Inscription
Connexion

08 juin 2020, 15:30
Les Songes de l'Abîme  + 
Image

_________________________



ღ 13 Avril 2020, aux alentours de 17h


Le Temps, ça use.
Le Temps donne vôtre naissance.
Le Temps vous fait grandir, progressivement.
Le Temps vous apprend la Vie.
Le Temps vous égare, vous perd, et, dans un dernier élan bien étrange, il vous tue, subitement. Rien à dire là-dessus.
Personne, jamais personne, n'est parvenu -et ne parviendra- à le vaincre, ni même lui résister. Que vous soyez puissant, c'est bien.
Mais le Destin garde précieusement votre petite vie dans un recoin de quelque tiroir, de quelque malle, et il ne vous oublie pas quand vous avez décidé de croiser le fer avec la Faux.
C'est idiot d'essayer.
Il n'y a rien à faire.
Les Hommes sont forts, mais faibles lorsqu'il s'agit de Vie ou de Mort.
Parfois, cruelle comme il peut l'être, le Destin ordonne a un Homme de tuer son Sembalable, éveillant son esprit animal.
Et l'Homme obéit.
Et l'Homme lève sa massue.
Et l'Homme est aveuglé par la Haine.
Et l'Homme abat sa massue.
Et l'Homme est idiot.
Et l'Homme est faible.
Mais il n'y peut rien, il est un pantin, selon ses Dires du moins.
Car nous ne sommes pas des Bêtes non plus, et l'Intelligence est censée nous garder sous le droit chemin.
Mais quand nous avons une bonne excuse, l'occasion est trop belle pour se montrer sous notre meilleur jour.
On préfère s'entretuer.
Jusqu'à ce que notre planète devienne rouge, teinté par le flot de sang qu'une seul espèce aura fait couler plus que jamais.



Et toi tu es là.
Tu constates.
C'est peut-être tout ce que tu sais faire.
Te morfondre sur le passé, le présent et même l'avenir.
A quoi bon rester là, perdue dans tes sombres songes.
Tout ce Temps de Perdu.
Le Temps est irrattrapable.
Tu sembles ne pas le savoir.
Non.
Tu le sais.
Mais tu ne veux pas le savoir.
Effrontée.
Seule Ombre dans un tableau de verdure, tu penses à Demain.
Tes Parents.
Ta Scolarité.
Ta Bipolarité.
Si Demain est si sombre, pourquoi s'obstiner à rester sur Terre?
L'Enfer te tend déjà ses Bras, attendant une véritable étreinte embrasée par les flammes de tes Démons.



Tes yeux en amande jettent une lueur invisible sur le Lac Noir.
Il est beau.
Il est immense.
Tu voudrais t'y noyer, le jour de la Fin.
Rejoindre les Ténèbres.
Et laisser un amas de matière organique pourrir paisiblement au fond de ce Lac.
Ce serait ton Rêve.
Le Cauchemar des autres est un Idéal.
Cette Songe est punie par la Vie, qui t'arrache une Larme.
Une seule.
Une putain de Larme.
La Marque de onze années de faiblesse.
Et ce n'est pas terminé.
Bien au contraire.
Tu seras faible, pour l'éternité.


_________________________



@Lena Smith

𐌔

10 juin 2020, 13:39
Les Songes de l'Abîme  + 
Il faisait beau aujourd'hui.
Trop beau. Comment le Soleil pouvait-il briller autant ? Il était beaucoup trop joyeux.
Lena aurait voulu pouvoir l'éteindre.
Sauf que c'était pas possible.

Le Soleil était immense. Il était intouchable. Invincible.
Alors la blondinette lui jetait des regards noirs. Elle en avait marre.
Marre de Le voir briller aussi indifféremment.
*Comment il fait ? Il peut voir tous les problèmes des humains, et il réagit même pas !*
"Tap".
Un coup de pied dans un caillou. Ledit caillou atterrit dans le lac. Sa surface est troublée.
*Lui au moins il est pas indifférent.*
Il réagit à tout ce qui le touche.
Mais c'est peut-être pas suffisant.
Le lac avait toujours attiré Lena.
Elle avait toujours voulu se baigner dedans.
Flotter à la surface...
Ou couler ?
La Mort...
C'était une chose bien mystérieuse. Sombre. Imprévisible aussi.
Elle était attirante. Charmeuse. Envoutante.
C'était comme ça qu'elle attirait les humains à elle.
Elle les envoutait.

