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21 nov. 2016, 19:14
Répétition cauchemardesque  PV Chorale 
Une moue d'exaspération traversa le visage de Miss Beauchamp quant au retard de Charlie. La gryffone ne s'en formalisa pas, comprenant que son attitude était déplacée. Elle avait beau essayer d'être à l'heure, c'était plus fort que sa volonté. Au vu du léger signe de tête lui étant adressé, Charlie s'avança au même niveau que les autres élèves présents.
Reconnaissant, en un coup d'œil, les cheveux de Kimiah, la gryffone était sûre que sa camarade de maison était présente pour chanter ; une question d'intuition. Une jeune fille avec des cheveux blonds parsemés de mèches de couleurs étranges se tenait également ici, Charlie trouvait la couleur de sa peau somptueuse. Elle n'était pas sûre de son âge, mais cette Serpentard paraissait plus vieille. Ensuite, son regard se posa sur une Poufsouffle — une pensée dériva vers Aelle, elle se sentait coupable de ne pas lui avoir encore répondu par hibou, elle détourna les yeux pour chasser cette idée — son déguisement était de loin le plus réussi, il émanait de ce visage une horreur glauque et malsaine.

*Vraiment pas mal !* souligna Charlie en constatant les autres déguisements qui faisaient plutôt kitch et nanar des années 80.
Un en particulier attira son attention, non pas à cause du costume en lui-même ; mais plutôt par la personne qui le portait : Sophie Lunera. Le cœur de la gryffone rata un coup, Sophie intriguait Charlie mais dès qu'elle la voyait, une certaine répulsion étrange se manifestait au fond d'elle-même. À chaque fois qu'elles se rencontraient, une altercation naissait. Certes, Charlie considérait que son propre caractère n'était pas propice à faire copain-copain mais elle trouvait que Miss Lunera était beaucoup trop susceptible. Espérant que cette fois-ci tout se passerait bien, la voix de Miss Beauchamp brisa ses réflexions.

Sous l'ordre de la chef de chœur, tout le monde s'empara de la partition intitulée « This Is Halloween ». Les feuilles en main, la gryffone s'avança vers un piano de scène. Il paraissait flambant neuf, pas de marque, ce qui inquiéta Charlie pendant un instant avant qu'elle ne se rappelle que son origine était sûrement magique. À vue de nez : le piano avait bien ses 88 touches. L'excitation commençait subrepticement à s'emparer d'elle. L'ancienne euphorie qui émanait à chaque fois qu'elle jouait s'installer confortablement dans les moindres recoins de son corps. Bientôt, très bientôt, ses doigts pourraient effleurer cet objet à la limite du sacré. Des mois que l'attente avait fait son nid, Charlie allait le saccager sans ménagement.
Après un sourire très doux, où perçait une légère pointe de jugement, Miss Beauchamp invita les participants à se présenter. Sophie ouvrit les festivités.


« Alors bonjour à toutes. Je m'appelle Sophie Lunera et je suis en première année à Gryffondor. Je ne joue pas d'instrument particulier mais j'ai fait plusieurs concerts avec une chorale avant en tenant le rôle de soliste soprano. »

Évidemment, il fallait que ça soit elle. Charlie avait pour intention de se présenter en premier pour ensuite observer les réactions des autres, mais sa camarade de maison la devança. Maintenant, elle n'avait aucune envie de se présenter après Sophie. Pensant que celle-ci lui lancerait un regard amer. Pendant une seconde, elle eut même envie de l'interrompre pour lui dire de songer à la modestie et d'ainsi reformuler sa phrase ; elle se retint.


