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28 févr. 2017, 11:37
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20

SOUFFLE D’ÉTÉ


L’éducation magique que Sybille Luneau reçut à Poudlard, dans le cadre de sa dernière année d’étude, eut une forte influence sur le cours de son existence. De par les cours qu’elle reçut du professeur Loewy en personne, les valeurs que la maison Poufsouffle lui véhicula, et les connaissances qu’elle parvint à acquérir à la seule force de ses interminables séances de lecture dans la bibliothèque de l’école, Sybille Luneau opéra une métamorphose saisissante au cours du deuxième semestre de l’année. Oubliée la jeune femme discrète, incapable du moindre remous. Sybille Luneau se forgea une étonnante assurance que son regard profond rehaussait d’une combativité farouche, tandis que son sourire, chaleureux, laissait entendre qu’elle n’était plus une enfant mais une véritable femme. Une femme avec des convictions. Tout le monde, à Poufsouffle, savait que lorsque Sybille Luneau relevait ses longs cheveux pour les nouer en un chignon resserré, c’était parce que la française avait quelque chose d’important à faire. Quelque chose qui nécessitait que personne ne vienne la déranger.

*

L’hiver était là, surprenant d’humidité. La neige recouvrait d’un manteau blanc les toitures, les sols, et même l’horizon. Le vent glacial, humide, se faufilait dans toutes les interstices que le château se permettait de lui ouvrir, faisant dangereusement vaciller les flammes alignées le long du mur, dans le couloir que je remontais en silence. Cet hiver là n’était pas comparable à celui que j’avais connu à Beauxbâtons, mais qu’importe puisqu’il me fallait l’endurer.

Ma sacoche sur l’épaule — alourdie par le nombre de grimoires que j’y avais accumulés par la grâce d’un sortilège d’Extension — je virais à gauche et jetais un coup d’oeil par delà les fenêtres sans m’arrêter de marcher. La neige était partout mais de là où je me tenais, je ne manquais pas de remarquer trois silhouettes qui descendaient vers les serres de botanique. Nous étions le premier week-end de février. Je trouvais courageux de la part de ces trois inconnus de braver le froid extérieur ou plutôt de le préférer à la chaleur douillette de leur lit. Amusée, je reportais mon regard droit devant moi et poursuivais mon chemin sans plus me soucier de ce qui se passait dehors.

C’est dans l’aile ouest du château que je trouvais mon bonheur : une petite cour intérieure que je savais inutilisée à cette époque de l’année puisqu’elle ne disposait pas de verrière ou d’autre forme de toit pour la préserver du froid. L’eau prisonnière du gel de la petite fontaine n’était qu’une autre marque du froid ambiant ; une marque à laquelle je n’attachais qu’un maigre intérêt. L’endroit me semblait parfait pour étudier une bonne partie de la journée sans craindre d’être déranger. Ce qui, malgré la grandeur du château, n’était pas chose aisée à trouver. J’en avais fait l’amère expérience les week-end précédents. Il restait qu’en l’état, cette cour manquait de confort.

Je déposais ma sacoche contre le bord de pierre de la fontaine et nouais mes cheveux en un chignon vite fait bien fait. Après quoi, je retroussais les manches de ma cape d’hiver — noire comme tout ce qui touchait de près ou de loin à la tenue officielle de Poudlard — et m’emparais de ma baguette magique. Les yeux fermés, il me vint en mémoire les prairies du sud-ouest de la France, baignées par la lumière d’un soleil d’été. J’agitais ma baguette sur le rythme du vent qui tourbillonnait dans la cour sans perdre de vue le souvenir de ma terre natale. Très vite, la température augmenta autour de moi, le vent se réduisit à un filet d’air tiède, puis le gel craquela à la surface de la fontaine. Tant est si bien que lorsque j’ouvris les yeux, la neige avait disparu, l’eau clapotait gaiement dans la fontaine, et un dôme magique préservait la cour du froid extérieur.

Contente de moi, je m’installais sur le bord de la fontaine, jambes croisées, et me mettais à fouiller le contenu de ma sacoche. J’en extirpais un grimoire volumineux, riche de 3658 pages, intitulé Récits de chasses, écrit par le célèbre briseur de sorts américain, Edart Richmond.