Une fille. À côté du lac. Ou de la Mort ?
Elle observe l'eau et ses vaguelettes.
À quoi pense-t-elle ?
C'est une Serdaigle.
Lena l'a déjà vue dans les couloirs.
Peut-être pas elle.
Après tout, la Jaune aime passer inaperçue. Comme un fantôme. Non, une Ombre. Voilà ce qu'était Lena. Une Ombre errant dans les couloirs du château.
Invisible.
Mais, les Ombres étaient aussi présentes au lac. Dans l'eau, tout au fond.
Mais... Si le lac est comme la Mort, alors les Ombres sont synonymes de la Mort ?
Possible.

Alors Lena était une Ombre morte.
Sauf si la Lumière revenait. Mais qui était la Lumière ? Qu'est ce qu'était la Lumière ?
Et si... Elle n'existait pas ?
La blondinette serait perdue. À jamais. Dans les Ténèbres.
*Non. J'veux vivre.*
*C'est trop tard. T'es déjà dans les Ténèbres. T'es devenue une Ombre. Et quand on est une Ombre, on en reste une.*
*Sauf si la Lumière vient.*

Voilà. C'était aussi simple que ça. Il fallait trouver la Lumière pour pouvoir sortir.
Pour qui Lena voulait vivre ?
*... La... La Lune. Alison peut-être. J'veux l'aider. Alors j'dois vivre pour l'aider.*

La Jaune reporta son attention sur la Serdaigle. Enfin, elle observait plutôt le lac. Le lac, scintillant sous le Soleil. Finalement, la boule de feu n'était pas si horrible que ça. Elle faisait scintiller le lac. Et la blondinette aimait tout ce qui lui faisait aimer encore plus le lac.

Un léger sourire se dessina sur ses lèvres. Infime, mais il était là.
Sans s'en rendre compte, la Poufsouffle s'approcha jusqu'à être au niveau de sa camarade.
Elle resta silencieuse, appréciant le calme du parc.
Calme qui était cependant troublé par les autres.
Lena ferma les yeux, écoutant le clapotis de l'eau sur la berge.

@Hannah Hardhoke

Cinquième année rp 2048-2049
« If you're the sickness, I suppose you can't also be the cure. » – Cardan Greenbriar
Membre de la RASA.

14 juin 2020, 07:38
Les Songes de l'Abîme  + 

____________________________________

“Si tu voulais me voir, moi je préfère le Noir”
Pomme
____________________________________


Image

~
________________________________

~

Tandis que ton Esprit s'évapore dans le vaste Empire formé par le Lac, tu sens qu'un souffle Humain se rapproche de Toi. Lentement. Pas à pas. Un ou une Semblable décidé -décidée?- à te rejoindre.
*Pourquoi?*
Tu n'as plus rien à offrir, sinon des paroles confuses et abstraites, entrecoupées, hachées, bref, l'Enfer.
Ton Conscient est partagé entre l'envie de découvrir cette Semblable, et le dégoût d'une nouvelle rencontre inutile, qui ne te fera en rien avancer dans cette journée *d'merde*.
Sois polie, Hannah...
Et puis merde.
Tu en as assez de cette cage dorée qu'on t'a appris à aimer jusqu'à... Il y a encore quelque mois.
Là encore, tu Tangues.
Polie ou vulgaire?
Mesurée ou folle?
Vie ou Mort?
*Y'a vraiment des moment où j'ai envie de tout foutre en l'air*



Ton Passé, ton Présent, Ton Avenir.
Tout cela s'embrouille, tu ne discerne plus rien, à part une Haine qui te transcende, une Haine maléfique, qui vient de nulle part, qui semble apparaître à chaque coin de rue, comme ça, sans prévenir. Il s'attaque aux gens faibles, qui se transforment en pantins désarticulés, qui commettent le Mal avant de se *suicider*.
Le Lac. Toi.
Toi. Le Lac.
Ton œil est attiré par l'eau.
L'eau t'appelle.
Plonger.
Vite.
Sauter.
Partir.
Loin.
Très Loin.
Et si tu faisais le dernier pas avant le Grand Sommeil?
*NON!*
Ouf. Le Calme est revenu, t'emplit de nouveau, malgré tes battements de cœur qui se lancent dans une course effrénée, et soudain sont déçu de ne pas avoir plongé dans le Néant. Tu as failli sombrer.
C'est pas possible.
Ton pouls continue de battre à une vitesse folle, tu tentes de le calmer, te rappelant subitement qu'il y a un ou une Semblable dans ton dos.
Tu te retournes.