« Bonjour, je m'appelle Elynary. Je suis en Troisième année de Serpentard. Je suis une soprano lirico spinto, donc je suis désolée d'avance si je vous explose les oreilles pendant l'échauffement de voix. J'ai eu des cours particuliers de chant et je n'ai commencé qu'à chanter en groupe… »

*« je n'ai commencé qu'à chanter en groupe » ?!* s'interrogea Charlie, un air ahuri plaqué sur son visage. Elle faillit exploser de rire mais se retint en baissant la tête jusqu'à que son menton toucha sa poitrine. Ainsi, elle arrivait à empêcher sa tête de trembler sous l'effet du fou rire. *Bon Dieu ! Elle ne sait pas parler…* continua sa conscience, n'arrangeant en rien les « pouffements » incontrôlables. La gryffone n'entendit rien de la suite.
Avec beaucoup de peine, elle se calma alors qu'une camarade de Gryffondor se présentait : Kimiah Van Der Blick. Charlie pensa que c'était un nom royal ou d'une famille ancestrale possédant un château ; elle ne put empêcher sa conscience de digresser. Quand elle revint à la réalité, un silence de plomb s'était abattu sur l'assemblée. La gryffone posa son regard sur la Poufsouffle qui contemplait la chef de chœur.

*Bon…* se décida Charlie en restant à sa place, derrière le piano.

On m'appelle Charlie, Charlie Rengan. Et j'estime avoir une certaine maitrise du piano, expliqua-t-elle en concluant le tout d'un geste vers l'instrument qu'elle surplombait.

je suis Là ᚨ

11 déc. 2016, 21:41
Répétition cauchemardesque  PV Chorale 
Peeves faisait sa vie d’esprit frappeur dans le château de Poudlard. Il voguait tranquillement, se cachait dans une armure et la faisait bouger si violemment qu’elle tombait, fracassée sur le sol, manquant de briser le crâne d’un élève au passage. Il jetait des craies, tapait des tampons de tableau noir entre eux, volait les possessions de qui avait quelque chose auquel il tenait un peu et le montrait trop.

Il se baladait donc, et au bout de sa promenade, se retrouva dans la Grande Salle. Ici se tenait une répétition de la chorale de Poudlard, animée par Madame Grace Beauchamp. Peeves se frotta les mains et vola à toute vitesse au milieu de l’assemblée en riant. Il adorait se moquer des gamins qui étaient persuadés d'avoir du talent.

« Lirico spinto va déchanter illico presto ! »

Il vola tout près de la tête d’une Gryffondor et poursuivit :

« Eh, Van Derbidule, t'as coincé tes cheveux dans ton violon ? »

Et enfin, il se pencha à l’oreille de Charlie Rengan et hurla :

« Charlot estime être douée, personne n’a jamais osé lui dire la vérité ? »

Il prit de la hauteur et s’assit dans l’air, croisant les jambes et les bras, ricanant doucement.

Nécromancienne - Mère du dragon - Détentrice de la Baguette de Sureau et du Retourneur de Temps
~ if i wasn’t a narcissist i wouldn’t like me either ~

@Mentionnez-moi pour activer le Tabou

19 déc. 2016, 22:19
Répétition cauchemardesque  PV Chorale 
Grace croisa ses jambes. Lorsque les élèves se présentaient une par une, elle faisait bouger son pied, on aurait pu croire que c'était un signe d'impatience, mais c'était seulement une habitude qu'elle avait quand elle ne bougeait pas. Les élèves se succédaient une par une, certaines étaient plus assurées que d'autres. Elle comprit très vite que la plupart d'entre elles avaient déjà un minimum d'expérience dans la musique. Après chaque passage, elle hochait la tête en faisant un grand sourire, elle n'arrivait pas encore à déterminer le caractère de ces élèves, mais elle savait que ce n'était pas facile de se présenter devant tout le monde si l'on était timide.

Soudain, Elynary Caitero se leva en se tenant le ventre. Grace, ne sachant pas ce qu'il se passait, jeta un regard interrogateur aux autres filles qui n'avaient pas l'air dans savoir plus qu'elle. La jeune fille demanda à sortir mais elle ne voulut pas d'accompagnateur. Elle quitta précipitamment la pièce. La chef de chœur ouvrit la bouche pour dire à la dernière fille de se présenter. Mais elle vit toutes les élèves regardaient derrière elle. Elle se tourna et vit Peeves, le fantôme farceur. Elle n'avait jamais eu directement à faire avec lui, elle avait seulement été témoin de ces actes. Mais cela lui avait suffit pour le détester et elle essayait de ne pas le croiser quand elle était à Poudlard.