« Bonjour professeur, dis-je en prenant soudain conscience que je n’étais pas seule, mes yeux baissés sur l’index du grimoire entre mes mains. »

L’aura de Kristen Loewy n’était pas vraiment le genre d’aura qu’on pouvait se permettre de négliger.

28 févr. 2017, 21:20
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Déjà épuisée par la simple tâche de diriger Poudlard, Kristen avait dû ajouter à cela, progressivement, quelques éléments qui rendaient son travail encore plus complexe. Il y avait notamment les lettres de mécontentement – et/ou d’insulte – des parents d’élève qui ne voyaient pas d’un bon œil un certain nombre de choses : l’acceptation des nés-moldus à Poudlard – car les habitudes peuvent avoir la dent dure -, la jeunesse de certains professeurs, le changement fréquent de l’équipe éducative, la séparation de Poudlard et du Ministère et parfois même, la simple personnalité de Kristen, qu’ils ne connaissaient pas, d’ailleurs, à travers d’autres points de vue que celui de la Gazette du Sorcier qui s’était fait un plaisir, l’an passé, d’accuser la direction de Poudlard des incidents du Tournoi des Trois Sorciers, l'invitant très aimablement à se « remettre en question ».

Récemment, le très léger accident diplomatique avec la France n’avait rien pu arranger à la fatigue éprouvée par Kristen, qui devait renforcer sans cesse les protections de l’école, veiller à ce que tout se passe bien pour tout le monde et surtout pour Aude, et continuer à proposer à Poudlard un enseignement de la plus haute qualité. Malgré les avantages que présentait la séparation de Poudlard et du Ministère de la Magie, il y avait aussi quelques inconvénients. Désormais, Kristen tenait à s’assurer elle-même de la qualité des cours dispensés et multipliait les vérifications des programmes, les consignes données aux professeurs et s’autorisait même quelquefois des inspections en classe.

Ce jour-là, justement, Kristen avait convoqué tous ses professeurs dans la salle qui leur était dédiée, et leur avait fait un discours que personne mieux qu’une directrice comme elle n’aurait pu prononcer, répétant qu’elle : « exigeait l’excellence » et « ne tolérerait jamais la médiocrité », lançant quelques regards assassins aux professeurs qu’elle soupçonnait de manquer de rigueur.

C’est en remontant de la salle des professeurs vers son bureau que Kristen vit Sybille Luneau, assise au bord d’une fontaine coulant sagement. Il semblait ne pas faire froid dans sa bulle, car les couleurs n’y étaient pas : il y a toujours, dans un endroit froid, une prédominance des teintes bleues, grises, comme si la couleur du monde s’adaptait à la température. En vérité, on aurait dit que Sybille Luneau avait ramené le soleil dans sa bulle. Kristen haussa un sourcil, intriguée par cette prouesse, et s’arrêta brièvement. Elle observa l’élève, qui était en train de lire, comme si tout le monde avait pu avoir l’idée de se trouver ici pour lire, en plein hiver.

Kristen allait abréger ses observations lorsque la Poufsouffle, sans lever les yeux, la salua. La directrice s’avança vers la cour mais n’y mit pas un pied, restant juste au bord, appuyée contre une colonne soutenant le plafond voûté. En passant rapidement sa main dans l'espace de la cour, elle sentit qu’il y faisait bel et bien moins froid qu'il ne devrait. Elle fit un petit sourire en coin et dit :

« Bonjour, Mademoiselle. »

En plissant les yeux, elle ajouta :

« Un temps idéal pour prendre l'air, accompagnée d'un bon livre... N’est-ce pas ? »

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01 mars 2017, 18:56
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LA PEUR DE DEMAIN


Sur le modèle de l’entretien de cinquième année, tous les élèves de septième année ont la possibilité, en cas de doute, de consulter leur directeur de maison au sujet de leur avenir professionnel. Cet entretien est l’occasion rêvée pour les élèves de dissiper leurs craintes quant à leur futur choix de carrière. L’année 2042 s’avéra une année charnière pour ce processus, car depuis le décret d’indépendance de Poudlard aucun professeur n’était plus tenu de faire la promotion des métiers d’état. Chacun était libre de faire parler son expérience personnelle et d’adapter ses conseils aux aptitudes manifestées par l’élève au cours de sa scolarité.