C'est une Blondinette, dont le visage ne te dit pas grand chose.
Tu ne serais pas capable de dire quel est soon prénom, à cette fillette.
Malgré tes vains efforts pour le retrouver, cela s'avère inutile. Tu ne la connais pas.
Son visage au teint blanc, presque pâle met en valeur deux yeux aux prunelles bleutées.
Mais que peut-elle bien te vouloir?
Ce genre de rencontre n'annonce rien de bon. Tu n'es pas en état de discuter avec une Semblable, du moins pas maintenant. Tu as envie de lui dire que tu n'as nullement envie de converser durant une demi-heure de la pluie et du beau temps, mais tu te tais, par politesse. Il semble qu'il te reste encore des bonnes manières, visiblement.
Elle reste silencieuse.
Mais ses yeux parlent pour elle.
Tu le vois sur son visage qui s'éclaire de cette lueur azur.
Toi, la décodeuse de Sentiments.
Mais tu n'es pas traducteurs.
Il faudra utiliser l'ouverture fine qui marque ton visage de deux lèvres.

"Qu-qu'est-ce que tu m'veux?"



____________________________________


𐌔

11 juil. 2020, 17:01
Les Songes de l'Abîme  + 
"Pleurer décharge notre lac intérieur."
Pierre Filion
_______________________________________________________


L'Autre restait silencieuse. Pourtant, on entendait sa respiration. Rapide.
Peut-être que la question posée avait un lien avec ça ? On aurait dit qu'elle avait... Peur. Non. Qu'elle était inquiète. Ou gênée de la Présence de l'Enfant ?
Cette dernière ne savait pas.
"Qu'est ce que tu m'veux ?"
*Bah rien en fait. J'sais même pas pourquoi j'suis venue à côté de toi.*
*Lena... C'est pas sympa.*
Mais c'était vrai. La raison de la venue de la blondinette était inconnue. C'était sa Conscience qui lui avait dictée de s'approcher.
Mais elle ne savait pas pourquoi.
Quelque chose en elle voulait qu'elle réponde. Mais pour dire quoi ?
"Le temps d'aujourd'hui est beau." ? Trop banal. On dirait les Autres.
"Tu t'appelles comment ?" ? Encore pire. À quoi bon donner son nom ? C'est complètement inutile.
"Ça va ?" Non mais franchement, ça se dégrade un peu plus. Demander comment va un.e Autre. Ils répondront forcément oui. Comme tout le monde.
Finalement, rester silencieuse était certainement la meilleure solution.
Pourtant, l'Enfant voulait répondre. Une question sans réponse, c'était pas très sympa.

-Rien.

Et c'était vrai. Cette réponse était sans intérêt, certes, mais au moins la Jaune avait répondu. Mais ce qu'elle avait dit était tellement nul... Peut-être aurait-elle dû rester silencieuse au fond ?
*Non.*
Pourquoi ?
*Parce que c'est pas une Autre. Elle mérite que j'lui réponde.
Pas faux. Tout, sans exceptions, montrait que la Bleue n'était pas une Autre. Ou en tout cas, ne ressemblait pas à une.
Peut-être qu'elle aussi souffrait ?
Peut-être qu'elle en avait marre ?
De tout ça ?
Des Autres ?
De la Vie ?

La curiosité de l'Enfant l'emporta une fois de plus. Encore et toujours.

-Toi aussi parfois tu veux sauter dedans ? Pour t'abandonner aux Ténèbres ? Laisser la Mort t'emmener avec Elle, comme une vieille amie ?

Elle parlait du Lac, bien évidemment. De toute façon, quoi d'autre pouvait faire référence à la Mort, autre que la surface scintillante de l'eau ?

-Si je saute, tu l'fais avec moi ?

Non non non et non !
Pourquoi elle avait dit ça ? Ça allait tout gâcher, encore une fois. Elle allait tout faire foirer avec ces Mots. Pour la énième fois. Elle faisait toujours gâcher les choses en parlant. En ouvrant sa bouche, en prononçant des Mots. Comme si elle pouvait pas les contrôler. Comme si à chaque fois qu'elle parlait, elle pouvait faire sortir que des horreurs.
Mais le pire, c'était qu'elle connaissait à peine sa camarade ! C'était la première fois qu'elle lui parlait. Et il fallait qu'elle dise ça.
*Parfois je peux être bête !*
Oui.
Oui, elle l'était. Pas parfois. Souvent ?
*Non. Parfois.*
D'accord.
Parfois, alors.
Quand elle n'en faisait qu'à sa tête.

@Hannah Hardhoke, je suis vraiment désolée pour cet immense retard :cry:

Cinquième année rp 2048-2049
« If you're the sickness, I suppose you can't also be the cure. » – Cardan Greenbriar
Membre de la RASA.

20 juil. 2020, 09:20
Les Songes de l'Abîme  + 
~
"Quand tu ne sais pas quels Mots employer, il faut te taire"
Maud Hardhoke


Le calme était bien là, il y a quelques instants, avant qu'une enfant viennent briser ton silence. Il semblait puissant, mais ce n'était qu'illusion. Il est comme toutes les entités, destiné à être détruit. Détruit par des Semblables, qui ne vivent que pour le Bruit. Égoïstes comme ils sont, loin d'eux l'idée de penser que certains seraient agacés par ce bourdonnement permanent, qui parviendrait presque à endommager quelques Consciences égarées. Mais ça, ils s'en moquent bien, les Semblables, unis dans leurs bassesses, honnis par le Silence.