Le fantôme survola les élèves en ricanant.


« Lirico spinto va déchanter illico presto ! »

Grace s'avança sur l'estrade tandis que Peeves s'approcha de Kimiah Van Derblick.

« Eh, Van Derbidule, t'as coincé tes cheveux dans ton violon ? »

" Peeves ! " s'exclama Grace.

Puis, il se pencha au niveau de l'oreille de Charlie Rengan et il hurla :


« Charlot estime être douée, personne n’a jamais osé lui dire la vérité ? »

Grace regarda avec des yeux effarés le fantôme s'envoler et s'assoir en tailleur dans les airs en ricanant. Elle fronça les sourcils en mettant ses mains sur ses hanches. Elle se redressa pour paraître plus grande et plus imposante.

" Peeves sort d'ici tout de suite ! "

Elle fixa longuement le fantôme qui ne dédaigna pas bouger. Elle regarda tour à tour chaque élève.

" Bon, nous allons continuer la répétition, prenez les partitions que je vous ai envoyé, nous allons commencer à chanter. On commence sans les instruments. "

Elle leva la tête, le fantôme continuait de les regarder avec son sourire. Elle ne vérifia pas si tout le monde était prêt, elle commença à chanter de sa voix douce mais légèrement tendue.

Reducio
J'ai essayé de donner un sens au départ d'Elynary Caitero, c'est pour ça que je dis qu'elle quitte la pièce car elle est malade.

Directrice de la Chorale
Si vous avez des questions, allez voir dans la Salle de Répétition (4e Etage) ou contactez moi par hibou.

18 janv. 2017, 16:01
Répétition cauchemardesque  PV Chorale 
Elle écouta les présentations de toutes les filles présentes à la répétition quand quelqu'un vient à leur rencontre. Enfin, pas "quelqu'un" à proprement parler. Il s'agissait de Peeves, l'esprit farceur de Poudlard. Sophie en avait entendu parler à maintes reprises mais elle ne l'avait jamais rencontré. Elle ne savait pas si c'était une bonne ou une mauvaise chose. Elle allait le découvrir.

« Lirico spinto va déchanter illico presto ! »

Sophie ne savait que faire. Elle Miss Beauchamp faire quelques pas sur l'estrade.

« Eh, Van Derbidule, t'as coincé tes cheveux dans ton violon ? »

Sophie regarda Peeves avec étonnement. La répétition prenait un nouveau tournant. Miss Beauchamp s'exclama mais il continua.

« Charlot estime être douée, personne n’a jamais osé lui dire la vérité ? »

Plus elle découvrait ce fantôme, plus elle était perdue. Il était tel que tout le monde l'avait décrit. Sophie ne savait pas si elle devait s'en réjouir ou plutôt se méfier. Il s'envola dans les airs et s'assit en tailleurs comme en lévitation. Tout cela en rigolant.

" Peeves sort d'ici tout de suite ! "

Miss Beauchamp en avait marre. Cela se voyait dans ses yeux. Mais il ne voulait pas bouger. Elle se tourna donc vers les filles présentes et les regarda une par une.


" Bon, nous allons continuer la répétition, prenez les partitions que je vous ai envoyé, nous allons commencer à chanter. On commence sans les instruments. "

Sa voix commença à s'élever, douce et jolie. Sophie la rejoignit aussitôt et toutes les filles la suivirent. Excepté Elynary, qui était parti plus tôt car elle avait mal au ventre.

Même si elle se concentrait sur le chant, Sophie ne pouvait s'empêcher de regarde Peeves. Celui-ci les regardais avec son sourire moqueur qu'il arborait depuis le début.
Elle ne savait pas quel comportement adopter face à cet esprit frappeur qui semblait décider à nuire, d'un manière ou d'une autre, à la répétition qui se déroulait sous ses yeux. Elle décida, en attendant, de se concentrer sur le chant qu'elle avait un peu travaillé pour occuper le temps avant de venir. Elle le trouvait assez joli et était contente de la chanter. Bien que la menace soit toujours présente au dessus de leurs têtes.