*

« En effet, répondis-je en relevant la tête. »

Je souris à mon hôte et l’invitais à entrer dans ma bulle d’un mouvement du menton. Le professeur Loewy ne se fit pas prier. Je vis son corps traverser la fine pellicule de magie qui délimitait la zone d’effet de l’enchantement et plus encore, je sentis sa propre magie, d’autant plus mystérieuse qu’elle était insondable. La directrice de Poudlard s’arrêta à peine quelques pas plus en avant, demeurant à bonne distance de moi, dans sa posture préférée. Debout, les bras croisés, ses yeux cherchant subtilement à capter tous les détails à leur portée.

Je ne sais pas comment cette femme s’y prenait pour me troubler à chaque fois que nous nous retrouvions. Le plus certain, c’est qu’elle ne faisait rien pour encourager cela. Mais les faits étaient les faits ; j’étais totalement obnubilée par son aura et la sensation quasi permanente de puissance froide qui émanait d’elle. Elle me laissait toujours l’impression de pouvoir déplacer des montagnes sur un claquement de doigts. Je savais, par le biais de mes camarades de maison, que je n’étais pas la seule à qui elle laissait cette impression saisissante. Loin de là. Kristen Loewy était une icône respectée et, je dois bien l’avouer avec un certain divertissement, crainte.

« Récits de chasses, d’Edart Richmond, vous en avez peut-être déjà entendu parler ? demandais-je pour lancer la conversation, tournant l’épais volume vers le professeur Loewy. »

Ce choix de lecture était loin d’être anodin à mes yeux. Peut-être que la perspicacité du professeur Loewy l’amènerait à le comprendre avant que je n’ose lui en parler.

En effet, depuis quelques temps déjà, je m’interrogeais sur la suite à donner à ma vie. Ma dernière année d’étude toucherait à sa fin dans quelques mois. Il me faudrait ensuite tailler mon chemin dans le monde magique. Mais quel chemin prendre ? Où aller maintenant que le ministre Ricoter cherchait par tous les moyens à nuire à ma famille ? M’installer quelque part en Grande-Bretagne était tentant. C’était même une solution de facilité. J’avais pourtant le sentiment que ce n’était pas fait pour moi, tout du moins pas encore. Je me sentais éprise de voyages, d’aventures, de nouveaux horizons. Me cacher d’un monstre n’était qu’un moyen de gâcher ma jeune existence. Je n’étais pas disposée à lui offrir ce plaisir.

Que faire ? Et surtout comment faire ? Ces questions ne cessaient de me hanter jour et nuit, ne me laissant le moindre répit. Sans vraiment m’en rendre compte, je baissais les yeux et serrais le grimoire contre moi dans une position de repli.

« Professeur ? Ma voix était ferme et assurée. Que vais-je devenir ? »

Mon regard accompagna ma question, délicatement posé sur le visage de mon hôte.

02 mars 2017, 22:06
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En pénétrant dans la cour, l’impression première de Kristen se confirma : un enchantement affectait toute la zone, lui donnant des airs de printemps. Bien couverte pour affronter les courants d’air des couloirs de Poudlard, Kristen, qui était enveloppée dans une grande cape noire ressemblant un peu à un caban, s’aperçut que cette tenue n’était pas adaptée à l’environnement de la bulle. Invitée par la Poufsouffle, qui semblait vraisemblablement décidée à engager une conversation, Kristen ouvrit sa cape tout en observant l’allure du dôme qui marquait la limite de l’enchantement. Elle se passa une main dans les cheveux pour les remettre en place et enfonça ses mains dans ses poches.

La conversation pressentie ne tarda pas à arriver. Sybille Luneau lui montra son livre, et Kristen le reconnut aussitôt : il s’agissait d’un livre récemment sorti, nouveau best-seller autobiographique, d’un sorcier aventureux ayant découvert plusieurs trésors à travers le monde, et récemment, les fameuses Cités d’Or. Kristen avait lu ce livre quelques jours après sa sortie, car elle aimait se tenir au courant de l’actualité littéraire, et cet ouvrage, d’ailleurs, l’avait particulièrement intéressée en raison de son sujet. La directrice hocha donc la tête avec un léger sourire lorsqu’elle vit la couverture de ce livre.

L’élève, cependant, semblait moins assurée pour la suite. Elle adopta une position étrange, comme si elle voulait se protéger de quelque chose. Sa voix semblait claire, mais tranchait avec cette attitude. Kristen fronça les sourcils en entendant la question de la jeune fille, mais sourit en coin. La réponse, en vérité, lui semblait assez évidente.