Certes, tu as brisé la première. Mais tu as brisé pour préparer les fondations d'un prochain Silence. Mais c'était sans compter sur les Semblables, capables de tout renverser sur leur passage. Ce que cette fille n'a pas manqué de te prouver. Le labeur difficile que tu t'étais promis de réaliser venait de disparaître. Noyé dans un flot de paroles. Asphyxié dans une ignorance crasse propre aux Semblables. Aveuglé par la lumière opaque des Mots incontrôlés. Tu aurais envie de choir soudain, sous le poids de cette nouvelle défaite face à l'adversité. Tu sais aussi que les Mots peuvent être beaux. Mais seulement chez quelques personnes. *Swann, elle sait utiliser les Mots* Manque de chance, Swann n'est pas ici pour te réchauffer, te donner l'impression d'avoir un nouveau Cœur. Tu dois affronter la Tempête seule. Les Vagues avides d'Âmes brisées te dévorent, sans la moindre once de pitié. Tu t'écroules intérieurement.

Pour compenser cette chute libre de ton for(t) intérieur, tu redresse la tête. Idiot, peut-être. Risqué sûrement. Mais ça te permet de faire le vide et d'essayer de comprendre quelque chose dans ce pêle-mêle de Mots. Étonnement, tu partages son point de vue, et agacée par ce constat, tu trouves enfin une faille dans son discours. La Mort n'est pas une vieille amie.
C'est bien pire que cela. C'est un gouffre attirant. Pas pour tout le monde, fort heureusement. Mais certains ne résistent pas à son appel guttural. Elle se trompe. Considérer la Mort comme une amie, c'est creuser sa tombe. Toi, elle t'intrigue, la Mort. Fascinante. Dangereuse. Tu ne parviens pas à la cerner. C'est en ça qu'elle est redoutable d'ailleurs. Mais ce n'est en aucun cas une amie. "Pas encore", soufflent tes Démons avec malice. Tu les repousse sans réelle conviction. Tu te doutes qu'ils ont *encore * raison.

Quelle n'est pas ta surprise quand elle te pose une question pour le moins indiscrète. Tu as horreur de ça, de ces questions qui te touchent et auxquelles tu dois répondre personnellement. Bon au moins, la réponse est simple. Jamais il ne te viendrait de sauter avec cette fille dans le Lac. Hors de question. Ton Esprit est déblayé rapideme. Tu as survécu à ces Flots de Mots. Il va falloir maintenant répondre. Et c'est sûrement cela le plus ardu. Tu restes stoïque, bien décidée à couper le sifflet de la Semblable.

"C'est pas vrai. La Mort s'ra j-jamais ton am-mie.Et si j'devais sauter, ce serait sûrement pas avec toi. Ni personne d'autre d'ailleurs. Si t'as rien à me demander, tu peux partir, tu sais ?"

𐌔

06 août 2020, 19:11
Les Songes de l'Abîme  + 
Le Lac brillait de toute sa splendeur. Le scintillement de l'eau, les vagues léchant le rivage... C'était *Beau*. Un peu trop, peut-être. Son charme invitait l'Enfant à plonger et nager dedans. S'abandonner aux profondeurs, s'enfoncer dans les abîmes.
Mais était-ce ce qu'elle voulait vraiment ? Ignorante comme elle est, elle n'en savait rien du tout.
Perdue dans ses Pensées, la voix de l'autre la ramena à la réalité. Réalité trop écrasante, trop douloureuse.
Et des Phrases, encore pire. Sauf qu'elle comprenait. Elle ne c'était pas attendu à ce que la Serdaigle dise oui, ou d'autres Mots.
Mais il n'empêche que ça lui faisait mal.
Mal d'être *Délaissée*.
Mal d'être *Seule*.
Mal d'être *Abandonnée*.

-Je sais.

Oui, elle savait qu'elle pouvait partir. Mais elle ne le voulait pas. Le Lac était trop magnifique pour qu'on puisse le quitter des yeux et partir.
Partir... Loin. Loin de tous ces Autres, loin du Château, loin du Monde. Par Merlin, l'Enfant en avait envie, là, tout de suite. Mais ses pieds ne répondaient plus. Ils étaient cloués sur place. Des vis invisibles l'empêchaient de bouger, de pivoter sur elle-même pour ne faire qu'un pas, ou pour tout simplement...
*Non*

Non quoi ?