Reducio
Désolé pour le retard. J'avais oublié ce RPG mais je suis de retours !

27 janv. 2017, 18:02
Répétition cauchemardesque  PV Chorale 
Maggy était très contente d'être ici, parmi les autres élèves de la chorales. Tout le monde arriva au fur et à mesure dans la salle. Une fois que sa farce eu plus ou moins marché, la jeune fille donna les paroles de ''La complainte de Sally'' à Grace Beauchamp. Puis, tout le monde se présenta. Maggy connaissait plus ou moins tout le monde, au moins de vue et pris elle aussi la parole.

Bonjour ! Moi c'est Maggy Thompson, en première année à Poufsouffle. Je chante en loisir alors je ne sais pas trop qu'elle voix je suis, je crois être soprano mais cela dépend vraiment des chansons !

Elle afficha par la suite un large sourire. Puis, croyant à une farce au début, la voix de Peeves se mit a se moquer des personnes de la chorale, comme à son habitude.

« Lirico spinto va déchanter illico presto ! Eh, Van Derbidule, t'as coincé tes cheveux dans ton violon ? Charlot estime être douée, personne n'a jamais osé lui dire la vérité ? »

Maggy ne trouvait cela gère marrant. De plus, leur chef d'orchestre essayait par tous les moyens de faire taire l'esprit frappeur. Depuis qu'elle était à Poudlard, c'était sans doute la personne la plus méchante en terme de moquerie mais aussi la personne la plus sarcastique et avec un humour nul.

" Peeves sort d'ici tout de suite ! "

Maggy se demanda comment la jeune femme avait fait pour ne pas se casser le voix en criant sur l'esprit frappeur. Les nerfs a fleur de peau, Miss Beauchamp fit comme si Peeves n'était pas présent et commença enfin la répétition.

" Bon, nous allons continuer la répétition, prenez les partitions que je vous ai envoyé, nous allons commencer à chanter. On commence sans les instruments. "

Et, sans attendre les élèves, elle se mit a chanter. Maggy, surprise par se départ non coordonné, ne fit aucune remarque désobligeante, car Miss Beauchamp devait être déjà assez énervée à cause de l'esprit frappeur. Elle pris alors une inspiration et, avec tout de même la partition sous les yeux, se mit à chanter. Mais elle n'arrivait pas à chanter l'esprit tranquille, ni même à savoir si les sons qu'elle sortait étaient justes ou faux. Elle essaya de faire abstraction de Peeves mais sans succès, elle avait un mauvais pressentiment vis à vis du fantôme. Peut être étais-ce juste sa paranoïa mais elle n'aimait pas cela. Elle sortie sa bouteille d'eau de son sac et bu, pour se  détendre, avant de recommencer à chanter avec le chœur.


Reducio
Je suis vraiment beaucoup désolée de cet énorme retard et de ce post de moyenne qualité :

Pourquoi passes-tu autant de temps dans ma tête ? Parce qu'il y fait toujours beau.

05 mai 2017, 21:12
Répétition cauchemardesque  PV Chorale 
*Une certaine maîtrise du piano* répéta ma conscience, me confirmant que j'étais certaine de mes dires. Ce que personne ne savait — et que personne ne saura jamais — c'était que ces mots étaient prononcés sous la contrainte d'une seule personne ; que j'adulais profondément. Brahms. Dommage qu'il soit mort. Bon Dieu que ses compositions étaient puissantes. Tout était parfait. Ses accords explosifs en étant créateurs, son harmonique tendre tout en étant une implosion et sa rythmique écrasante pour mieux ouvrir le champ à l'envol. *Magnifique*. Le regard perdu dans le vide. *Magique*. J'essayais de toutes mes forces d'atteindre sa superbe, c'était un homme parfait. Que j'aurais aimé le rencontrer, au moins un instant pour observer son regard. Les autres compositeurs me faisaient rire, même mon professeur à l'institut était ridiculement mauvais. Finalement, il ne restait plus que moi, et un mort en lice. Autant dire que je luttais contre moi-même. Je luttai. Le Passé.
Un soupir se fraya un chemin vers la liberté extérieure, sépulture de mon regret pour ce profond regard. Le tréfonds de l'âme de Brahms devait vraiment être somptueux. Un éclair traversa mon esprit. Aelle. Trois jours, et je n'avais toujours pas répondu à son hibou. En réfléchissant bien, si Brahms avait un regard encore plus pénétrant que celui d'Aelle, je ne pensais pas pouvoir l'affronter. Il me déstabiliserait et je n'aimais pas ça. Ouais. Il était bien à sa place, mort. Aelle n'était pas morte.
*Peut-être qu'elle devrait rejoindre Brahms* pensais-je, effrayée à l'idée de la revoir. C'était inexplicable. Comme si elle m'avait tellement perforé de son regard qu'un trou béant était là, au milieu de ma cervelle, attendant d'être calfeutré par… par. *Parsemée d'env…*

Lirico spinto va déchanter illico presto !

Toutes mes pensées se désintégrèrent sous la décharge de ce cri. Détonant, claquant, déchirant le calme de sa myriade incohérente. Un peu perdue, mon regard battit l'air pour tomber sur un fantôme. Je n'arrivais pas bien à voir son visage puisqu'il bougeait dans tous les sens comme un abruti. *Bien sûr…*. Un vague souvenir me projeta en début d'année, je l'avais vu faire son intéressant à notre arrivée ; les premières années. Il s'amusait à nous balancer des craies au visage. Voilà comment j'avais été accueilli dans ce château ancestral et renommé : à grands coups de craies dans la tronche. Je m'étais même demandé si tout cela n'était qu'un rêve débile que j'étais en train de subir. Pour moi, le « monde magique » était égal à « bataille de craies ».
« Eh, Van Derbidule, t'as coincé tes cheveux dans ton violon ? ». Complètement à la ramass…
*Que ?* Des pensées brutes s'enchainèrent à une vitesse folle dans mon esprit : Cheveux. Violon. Ruban pour papier cadeau. Ciseau. Cordes de violon. Torsader.
J'explosais de rire. Sans me retenir. Je trouvais les cheveux de Kimiah d'une grande élégance, mais là, le sarcasme était tellement décalé que tout mon quota de moquerie se déversa brutalement. Je n'eus même pas le temps de profiter de cette merveilleuse trouvaille que ma vision vacilla. Implosion de mon cerveau ! Mes oreilles étaient saturées ! SATURÉES ! Mes mains claquèrent sur mes lobes d'oreilles, créant un sifflement sourd, pesant à l'intérieur même de mon esprit. Sous les décibels trop élevés, je n'avais pas contrôlé ma force. Ma précipitation m'assourdit un moment. Gardant mes mains bien collées, je regardais à ma droite pour observer ce fantôme s'en aller en lévitation juste au-dessus de moi. Il m'avait crié dans les tympans avec une telle puissance que j'en avais les larmes aux yeux. J'avais une sensibilité extrême quant à l'écoute, et n'importe quel bruit un peu trop fort me faisait souffrir.
*Dans mon oreille !* m'énervais-je. Je n'avais plus envie de rire, je n'avais plus envie de connaître ce tas d'ectoplasme — pensant à l'alchimie et à la notion d'ectoplasme, j'eus un pincement au cœur ; alimentant encore plus ma colère. Il fallait que je lui réponde, que je lui hurle… *Non*. Pas de hurlements. Il aimait les sarcasmes comparatifs ? Il allait en bouffer. Le sifflement persistait dans mon crâne, mais je décollais enfin mes mains. J'arrachais ce masque steam-punk qui m'encombrait et limitait la portée de ma voix et le jetait à mes côtés ; de toute façon, je ne l'aimais pas alors ça m'arrangeait. Le regard recherchant une quelconque répartie dans l'environnement qui m'entourait, je me concentrais. Piano. Accord. Discordance. Cri. Moche. Égo. Sans intérêt. *Parfait*. J'avais ma réponse à son cri, et il allait bientôt hurler encore une fois, mais cette fois-ci, ça sera son âme qui pleurera sa perte de dignité.

Des paroles autoritaires me parvenaient, la voix qui les prononçait me parut exaspérée et intimidante. Le mélange parfait pour produire le tyran de base. J'étais sensée ressentir une certaine culpabilité, peut-être une once d'accablement quant à l'espèce de déception qui flottait dans ces mots ; mais rien de tout ça n'était vrai. Mon regard se posa sur Miss Beauchamp, les mots provenaient de sa bouche. Je ne la connaissais pas, comment croyait-elle que je — ou n'importe quelle fille ici — soit, ne serais-ce qu'effleurée par ses états d'âme ? Un regard circulaire me confirma mes craintes, d'après l'expression faciale de tous, j'étais la seule à être alertée par le ton qu'avait pris notre professeur.
*Pourquoi est-ce j'm'étais inscrite ?*. Une bonne question que voilà. Pourquoi ? Je faisais simplement comme tout le monde.

Tandis qu'une grimace me tordait le visage, Miss Beauchamp commença un chant aigu. Il me fit tout oublier. Le dégoût envers moi-même, l'invective spécialement préparée pour le fantôme, le décor étrange de la grande salle. Tout. Sa voix était sublime.
*Magique !*. C'était ça ! Sa voix était RÉELLEMENT magique, dans le sens premier du terme ! Ce n'était pas une voix que des cordes vocales normales pouvaient produire, ces ondes faisaient vibrer l'intérieur de mon corps, elles produisaient une sensation vraiment étrange qui mutait constamment. Maintenant, c'était un frémissement intérieur presque désagréable, mais pas assez pour vouloir m'en débarrasser. Reprenant une expression normale — j'avais les sourcils froncés au maximum inconsciemment — je parcourais rapidement la partition qu'elle nous avait donnée. Deux-trois notes. Un accord faible, un peu nul. Croisement des mains laborieux. Répétition soporifique. *Ouais… c'est moche* conclut ma conscience. Ça faisait longtemps que je n'avais pas vu une partition aussi peu recherchée. Je détestais recevoir des ordres de composition, je n'allais pas faire ce qu'elle demandait. Comme à mon habitude, j'allais faire mieux. Prêtant l'oreille aux tons de sa voix, observant les lignes directrices de la partition-torchon-de-musique, j'imaginais déjà des notes, une harmonique. Il fallait que je reste dans le tempo, la rythmique. Posant mes mains sur le piano, je commençais une improvisation. Débutant avec la simplicité même, des doubles notes résolues. Je réfléchissais à la suite. Une suite, il me FALLAIT UNE SUITE ! Ça faisait déjà deux mois que je n'avais pas touché au piano, que je n'avais pas caressé mon Sens. Il m'avait manqué terriblement ; avant, je n'arrivais pas à passer une seule journée sans toucher une note. Une nostalgie m'étouffa. Ouais ! Elle m'asphyxiait en signe de réprimande sévère : Tu as osé m'abandonner ?! *C'est pas moi…* tentais-je de me justifier. Ce n'était pas moi, non. Je ne voulais pas écouter ma peine, il fallait que ça sorte. TOUT-DE-SUITE.

Mes doigts s'emballèrent, dansèrent sur la dureté des touches du piano. Créant une harmonique claire, chagrinée, émotionnelle. Reflet de pleins de sentiments emmêlés, torsadés horriblement. Mais elle fut courte. Comme un saut dans le vide, je venais de m'écraser contre la réalité du contexte. Relevant la tête vers la grande dame, je déclarais un simple, mais profond : «
Es'ce que j'peux m'arrêter un moment ? ».

je suis Là ᚨ