Arthur ne savait pas s'il devait intervenir ou non. Il semblait n'y avoir ici qu'Ambre et cet étrange homme. Arthur était intrigué et il ne comprenait pas tout ce qu'il se passait dans cette ruelle. Alors, après la phrase de la Poufsouffle, il attendit qu'elle et Mary ne prennent le chemin du lieu de rendez-vous pour leur emboîter le pas.

Tout se passait désormais très vite et la tension précédemment palpable avait maintenant fait place à une menace explicite qui portait alors un nom tandis que la Serpentard vit une étrange bague être projetée hors de la poche de la préfète. Cette dernière avait eu un réflexe remarquable alors qu'elle avait attrapé en plein vol l'objet. La voyant en grande difficulté et profitant de l'obsession accaparant Dobson qui peinait à obtenir ce qu'il voulait, Mary dégaina sa baguette d'un mouvement furtif et siffla d'une voix cinglante « Everte Statim », les yeux plissés par une colère froide.

Baxrendhel avait des comptes à rendre.

Evidemment, Nigel Dobson ne les laissa pas tranquille, en particulier Ambre, ou du moins la bague. Bien qu’elle la tienne depuis le début, bien au chaud dans sa poche, le sort lancé par l’homme attira la fameuse bague dans sa direction. Instinctivement, la rouquine se retourna et rattrapa la bague dans les airs, avant d’atterir sur le sol et d’être entraînée par le sortilège.
Toujours en tenant la bague de sa main gauche, elle dégaina sa baguette, la pointa vers Nigel Dobson et cria :

« Stupefix ! »

Les yeux grands ouverts, Arthur assistait, impuissant, à ce qui était en train de ce passer. Pourquoi Ambre avait-elle cette bague ? Et pourquoi cet homme la voulait tant ?
Les deux jeunes filles qu'il accompagnait eurent le réflexe de lancer un sortilège chacune. Arthur, lui, ne pensa qu'à agripper le tissu de la cape d'Ambre, dans le dos, pour essayer d'éviter qu'elle ne glisse encore plus vers mr Dobson.

En voyant son sortilège s’écraser contre la barrière de protection que venait de faire apparaître Nigel Dobson, elle ne put s’empêcher de rager ouvertement, fronçant les sourcils, la main toujours refermée sur la bague qui ne cessait de la rapprocher de ce sorcier. Le sol sous son corps commençait à lui attaquer la peau, au travers de ses vêtements. Mais elle ne devait pas lâcher cette bague. C’était la sienne et elle n’allait pas se la faire voler ! Elle sentit deux mains l’agripper par la cape, la tirant en arrière et devina qu’elles appartenaient à Arthur. Elle penserait à le remercier s’ils s’en sortaient indemne.

La rouquine ne comprit pas tout de suite ce qu’il se passa : un homme sortit de la boutique d’antiquité, un certain Kincaid d’après Dobson. Ce Kincaid sortit sa baguette d’un mouvement vif et attaqua l’autre qui se fracassa dans la vitrine la plus proche, avant d’ordonner aux trois élèves de rentrer dans la boutique Dobson & fils.

Ambre se releva rapidement, garda la bague dans sa main fermée et se mit à regarder l’homme qui venait de leur sauver la mise d’un air reconnaissant :

« Merci monsieur… Kincaid. Merci beaucoup. »

Elle se tourna vers les deux autres :

« Faut pas qu’on reste là, venez. »

Et elle se mit à courir en direction du lieu de rendez-vous, rangeant la bague dans une autre de ses poches.

Tout se passa très vite. Les sortilèges de deux filles avaient échoué, et un nouvel inconnu était apparu. Il avait une drôle d'allure, c'était le genre d'homme à avoir certainement vécu plein d'aventures ! Mais sans avoir le temps de s'attarder sur lui, Arthur sursauta une nouvelle fois alors que monsieur Dobson fut envoyé dans la vitrine d'une magasin dans un fracas épouvantable.
Choqué, Arthur ne sut quoi faire. Ce ne fut que lorsque leur bienfaiteur prit parole qu'il put se remettre un peu de ses émotions.

Arthur emboîta le pas d'Ambre pour courir rejoindre le groupe. Il regarda Mary afin de vérifier qu'elle les suivait bien.

L'annulation de son sort combiné au sourire perfide de Dobson avaient quelque peu glacé le sang de Mary. Elle même ne parvenait pas à se rendre compte du fait qu'elle venait d'attaquer un adulte alors que quelques instants auparavant elle l'avait salué. Un deuxième homme transplana, à l'allure extravagante et comme s'il avait assisté à la scène depuis le début, domina brutalement Dobson. Son indication était claire et cette fois ci, lorsque Mary se détourna pour quitter les lieux, elle fut déterminée à ne plus regarder en arrière.

« On peut savoir c'est quoi ce bins ? Et je te déconseille de dire "rien". », s'enquit-elle les dents serrés alors qu'elle arrivait à la hauteur d'Ambre et Arthur.

Mary était à la fois encore sous l'emprise de l'adrénaline mais aussi celui de la colère car quoi que cet objet puisse être, Baxrendhel avait été sacrément imprudente. Si l'inconnu n'était pas intervenu, qui saurait ce qui serait arrivé à eux trois.