Non pour regarder la fille. L'Inconnue. Elle n'avait vu que sa silhouette. Pas la couleur de ses cheveux, sa taille ou ses yeux. Et puis de toute façon, elle s'en fichait de ça.

-Désolée.

Hein ? Quoi ? Pourq...

*Attend*

-Je... J'sais pas parler sans dire n'importe quoi. Alors désolée d'avoir été indiscrète. En posant cette question... Stupide.

Stupide.

Stupide stupide stupide.
Stupide, faible, idiote, lâche, peureuse, ingrate, inso...

STOP !
Elle en avait marre, là. Elle en pouvait plus. Le Lac était sûrement la dernière option. Le Lac était gorgé d'eau. Comme ses yeux.
*Fait chier*
Stupides larmes qui affluaient. Elles coulaient pas - heureusement - mais elles étaient là, au bord de ses Perles. Des Perles bleues azures. Comme l'eau. Ses Larmes, ses yeux et l'eau. Même couleur (ou presque). Même couleur triste, désespérée et belle.
Belle ?
Peut-être. Que oui ou que non.

Incertitude.

Elle y est habituée, maintenant. Elle sait.

"Plouf".
L'Enfant a shooté dans un caillou. Détruisant le Silence. Merlin, c'était pas son but. Mordillement de lèvre. Ses doigts se tordent dans son dos. Elle attend la Vague de Colère. La Déferlante qui finira de l'achever à coups de couteaux entre ses omoplates. Laissant une autre cicatrice à cet endroit.
Mais une Cicatrice méchante.
Pas comme celle à gauche. Elle, elle est Souvenir de Joie. Un peu de Douleur, aussi. Mais c'était la Première Fois. Première fois qu'elle faisait de la Magie. Sans Baguette, en plus.
Ce bout de bois qu'elle n'aime pas. Elle en est trop indépendante. Là, dans sa poche. Il la protège contre son gré.
Mais la Magie ne résout pas tout, de toute façon. Il y a sûrement les Mots et les Phrases. Ou pas. C'est très vague, tout ça.
Très vague que son Esprit en devient confu.
*Tant pis. J'm'en fiche*

Cinquième année rp 2048-2049
« If you're the sickness, I suppose you can't also be the cure. » – Cardan Greenbriar
Membre de la RASA.

23 août 2020, 10:30
Les Songes de l'Abîme  + 
-
Quand les Mots s'épuisent
Dans une lueur argentée
Le Silence à la dérive
Jette l'ancre et se met à chanter

-



____________________


Situation qui t'échappe, qui semble te guider vers une route de questions, de bégaiements, de paroles dénuées de sens.
*Assez* de tous ces Mots gaspillés face aux Semblables.
*Assez* de tous ces gens qui accostent près de toi comme si tu étais un refuge lors des tempêtes.
*Assez* de tous ces moments laissés à ce Temps, cette espèce de Salaud invisible.
*Assez* de servir de bouc-émissaire
*Assez* du trop plein de sentiments contradictoires qui bouillonnent en toi.
*Assez* de cette vie où l'on t'a secouée de tous les Maux possibles
*Assez* des Mots
*Assez* de hypocrisie
*Assez* de toi

Bon. Rien n'est simple face à cette gamine qui ne peut pas s'empêcher de parler, de raconter bêtise sur bêtise, comme si elle n'avait qu'une envie; jeter une brume épaisse dans les méandres de ton cerveau. *Réussi* Le lac tranquille semble te narguer, te chuchoter que tu ne devrais pas t'emporter comme cela, que ce n'est qu'un sale moment à passer, que la Fillette-qui-t'agace va bientôt s'en aller, qu'il est inutile de créer un orage dans tout ton être. Mais c'est plus fort que toi. Cette fille t'insupporte dans tout ce qu'elle est, ce qu'elle fait.

Tu serres les dents pour contenir la houle de la rage qui risque à tout moment de bondir hors de ta bouche. Tu ordonnes à ces immondices de former une mer d'huile, tu ne souhaite pas que vous en veniez aux mains pour quelques vilaines paroles. *J'pas envie de m'battre*

La fille reprend sa tirade, s'excusant. Ton visage reste impassible, une muraille infranchissable aux Mots. Certes, elle s'excuse. Certes, elle tente de rétablir la situation initiale. Mais ce n'est pas une fois que l'on a tout détruit, que toutes les entités qui faisaient de ce lieu un endroit calme sont envolées que tout peut reprendre comme avant.

