en piqué, remontées au dernier moment, zigzags pour éviter des joueurs imaginaires, Lyn se défoulait.
Au bout de quelques minutes d'amusement – qui faisaient quand même partie de l'entraînement, évidemment –, la petite finisseuse fit entrer le souafle en jeu. Elle commença par s'entraîner aux passes et à la réception. Bon, toute seule c'était pas très pratique mais elle faisait avec les moyens du bord. Elle lança le souafle le plus haut possible et vers l'avant, puis, quand il commença à retomber, elle fonça dans sa direction, et l'agrippa fermement. Elle recommença plusieurs fois l'opération, lançant le souafle à des hauteurs et des distances différentes, et variant le moment où elle partait le chercher.
Ensuite, ce fut le moment travailler les tirs. Pas de gardien, mais tant pis, déjà s'entraîner à bien viser c'était si mal. Elle se posta devant les anneaux, brandit le souafle, et tira de toutes ses forces vers celui du milieu, le plus haut. Le souafle percuta l'anneau et ne rentra pas. Dommage. Lyn descendit en piqué pour récupérer la balle, puis réessaya, avec l'anneau de gauche, et cette fois le souafle passa. Bonne direction, bonne puissance. Alors qu'elle était en route pour aller rattraper encore le souafle, la fillette remarqua un éclat doré du coin de l'œil. Enfin, le soleil se pointait ! Un rayon venant percer le ciel... Minute. En tournant la tête dans la direction du petit scintillement, Lyn s'attendait à voir un coin de ciel bleu. Sauf que le ciel était toujours couvert, et aucun rayon de soleil ne venait éblouir la fillette. Intriguée, elle se demanda si elle avait rêvé ou s'il y avait véritablement eu quelque chose de brillant. En tournant la tête à droite à gauche pour essayer de repérer de nouveau l'éclat, elle le vit.
L'aiglonne en oublia complètement le souafle, ses instincts de finisseuse ne voyaient qu'un potentiel vif. Après tout, un petit point doré bougeant dans les sens au-dessus d'un terrain de quidditch, ça pouvait être autre chose. Mais comment pouvait-il être dans le ciel alors qu'elle n'avait libéré que la grosse balle de cuir ? Et depuis combien de temps vagabondait-il ainsi, tandis que Lyn s'entraînait ? Était-ce le vif qu'un autre finisseur avait libéré pour s'exercer lui aussi ? Autant de questions dont Lyn ne voyait pas la réponse. Dans le cas où c'était celui d'un autre joueur, il valait peut-être mieux qu'elle ne s'en occupe pas. Mais elle n'apercevait personne autour, donc c'était bizarre. L'esprit consciencieux de la finisseuse la fit partir à la poursuite du vif, la main droite crispée sur le manche de son balai et la matin gauche tendue droit devant, prête à l'attraper.

Après une petite course poursuite derrière le vif, Lyn finit par être très proche de la balle dorée. Lorsqu'elle sentit sa main effleurer les fines ailes au vrombissement presque imperceptible, elle se donna une légère propulsion vers l'avant et ferma brusquement son poing.
Un sourire satisfait se dessina sur le visage de Lyn lorsqu'elle observa les ailes qui dépassaient de sa main et continuaient à battre à toute vitesse. La sensation du métal froid contre sa paume était enivrante, elle lui rappelait son premier match, lorsqu'elle avait enchaîné les captures de viffets et fini par capturer le vif d'or au terme d'une folle course. À ce moment, son cœur battait à toute allure et il avait continué de battre longtemps après la fin du match.
Contente d'elle – même si elle se doutait que contre d'autres finisseurs, elle ne ferait pas le poids –, Lyn redescendit vers la terre ferme pour remettre le vif dans sa boîte, et terminer son entraînement avec le souafle.
Lorsqu'elle posa son pied sur le sol, à une dizaine de mètres de la boîte, elle remarqua aussitôt la personne qui se tenait là. Balai dans une main, vif dans l'autre, Lyn se dirigea vers la fillette avec un petit sourire. L'entraînement ne continuerait peut-être pas tout de suite, finalement.