« Une grande sorcière, très certainement, dit-elle. »

Elle pencha la tête sur le côté, plissa un peu les yeux, et ajouta :

« S’il vous plaît de continuer sur cette voie, évidemment. J’ai dans l’idée qu’il faut que vous deveniez ce que vous voulez devenir. »

Cette phrase aurait pu sembler être une évidence telle qu’elle ne méritait même pas d’être prononcée, mais c’était loin d’être le cas. Devenir ce que l’on veut devenir n’est pas réellement à la portée de tout un chacun, loin de là, car il y a dans le monde une infinité de facteurs qui font barrage aux rêves d’avenir. L’idée est de n’avoir cure de ces obstacles, leur lancer un regard très dédaigneux, leur dire : « je me fiche du monde entier, je ferai ce que je veux faire. » Cette démarche demandait un certain courage, et c’était d’ailleurs pour cela que ce n’était pas donné à tout le monde, car l’Homme est couard et ses bras sont naturellement attirés vers le bas, de même que sa tête.

Une expression un peu amusée marquant son visage, Kristen ajouta :

« Peut-être la prochaine Edart Richmond, qui sait ? »

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05 mars 2017, 12:11
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22
◇ ◆ ◇
LES SÉQUELLES DE LA COUPE DE FEU


Edart Richmond n’était pas devenu chasseur de trésors sur un simple coup de tête. Le premier chapitre de son livre racontait d’ailleurs avec un humour détonnant comment l’héritage de sa famille avait pesé de tout son poids sur son choix de carrière. Fils et petit-fils de chasseur de trésors, Edart avait non seulement grandi dans cet univers singulier, nimbé d’énigmes, de jeux de piste, et de mystères, mais il avait aussi été le spectateur d’une interminable descente en enfer : celle de son père, ravagé de n’avoir jamais réussi à dénicher le moindre trésor au cours de sa longue carrière.


Sourire ne me causait jamais le moindre effort. Là où d’autres lutaient pour exprimer leur gratitude, glacés par leurs propres limitations, je m’armais de mon plus beau sourire en réponse au compliment du professeur Loewy. Je la remerciais avec simplicité, d’un regard vibrant et d’un hochement de tête entendu, le coeur un peu plus apaisé de savoir que quelqu’un d’une telle stature croyait à ce point en moi. Cela pouvait paraître peu de choses, mais je savais bien qu’il n’en était rien. Peu de gens semblaient trouver grâce aux yeux du professeur Loewy. Mais quand c’était chose faite, elle savait trouver les mots justes pour élever ces gens un peu plus haut encore.

Malgré tout, je ne parvenais pas à faire l’impasse sur un souvenir corrosif, persistant, celui du jour où la Coupe de Feu avait désigné Marie championne de Beauxbâtons. J’éprouvais une honte certaine à songer à cela — d’autant plus que Marie était une personne admirable et qu’elle avait démontré toute sa force au cours des trois tâches, justifiant ainsi le choix de la Coupe de Feu — mais je ne pouvais pas m’empêcher de croire, une partie de moi en tout cas, que j’aurais dû être la représentante de Beauxbâtons ce jour-là ; celle qui aurait du non seulement faire briller l’aura de l’institut aux yeux des représentants des autres écoles concurrentes, mais plus encore celle qui aurait pu auréoler le nom des Luneau d’une gloire nouvelle. Malheureusement, rien de tout cela ne s’était produit. La Coupe de Feu ne m’avait pas jugé assez digne d’une telle tâche et j’en éprouvais une douleur encore aiguë dans ma poitrine, comme le reste d’une blessure qui ne se refermerait jamais.

« J’aurais aimé représenter Beauxbâtons l’an passé, avouais-je en me détendant, mes yeux se fixant sur une dalle prise au hasard. J’ai, encore aujourd’hui, du mal à accepter la décision de la Coupe de Feu. En même temps, je m’en veux de penser de cette façon car Marie est mon amie et elle s’est comportée de façon admirable durant toute la durée du tournoi. Mais quand bien même, ce rôle me revenait. Qui mieux que moi pouvait représenter l’éducation de ma propre mère ? »

Je laissais ma question en suspend quelques instants, mon regard toujours baissé sur le sol.

« La Coupe de Feu n’était pas d’accord avec ça. