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26 déc. 2016, 00:45
L'Abri  PV Athéna Aronov et libre 
27 décembre 2041
Hyde Park — Londres
1ère année


Je m’éloignais sans un mot de l’engin roulant maudit. J’avais passé une nuit horrible dans cette machine moldue, et je ne désirais qu’une chose : m’affaler dans un fauteuil près d’un feu afin de me réchauffer. Ce n’était pas la première fois que je prenais des transports moldus, et je n’avais pas aimé ce voyage, pas plus que les précédents.
La ville était bruyante. Si le moldu de l’engin roulant avait raison, je me trouvais actuellement dans la ville de Londres. Il y avait du bruit de tous les côtés : des voyageurs qui traversaient la gare bruyante, des enfants qui tannaient leur parent pour aller jouer dans la neige, des voix grésillantes qui hurlaient dans ces gros objets accrochés aux murs. Je désertais rapidement les lieux, ne supportant pas cet absence de silence.
Je sortais par l’entrée principale qui m’était familière. Je ne savais pas où aller. Le seul endroit sorcier que je connaissais, le Chaudron Baveur, était le premier lieu dans lequel Papa et Maman me chercheraient. Il y avait aussi les appartements de Narym et Zak’ qui se trouvaient je ne sais où dans la ville, mais je ne voulais pas prendre le risque qu’ils me vendent à nos parents.
*Peut-être que Narym me comprendra…*, lui seul serait capable de ne pas me détester après ce que j’avais fait. *Non*, pensais-je aussitôt, je n’avais pas besoin de son aide, je devrais me débrouiller seule. J’avais déjà fait assez d’erreurs, je ne devais pas monter les membres de ma famille les uns contre les autres.

Je m’éloignais doucement de la gare, marchant difficilement sur les trottoirs gelés. Mon sac pesait lourd sur mon épaule, et j’avais été obligé d’enlever ma cape d’hiver avant de monter dans l’engin pour cacher mon balai aux yeux des Moldus. J’étais frigorifié. Je sentais les regards des passants sur moi. J’étais une enfant seule dans une grande ville, habillée étrangement et dans un état général pitoyable, j’espérais que personne ne viendrait me poser des questions.
Je marchais lentement. Ma nuit avait été horrible. J’avais essayé en vain de m’endormir, roulé en boule sur un siège double. Les images me revenaient sans cesse à l’esprit, frappant douloureusement ma conscience. Je me réveillais alors en sursaut, effrayée de me retrouver seule en plein nuit, entourée de Moldu somnolents et ronflants sans pouvoir utiliser ma Magie. J’étais effrayé par cette solitude que j’accueillais habituellement avec joie. Mais aujourd’hui, j’étais seule dans une ville dont je ne connaissais aucune rue, j’avais déçu ma famille entière, et je ne savais pas quoi faire. Je retournais à Poudlard dans quelques jours, je devrais tenir jusque là.

Je marchais dans les rues fraîches depuis ce qui me semblait des heures maintenant. Le soleil était haut dans le ciel mais il ne parvenait pas à me réchauffer. Grâce à l’argent Moldu que j’avais récupéré chez moi, j’avais pu m’acheter un sandwich, mais j’avais déjà faim. Il me fallait cependant garder mes billets afin de me trouver un endroit où dormir. Je me rendais compte que je n’avais pensé à rien en partant de chez moi. Je n’arrivais pas à réfléchir convenablement. Je ne faisais que penser à ce qu’il s’était passé et aux conséquences de mes actes. Je ne regrettais pas mon départ, mais j’avais la sensation d’être seule au monde, de n’avoir plus personne. Mon coeur s’était douloureusement serré et me faisait mal. C’était étrange d’ailleurs. Me faisait-il vraiment mal ou la douleur était-elle dans ma tête ? Les douleurs recouvraient de toute manière l’entièreté de mon corps. Mes jambes étaient couvertes de bleus, mon dos aussi, mes mains étaient écorchés. Je devais avoir quelques doigts foulés, au vu de la douleur qui s’était réveillé lorsque l’adrénaline m’avait quitté. Je m’étais arrêté devant une vitrine de magasin pendant que je marchais, pour me regarder, et le résultat n’était pas fameux. Mes cheveux étaient emmêlés, et ma pommette commençait doucement mais surement à virer au violet.
*Il ne m’a pas loupé*, pensais-je. Mais c’était sûrement rien comparé à ce que lui devait avoir… Je ne me plaignais pas de ces blessures. En fait, je regrettais de ne pas en avoir plus, *je mériterais d’avoir plus mal encore…*.

J’avais besoin de me reposer. Je marchais depuis tant de temps que je ne faisais pas attention à ce qui m’entourait. Je manquais de me faire renverser par des passants pressés, je percutais même une vieille dame qui me cria dessus. A bout de force, je pénétrais dans un parc qui me semblait relativement calme. Je souhaitais me dérober à tous ces regards qui me suivaient, je souhaitais me retrouver seule pour me reposer. Oui, je dormirais un peu puis je pourrais penser à ce qu’il adviendrait de moi. Voilà, c’était bien comme plan. Je ne pouvais pas faire mieux.
Un panneau m’indiqua que le parc dans lequel je me trouvais s’appelait “Hyde Park”. Cela ne me renseigna pas, ce nom ne me rappelait rien. J’aurais bien pu être dans une autre ville que je ne l’aurais pas remarqué. Mais l’endroit était agréable. Quelques couples se promenaient par là, ici des coureurs courageux foulaient le sol neigeux. Je les suivais du regard avec envie. J’aurais aimé être assez en forme pour courir comme eux, me libérer de mes pensées en les semant derrière moi au gré de ma course.
Je regardais autour de moi. Le parc semblait immense avec ses nombreux arbres et chemins. Je pouvais apercevoir un cours d’eau au loin. Je ne pourrais me réchauffer en restant ainsi à l’extérieur, je le savais, mais si je trouvais un endroit sec, je pourrais me reposer une heure ou deux, réfléchir en paix. J’appréciais le calme qui régnait dans cet endroit. Le bruit de la ville s’éloignait derrière moi tandis que je marchais le long d’un chemin. Il ne restait alors plus que les bruits rassurants de la nature.

Je réussis à dénicher un endroit. Une endroit au sec, au calme et à l’abris. C’était plus que ce que j’espérais. C’était un vieux kiosque en bois. Quelques marches, un plancher en bois abrité par un toit épais. Ce dernier reposait sur des colonnes accordés les unes aux autres par des barrières de sécurité, en bois elles aussi. Entourée par une légère forêt et éloignée des chemins, je me sentais en sécurité ici, malgré la solitude.
Je laissais tomber mon sac avec soulagement. Je secouais ma cape pour la désencombrer de mon balais. Je pus enfin envelopper mon corps dans le vêtement chaud. J’étais transi de froid, je détestais cela. Je m’asseyais difficilement contre une colonne, grimaçant en sentant le bois appuyer sur les marques douloureuses de mon dos. Je sortis mes autres capes de mon sac et les installais sur moi, espérant ainsi me réchauffer. J’hésitais à sortir ma peluche. Finalement, j’extirpa le calmar de mon sac et le cala à mes côtés sous les capes.
J’étais bien. Je me réchauffais doucement. Je me serais presque cru à la maison si la situation n’était pas aussi claire dans mon esprit. J’aurais pu me croire en vacances si je ne revoyais pas sans cesse le regard plein de déception de Natanaël, si je ne sentais pas mes phalanges me lancer douloureusement en guise de piqûre de rappel.

Je fermais les yeux et me laissais aller à ce sommeil tant attendu, serrant Calmar dans mes bras. Je m'enfonçais doucement dans les limbes du sommeil, mes membres me chatouillaient légèrement sous l’effet du réchauffement. Ma respiration s'approfondit de plus en plus. Quand soudainement, un craquement m’arracha au sommeil. Je me réveillais en sursaut, le coeur battant, regardant avec de grands yeux effrayés les marches du kiosque qui venaient de craquer.
Dernière modification par Aelle Bristyle le 21 mars 2020, 02:24, modifié 2 fois.

26 déc. 2016, 16:53
L'Abri  PV Athéna Aronov et libre 
Voilà, c'était fait. Athéna avait quitté Poudlard pour une semaine. Elle devait passer la fin de la semaine auprès de sa famille bien-aimée. A cette pensée la bouche de la rouquine se tordit en une moue amère. Tu parles, ses parents l'avait à peine remarquée, interrompant leur dispute pour la saluer d'un négligeant signe de tête et d'un sourire hypocrite avant de reprendre tout aussi violemment. La jeune sorcière en avait eut le cœur serré mais avait espéré que ses grands-parents chéris, Julia et Simon saurait la réconforter et s'intéresser à elle et à son incroyable école. Malheureusement, elle avait découvert sur la table de la cuisine un mot qui s’adressait à elle en ces termes :


Ma chère enfant,
Nous espérons que tout s'est bien passé pendant ces quelques mois que tu as passé loin de nous, nous aurons hâte d'entendre tes aventures quand nous reviendrons. En effet, nous sommes partis en Pologne, revoir les lieux de notre enfance et de notre adolescence, avant que nous ne puissions plus le faire. Tu peux le comprendre n'est-ce pas ? Tu as toujours été tellement ouverte et douce, nous rentrerons sous peu mon enfant, j'espère que tu passeras de belles journées avec tes parents. A très vite !
Tes grands-parents qui t'aiment,
Simon et Julia.


Sa vue se brouillant à la lecture de cette lettre et après avoir tournée son visage vers ses parents qui se jetaient les pires insultes à la figure sans se soucier de leur fille, elle fit néanmoins un effort pour stopper ces larmes envahissantes qu'elles n'avaient jamais aimées. Elle se trouvait beaucoup trop faible et pathétique de pleurer pour ça. Pleurer c'était le dernier recours, c'était lorsque l'on avait plus rien, plus aucunes raisons de sourire, c'était seulement pour les cas désespérés et elle n'était ni désespérée ni faible. Elle ne pleurerait pas pour ça alors que des personnes qui avaient bien plus de raisons de pleurer qu'elle devait se montrer fortes à l'heure actuelle. Elle le savait, il y a toujours des situations pire que la sienne. Ayant interrompu ainsi ses larmes, une boule de tristesse restait néanmoins dans sa poitrine. Elle qui avait toujours sciemment ignoré les disputes de ses parents, leur trouvant toujours de bonnes excuses et s'absorbant dans les distractions et les discussions avec ses grands-parents pour ne pas s’appesantir sur le sujet était maintenant forcée de contempler la vérité en face, crue, telle qu'elle était. Son semestre loin des siens l'avait fait grandir et mûrir, et elle était maintenant capable de comprendre que les anges protecteurs de son foyer ne seraient pas toujours présents, et si leur absence était aujourd'hui momentanée, elle pourrait très vite devenir définitive, Julia et Simon n'était pas éternels contrairement à ce qu'elle avait toujours voulu croire. Le voile de ses illusions s'étaient violemment déchiré face aux cris de ses parents, face à cette réalité qui promettait un avenir pas aussi rose que cela. C'est comme si ses grands-parents avaient su qu'elle serait assez mûre pour comprendre la vérité, comme si ils savaient que leur petite-fille serait capable de saisir que ses grands-parents ne seraient pas toujours présents et que ses parents ne s'aimerait pas jusqu'au bout de leur vie. Elle qui pensait qu'en quittant le cocon familial les problèmes se résorberaient d'eux-même s'était lourdement trompée et tout le poids qu'elle avait refusé de porter jusque là s'était abattu sur ses épaules, sans lui laisser ne serait-ce qu'un temps d'adaptation.

Mais Athéna se sentait prête à y faire face, à aider ses grands-parents et à calmer ses parents même si ils ne semblaient pas se soucier d'elle le moins du monde. La preuve en était par ce papier. Il était resté sur cette table depuis que Simon et Julia étaient partis, et si ses parents étaient entrés dans la cuisine ils auraient lu la lettre, mais quand ils ne s'entendaient pas, ils mangeaient leur repas dehors, dans un restaurant. Peut-être auraient-ils pensé à leur enfant qui allait bientôt rentré ? Peut-être aurait-il pris la peine de répondre à cette lettre, à ce hibou qu'elle leur avait envoyé et qui était resté sans réponse de leur part ? Elle ne savait pas et d'un coup elle se sentit lasse. Lasse de cette atmosphère tendue qui régnait depuis que les cris s'étaient éteints mais que les bouches de ses géniteurs restaient résolument closes, lasse de s'être sentit aussi seule et abandonnée, et lasse de ce voyage en train pour se faire accueillir par des cris et un désintérêt total.

Face à cet état des choses, la jeune fille se prépara à sortir. Elle prit une douche pour se débarrasser de la saleté qu'elle avait accumulée dans le train, changea ses vêtements pour ne pas faire trop tâche dans la foule londonienne et endossa des habits moldus, elle ne put néanmoins pas se résoudre à changer sa cape chaude aux attaches d'argent avec l'écusson de Poudlard contre un manteau moldu et la garda sur le dos. Prévenant ses parents qui ne répondirent même pas, sans doute trop absorbés par leurs pensées respectives, elle sortit dans la rue et attaquée par un vent froid, ses pieds accélérèrent la cadence bien qu'elle n'eut aucunes idées de l'endroit où elle voulait se rendre. Elle laissa donc ses pieds la mener où bon leur semblerait et se plongea dans ses pensées moroses.
*Le nouvel an s'annonce chouette tient !* pensa la rouquine en revoyant ses parents se lancer des horreurs à la figure puis s'ignorer comme ils ignoraient leur fille. Fourrant ses mains rougies par le froid dans les poches de son pantalon moldu, sous la cape qui la tenait au chaud, Athéna se demanda comment allait ses amis à Poudlard, si ils pensaient à elle, comment était le château magique à cette époque de l'année, il devait sembler bien vide. Déjà que pour le bal de Noël peu de monde étaient restés, il ne devait plus paraître aussi accueillant et chaleureux qu'il lui avait semblé la première fois qu'elle y était entré. Se remémorant ses amis et sa salle commune si accueillante aux couleurs de Gryffondor, un doux sourire fleurit sur ses lèvres. Mais ses amis sorciers étaient si loin d'elle ! *Loin du monde moldu et de sa saleté au moins !*pensa-t-elle en shootant rageusement dans une canette de bière que quelqu'un avait laissé traîner là. Du moins elle leur souhaitait, de même qu'elle leur souhaitait de passer un beau Nouvel An entourés de leurs familles ou de leurs amis, sans avoir les ennuis qu'elle pouvait rencontrer avec sa propre famille. Un soupir de découragement lui échappa, effaçant le sourire qui s'était complaisamment étiré sur ses lèvres seulement quelques instants auparavant. Elle leva les yeux sur ce qui l'entourait. Le soleil, caché derrière les nuages lourds et gris, jetait une lumière glauque sur les bâtiments ternes de béton, comme pour montrer son accord avec l'état d'esprit de la jeune sorcière.

Et au milieu de cette ville gris et sans intérêts qu'elle avait toujours haït, se détachait, avec d'autant plus de clarté dans le gris du temps, l'écrin émeraude d'Hyde Park, ce superbe parc dont elle avait fait son refuge. Dirigeant ses pas qui l'avait amenée machinalement vers ce lieu qu'elle avait toujours aimé, elle repensa à la dernière fois qu'elle y était allée. C'était un jeudi, le dernier jeudi des vacances d'été, le jeudi avant son entrée à Poudlard. En y allant, elle avait repensé à tout ce que ses grands-parents lui avait dit à propos des phénomènes étranges qu'ils avaient pu observer quand elle était plus jeune. Ce jour là il faisait une chaleur suffocante, normal pour un mois de Juillet en pleine ville de Londres, et une jeune aide-soignante promenait un vieil homme dans un fauteuil roulant. Il paraissait souffrir de la chaleur, et l'aide-soignante, négligeante, s'était arrêtée pour parler avec une de ses connaissance sans doute. Soudain prise d'un élan d'inquiétude et de compassion, Athéna avait voulu l'aider en allant parler avec l'aide-soignante, mais un jeune homme qui passait par là en portant un ventilateur dans un carton, elle n'avait pas la moindre idée d'à quoi allait lui servir un ventilateur dans un parc, mais il paraissait pressé, tomba, le pied accrochant une racine qui dépassait du chemin et faisant rouler le ventilateur jusqu'à le positionner en direction de vieil homme. Amusée mais toujours inquiète pour le vieil homme, Athéna se dit que ce serait super si le ventilateur se mettait en marche maintenant, ça pourrait rafraîchir le vieil homme. Et c'est exactement ce qui se passa,sans apports d'électricité aucuns, l'hélice de la machine s'était mise à produire une brise fraîche, soulageant le vieillard et alertant l'aide-soignante qui aida à le jeune homme qui était tombé à ranger le ventilateur qui s'était arrêté comme par magie. Fière d'elle et n'ayant plus aucuns doutes sur ses capacités spéciales, la jeune Athéna était rentrée chez elle, prête à partir pour l'école magique de Poudlard !

Revenant à l'instant présent, la jeune fille déambula dans les allées qu'elle connaissait par cœur, observant les coureurs qui faisait courageusement leur footing par une température pareille et les couples qui flânaient, main dans la main, simplement heureux d'être en compagnie l'un de l'autre. Ses pas laissaient de petites empreintes dans la neige et ses lèvres exhalaient un souffle parfumé à la menthe dans l'air froid, transformant cette chaleur humide en une petite brume blanche qui la fit sourire. Elle aimait toutes les saisons et étaient heureuse à chaque fois qu'elles revenaient. La neige qui craquait sous ses pas l'amusa tant qu'elle décida de pousser jusqu'au fond du parc, près du kiosque où très peu de personnes allait.
*Il doit sans doute rester assez de neige pour faire un bonhomme de neige* pensa la jeune fille sans réfléchir un seul instant à ses doigts gourds au fond de ses poches et sans gants, qu'elle n'avait pas pensé à prendre. Perdue dans ses pensées, Athéna ne remarqua qu'elle était arrivée, seulement lorsque ses pas firent craquer la première marche du kiosque, faisant sursauter un petit tas de couverture dans un coin qu'elle avait d'abord pris pour un SDF.

Fronçant les sourcils, la rouquine crut reconnaître les couvertures comme étant des capes, et pas n'importe quelles capes... des capes de Poudlard ! Interloquée mais sentant une excitation grandissante monter dans son ventre, la jeune sorcière s'approcha du petit tas qui avait ouvert des yeux méfiants sous des cheveux ébouriffés, pleine de curiosité. Ne voulant pas l'effrayer, la jeune fille hésita un instant à parler puis se décida en lui tendant la main :



"- Je suis Athéna Aronov, et je crois reconnaître ces capes... puis-je vous demandez où les avez-vous eut ?" Son entrée en matière pouvait sembler brusque et agressive, mais elle espérait que le ton doux qu'elle avait employé rassérénerait le petit tas qui ne s'était toujours pas levé.

"le bonheur est un choix, pas un résultat !"

Mon code couleur :#DC143C

01 janv. 2017, 22:21
L'Abri  PV Athéna Aronov et libre 
L’impression que me laissait ce réveil brutal était désagréable. Je me sentais comme un plongeur de retour d’une descente en profondeur extrême. Alors la douleur subie par ses poumons était aussi tranchante que l’air qui la créait. Mon air à moi était cette jeune fille qui me faisait maintenant face. Elle m’avait arraché à la béatitude de mon sommeil et c’était comme si elle me renvoyait ma situation en pleine face. Elle était un miroir terrible.
Des vêtements chaud, un joli visage entouré d’une chevelure rousse, deux orbes grises brillantes et cette main tendue vers moi.
*Qu’est-ce que tu veux ?*. Je voulais dire à cette fille qui sentait la vie parfaite de s’en aller, de me laisser dans ma solitude. Cela ne se voyait donc pas que je souhaitais être seule ? Peut-être que m’isoler n’était pas assez.

Je restais sans bouger à regarder ces doigts qu’elle me tendait. Je ne les comprenais pas. Pourquoi cette Moldu agissait ainsi ? Ses parents ne lui avaient donc pas appris à ne pas s’approcher des inconnus ? Les stéréotypes négatifs n’épargnaient sûrement pas les tas de vêtements pathétiques qui trouvaient refuge dans un parc enneigé. N’avait-elle donc pas peur du danger que je pouvais représenter ?
*Ce s’rait pas la première pour qui je suis un danger…*.
Je serrais fort mes mâchoires pour ne pas m’écouter. L’épuisement me faisait perdre tout mon contrôle, je ressentais l’envie de fondre en larme pour supplier la Magie de me laisser m'apitoyer en paix.
Cachée derrière mes yeux clos, je pouvais presque oublier que j’avais fait le choix de quitter mon foyer pour une vie solitaire dans les parcs de Londres. Je pouvais mettre de côté le fait qu’une Moldu me cherchait des Mornilles et que je n’avais aucune idée sur la façon de réagir.

La voix claire et anormalement douce de la Non-magique m’arracha une nouvelle fois à mon repaire. J’ouvris mes yeux douloureux sur elle, la dardant d’un regard fatigué. Elle n’avait malheureusement pas disparu.
En soupirant, je dégageais une main de sous mes capes pour m’appuyer sur le sol. Je retrouvais une position légèrement plus droite en gémissant sous la douleur que mon mouvement créait. Je ne me levais pas. Le respect aurait voulu que j’accueille cette jeune fille mieux que cela, peut-être aurais-je dû rougir ou sourire, peut-être que j’aurais mieux fait de me lever. Mais je n’avais aucune raison de montrer du respect à cette gamine dérangeante. Je me sentais agacé sans raison.
*Qu'elle me laisse en paix* soupirais-je intérieurement en me frottant les yeux.

Je regardais à nouveau la jeune Moldu, la détaillant du regard. Un mot dans son discours me dérangeais. Elle avait parlé de “capes”. Les Moldus ne portaient pas de cape, n’est-ce pas ? Ma main agrippait nerveusement une des tentacules de ma peluche. Je ne pouvais réellement pas tomber sur une sorcière en plein Londres Moldu, non ? Je fronçais les sourcils.
*Elle se moque de moi…*. Je ne voyais pas d’autres explications. Vu son âge, si elle était une sorcière elle devrait être scolarisé à Poudlard. Je ne pouvais me vanter de connaître tous les élèves du château, et ce nom, Athéna Aronov ne me disait rien. Impossible de connaître la vérité sans demander. Mais lui demander reviendrait à m’intéresser à elle, ce qui n’était pas le cas, et l’encouragerait à rester près de moi, ce que je ne souhaitais pas. Que faire ? *Ne pas t’embêter avec elle, t’as d’autres choses à penser... *. Comme toujours, ma conscience avait raison.

-Non, vous pouvez pas. Ce sont mes capes, c’est tout. Je lançais à la Moldu-ou-peut-être-sorcière sur un ton hargneux.

Je me figeais avant de lever les yeux au ciel, affligée par ma propre stupidité. Si elle était une espionne à la solde des ennemis du peuple Sorcier, je venais allégrement de vendre mon statut magique.
Peut-être que si je l'ignorais, elle s'en irait sans demander son reste ? En général, les personnes n'aimaient pas se sentir invisibles, donc ils s'énervaient ou ils s'en allaient. La Moldue n'avait pas intérêt à s'énerver, j’espérais de tout cœur qu'elle ne le fasse pas car je savais dorénavant de quoi j'étais capable. Il ne lui resterait donc que le choix de s'en aller. Parfait. Elle n'était plus là. J’avais un fol espoir que cela marche comme je l’espérais. Je m’installais confortablement sous mon pauvre tas de capes. Calmar coincé dans mes bras, je laissais mes yeux vagabonder sur le paysage enneigé. Sans le montrer, je surveillais la fille du coin de l’oeil, au cas où elle déciderait de m’attaquer.


Malgré tout ces événements, je ne parvenais pas à me départir de cette douleur qui rendait mon cœur lourd. Je me sentais nerveuse, j’avais peur qu’un membre de ma famille n'apparaisse soudainement pour me signifier clairement que la famille Bristyle venait de renier leur seule fille. L’idée que je n’avais plus ma place au sein de ma propre famille continuait de résonner dans un coin de mon esprit, ne voulant me laisser en paix.
La crainte, la colère, la déception, le plaisir. Tant d’émotions tournoyant dans mon cœur mais aucunes ne m’apportant satisfaction. Étonnamment, il n’y avait qu’une seule personne que je souhaitais ardemment voir, et ce n’était pas celle que je pensais être. Alors que j’aurais dû culpabiliser d’avoir laissé le monstre que j’étais exprimer sa colère d’une façon si terrible, je prenais conscience que je ne me rendais coupable que d’une seule chose. Il n’y avait rien de pire pour moi que devoir m’excuser, mais je ressentais l’étrange besoin de prendre ma plume pour envoyer une myriade d’excuse à une certaine Gryffondor. Je devais m’expliquer, il fallait que je lui dise que la destruction de son bien ne signifiait pas autre chose. Il fallait qu’elle sache que même sous l’effet de la plus horrible des colères, je n’aurais jamais détruit une chose qu’elle m’avait donné… Jamais je n’aurais pu, je chérissais tant ces trésors. Ses trésors. Abandonnant Calmar, je déplaçais ma main vers la poche secrète de ma cape, pour toucher du bout des doigts le parchemin rugueux sur lequel elle m’avait écrit. J’avais envie de pleurer.


-Tu f’rais mieux de partir, dis-je à l'inconnu en passant inconsciemment au tutoiement, les Nimbus étaient rapides mais les cumulonimbus sont si lourds que tu pourrais te perdre en voulant retrouver Papa et Maman. J'avais semble-t-il décidé de ne pas attendre qu'elle fuit d'elle même.

Je ricanais en lançant ces mots qui n’avaient aucun sens pour quiconque n’était pas moi. Une phrase sans logique, la petite prendrait peur et me laisserait. Je voulais la faire fuir, je voulais laisser couler cette tristesse. Je pensais ne plus avoir de larmes après en avoir tant libéré sur le sol de ma chambre, mais j’étais pleine de surprise en ce moment.
Je tournais soudainement mon regard sur cette Aronov, la jaugeant de mes yeux que je savais couleur charbon.

Qu’elle fuit. Je ne voulais plus des autres, car ils réveillaient en moi des choses qui m’effrayaient. La Aelle des Autres n’était pas la Aelle que je souhaitais être.

02 janv. 2017, 19:57
L'Abri  PV Athéna Aronov et libre 
Face à elle, le petit tas recroquevillé lui lançait un regard mauvais en posant sur sa main tendue un regard suspicieux, voir même hostile. Ne se décourageant pas pour autant, Athéna continua à tendre sa main, malgré la réponse agressive qu'elle reçu, d'autant plus que cette réponse lui confirmait bien que son vis-a-vis faisait partie de la communauté sorcière. Lui envoyant son plus beau sourire, elle hésita un instant entre s'asseoir à ses côtés ou rester debout face au petit tas de couverture toujours pas identifiable. A force de garder son bras tendu, il commençait à lui faire mal, mais elle oublia bien vite la douleur qu'elle-même pouvait ressentir lorsqu'elle vit, après un moment de silence où ce qui lui faisait face l'ignora purement et simplement, commencer à se redresser, découvrant son menton, permettant à Athéna de reconnaître une fille, à peu près de son âge. Dans son mouvement, son visage se tordit en une grimace qui trahissait une certaine difficulté à bouger, comme si ses muscles ankylosés lui refusaient ne serait-ce qu'un simple mouvement et elle laissa échapper un gémissement de douleur qui serra le cœur de la rouquine, de même lorsqu'elle se rendit compte qu'une des pommettes de la jeune fille avait virée au violet foncé.

Son air renfrogné aurait pu donner envie à la jeune fille de s'en aller, de même que les mots agressifs qu'elle avait prononcés à son égard, mais une allégresse telle la remplissait face à cette compatriote de Poudlard, qu'elle ne pouvait se résoudre à la laisser seule, surtout vu l'état dans lequel elle était. Le visage et l'air aussi avenant que celui d'un dogue enragé que lui présentait sa camarade laissait la rouquine dans l'expectative, elle ne savait comment se comporter, elle était simplement décidée à ne pas la laisser seule. Elle se souvenait bien de ce que lui disait ses grands-parents à propos des SDF, elle devait essayer d'aider autant qu'elle le pouvait, et si elle ne le pouvait pas toute seule, elle se devait d'appeler quelqu'un qui serait en mesure d'aider la personne dans le besoin. Surtout que cette jeune sorcière lui offrait une distraction bienvenue pour oublier un peu ce qui se passait chez elle.

Ne sachant toujours pas comment se comporter, elle laissa néanmoins retomber sa main lorsqu'elle se rendit compte que la sorcière n'allait manifestement ni se relever, ni s'appuyer sur sa main tendue d'une quelconque manière que ce soit. Elle tripotait nerveusement une peluche en forme de pieuvre qui était plutôt mignonne, et ce regard levé sur la rouquine exprimait quelque chose de si triste, de si tourmenté qu'encore une fois son cœur se serra. Quelle douleur pouvait donc abriter ce petit esprit pour que ces yeux expriment un tel flou ? Quelles devait être les pensées de la jeune fille aux cheveux châtains emmêlés pour que son regard soit aussi tourmenté, torturé ? Pourtant son regard agressif lui rappelait celui qu'elle-même avait parfois, lorsqu'elle montrait les dents pour cacher ce qui l'habitait, ce sentiment de bête traquée. A cette idée un frisson lui couru sur l'échine mais elle comprit bien vite que sous cette apparente méchanceté, c'était un réel appel au secours qui lui était adressé, peut-être même qu'elle n'en était pas consciente, que toutes ces réactions étaient faîtes inconsciemment, mais Athéna était persuadée d'avoir juste. Sachant maintenant que quelles que soit les horreurs que pourrait lui dire la sorcière elle ne devait pas la laisser seule, la rouquine se blinda mentalement, prête à encaisser tout ce qui pourrait lui être dit.

Et en effet, le mouvement qu'elle fit en lâchant sa peluche déforma les capes et elle parut retenir un sanglot avant qu'elle choisisse ce moment pour cracher à son intention, pleine d'une morgue et d'une haine qu'elle ne pensait pas mériter :



"- Tu f'rais mieux de partir, les Nimbus étaient rapides mais les cumulonimbus sont si lourds que tu pourrais te perdre en voulant retrouver Papa et Maman.


A l'entente de ces paroles vide de sens, autant pour la première partie que pour la seconde, Athéna éclata de rire, de son rire clair et communicatif qui détendait les gens habituellement. Les sons qui s'échappaient de sa bouche s'envolaient vers la voûte du vieux kiosque en bois froid et gelé, un peu pourri, qui avait perdu depuis longtemps la peinture qui le recouvrait lorsqu'il avait été construit lors des guerres moldues, qui devaient bien dater du siècle précédent. *Si je devais te juger comme tu me juge moi, on ne serait pas sorties de l'auberge ma belle !* Pensa amèrement la rouquine malgré la façade joyeuse qu'elle lui présentait, ne laissant rien paraître de ce qu'elle avait réellement éprouvée lorsqu'elle avait mentionner ses parents. Ignorant purement et simplement le regard mauvais que lui adressait la jeune fille emmitouflée dans le tas de capes, Athéna vint s'asseoir à côté d'elle. Laissant aller sa tête contre le bois, elle n'attendit pas la réaction de celle à ses côtés pour dire d'une voix ferme :


- Tu sais, ce n'est pas parce que tu m'agresse comme ça que je vais te laisser. J'ai bien vu que tu était mal, et même si, évidemment, jpeux pas te forcer à me parler, jpeux te demander de me croire quand jte dit que je suis comme toi, que je ne te veux pas de mal. Parle ou ne parle pas, ce sera ton choix, mais j'ai un toit, de l'argent moldu, de quoi te nourrir le temps de retourner à Poudlard. Et même si tu ne veux pas parler, tu peux venir avec moi, après tout tu es de Poudlard aussi, on n'est pas sensées s'entraider ?" Finit-elle par demander réthoriquement.


Athéna ne la regarda même pas, attendant juste un oui ou un non, mais si elle disait non, la rouquine était prête à rester assise sur l'estrade de ce vieux kiosque glacé autant de temps qu'il le faudrait pour qu'elle accepte. De toute façon ce n'était pas comme si elle était pressée de retrouver des parents qui ne remarquai sans doute même pas son absence. Elle laissa simplement ses pensées vagabonder, refusant de penser à sa famille, elle s'astreignit à ne faire défiler dans tête que les images provenant de son premier semestre à Poudlard, la rencontre des deux Serpentards, tard le soir près du Lac Noir, les traversées du Lac qu'elle avait fait avant que le froid ne devienne trop dur à supporter, même pour une amoureuse de natation comme elle. Et puis bien sur le Bal de fin d'année, en compagnie de sa charmante cavalière de Serdaigle, non définitivement, ses premiers pas dans la fabuleuse école magique de Poudlard lui avaient laissés de superbes souvenirs. Un petit sourire vint fleurir sur ses lèvres, orner son visage d'une joie non feinte.

En y repensant, elle se rendit compte que ses paroles étaient très directes, rien dans la finesse, tout dans la brutalité. Elle soupira face à son manque de tact et elle se promit, si la jeune fille ne partait pas en courant suite à son discours et au fait d'être venue s'asseoir à côté d'elle, de se rattraper plus tard. Surtout que ce qu'elle avait dit n'aiderais pas à faire remonter la rouquine dans son estime. Elle allait la prendre pour une fille encore plus naïve que ce qu'elle pensait et surtout inconsciente. C'est vrai, qui inviterais quelqu'un chez soi sans le connaître ? Sauf qu'Athéna observait ses compatriotes de première année, et elle avait finie par reconnaître, malgré son hématome et ses cheveux en bataille, une Poufsouffle qu'elle avait croisée dans les couloirs une ou deux fois, et puis elle se souvenait de son prénom, Aelle, elle se souvenait que quelqu'un en avait parlé un jour dans sa salle commune, une fille avec un prénom de garçon. Cette Aelle n'était donc pas tout à fait une inconnue pour Athéna, même si apparemment elle ne la reconnaissait pas. Mais elle-même, prise par sa cérémonie de répartition, n'avait pas prêtée particulièrement attention aux premières années, encore moins des autres maisons, seule sa mémoire lui avait permis de se souvenir de ce qui se criait dans les couloirs en plein milieu d'après-midi et surtout cette fille au prénom particulier dans son dortoir qui en parlait.

En se rappelant le ricanement de la jeune fille après ce qu'elle lui avait dit, Athéna se demanda si elle était dans son état normal, si elle n'était pas en train de devenir folle ou de délirer à cause de la fatigue, du froid, de la faim ou que sais-je encore ? La Gryffondor aurait bien passée une main sur son front mais elle ne s'en sentait pas le droit, ce serait à la deuxième année de faire un pas vers elle, d'accepter sa main tendue, même si ça allait vite. La nuit tombait rapidement à cette période de l'année et Athéna avait peur de se faire surprendre par le soir, une fois la nuit tombée, elle n'était plus du tout sûre d'arriver à faire bouger la jeune fille à ses côtés, qui semblaient déjà si prête de retomber dans le sommeil comateux dont l'avait tirée, bien malgré elle la rouquine.

"le bonheur est un choix, pas un résultat !"

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04 janv. 2017, 01:33
L'Abri  PV Athéna Aronov et libre 
Reducio
Comme j'avais oublié de le préciser, je le fais maintenant : Aelle est encore et toujours en première année, malgré les deux petites étoiles.

Sa présence me fatiguait aussi sûrement que l’aurait fait une course effréné à fuir je ne sais quel danger. *Pourquoi elle s’en va pas ?*, elle se contentait de me regarder, encore et encore, sans bouger. Non, elle avait bougé, elle avait enfin baissé cette main que je n’attraperais jamais. Je laissais un fin sourire danser sur mes lèvres abîmées, rouvrant quelques gerçures causées par le froid : elle avait compris cela, c’était un commencement. Elle comprendrait rapidement le reste, si elle souhaitait m’imposer plus longtemps sa présence.
Mes mots n’avaient pas eu l’effet escompté. Peut-être que cette moldu-sorcière ne craignait pas la folie ? Dommage, mais intéressant, j’étais capable de lui faire bien plus peur en restant celle que j’étais, j’en étais persuadé. Elle avait l’air de venir d’un endroit bien trop haut placé pour avoir ne serait-ce qu’une once de courage.
Il me semblait que mes pensées se transformaient en venin. J’étais une enfant tolérante, j’acceptais tout ce que je voyais, tout simplement parce que si une chose sortait de l’ordinaire, cela m’intéressait bien plus que ça ne m’effrayait. Alors quelles étaient mes motivations pour montrer tant d’incompréhension et de préjugés ? Je n’avais certainement pas l’envie d’y réfléchir, mais j’avais conscience d’être injuste. Mais cela gravitait bien loin de ma conscience, j’avais l’envie d’être désagréable, et l’être avec une inconnue aurait moins de conséquences que continuer à l’être avec ma famille. Ma fatigue m’empêchait de penser convenablement, alors je laissais mon comportement agir de lui même, il était une entité indépendante. Aujourd’hui, il agissait contre et envers tous mes principes, et c’était de plus en plus fréquent. Je perdais doucement pied, et ce n’était pas les événements récents qui allaient améliorer ce fait qui perdurait maintenant depuis le mois de Novembre. Tout allait de pi en pi, et Athéna Aronov en ferait les frais, comme les autres.


Elle semblait d’ailleurs le souhaiter, car elle se ria soudainement de ma phrase. Mes yeux torves accueillirent ce rire qui emplit entièrement notre abris, faisant grincer le bois, résonnant sous le toit boisé du kiosque. Un rire plein d’éclat, aucunement forcé, qui fit se plisser les yeux gris de la fille et secouer ses épaules. Pourquoi elle riait ? Je n’en savais rien. Je la regardais, le cœur gelé, m’envoyer son hilarité en pleine face. Elle aurait pu me lancer un tas de neige sur la tête que je n’aurais pas réagi différemment. Mon fol espoir qu’elle s’en aille venait de briser en éclat et mon cœur ramassait lentement les morceaux fragiles pour s’entailler allègrement avec. Chaque écho de ce rire les enfonçait plus profondément dans ma chair, me ramenant en ce temps où je subissais sans réaction les brimades de mes camarades.
Seulement je n’avais plus six ou huit ans. Je serrais fort ma peluche dans mes mains pour ne pas jaillir de sous mes capes pour faire disparaître ce son. Je fermais douloureusement les yeux, haïssant cette colère qui cachait à mon cœur ses blessures, je la haïssais car elle était incontrôlable. Tous les pores de ma peau criaient, ils me criaient : non, la colère est à bannir, oublie la car elle te transforme, elle te transforme en ce monstre qu’elle aime tant, celui qui est capable des pires choses… Mais mon cœur ne les écoutaient pas, car il n’écoutait personne, même pas cet esprit qui cherchait à fuir le plus loin possible. Mais il lui était impossible de fuir alors que les souvenirs l’enchainaient à ce corps douloureux.

J’agrippais les pans de ma cape dans une vaine tentative de disparaître sous le tissu chaud. Que devais-je faire, alors, si ma colère était ainsi bridée ? Je ne pouvais pas la laisser s’échapper, mais je n’arrivais pas à la supprimer. Elle était enfermé dans son réceptacle.

Une soudaine vibration secoua mon corps entier. *Qu’est-ce qu’elle manigance ?*, pensais-je en ouvrant les yeux. Ça ne pouvait être qu’elle, il n’y avait personne d’autre et le bois ne bougeait pas sans aide.
Mes pupilles tombèrent sur du vide. Simplement du vide. Une vue prenante sur ce “Hyde Park”, des dizaines d’arbres joliment enneigés, un kiosque romantique aux couleurs d’un temps oublié… Et pas de jeune fille agaçante et moqueuse. Mon souhait s’était-il réalisé ? La Magie m’avait-elle entendu ? Le cœur battant, je me penchais légèrement en avant, ignorant mes douleurs, afin d’être sûre de ne pas être victime d’une illusion. Peut-être que ma Magie accidentelle s’était une nouvelle fois réveillé. Pour la première fois, elle aurait agit positivement, faisant disparaître un élément perturbateur de mon paysage. Ne criant pas trop vite victoire, je pris le temps de sonder mon entourage pour ne pas me faire surprendre une nouvelle fois. Je ne pouvais retrouver ma quiétude sans être certaine d’être seule.

Mon tour d’horizon m’apporta deux informations aussi importantes l’une que l’autre. Premièrement, il n’y avait aucune trace de magie dans l’air et aucune fatigue en plus dans mon corps. Sachant tout de même reconnaître les effluves de ma propre magie, j’acceptais tant bien que mal que je n’avais toujours accompli d’exploit avec celle-ci. Deuxièmement, en lien avec ma première information, je compris rapidement que si la magie n’était point présente, alors Aronov ne pouvait point avoir disparu.

-Tu sais, ce n’est pas parce que tu m’agresses comme ça que je vais te laisser...

Palpitations de mon cœur. Mon cou craqua quand je me retournais en vitesse sur la jeune fille. Elle était là, assise près de moi, et elle parlait, elle parlait. Je la regardais me déblatérer son discours, sans savoir si je ressentais de la surprise ou de l’abattement. Elle n’avait effectivement pas disparu. Non. Elle avait transplané au plus près de moi. Ici, sur ce plancher en bois que j’avais fait mien. Choqué par ce fait, je me décalais brusquement sur la droite, arrachant ainsi ma maigre protection contre le froid. Je grimaçais en sentant la morsure de l’hiver, mais n’arrêtais pas mon mouvement. La proximité soudaine avec cette jeune inconnue avait agit comme un électrochoc, et c’est sans réelles raisons que je m’éloignais. Maugréant de voir mon sac et mon balais désormais si loin , je me contorsionnais pour les ramener près de moi. Rapidement, je me cachais à nouveau sous mes capes pour dérober à la possible vue de ma camarade mes mains blessés.

Pourquoi elle persistait à rester ? Il me semblait me répéter cette phrase en boucle. Si cette jeune fille pensait avoir trouvé une camarade sorcière pour passer son temps, elle allait déchanter. Si comme elle le disait, la moldu-qui-n’en-était-pas-une était à Poudlard, je ne me rappelais pas l’avoir déjà aperçu.
Je refusais à présent de la regarder, de peur de trouver une lueur de pitié dans son regard d’acier. Je fixais ostensiblement le pilier de bois qui me faisait maintenant face. Un beau pylône que voilà, semblable à ce que je ressentais: de la dureté et de l'imperméabilité. Et, comme cette colonne, je résistais insensiblement aux attaques du froid et des éléments, qui se présentaient sous la forme des mots durs de cette fille. Laissant le silence s’installer sans en être gêné, je ressassais sans fin ses phrases : “je suis comme toi, je te veux pas te mal”, “j’ai un toit”, “tu étais mal”. Qu’en savait-elle ? Me connaissait-elle ?
*Non*, elle ne sait rien, *je ne suis qu’une pauvre fille à la rue qu’il lui faut aider, voilà tout*. De quel droit cette enfant s’imposait-elle ainsi ? De quel droit osait-elle penser qu’elle pouvait me proposer son aide ?

Sans réfléchir, je me débarrassais de mon abris. J’avais tellement froid. J’étais si fatigué. La frustration appellerait la colère, je le savais. Je voulais dormir, mais finalement, je n’étais pas sûre d’être capable de faire fuir l’étudiante pour parvenir à ce but. Je me hissais sur mes jambes tremblantes. Je tanguais dangereusement, le monde tournait autour de moi. Calmar me glissa des mains et atterrit lamentablement sur le sol. Je le regardais sans bouger, m’efforçant de retrouver une once d’équilibre. La jeune fille ne disait rien, elle me paraissait songeuse. Finalement, je me laisser tomber à terre. Mon geste fut brusque, j’avais échoué à contrôler ma chute. De nouveaux bleus apparaîtraient sur mes genoux, mais ce n’était pas ce qui m’inquiétait le plus concernant mon futur. Je me détestais d’être si faible, plus encore si il y avait un témoin. J’ouvrais rageusement mon sac pour y ranger Calmar et mon balais. Puis, toujours sans parole, je me levais une nouvelle fois, cette fois-ci en m’aidant de la barrière en bois.
Grimaçant sous l’effort et la douleur, je me dérobais au regard de la fille, me dirigeant difficilement vers les marches du kiosque.

J’avais le cœur lourd, voilà ce que je constatais en avançant lentement. N’avais-je donc ma place nul part ? Mon Foyer ne pouvait plus être mien, et maintenant, le seul refuge que j’avais trouvé me trahissait en posant cette jeune fille sur le chemin du sommeil. J’avais la sensation que la moindre facette de ma vie m’échappait. Je me demandais un instant si je regrettais le chemin que j’avais pris. Tout cela ne serait jamais arrivé si je ne l’avais pas rencontré…
*Tu le penses vraiment, Ely ?*. Je ricanais. D’un rire froid et aucunement agréable, de ce rire qui s’opposait en tout point à celui qu’Aronov m’avait jeté au visage. Je faisais un constat douloureux : malgré tout ce que j’avais fait, malgré ce que j’étais devenu, malgré toute Leur douleur… Je ne regrettais aucunement ma rencontre avec la Rouge et Or. Qu’il était difficile de comprendre que je me créais toute seule mon malheur.

Je me stoppais. Qu’est-ce que j’étais en train de faire ? *Mais qu’est-ce que tu fous, bordel*, explosa ma conscience. Pourquoi est-ce que je fuyais contre mon gré, sans rien dire ? Cette réalité me secoua terriblement. Je tremblais sous mes couches de vêtements. Alors soudainement, je me retournais en balançant mon sac à terre, me postant face à la jeune fille toujours assise par terre. Les yeux froncés, je la regardais droit dans les yeux avec une seule idée en tête : peu importe ma fatigue, j’étais ici de mon plein droit, je pouvais y rester si je le souhaitais. J’avais affronté des gamins plus terribles qu’elle, j’avais osé mener une discussion avec deux grandes femmes, j’avais fait face à la tempête tumultueuse de… d’une lionne, j’avais toujours affronté les obstacles en leur faisant face, en les ignorant, ou au pire, en les fuyant de mon plein grès. Qu’était Athéna Aronov ? Rien, si ce n’était un obstacle à ma tranquillité.
Je donnais un coup dans mon sac pour le faire avancer, et pour l’énième fois depuis le début de la journée, je posais ma carcasse douloureuse sur le sol. Mais je ne me contentais pas de m’assoir. Je m’installais au beau milieu du kiosque, allongeant mon corps sur une de mes capes, le recouvrant des autres. Arrachant -encore- Calmar du sac, je le calais sous mon cou et m’en servit comme oreiller, soupirant outrageusement en reposant ma nuque sur son corps mou. J’exagérais mon confort, prenant en toute conscience une attitude moqueuse et désagréable.


-Je veux pas de ton aide, ici est très bien. Laisse-moi en paix, va-t-en, va agiter tes cloches devant une personne qui voudra bien te les tirer.

Je n’avais pas envie d’être si méchante, alors pourquoi l’étais-je ? Car il n’y avait que cette solution pour la faire partir. Je n’étais plus moi. Mais qui étais-je ?
Je rigolais nerveusement. J’avais chercher cela. Ironie, quand tu nous tiens. Et dire que ma devise était “Tout pour la Recherche”.

08 janv. 2017, 00:31
L'Abri  PV Athéna Aronov et libre 
Après son discours, la Rouge et Or s'était tu, laissant simplement son regard vide errer sur le paysage qui lui faisait face. Les arbres aux branches noires et dépourvues de feuilles, qui tendaient vers le ciel des doigts suppliciés, comme s'ils imploraient les cieux d'être plus clément. C'est vrai que le froid était mordant en cette fin d'année, et sans sa cape la rouquine aurait sans doute trembloté de froid, elle qui était si frileuse. Heureusement, cette vue désolée était quelque peu égayée par les conifères qui, prenant leur revanche sur la splendeur verdoyante avec laquelle les narguaient les feuillus en été, étalaient orgueilleusement leur branches couvertes d'épines d'un vert sombre et profond, légèrement mat. Sur la terre noire et dure de cette fin d'année, les taches blanches étaient vagues et éparses, comme un linceul déchiqueté qui n'arriverait pas à recouvrir toute la pourriture du monde, toute la mort et l'horreur dont était témoin le monde. Cette comparaison la fit frissonner et elle finit par détourner les yeux du cadre que formaient les piliers en bois autours de ce paysage désolé, bien loin de la joie et de la douceur qu'exprimait ce parc en été.

Tournant le regard vers la Poufsouffle, elle la vit se décaler subitement, comme si Athéna avait la peste, le choléra ou des poux, ce fléau qui frappait presque tout les enfants, au moins une fois dans leurs vie. Soupirant vaguement, à peine étonnée bien que blessée, elle la vit ramener ses affaires au plus près d'elle, avec ce regard farouche et bagarreur qu'on les animaux sauvages lorsqu'ils sont méfiants et qu'ils se sentent pris au piège, comme prêt à se défendre et à vendre chèrement leur peau.
*Eh bien, cette bestiole là va être plus compliquée à apprivoiser que je le pensais* Déplora la première année. Pas découragée le moins du monde pour autant, Athéna sentit même poindre une once de satisfaction lorsque la brunette se leva. Elle allait sans doute se décider à mettre sa fierté de côté pour laisser la rouquine la mener chez elle. A moins qu'elle ne fuit les mots crus et directs prononcés par la gamine. A cette idée, toute sa satisfaction retomba. Néanmoins, elle cessa de se morigéner pour ses mots, qui avaient pu être pris pour de la pitié mais qui était seulement un désir profond d'aider, lorsque la première année retomba douloureusement sur ses genoux, le son mat que produisit ses articulations heurtant le bois résonnant sous la voûte du kiosque, amplifié par le socle qui était creux, jouant le rôle de caisse de résonance. Une grimace de compassion vint tordre les traits de la jeune fille qui ne bougea pourtant pas, ce pincement au cœur ressentit depuis qu'elle était en présence de la jeune sorcière augmentant encore, sans qu'elle sut dire quel était le sentiment qui le provoquait.

Athéna voulut se lever pour aller l'aider mais à peine eut-elle formuler cette pensée que la Poufsouffle se levait pour se diriger vers les marches. A cette vue, la rouquine baissa la tête. Ça y était, elle allait encore se retrouver seule, à devoir rejoindre des parents pour qui elle n'était rien. Elle voulut se mettre en boule, ramener ses genoux contre sa poitrine, croiser ses bras dessus et y enfouir sa tête pour se laisser enfin aller aux larmes qu'elle retenait depuis tant de temps, face à ce nouveau refus, ce nouvel abandon, mais elle attendit d'entendre les marches grincer pour se laisser aller, pour être sure de n'avoir aucun témoins, pleurer était déjà bien assez honteux lorsque l'on était seul, alors s'afficher ainsi en public... Hors de question ! Mais elle entendit seulement une marche craquer avant que cela s'arrête. Ravalant tant bien que mal ses larmes qui étaient si prêtes de couler, elle releva la tête, étonnée. En effet, la brunette se tenait sur la seconde marche de l'escalier et restait droite, sans bouger, comme si elle hésitait. Paraissant finalement se raviser, elle remonta la marche et alla étendre une de ses capes au milieu du kiosque, comme pour marquer son territoire, pour dire "J'était là avant toi, va-t'en". Face à ce comportement typiquement animal, Athéna leva un sourcil amusé attendant de voir la suite. Cela ne s'arrêta pas là, la Poufsouffle s'étendit sur la cape et s'enroula dans les autres, tel un lion efflanqué et mal en point, mais qui ne laissait tout de même pas de côté son ego et voulait paraître aussi majestueux qu'avant, cachant tant bien que mal ses multiples blessure sous une chape d’orgueil et de dédain. Ce comportement blessa Athéna bien plus que tout ce qui avait pu être fait avant. Cette façon de s'étaler ainsi en plein milieu du kiosque, de prendre le plus de place possible, comme si la brunette se prélassait au soleil alors que l'après-midi bien avancé de Décembre ne faisait que descendre la température la définissait dans un rôle d'ennemi, d'envahisseur qu'il fallait repousser. La Poufsouffle aurait montré les crocs que ça ne l'aurait pas étonnée.

Soupirant franchement ce coup-ci, son regard se glaça néanmoins et elle dut retenir cette colère qui montait au fond d'elle, avec ce goût particulier qu'avait la colère lorsqu'elle remplaçait les larmes, comme un vague goût salé et triste qui se tenait en retrait face aux flammes destructrices lorsqu'elle entendit ces mots, toujours aussi amers et hargneux qu'injustifiés :



" -Je veux pas de ton aide, ici est très bien. Laisse-moi en paix, va-t-en, va agiter tes cloches devant une personne qui voudra bien te les tirer.