“C'est le temps que tu as perdu pour ta rose qui fait ta rose si importante.” - Le Petit Prince, St Exupéry

03 nov. 2017, 17:55
Quand la théorie rencontre la pratique  Libre 
Norma resta quelques longues secondes la tête levée vers le ciel. Les sourcils froncés, elle se demandait ce qu’elle devait faire. Prévenir la joueuse ? Mais l’entendrait-elle ? Alors, aller chercher un professeur ? Elle ne voulait pas qu’un vif soit perdu par sa faute… D’un autre côté, les vifs devaient être ensorcelés pour ne pas s’éloigner du terrain, sinon personne n’arriverait jamais à les attraper. Elle aperçut du mouvement au-dessus d’elle au moment où elle allait prendre la décision de crier « Attention, le vif s’est échappé ! ». Avec soulagement, elle en conclut qu’il avait déjà été repéré et que la course-poursuite avait démarré. C’était dommage que le temps ne lui permette pas de la regarder…

Norma attendit et, bientôt, elle vit la joueuse revenir vers le sol. Un éclat doré brillait dans sa main. Elle avait réussi ! Norma lui fit un grand sourire, ravie que son étourderie ait été rattrapée aussi rapidement. La fille s’avança vers elle, son balai dans l’autre main. Elle aussi souriait.


« Je suis désolée, j’ai voulu regarder le vif et il m’a échappé…

Elle devait pousser sa voix pour couvrir le bruit du vent. Plus la joueuse approchait et plus Norma pouvait voir qu’elle n’était pas très grande. Elle n’avait pas le physique d’un batteur, ça c’était évident. Norma ne l’imaginait pas non plus en gardienne. Dans sa famille, les gardiens étaient souvent les plus imposants, surtout depuis l’incident avec son petit frère. Cette règle avait été ajoutée par les adultes dans le « Règlement officiel du Quidditch de la famille Sutherland », malgré les protestations de Norma. Ce n’était pas du tout une vraie règle et elle ne souhaitait pas que ce règlement devienne une parodie.

Donc, si la joueuse était dans une équipe, elle n’était sûrement pas batteuse, ni gardienne. Les poursuiveurs avaient plus de facilités quand ils étaient petits et minces. Mais ceux à qui ça profitait le plus étaient incontestablement les attrapeurs. Et cette théorie collait avec la vitesse à laquelle la joueuse avait ramené le vif.

Les deux fillettes se retrouvèrent nez-à-nez. Une goutte atterrit sur celui de Norma qu’elle essuya avec sa manche. Puis, les bras ballants, elle s’adressa de nouveau à la joueuse :


- Tu l’as attrapé drôlement vite. Tu es dans une équipe de Quidditch ? »

Elle savait qu’il y avait des équipes à Poudlard, ainsi que des matchs, bien entendu, même si elle n’avait jamais eu l’occasion d’en parler avec les autres élèves. Ce serait peut-être l’occasion d’avoir un avis d’expert. Et elle pourrait même s’en inspirer pour son 
« Règlement officiel du Quidditch de la famille Sutherland » !

Sixième année RP

09 nov. 2017, 18:04
Quand la théorie rencontre la pratique  Libre 
En s'approchant de la fillette qui se tenait là, Lyn put voir qu'elle arborait un grand sourire. Elle espérait qu'elle n'avait pas privé une autre finisseuse d'une capture de vif. Mais visiblement, ce n'était pas le cas, puisque l'élève ne portait aucun équipement pour jouer. Et le vif semblait tout droit sorti de la boîte que Lyn avait apportée. Cela se confirma lorsque la petite finisseuse entendit, d'une voix assez forte (heureusement parce que le vent soufflait bien), la fille s'excuser au sujet du vif qu'elle avait libéré.
Lyn réagit au quart de tour, pour la rassurer, parce que sa camarade n'avait rien fait de mal – elle avait même offert à la finisseuse l'autre partie de son entraînement – et qu'elle ne voulait pas avoir l'air de lui en vouloir.