Cette incursion dans ton silence ne t'a pas plu du tout. Tu ne sais pas vraiment quoi, répondre, tandis que la Poufsouffle brise *encore* le silence avec un maudit bout de pierre qui n’a pas du être déçu du voyage. Tu te demandes parfois si ces matières que les scientifiques jugent inertes ne peuvent pas ressentir quelque douleur lorsqu’on le torture. Si cela était le cas, les cailloux auraient une vie loin d’être paisible. Tantôt jetés à la mer, tantôt ramenés sur la rive. Piétinés, emportés par pied subissant les accès de colère d’un Homme, parfois même, pour les plus beaux, arrachés à leur environnement naturel pour les exposer en guise de décoration dans les chaumières. Après tout, les Hommes semblent être destinés à briser l’harmonie sans cesse. Et l’enfant qui te fait face semble en être la parfaite illustration.

Tu soupires. Comme pour évacuer l’écume qu’avait fait naître ces tournoiements, ces vagues de colère de ta conscience. Comme pour éviter l’affrontement. Comme si une colombe blanche symbolique volait majestueusement au-dessus de ta tête. Comme si la quiétude cherchait à se frayer un passage vers les Mots. Il vaut mieux de toute façon que tu ne te laisses pas emporter par la Haine, qui, puissante comme elle est, peut t’emmener vers des typhons bien virulents.

Tu te te tais. Tu ne vas pas une nouvelle fois bousculer un silence qui vacille. Tu te contentes d'un regard acerbe qui en dit beaucoup sur ta rancœur. Mais aucun mot n'accompagne toute la force de tes yeux. Peut-être que finalement, les Mots ne valent pas autant qu'un regard brillant de vélocité. Le silence, bien qu'il ne soit que très rarement respecté, donne de la force aux quatre autres sens qui compensent le manque de Mots. De toute façon, qu'aurais-tu dit? Sûrement de sottes paroles d'une enfant de onze ans, qui ne méritent pas la brisure. Et finalement, la Colère s'est enfuie vers tes prunelles, laissant donc tes lèvres s'embrasser, scellées jusqu'à ce qu'il soit impératif de les écarter l'une de l'autre. Pour le moment, elles savourent ces secondes de contact qui les confortent dans l'idée qu'elles sont inséparables.

Et toi tu jettes les braises amande de tes yeux vers la Poufsouffle, pour l'enflammer toute entière. Reflet de sa médiocrité.

____________________



Je te prie de m'excuser pour ce léger contretemps, Plume.

𐌔

23 sept. 2020, 17:27
Les Songes de l'Abîme  + 
La tristesse est une épreuve à surmonter, pas un lac où se noyer.
Josiane Coeijmans
_______________________________________________________


Elle ne t'aime pas, Enfant.
Elle veut que tu partes, Minuscule.

Elle veut pas de ta compagnie, Insolente.

Elle le sait, tout ça. Elle le sait, et Elle en a rien à faire. Elle veut pas partir. Pas tant que la Fille de Braises aura pas compris.
Elle lui veut rien, l'Enfant. Elle voulait juste passer du temps près du Lac, admirer ses vagues remuer, s'agiter, danser. Elle voulait voir le bleu se mêler au noir dans un beau dégradé.
Elle voulait le toucher du bout des doigts, troubler sa surface calme.
Mais la Fille de Braises était là, et l'Enfant a tout gâché. *Encore*
Elle avait dit ce qui lui était passé par la tête, sans penser que la Bleue s'en fichait totalement.
Parfois, Elle aimerait disparaître. S'enterrer sous terre et ne plus jamais revenir parmi les Autres. *Foutus Autres*

Mais c'était trop tard, tout ça. On peut pas remonter dans le Temps. Sauf avec un retourneur de temps, mais c'est trop compliqué d'en avoir un.
Et si à chaque fois on changeait un moment qu'on n'aimait pas, la Vie serait trop parfaite. Et rien ni personne n'est parfait.
De toute façon, ça sert à rien d'être parfait. À part en devenir arrogant et faire chier le monde avec ça...

L'Enfant sentait le regard de la Fille de Braises peser sur Elle. Il l'a tuait, la brûlait. Ça faisait mal, de devoir ressentir toute cette Colère, alors que ce n'était même pas la sienne. Elle ne voulait plus troubler le Silence.
Mais elle ne voulait plus être proche de la Bleue.
Alors, sans un bruit, elle se décala d'un pas. Peut-être que la Serdaigle serait plus calme si Elle faisait ça. Peut-être que c'était ce qu'elle voulait depuis le début.
Peut-être que ça ne servirait à rien et que la Fille de Braises serait encore plus en colère. Froide. Méchante.