Fermant les yeux un bref instant pour contenir cette moutarde urticante et qui voulait tant sortir sous formes de phrases horribles, qui lui montait au nez, Athéna ne put néanmoins pas contrôler le regard plein de mépris qu'elle jeta sur la forme allongée. Finissant par calmer son caractère et se rappelant des belles paroles prononcées par ses grands-parents sur le contrôle de soi et notamment l'un des principes fondamentaux du judo qui énonçait "Control de soi : Savoir se taire lorsque monte la colère" elle finit par présenter un visage apaisé à la première année si blessante. Ce comportement commençait à échauffer les oreilles de la jeune fille, et elle pensa un instant à partir et à la laisser seule comme elle le souhaitait apparemment, mais elle finit par se rappeler que ce serait de la lâcheté de la laisser ainsi et qu'elle n'était pas lâche, elle était une Gryffondor ! Elle devait se montrer digne de sa maison et surtout faire honneur à l'éducation que lui avait inculquée ses grands-parents. Fronçant les sourcils, elle se leva et vint se poster à côté de cette fille qui faisait peur à voir avec ses cernes et ses contusions, du moins ce que l'on pouvait en voir, ce qui était suffisant pour savoir qu'elle méritait d'aller à Ste Mangouste ou au moins à l'infirmerie de Poudlard, certainement pas de rester dans ce froid glacial. Campée fermement sur ses deux jambes, la rouquine attaqua, surplombant celle qui s'était mise en adversaire face à elle :


- Je ne sais pas ce que tu crois et finalement ça m'ai bien égal, toi en revanche tu as besoin d'un hôpital, autant pour ta tête que pour ton corps ! Tu penses peut-être que tout ce qu'il te faut c'est rester seule et dans ce froid de canard, S'interrompant un instant pour s'agenouiller et pouvoir fixer bien en face son visage méprisant et amer mais écoute moi bien, je n'ai pas l'intention de laisser un cadavre de Poufsouffle derrière moi, alors sois tu viens avec moi sois je te jette un sort d’immobilisation et je te traîne jusque chez moi, tu m'entend ?!


Son ton hargneux et ses paroles agressives résumaient assez bien son état de colère qu'elle n'avait pas réussi à réprimer et qui s'était même amplifié lorsqu'elle avait approché ce pseudo-lion pathétique et amer, étendu tel un roi sur le sol glacé de ce kiosque miteux. Toute la compassion et les bons sentiments qu'elle avait pu éprouver jusque là avait disparus, remplacés par une colère qui, succédant à des larmes non versées ne s'était faîte que plus violente. A croire que tout ce qui l'entourait s'était ligué contre elle pour lui faire prendre conscience de l'absurdité du monde et des gens. Cette fille qui l'agaçait de plus en plus n'était certes, pas agréable mais restait vivante, Athéna ne voulait pas porter le poids d'un cadavre sur ses épaules, elle avait déjà bien assez à porter pour son jeune âge sans en plus avoir à s'encombrer d'une mort par orgueil.

Renonçant à son attitude douce et conciliante pour laisser parler la lionne en elle, elle continua à fixer durement sa vis-a-vis, prête à mettre sa menace à exécution si elle ne mettait pas assez de bonne volonté dans ses actions. Sa baguette déjà à la main, un regard noir vrillé dans les yeux de la brunette, Athéna avait oublié toute sa bonne éducation, laissant flamber sans honte sa rancœur, son amertume face à ces abandons et ces refus toujours plus nombreux et malheureusement consécutifs. Sous cette flamme vengeresse, le papier remplis de mots d'amours de ses grands-parents s'était consumé pour ne laisser dans son sillage qu'un nouvel abandon. Elle n'abandonnerait pas les gens, qu'ils le veuillent ou non, elle savait trop à quel point c'était douloureux de se sentir seule.

"le bonheur est un choix, pas un résultat !"

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08 janv. 2017, 13:39
L'Abri  PV Athéna Aronov et libre 
La joponaise était engin arrivée sur Londres. Son second plan pour s'échapper de cette école avait finalement était le bon. A peine sortie de son train malle à la main elle se dirigea vers un endroit plus calme, les bruits de la gare était pour le moins fatigant surtout après un long voyage comme celui là. Si la première préoccupation de la Gryffone, qui pour l'occasion, portait son tailleur noir orné de sa cravate verte émeraude, était de trouver un hôtel. Elle commença à marcher un peu aléatoirement comme le ferrait n'importe quel annimal errant, la seule différence c'est que Yuzu savait ce qu'elle faisait et elle avait de quoi survivre financièrement pendant plusieurs jours, à condition de vivre un temps avec les Moldues. Ce qui ne serait pas un problème pour elle. Dans sa route Yuzu passa devant l'hôtel ou sa mère précisément avait prit une chambre au dernier étage pour toute la première année des jumelles. Il était hors de questions de s'arrêter dans celui ci, si elle croisait sa mère s'en était fini d'elle. Mais... Elle pourrait simplement s'infiltrer dans sa chambre pour récupérer quelques babioles, sa mère devait être en déplacement et elle avait toujours sa carte d'accès avec elle. Elle pénétra dans le hall ou elle se dirigea vers l'ascenseur, les lustre qui descendaient du plafond flottait avec grâce et légèreté. Toute la décoration de l'hôtel était pour le moins différente de celle que l'on trouvait à Poudlard, tout était plus chaleureux ici. Yuzu arriva très vite dans la suite de sa mère, elle se dirigea vers les placard ou elle prit quelques vêtements Moldues suplementaire avant de sortir de ce fameux hôtel. Elle espérait qu'une chose, que personne ne dise à sa mère qu'ils avaient aperçu une de ses filles. Sur ces doutes La japonaise accélération le pas et après une bonne demi heure de marche tomba dans le Parc, mais pas n'importe lequel c'était le grand et légendaire -si on peut l'appeler ainsi- Hyde Park, quelle fut sa surprise quand elle aperçut au loin deux membres de Poudlard qui s'emblaient...Se prendre la tête ? Elle s'approcha discrètement dans le dos de Athena, fille de Gryffondor qu'elle avait vue un peu plus tôt. Celle ci voulait apparement utiliser un sortilège sur... Bristyle. Elle lança avec froideur à l'attention de la rouge enfin surtout avec son air inexpressif.

Tu n'as pas le droit d'utiliser la magie en dehors de l'école.

Elle tourna autours d'Athena pour se mettre entre la Poufsouffle et la Gryffondor avantipathiques de les saluer respectivement en s'inclinant.

Bonjour, Bristyle-chan, Salut Athena. Pourquoi au juste tu voulais utiliser ta baguette ?

Elle lâcha sa petite malle roulante, ou plutôt sa valise. Yuzu n'était que de passage et ne comptait pas rester pour régler leurs différents mais son intervention pourrait néanmoins calmer un petit peu sa camarade des gryffons qui s'emblait s'emporter un peu trop pour visiblement une raison inconnue. Ceci dit Athena était passionnée elle pouvait se révolter pour pas grand chose.


Code couleur : #469277
*Picasso 2017, Peeves 2017, Gryffondor et élève du mois de Janvier 2018*
Ma lumière divine vous aveuglera tous !

08 janv. 2017, 23:29
L'Abri  PV Athéna Aronov et libre 
Loin devant mon regard, les poutres de bois s'entrecroisaient en un point que je savais être le sommet du kiosque. Le point le plus haut. Et c’est à l’exact opposé de ce point que j’étais allongé. Il me semblait que le monde pouvait tourner autour de cet axe que lui et moi formions, qu’il pouvait tourner durant un temps infini sans ne jamais s’arrêter.
Allongée comme je l’étais, je sentais ma fatigue prendre le dessus. Oh, qu’il serait bon de la laisser m’envahir toute entière. C’était mon souhait le plus cher à ce moment. Mais, comme une étincelle lumineuse dans l’obscurité, Aronov gardait tournée vers elle ma conscience. Impossible de me laisser aller. J’attendais que l’étudiante réagisse. Elle le ferait, que ce soit pour me laisser en paix ou insister, elle le ferait.


Je laissais mes paupières lourdes se fermer pour oublier cette boule que j’avais dans la gorge.
*S’il-te-plait, vas-t’en…*. J’aurais aimé chuchoter cela à la fille, j’aurais aimé tout lui dire, lui expliquer qu’il était mieux pour elle qu’elle s’en aille avant qu’il ne soit trop tard, qu’elle ferait mieux de me laisser seule si elle ne voulait pas être une victime de plus. Mais je savais que je ne lui dirais pas, je le savais car au fond de moi, je n’avais qu’une envie : qu’elle reste. J’avais la furieuse envie -ou était-ce un besoin ?- de tout décharger. J’avais besoin d’un réceptacle pour ce qui me rongeait, et mon égoïsme me disait : tu ne la reverra jamais, laisse lui tout et tu pourras affronter les tiens sans crainte.
Oh, oui, Égoïsme souhaitait qu’elle reste, parce que Colère avait besoin d’une proie qui n’avait aucune importance pour Cœur.
Mais j’avais peur. J’étais terrifié. C’est une réalité qui était mienne depuis tant de temps, maintenant. Je vivais dans la peur de moi. Qui avait-il de plus horrible qu’avoir peur de soi ? Mon coeur portait déjà tant de culpabilité, pouvait-il en supporter plus ?
*Non*, me suppliait-il. Je ne pouvais accepter celle que j’étais en train de devenir. A moins que cette Aelle-là ne soit présente depuis toujours ? Non, ce n’était pas acceptable. Et Elle n’avait pas acceptée cela non plus...
J’ouvrais grand mes yeux, soudainement effrayé par l’obscurité. Regardant sans le voir la voûte du kiosque, une vérité monstrueuse me vrilla la conscience :
*voilà pourquoi elle ne t’a pas accepté, Aelle, elle a vu qui tu étais réellement*. Je gémis presque inconsciemment sous la douleur que m’apportait cette information. Etait-ce réellement pour cela qu’elle me détestait ? Ma respiration se faisait de plus en plus difficile au fur et à mesure qu’elle s’accélérait. Avait-elle eu conscience avant moi de ce dont j’étais capable ? Mes yeux se remplissait lentement de larmes brûlantes qui troublèrent ma vue. Avait-elle eu peur de moi ? Elle avait compris, voilà pourquoi elle avait réagi ainsi...
*Tu avais raison, alors, tu avais raison de me détester....*. Cette vérité était insupportable, il était tellement plus simple de croire qu’elle n’était tout simplement pas capable de m’apprécier telle que j’étais.

Je devais m’en aller. Oui, je devais partir, fuir, pour ne plus penser, ne plus voir, ne plus ressentir. Voilà, je devais dormir et ne plus me réveiller, je n’en pouvais plus de cette journée, elle devait se finir. Tout se déroulait si vite, je me permettais de penser et de comprendre des choses auxquelles je m’étais interdite de penser depuis deux mois. J’avais la sensation d’être un barrage et que tout le reste faisait pression sur moi. J’étais à deux doigts de le laisser s’effondrer. Je ne pouvais plus rester ici, je devais fuir avant de ne plus me…
Une silhouette s’imposa alors à mon regard. Athéna Aronov venait de se lever et me surplombait dorénavant de toute sa hauteur. Je lui jetais un regard trouble, je me sentais comme étrangère à ce monde-ci.
Elle ouvrit la bouche pour me déblatérer des mots remplis de colère et de défiance.