- T'inquiète, y a pas de problème !

Lyn avança sa main qui tenait le vif pour lui montrer qu'il était bien là, et pas perdu dans le ciel nuageux. Elle l'avait attrapé, elle en était toute contente ! L'aiglonne s'avança vers la boîte de balles, souriant toujours à celle-qui-avait-libéré-le-vif (sur laquelle elle finirait bien par mettre un nom, quand les présentations viendraient), puis s'accroupit, et détourna le regard quelques secondes, penchée sur la boîte, pour y remettre le vif. Cela fait, elle se redressa, et écouta ce que la fille s'exclama et demanda.
Lyn fut flattée par le compliment sur sa vitesse, et ressentit une certaine fierté à l'idée d'avoir été observée, si tant est qu'on puisse voir quelque chose par un temps pareil.


- Ah... ah bon... merci ! Elle ne s'était pas trouvée si rapide que ça, mais c'était probablement dû au fait que sa course lui avait paru assez longue, à sans cesse se rapprocher du vif puis s'éloigner. Lorsqu'elle sentait qu'elle était proche du vif, la tension montait, montait, jusqu'à ce qu'elle l'attrape, ou qu'elle le rate au dernier moment. Quand l'écart s'agrandissait, elle essayait de forcer pour accélérer et ne pas perdre plus de mètres. Et ce schéma se reproduisait presque tout le temps, plusieurs fois par course. Donc ça paraissait long. Oui, je suis dans l'équipe des Éclairs, celle de Serdaigle ! Et... et toi, tu fais du Quidditch ?

Lyn ponctua ses paroles d'un sourire engageant, puis observa son interlocutrice plus attentivement. Elle avait les cheveux bruns, coupés en carré, et des yeux marron plutôt foncés. Lyn avait l'impression de l'avoir déjà vue, mais c'était très vague, elle se faisait peut-être simplement des idées. Quand on croise quelqu'un qu'on est censé connaître, il arrive qu'on s'imagine se souvenir soudainement de lui, alors qu'en fait c'est notre mémoire qui reconstitue n'importe quoi.
Bref, Lyn n'aurait pas su dire dans quelle maison était sa camarade (peut-être l'avait-elle entrevue à Serdaigle ? Rien n'était moins sûr), ni en quelle année – mais Lyn ne lui donnait pas plus de treize ans – et ce qui était sûr, c'est que si elle était dans une équipe de Quidditch, ce n'était pas dans celle de Serdaigle. Lyn avait beau ne pas faire beaucoup attention aux gens autour d'elle, elle savait quand même qui était dans son équipe, et qui elle recrutait !

“C'est le temps que tu as perdu pour ta rose qui fait ta rose si importante.” - Le Petit Prince, St Exupéry

22 nov. 2017, 20:14
Quand la théorie rencontre la pratique  Libre 
Norma trouvait définitivement la fille en face d’elle très sympathique. Il y avait une autre bonne surprise : elles appartenaient à la même maison. C’était une journée pleine de découvertes : Norma observait de près des vraies balles de Quidditch, elle apprenait le nom de l’équipe de Quidditch de sa maison (« Les Éclairs », c’était un nom qui en imposait) et elle faisait une nouvelle rencontre.

Elle était plutôt restée en retrait depuis le début de l’année. Elle préférait se concentrer sur les cours et sur sa correspondance avec sa famille. Même pour les repas, elle préférait manger dans son coin plutôt que de se mêler avec les gens de sa classe. Le premier jour, elle avait tenté de rejoindre sa cousine qui mangeait avec ses amis. Mais elle n’avait presque pas regardé Norma quand elle s’était assise et la nouvelle Serdaigle s’était sentie complètement invisible. Depuis, elle avait perdu confiance en elle et n’osait pas retenter une nouvelle approche. Elle parlait tout de même avec quelques-uns de ses camarades de temps en temps. C’était surtout pour discuter des cours, des professeurs ou des horaires de repas. Souvent, elle voulait savoir s’ils avaient réussi à lancer les sorts appris en cours. Elle n’avait rien d’autre à faire qu’étudier alors elle voulait s’assurer d’être parmi les meilleurs, comme pour se prouver qu’elle avait de la valeur au moins scolairement. Mais en dehors de ses bons résultats, elle n’avait pas vraiment lié d’amitiés ni fait beaucoup de découvertes.

Toutes ces nouveautés qui arrivaient d’un coup lui donnaient donc un peu le tournis. Heureusement, elle avait une passion commune avec la joueuse à laquelle se raccrocher : le Quidditch. Elles ne le pratiquaient pas du tout de la même manière mais Norma ne le voyait pas comme un problème. Le thème pouvait déterminer un point commun sans que l’application ne soit la même. Elle pensait au contraire que ça pouvait être un apport pour chacune d’entre elles, comme elle le faisait avec sa cousine avant.

Elles parlaient pendant des soirées entières du Quidditch avant d’aller le lendemain essayer les techniques qu’elles avaient apprises. Norma regardait sa cousine et prenait des notes pour l’aider à s’améliorer. De son côté, sa cousine apprenait des choses que seul un joueur pouvait expérimenter. Mais cela faisait longtemps que ça n’était pas arrivé. La cousine de Norma passait de plus en plus de vacances avec ses nouveaux amis de Poudlard et même quand elle était là, elle préférait lire ses magazines ou écrire des lettres. Elle ne remontait sur son balai qu’une fois de temps en temps pour faire un match avec ses frères et ses cousins. Norma passait désormais ses vacances en famille presque toujours seule, la tête dans des livres de Quidditch. La seule personne avec qui elle continuait à vraiment parler était Adèle, sa grand-mère.

Une fois, elle avait osé lui dire que sa cousine lui manquait… Adèle avait tout de suite trouvé les mots justes. Elle lui avait raconté l’histoire de ses propres fils, très proches pendant leur enfance. Eux aussi s’étaient éloignés quand le plus grand, l’oncle de Norma, était entré à Poudlard. Selon Adèle, c’était normal ; mais le père de Norma l’avait très mal vécu. Son frère avait toujours été l’initiateur de tous leurs jeux. Maintenant qu’il s’intéressait à d’autres choses, le benjamin se retrouvait bien seul. Mais avec le temps, lui-même avait grandi et abandonné ces anciens jeux. Puis, des années plus tard, ils s’étaient retrouvés. Aujourd’hui, ils étaient redevenus proches, peut-être même encore plus qu’avant.

Norma avait été rassurée en entendant la conclusion. Mais depuis son arrivée à Poudlard, elle se demandait si l’histoire se répèterait vraiment avec sa cousine. Elle la trouvait de moins en moins intéressante avec ses histoires de « mecs trop beaux » et de « profs trop injustes ». Elle se souvenait avec regrets des fous rires qu’elles avaient avant en plein milieu de la nuit.

Norma était donc soulagée de voir que d’autres personnes continuaient à apprécier le Quidditch. Elle décida qu’il était temps de faire preuve de témérité et de se mêler aux autres. Peut-être aussi de se présenter.


« Je m’appelle Norma, je suis chez Serdaigle aussi ! Je viens d’arriver à Poudlard. Mais je ne fais pas de Quidditch, non. Je ne suis pas très à l’aise sur un balais. Par contre, j’adore regarder. J’étudie aussi les livres des règles de Quidditch. Je ne sais pas si tu connais des techniques spéciales, mais si tu veux je pourrais t’expliquer celles que je connais un peu ? Tu joues à quel poste ? »

Sixième année RP

06 déc. 2017, 17:58
Quand la théorie rencontre la pratique  Libre 
En écoutant la réponse – et les présentations – de son interlocutrice, Lyn se rendit compte qu'elle n'avait pas du tout dit qui elle était. D'ailleurs, elle pouvait désormais mettre un nom sur le visage de la fillette. Norma. C'était joli, comme prénom. Enfin, Lyn ne savait pas si elle l'aimait ou non, mais venant de la bouche de cette fille, ça sonnait très bien, très beau. Lyn n'avait jamais connu de Norma, ou alors elle ne s'en souvenait pas. Elle n'avait pas vraiment eu beaucoup de liens avec les enfants de son école, à part Camille.
Lyn fit un grand sourire en apprenant que Norma était à Serdaigle. Être de la même maison, ça rapprochait ! Surtout dans un domaine comme le Quidditch où les maisons étaient en compétition. Et puis elles pourraient papoter en salle commune également si elle s'y croisaient, surtout qu'avec le début de l'automne et l'hiver qui approchait aussi, rester dans l'enceinte du château deviendrait bien plus confortable que se balader dans le parc.
La jeune fille venait d'arriver à Poudlard, elle était donc en Première année. Lyn devait être à peine plus âgée, mais elle se prit tout de même d'affection pour sa camarade qui avait tant de choses à découvrir, à expérimenter, à explorer.

Lyn fut à moitié déçue d'apprendre que Norma ne faisait pas de Quidditch, mais après tout, c'était assez rare que des élèves en aient pratiqué avant leur rentrée à Poudlard. La petite italienne elle-même avait commencé ce sport après le milieu de sa Première année. Elle ne l'avait jamais pratiqué auparavant d'arriver, et n'en avait pas spécialement parlé avec sa famille, donc elle ne pensait pas s'y intéresser si vite. Après en avoir entendu parler plusieurs fois dans le château, la fillette avait commencé à étudier les règles, avait observé attentivement un match, et puis... Elle s'était lancée. Sans avoir une seule fois touché un balai ou un souafle, mais avec toute la théorie bien en tête, elle avait demandé à intégrer l'équipe de sa maison. Elle n'aurait su dire comment, mais le fait est qu'elle avait réussi. Elle s'était suffisamment bien débrouillée pour être acceptée. Au départ, l'aiglonne n'y croyait pas mais elle avait bien dû se faire une raison lorsque, après quelques entraînements, elle avait été sélectionnée pour être, non pas remplaçante, mais titulaire dès son premier match.

En revanche, ce fut encore du ravissement que la jeune Capitaine éprouva en entendant que son interlocutrice s'intéressait de près à ce sport, du côté théorique et technique.
En fin de compte, le parcours de Lyn et celui de Norma étaient sensiblement différents. Tandis que Lyn avait étudié la théorie et avait appris sur le terrain en assez peu de temps, Norma, au contraire, semblait se consacrer presque uniquement à la théorie mais connaissait le sport depuis bien plus longtemps.

Lyn passa en revue toutes les informations qu'elle venait d'assimiler, y compris la charmante proposition de se voir expliquer différentes techniques, et tenta de formuler une réponse claire dans sa tête avant de parler n'importe comment, en bégayant et en mélangeant tout.


– Enchantée Norma ! Moi c'est Lyn ! Je suis super contente que tu t'intéresses autant au Quidditch, même si tu n'y joues pas trop... Lyn non plus ne maîtrisait pas du tout le vol avant d'entrer à Poudlard, mais elle avait appris très vite ; cela dit, elle n'estima pas nécessaire de rajouter ça, parce que Norma avait sûrement ses raisons de ne pas être à l'aise. Ou alors elle manquait juste d'entraînement. Que ce soit l'un ou l'autre, Lyn ne voulait pas trop s'étendre, et surtout pas trop parler d'elle. Pour ma part, je suis finisseuse ! Si tu connais quelques techniques là-dessus, alors je veux bien que tu m'en apprennes s'il te plaît ! Et si tu veux, je pourrai peut-être t'aider à être plus à l'aise en vol ?

Bon, la Deuxième année n'était probablement pas la mieux placée pour donner des leçons de vol, mais parfois il est plus simple, plus détendant d'apprendre avec un camarade qu'avec un adulte.
L'aiglonne adressa un sourire bienveillant à Norma, et un regard pétillant et malicieux. Le temps était gris, mais le moment était devenu plutôt lumineux depuis que les deux jeunes filles s'étaient rencontrées.
Lyn espérait de tout cœur que Norma se révélerait une joueuse prometteuse – en tout cas, elle semblait l'être – et intégrerait l'équipe. Mais surtout, elle espérait que la Première année deviendrait également une camarade de jeu, même si c'était juste pour lui donner des conseils, et une bonne amie.

“C'est le temps que tu as perdu pour ta rose qui fait ta rose si importante.” - Le Petit Prince, St Exupéry

20 déc. 2017, 23:42
Quand la théorie rencontre la pratique  Libre 
En entendant le terme « finisseuse », Norma crut qu’il y avait un malentendu. Peut-être qu’un autre sport sur balais dont elle n’avait pas connaissance existait ? Elle avait bien dit « Quidditch », pourtant… La serdaigle fit défiler mentalement les différents postes : poursuiveur, gardien, batteur, attrapeur… elle ne se souvenait pas d’un quelconque « finisseur ». Elle venait juste d’affirmer s’y connaître et elle était déjà confrontée à son ignorance. Pourtant, elle était certaine d’avoir lu les bons ouvrages sur le sujet. À moins que ce soit les élèves de Poudlard qui jouent à une autre version de ce sport ? Si les règles étaient différentes, Norma n’était pas sûre de l’utilité de ses quelques connaissances…

Elle n’était pas au bout de ses peines car Lyn lui proposa ensuite de voler avec elle. De douloureux souvenirs remontèrent à la surface. Norma aimait beaucoup arbitrer les matchs de sa famille mais ce n’était pas la seule chose qui la poussait à fuir le terrain. Sa cousine lui avait fait essayer le vol plusieurs fois. Norma avait tenté de passer au-delà de l’inconfort de la position sur un balai. Pourtant, plus elle s’éloignait du sol et plus elle avait l’impression que le manche s’efforçait de la couper en deux ; une impression un peu étrange et exagérée qu’elle n’avait jamais osé partager avec qui que ce soit. En plus de ça, elle parvenait maladroitement à rester stable quand elle ne bougeait pas mais dès qu’elle avançait ou tournait, elle avait l’impression que son corps pesait une tonne et refusait de rester dans les airs. Après plusieurs essais peu fructueux, elle s’était laissé convaincre de jouer pour un entraînement. Elle avait reçu plus de souafles et de cognards (en mousse, heureusement) que tous ses cousins réunis. Elle avait fini par tomber lourdement dans une grande flaque de boue. C’est en pleurs que sa mère était venue la chercher avant de lui interdire de remonter un jour sur un balai – promesse que Norma avait tenu avec un grand plaisir.

Cet épisode datait désormais de plusieurs années, Norma avait grandi. Peut-être était-il temps de remplacer ce souvenir par des expériences plus joyeuses ? Si elle restait très craintive face à cette idée, elle pouvait tout de même commencer à l’envisager. Elle répondit avec prudence :


« Oui, on pourra essayer… Mais je préfère te prévenir, je suis sur un balai comme un Scroutt à Pétard dans un magasin de porcelaine. 

Avant de continuer à parler de ça, elle devait éclaircir quelques points primordiaux. Si elle voulait continuer à arbitrer des matchs, il fallait qu’elle connaisse toutes les manières de jouer. Et ça pourrait apporter un peu de nouveauté aux matchs avec sa famille alors Norma se jeta à l’eau. Lyn allait peut-être penser qu’elle avait appris le Quidditch dans une chocogrenouille surprise mais tant pis.