L'Enfant voulait lui montrer. Alors, lentement, la tête baissée, elle se tourna vers sa camarade. Et elle leva les yeux, les concentrant sur ceux de la Bleue. Des yeux déchainés. Qui s'efforçaient de concentrer la Colère ici, pour l'empêcher d'aller dans la bouche, puis de sortir en formulant des tonnes d'horreur. Mais l'Enfant était prête à les recevoir, ces Mots.
Ces Phrases.
Ces coups.
*P'têt qu'elle fera rien.*
P'têt qu'elle fera quelque chose. Quoi ? Je ne sais pas. Comment ? Je ne sais pas. Pourquoi ? Ça je sais.
*Pourquoi, alors ?*
Parce que t'es stupide, Enfant.
*C'est... C'est pas vrai*
Si. Demande lui.
*N-non !*
Elle voulait pas briser le Silence pour une phrase aussi insignifiante. Et puis la réponse ne serait pas celle attendue. Ce serait un regard plein de mépris, un rictus sur les lèvres, des Mots qui seraient vexants.
Alors l'Enfant se tue, attendant quelque chose de la Fille de Braises.

Décidément... Le Temps est bien trop rapide. Encore désolée pour ce retard, Plume, et pour ce piètre Pas.

Cinquième année rp 2048-2049
« If you're the sickness, I suppose you can't also be the cure. » – Cardan Greenbriar
Membre de la RASA.

11 oct. 2020, 10:07
Les Songes de l'Abîme  + 

____________________


Finalement c'est pas si facile de gérer le Silence. Aujourd'hui il est presque *gênant*. Tu en as presque marre de rester immobile, à jouer un rôle qui ne t'appartient pas. Jamais tu n'a été capable de repousser les autres, et tu n'y parviendras probablement jamais. *Mais peut-être que c'est affreusement stupide de rejeter quelqu'un simplement par mauvaise humeur* Tu soupires, jetant à nouveau un regard sur le Lac noir. *Quand je pense que je voulais y plonger tout à l'heure...* Tu te réprimandes sévèrement en ton for intérieur, avant de rabattre ton regard sur la personne — tu te rends compte que tu n'as même pas encore pris le temps de la regarder plus d'une seconde. Ton regard; vide. Est-ce de la fatigue, de la lassitude ou bien de la mélancolie? Tu ne le sais pas réellement.

Sa fine silhouette silhouette ne t'évoque pas grand chose de concret; tu n'as jamais discuté avec elle, ou du moins pas de quelque chose d'intéressant au quel cas tu t'en souviendrais. Ses longs cheveux longs dévalent telle une cascade dorée jusqu'à ses omoplates. Sa taille te permet d'imaginer qu'elle est également en première année. Elle porte encore sur son visage, sur ses pommettes arrondies et rosies les tendres marques de l'enfance, qui hélas s'effaceront bientôt quand la maudite Adolescence viendra détruire toute la beauté de l'insouciance. *J'espère que jamais je ne deviendrais comme les Grandes personnes! Je veux rester petite!*

Tu constates que tu as peut-être manqué cruellement de perspicacité lorsque cette fille, bien que peu stable semble-t-il — on n'a pas envie de se jeter dans un lac de nacre sans être en proie à quelque trouble. Mais la stabilité n'est pas forcément ce qui t'importe, et de toute façon sa réaction démesurée te rappelle étrangement tes débuts laborieux à Poudlard. Comme ce jour où cédant à une pulsion bien étrange, tu avais enfoui ta tête dans la neige, jusqu'à ne plus avoir de souffle *Idiote...* Ou bien lorsqu'au détour d'un couloir la vitre t'avait attiré irrésistiblement jusqu'à ce que tu chutes sur le corps d'un élève qui refusait de parler *Idiote...* Peu à peu, tu te demandes si toutes ces pulsions, que tu croyais graves, ne sont pas en réalité des tragédies que tu te joues. Mais désormais c'est décidé, plus jamais ces envies étranges ne te moisirons le cœur.

Tu aimerais t'excuser mais tu n'as aucune idée de la manière dont tu pourrais le faire, et puis tu n'es pas non plus totalement sûre que cette fille mérite ces excuses. Le doute t'enserre une nouvelle fois, avec plus de ténacité encore. Finalement, tu optes pour une toute autre solution. Tu vas, avant de décider si tu présentes tes excuses, continuer la discussion sur un thème un peu plus intéressant de ton point de vue. Peut-être que cette Poufsouffle saura susciter ton intérêt.

« Dis, qu'est-ce que tu en penses de ce qu'il se passe en ce moment? » Tu désignes du menton le monstre gigantesque de Poudlard. De ce mouvement, tu évoques d'une manière un peu nonchalante tout ce qui a pu se passer depuis quelques années dans ce monde Magique plus obscur que ce que tu pensais. De ce mouvement, tu mets sur la table le Bal, Parkinson et toutes les rumeurs autour de visites nocturnes aux château.