Je me relevais rapidement pour me mettre en position assise. Le monde tourna un instant autour de moi, mais je restais les yeux fixés dans ceux de la fille qui s’était accroupie devant moi. J’éclatais de rire. Mon esprit était vide, tout comme ce rire qui ne ressemblait en rien à un éclat joyeux.
Je restais à la regarder, éberlué par ma propre réaction. Je ne savais pas pourquoi j’avais ris, et je ne savais pas pourquoi je ne disais rien. Je ne savais rien. Mes yeux me lançaient douloureusement, accentuant un mal de tête que je savais être du à ma fatigue. J’avais du mal à penser. L’image d’une autre fille se superposait à celle d’Aronov, un visage chargé de colère et de larmes, un visage entouré d’une courte chevelure foncé. Le visage s’effaça pour laisser la place à un autre, masculin, si semblable au mien. Ses yeux étaient rempli de peur, son nez était couvert de sang. Je clignais des yeux pour faire disparaître les fantômes. Non, c’était Aronov qui était devant moi.

Alors ses mots m’attaquèrent. Je pris une grande inspiration pour calmer la folie de mon cœur. La colère déferla alors.
Une colère sans nom en réponse à cette attaque. Ses mots résonnaient dans mon esprit, mais je ne voyais qu’une chose : la baguette d’Athéna Aronov, prête à l’usage.
“Je n'ai pas l'intention de laisser un cadavre de Poufsouffle derrière moi, alors soit tu viens avec moi soit je te jette un sort d’immobilisation et je te traîne jusque chez moi”. Ca tournait en boucle sous mon crâne fatigué. “Je n’ai pas l’intention de te laisser, soit tu viens soit je te lance un sort et t’emmène avec moi”. Je ne pouvais détourner mon regard de ses yeux acier plein de colère. “Je te laisserais pas, soit tu viens avec moi soit je te lance un sort”. Je n’avais pas ma baguette sur moi, mais je pouvais me jeter sur elle, dans sa position elle to… “Je te lance un sort et je t’emmène avec moi, à l’hôpital”.
*Tu crois pouvoir m’obliger à quoi que ce soit ?*, dans ma tête, ma voix criait et riait en même temps.

J’eu à peine le temps de penser qu’elle avait raison, que j’étais folle, avant que son image ne disparaisse.
Le noir. Le noir s’installa devant mes yeux et ma conscience explosa :
*Elle m’attaque !*. Je sentis quelque chose me percuter les jambes et la peur s’infiltra dans mon esprit. Oubliés étaient ses mots et le kiosque. Oubliée était ma peur de moi-même. Désormais, j’avais peur pour moi, et je ressentais une colère inouïe, plus forte que celle que j’avais ressenti face à Nebor, plus forte que tout car elle était accompagné de ce monstre impérieux que je commençais à connaître. C’était le même qu’Aodren avait rencontré.

Comme un animal acculé, je poussais un cri mêlant terreur et colère. Je pris appuie sur mes mains avec une seule idée en tête : attaque. Mais cette fois-ci, je n’attaquais pas par vengeance, c’était pour sauver ma peau et par colère. J’attaquais pour ne pas être attaqué, j’attaquais pour faire disparaître cette Aronov, pour retrouver ma paix.
Je me jetais sur cette chose noire qui ne pouvait qu’être l’autre fille. Mes épaules rencontrèrent une masse indistincte qui s’écroula sous mon poids et me tomba dessus, appuyant douloureusement sur les bleus déjà présent dans mon dos.

Quelque part au fond de mon esprit brouillé par la colère, la peur et la fatigue, s’éveilla une étincelle de doute. Je prenais lentement conscience qu’il n’y avait aucune explication à ce voile noir qui était tombé devant mes yeux, qui avait caché à ma vue les yeux colériques de mon adversaire. Il n’y avait aucune raison pour qu’Aronov, accroupie devant moi, me retombe dessus ainsi. Ça aurait du être le contraire, c’est mon corps qui aurait du tomber sur le sien.
Alors soudainement, je pris conscience de ma position : j’étais écrasé sous le poids d’une personne inconnue. J’ouvrais difficilement mes yeux, laissant la liberté à mes larmes de couler. Devant mon regard trouble, il y avait une chose que je ne compris pas : Aronov.
Un mouvement au-dessus de moi fit tout à coup descendre l’adrénaline qui avait coulé durant un instant dans mes veines. Ma colère s’était envolé au moment même où j’avais aperçu Athéna Aronov. Si ce n’était pas elle qui était au dessus de moi, qui était-ce ?
Ignorant la douleur que je ressentais dans tout mon corps, j’utilisais mes dernière forces pour sur-élever mon dos, faisant ainsi chuter brutalement la chose qui y était installé. Libre de mes mouvements, je m’éloignais rapidement, rampant à l’autre bout du kiosque où je retrouvais ma place première contre la colonne de bois.
La scène qui se jouait devant mes yeux étaient invraisemblable, et elle eu pour effet de me calmer instantanément.

J’essuyais de mon avant bras les larmes qui m’empêchaient de voir. Affalé sur ce qui semblait être mes affaires, la mystérieuse tache noire se révéla à moi : c’était une jeune asiatique.
*Mais qu’est-ce qu’elle fout là ?*. C’était apparemment elle que j’avais heurté en pensant me défendre d’Aronov. Et c’était sa valise qui m’avait percuté, me laissant croire que l’on m’attaquait.
Je mis rapidement un nom sur cette nouvelle tête Je ne connaissais autre asiatique que celle-ci : Yuzu Ame, élève de Poudlard, Gryffondor. Et un dernier détail qui n’était pas le moins important : Ame était une connaissance de celle qui hantait mes rêves et mes cauchemars.
La voir ici était effrayant. J’avais l’impression que le destin refusait que j’oublie. L’ironie était telle que j’avais la sensation que l’on me jouait un tour. J’avais fui mon foyer sous l’effet d’une colère dévorante et je me retrouvais, épuisée, dans un endroit où me rejoint comme par magie une gamine qui se trouvait être élève à Poudlard. Comme le hasard se foutait royalement de moi, cette jeune fille éveillait cette colère que je fuyais. Elle aurait pu être une rencontre agréable, mais non, elle avait décidé de m”énerver, ramenant inévitablement à mon esprit des choses que je voulais oublier. Enfin -puisque qu’Hasard le souhaitait-, une des personnes liée à cette fille dont le souvenir ne me quittait pas -celle qui était à l’origine de toute cette histoire- se retrouvait, elle aussi, comme par Magie près de moi.
Le Monde me haïssait-il ?

Incapable de m’en empêcher, je sentis l’éclat qui m’avait surpris devant Aronov revenir. L’inévitable arriva : j’explosais de rire. Oui, “exploser” était le mot. Je sentais mon esprit céder sous toute cette pression qui l’empêchait de trouver le repos. Je sentais mon cœur se laisser aller à une folie plus que bienvenu pour échapper à ce bordel. Je sentais mes yeux abandonner ces larmes qui n’attendaient que de couler. Le barrage avait cédé.
Je riais si fort que mon corps tressautait sous moi, réveillant une à une mes blessures. J’ouvrais la bouche si grand pour laisser passer cette folie que ma pommette douloureuse en souffrit. Je devais faire peine à voir, mais cela n’avait plus d’importance, comme tout le reste. De grands éclats de rire s’échappaient de ma bouche ouverte, et je manquais de m’étouffer à chaque nouvelle larme qui atteignait ma langue, laissant un goût salé sur celle-ci.

C’était plus que je ne pouvais en supporter, alors mon être entier s’échappait dans ces larmes et dans ce rire si libérateur.

11 janv. 2017, 22:01
L'Abri  PV Athéna Aronov et libre 
A sa tirade virulente, Aelle ne répondit rien. Se contenta de rire, de laisser son rire s'échapper de sa gorge, un rire vide, vide de sens, de joie, simplement rempli de rien. Ce rire n'exprimait rien, rien à part ce vide infini qui semblait remplir la jeune Poufsouffle. Ses yeux étaient tristes, amers, comme remplis de saleté, de vilaines choses. Athéna ressentit encore ce pincement au cœur, toujours plus prononcé en la présence de la première année. Elle eut un sentiment de honte et de culpabilité à l'idée qu'elle avait peut-être aggravé cet état qu'elle sentait latent depuis qu'elle avait aperçu les yeux méfiants dépassants du petit tas de couvertures. Ou peut-être l'avait-elle juste révélé ? Plongée dans ses pensées autant que dans le regard de la jeune fille qui lui faisait face, elle vit défiler dans ses yeux, dans son regard perdu et en détresse, des émotions qui parurent bouleverser sa vis-à-vis. Une nouvelle fois son cœur se serra. Cette Poufsouffle la faisait vraiment passer d'un extrême à l'autre ! L'humeur versatile et le caractère qu'elle aurait jugé un brin lunatique avait une répercussion sur elle-même, comme si elle se reconnaissait dans ces traits qui passaient de la colère au doute puis de l'amertume au mépris.

La jeune fille parut d'ailleurs changer à nouveau d'humeur, laissant ses yeux qui exprimaient une terreur pure se charger de nuages orageux, se transformer en colère de plus en plus. Le lion pathétique et affamé était de retour. Si ses yeux avaient été des revolvers, elle se serait étalée sur le bois du kiosque, morte. La force de ce regard, ce visage si proche du sien, tout lui rappela ses promesses, ses moments cruciaux où ses grands-parents lui tenait les deux bras, la fixant intensément pour lui faire promettre de ne rien dire, d'être sage, d'être propre où que sais-je encore ? Encore une fois, le manque la submergea et ce qu'elle croyait avoir évacué avec son soudain accès de colère contre la Poufsouffle lui revenait tel un boomerang, en pleine figure. Fixant ces yeux agressifs qui cachaient mal une blessure intérieure profonde, elle se demanda si cette fille allait résister longtemps à la folie qui semblait la ronger de l'intérieur.

Athéna ne put néanmoins pas s'attarder sur cette pensée qu'une cape,
*Encore une ?! Mais tous les sorciers sont à Londre en Décembre ?* Se questionna la rouquine, désabusée, tandis que cette cape lui bouchait la vue. Elle eut cependant le loisir de voir la valise qui accompagnait le ou la nouvelle venu(e) rouler plus loin que ce qui était prévu, du moins elle l'espérait, elle avait déjà dit qu'elle ne laisserait pas une Poufsouffle morte derrière elle, pour venir percuter la Poufsouffle en question de plein fouet qui poussa un cri de fureur et de peur mélangé, ressemblant tant à un hurlement de bête acculée, d'animal sauvage persuadé qu'il allait mourir que la Gryffonne fut totalement persuadée que la jeune fille n'était pas bien mentalement. Ressentant une nouvelle fois ce pincement au cœur qui commençait à se faire poids sur sa poitrine, elle croisa les yeux furieux de la brunette qui parurent s'apaiser en la voyant, révélant une expression étonnée. *C'est bien la première fois qu'elle se calme en me voyant.* S'étonna la rouquine en lui rendant son regard, surprise.