- Tu as dit que tu étais finisseuse ? C’est quoi, exactement ? »

Sixième année RP

13 janv. 2018, 11:00
Quand la théorie rencontre la pratique  Libre 
Norma ne fut pas très enthousiaste dans sa réponse, et elle sembla choisir ses mots avec une certaine réserve. Cependant, sa comparaison avec un Scroutt à Pétard fit légèrement glousser Lyn, qui avait eu l'image en tête aussitôt.
Et puis, Norma demanda ce que c'était qu'un finisseur. La première réaction de Lyn fut l'étonnement, puis elle eut un air sceptique se demanda si sa camarade connaissait
réellement les règles du Quidditch. Sans finisseur, pas de match. Cela dit... Maintenant qu'elle y repensait, dans son livre (ou plutôt dictionnaire) Le Quidditch de A à Z, qu'elle avait reçu et lu l'année précédente, il n'était pas fait mention du finisseur. Après s'être renseignée, elle avait appris que ce livre parlait du Quidditch "traditionnel", dans lequel les règles étaient légèrement différentes, et, notamment, on ne trouvait pas de finisseur mais un attrapeur.
Si Norma avait appris à jouer avec les règles traditionnelles, cela expliquait pourquoi le terme de "finisseuse" ne lui disait rien. Mais Lyn préférait tout de même s'en assurer, aussi répondit-elle sur un ton légèrement méfiant, bien qu'elle affichât un petit sourire bienveillant.

– Ah euh... Le finisseur c'est... l'équivalent de l'a-ttrapeuur (pas très sûre d'elle, la fillette buta sur ce mot) dans le Quidditch... d'avant. Dans le Quidditch à quatre, le finisseur doit attraper le vif d'or et les viffets, et il peut également jouer avec le souafle...

Lyn préféra s'arrêter là avant de commencer à déballer toutes les règles. Elle ne voulait pas s'embrouiller dans ses explications, et la meilleure solution pour éviter ça était de ne rien ajouter. La fillette connaissait les règles pratiquement sur le bout des doigts, mais elle avait une fâcheuse tendance à s'emmêler les pinceaux à l'oral, à cause du stress, de la timidité, etc. Lyn, pas très à l'aise, craignait aussi de ne pas avoir été assez clair dans ses explications, ou alors de se retrouver submergée de questions telles que "Mais pourquoi les règles ont changé ? Pourquoi ce rôle a changé de nom ? Est-ce que c'est aussi bien que le Quidditch à sept ?", tant de questions auxquelles la jeune joueuse n'était pas capable de répondre, et qu'elle commençait elle-même à se poser. Et puis, il était aussi possible que Norma ne connaisse ni le Quidditch à quatre, ni le Quidditch à sept. Auquel cas, il y aurait probablement plus de choses à expliquer qu'un simple rôle. Cela dit, d'après la discussion qui avait précédé, c'était quasiment impossible que Norma ne connaisse aucune des deux versions du Quidditch, à moins qu'elle ne joue une troisième version différente du Quidditch, inconnue au bataillon.
Gênée, la petite italienne préférait observer ses pieds que de lever les yeux pour regarder sa camarade en face. Elle se mordit les lèvres, ne sachant pas quoi dire de plus, et essaya de trouver quelque chose à faire, n'importe quoi. Elle tortilla sa tresse de la main droite, celle qui ne tenait pas le balai, puis fit de légers mouvements de pieds, comme si elle battait une pulsation. Son regard dériva alors sur la boîte de balles, dans laquelle le souafle manquait toujours. Évidemment, elle l'avait complètement oublié lorsqu'elle avait pourchassé le vif, et la balle de cuir devait à présent reposer dans l'herbe à quelques mètres ou dizaines de mètres. Il n'aurait pas été très poli de partir le chercher alors qu'elle était en train de discuter, mais elle nota dans un coin de sa tête qu'elle devrait aller le récupérer plus tard.
Et puis, après cet instant où elle avait laissé ses pensées vagabonder, Lyn releva la tête pour regarder de nouveau Norma. Par réflexe, elle lui adressa un sourire, et haussa légèrement les sourcils, ouvrant grand les yeux. Son attention était désormais complètement dirigée vers son interlocutrice.

“C'est le temps que tu as perdu pour ta rose qui fait ta rose si importante.” - Le Petit Prince, St Exupéry