Cette question te permettra de savoir si cette blondinette arrive à saisir ce que tu souhaites exprimer dans ce simple déplacement de ton menton, et si elle a compris, tu pourras savoir si elle partage l'idéologie de Parkinson. Si par hasard c'était le cas, cela ne fait aucun doute que tes jambes prendraient bien vite la fuite. L'ombre que fait planer cette femme — que tu n'as jamais vue — sur le monde des sorciers t'horrifie, et tu ne peux pas t'empêcher de mépriser ses partisants

____________________



J'espère que tu m'excuseras de ce Pas sans saveur, Plume.

𐌔

08 nov. 2020, 15:48
Les Songes de l'Abîme  + 
Mes plus plates excuses pour ce retard, Plume. Et tous les précédents.
J’espère que ce Pas me pardonnera un peu.



Sincèrement ?
Elle n’aimait pas cette journée.
Elle n’aimait pas cet échange de regard.
Elle n’aimait pas cette fille et son regard.
Elle n’aimait rien.

Deux battements de cils, un léger soupir. Qui aurait cru que ça l’exaspèrerait ? Cette fin d’après midi n’avait rien de charmant. Un Lac trop tentant, des phrases lancées à tout va, une Serdaigle *Autre ?* comme Eux, finalement.
Elle était comme les Autres. Avec son Regard-de-Braises et ses Mots qui faisaient mal.
L'Enfant baissa les yeux, observant ses pieds. Elle attendait un quelconque geste de la Bleue, une parole. Quelque chose qui mettrait fin à ce malaise.

Elle jeta un coup d'œil au Château. Grand, imposant, immense ombre s'étendant sur le Parc. Il abritait des centaines d'Autres, et elle aussi. Sans lui elle habiterait dehors. Et sans lui elle ne pourrait pas apprendre. Elle en était indépendante, en quelque sorte. Merlin, que c'était frustrant. Si elle le pouvait, elle l'aurait mis dans sa poche et serait partie faire un grand voyage. Visiter chaque coins de la Terre, aller sur la Lune et dans les Étoiles. Réaliser ses Songes les plus fous.
Mais c'était impossible.
Impossible ?
Seul l'Imaginaire et les Rêves lui permettaient de faire ça. Mais elle ne pouvait pas aller dans ces Mondes tout le temps.
Elle n'en avait pas assez, justement.

« Dis, qu'est-ce que tu en penses de ce qu'il se passe en ce moment? »

Cette question, inattendue, la ramena à la Réalité *Trop dure*.
L'Aiglonne parlait évidemment du contexte politique. L'Enfant ne s'y intéressait pas vraiment. Juste assez pour savoir à quel point cette femme, *Euh... Parkinson j'crois* était horrible.
Elle ne savait pas quoi répondre. Si ça se trouvait, sa camarade était pour Ursula Parkinson. Si ça se trouvait, elle n'aimait pas les nés-moldus.
Réponds avec le cœur ?
C'est ce qu'elle fit :

« Euh... C'est du grand n'importe quoi. La dame, là, Parkinson, avec son Conseil des Sorciers. C'est désolant. J'l'aime pas. Ils ont quoi avec les nés-moldus ? Ils sont comme les autres, des sorciers. Les juger à cause d'ancêtres morts, c'est vraiment nul. Bon après y'a la famille en vie, mais et alors ? Ensuite, ce qu'il s'passe à Poudlard, c'est pas vraiment mes affaires. J'étais pas au Bal - heureusement d'ailleurs - mais je sais que c'était horrible la fin. Je crois ? Sinon bah... C'est tout. En bref, je suis pas d'accord avec tout ça. »

D'un mouvement de bras, elle désignait tout ce qu'il se passait et c'était passé. L'Enfant essaya de déchiffrer le visage de la Serdaigle, voulant trouver n'importe quelle expression l'éclairant sur sa réaction.
Mais peut-être que le mieux, c'était de lui poser la même question.

« Et toi ? »

Deux petits Mots exprimant sa curiosité de Savoir. Elle en dévoilait un peu plus sur elle, par sa réponse précédente et cette question.
Il suffisait d'écouter.
Tu es curieuse, tu as envie d'apprendre. Voilà. Et t'es pas d'accord avec ce qu'il se passe.
*Toi, tu commences à trop m'connaître.*
C'est avec le temps.
En y repensant, ça faisait longtemps que la Voix était là. Elle commençait à s'y habituer, à cette Voix qui l'énervait, la déprimait, lui donnait des conseils parfois, et rarement, était gentille. Mais bon, elle était surtout méchante.
Et elle pouvait rien y faire.

Cinquième année rp 2048-2049
« If you're the sickness, I suppose you can't also be the cure. » – Cardan Greenbriar
Membre de la RASA.