" -Tu n'as pas le droit d'utiliser la magie en dehors de l'école. Énonça calmement une voix neutre et sans intonations qu'elle crut reconnaître.


La Gryffonne ne lui répondit pas et se contenta de pincer les lèvres, trouvant que l'atmosphère était déjà bien trop tendue sans qu'elle en rajoute avec son ironie. Décidant finalement de se relever pour faire face à cette personne qui arrivait ici en terrain conquit, la rouquine fixa son attention sur ce qui se révéla être "elle". Et pas n'importe quelle "elle", une fille de sa maison ! La japonaise, celle avec qui elle avait eut un petit désaccord dans la Grande Salle. Au souvenir de cet épisode elle eut un léger agacement qui s'estompa bien vite en se souvenant qu'elles étaient à Londres, bien loin de ces querelles puériles de la Grande Salle et de la protection du château, ce château unificateur. Ses doigts se resserrèrent sur sa baguette et son regard se fit plus déterminé.
*Je ne vais pas laisser cette Poufsouffle, toute grincheuse qu'elle est, se faire attaquer !* Grogna la Gryffonne dans son esprit. Elle se devait de la protéger, elle n'était pas en mesure, ni mentalement ni physiquement de se protéger elle-même. A ce moment, Yuzu pris la parole, après s'être inclinées tour à tour devant elles et avoir subi l'assaut spontané de la Poufsouffle qui avait été ma foi... vite contré :


- Bonjour, Bristyle-chan, Salut Athéna. Pourquoi au juste tu voulais utiliser ta baguette ?


Athéna n'eut même pas le temps de répondre à cette question que déjà un long hurlement, mélange étrange et inquiétant entre des pleurs et un rire qui sonnait faux, tel que l'avait déjà entendu Athéna l'instant d'avant, sortant de la gorge de l'animal blessé qu'était Aelle se fit entendre, et résonna dans le kiosque. Grimaçant à ce son aussi discordant que déplaisant, la rouquine reporta son attention sur cette fille qui semblait vraiment en équilibre instable sur le fil de la raison. Ses yeux rencontrèrent ceux pleins de larmes de la brunette. Face à cette détresse si absolue, les yeux gris comme les nuages qui parcouraient le ciel à ce moment là se remplirent de larmes de compassion. Ce cri était celui d'un barrage qui cède, celui d'une libération douloureuse, comme une naissance, une naissance où aucuns des deux ne survivrait. Ce hurlement rappelait beaucoup trop de souvenirs à Athéna, même certains souvenirs qu'elle ne se rappelait pas posséder. Un flash blanc, une première inspiration semblable à des couteaux et ces hurlements à côté... C'était fini. Elle ressortit de cet espèce de flash-back un peu sonnée et pas vraiment prête à se mettre dans l'action, sachant seulement qu'elle devait faire cesser ces cris qui lui déchiraient l'âme. C'est ainsi que sortit de sa gorge un cri qu'elle retenait depuis le moment où elle avait compris que cette fille était instable :


- PETRIFICUS TOTALUM ! En réponse à son hurlement, il y eut seulement ce cri, ce hurlement qui était toujours aussi intenable. Son intervention avait été sans aucun effets et son cœur se serra alors qu'elle regardait sa baguette avec un mélange d'incompréhension et de trahison dans le regard. Comment avait-elle put lui faire ça ?! Sa fidèle baguette ! Baissant la tête, le son du hurlement toujours dans les oreilles, elle se dit qu'elle n'avait même pas eut la satisfaction de voir ce cri s'arrêter.- Je...Je... Pardon, je ne sais pas ce qui m'a pris. Bafouilla tout bas la jeune fille, ses larmes revenant d'autant plus vite à la charge.


La rouquine s'adossa à la paroi de bois derrière elle et ses mains vinrent couvrir son visage. Son geste avait été instinctif, mais elle savait qu'après ça les deux autres ne voudrait plus lui parler, et peut-être même plus la voir, c'était tout simplement horrible, quelque chose d'invraisemblable pour cette enfant qui n'avait jamais été rejetée par ses contemporains. Les larmes affluèrent encore plus à l'idée de rejet, ses grands-parents n'étaient pas là ! Et elle ne comptait pas pour ses parents, toujours traitée en quantité négligeable, toujours repoussée, Athéna n’était même pas sûre de se souvenir d'un câlin de sa mère. Elle ne pouvait pas pleurer devant elles, déjà que leur estime pour elle ne devait plus exister... Elle ravala ses larmes avec la plus grande difficulté que lui avait coûté à ce jour cet acte, mais elle réussi et se recroquevilla dans son coin, contre son pilier de bois. Elle tremblait, ses mains agrippées à sa baguette comme une noyée à sa bouée.

Elle n'avait pas eu le temps de penser à son geste lorsque ce cri de cœur lui avait échappé, où à ce qui avait pu provoqué ce hurlement dément chez la première année, mais maintenant qu'elle y repensait il était fort probable que cette Yuzu soit à l'origine de ce cri. Elle était déjà assez malmenée ainsi et cette apparition d'un coup lui avait peut-être provoqué des réminiscences trop dures à supporter ? A moins que cette arrivée ne l'ai trop brusquée ? Elle avait bien vu que sa propre présence gênait la Jaune et Noire, mais elle était seule et n'avait pas trop essayé de l'approcher, comprenant que c'était ce qu'elle désirait le moins au monde. On pouvait presque dire que la nippone l'avait frappée, provoquant sans doute ce cri démentiel à faire sombrer toute conscience dans la folie. Et oui, en effet, cette chère japonaise avait raison, la magie était interdite à l'extérieur de l'enceinte de l'école, mais comment aurait-elle pu faire autrement ? La Poufsouffle refusait d'être aidée, se complaisant dans cette tristesse, dans ce malheur, ignorant ceux qui voulait l'aider. Dans ces conditions seule la forcer pouvait résoudre ce nœud inextricable. Mais son geste n'avait pas eut la portée escomptée, la preuve en était par ce cri qui semblait encore résonner à ses oreilles. Son état ne lui permettait plus de savoir si il s'était tut ou si il continuait de résonner dans l'air glacé du kiosque. La Gryffonne était perdue dans ses pensées, comme elle ne l'avait jamais été, perdue entre sa culpabilité et son chagrin, entre ses grands-parents et ses parents, ne sachant que faire. Ce cri la rendait folle, l'enfermait dans son esprit de pensées, au goût amer de larmes.

"le bonheur est un choix, pas un résultat !"

Mon code couleur :#DC143C

20 janv. 2017, 01:45
L'Abri  PV Athéna Aronov et libre 
- PETRIFICUS TOTALUM !

Elle se fichait vraiment des mises en garde de la japonaise ? Yuzu avait bien entendu, Athéna avait essayé de lancer un sortilège et elle aurait surement réussi avec la bonne formule. La Gryffone connaissait bien ce sortilège, celui-ci était son préféré, elle l'avait utilisé a de nombreuse fois. Le doux son de sa prononciation sonnait comme une mélodie aux oreilles de l'oriental, "Pétrificus Totalus", deux mots riches de sens mettant un adversaire dans un état de statue. Tellement de possibilité, possibilité qu'elle avait testée sur un jeune Serdaigle, il faut dire que celui-ci avait crié au monstre, générant une peur instantanée et arrachant une réaction réflexe à la japonaise. Yuzu regardait sa camarade avec froideur, sans exprimer la moindre émotion. Elle était prête à partir même, laissant les deux filles de Poudlard régler leurs affaires sans prendre parti. La dernière fois que celle-ci avait voulue aider, elle s'était confrontée à un mur d’hésitation. La japonaise avait changée, terriblement changée, alors qu'elle était entre les deux fillettes, elle finit par choisir d'agir à sa manière. Pour une raison plus qu’inconnue Yuzu ressentait une émotion étrange, elle ne la connaissait pas vraiment. Bien sûr elle avait déjà ressenti ce genre d'émotions mais, c'était tellement rare.

- Je...Je... Pardon, je ne sais pas ce qui m'a pris.

Athéna avait ajoutée ceci après son sort, qu’avait-elle ? alors que la fillette partageant sa maison avec Yuzu était assise contre un arbre, visiblement triste. Bristyle aussi semblait triste, et pour couronner le tout au fond d'elle même, bien que dans un déni plus que flagrant, Yuzu aussi était triste, c'était même la raison pour avoir fui le château. Une chose était sûr c'est que Yuzu ne savait pas gérer ce genre de situation, malgré l'envie d'intervenir, comment s'y prendre ? Tant de chose se bousculait dans la tête de la petite orientale. Devait -elle intervenir ? devait elle reprendre sa route ? comment Charlie aurait fait ? dans un soupir lourd elle finit par improviser, laissant son masque tomber pour ré afficher ce qui semblaient être des émotions sur son visage. Elle s'approcha dans un premier temps d'Athéna, puis se positionna à genoux, laissant le sol froid libérer sa température à travers le collant qui couvrait les jambes de la fillette. Elle posa la main sur l'épaule de sa camarade, contact physique qui était supportable bien non habituel pour Yuzu. Elle exprima ses pensées avec calme, espérant que sa soulagerait un tant soit peu la peine de Aronov.

"je ne sais pas ce que tu cherches à faire, mais tout le monde peut faire des erreurs... peut-être que" Yuzu ne savait pas quoi dire, piètre performance pour celle qui se voulait forte et inatteignable en toute circonstance, prenant comme model son paternel qu’elle affectionnait plus que tout. Que ferait-il dans cette situation ? une chose est sûre c’est que lui il saurait quoi faire.

La japonaise se releva, avant de sortir une carte de chocogrenouille qu’elle avait eu en début d’année. Carte spécial vue que c’était Godric Gryffondor qui en était l’effigie. Un cadeau qu’Athéna ne pourrait refuser et qui devrait la consoler. Elle se dirigea ensuite vers la jeune poufsouffle. Ne sachant que dire et faire elle lui adressa calmement la parole, improvisant totalement.

« Je ne sais pas ce qu’il s’est passé avant mais je suis sincèrement désolé » elle s’inclina en signe de respect avant de reprendre sa valise, et de s’éloigner d’un pas lent et lourd. Visiblement Yuzu n’était pas faite pour les relations sociales, il semblait lui manquer certain morceau comme lorsque l’on fait un puzzle. Elle souffla se demandant pourquoi elle n’était pas capable de gérer ce genre de situation. Piètre sentiments, piètre réalité.

Code couleur : #469277
*Picasso 2017, Peeves 2017, Gryffondor et élève du mois de Janvier 2018*
Ma lumière divine vous aveuglera tous !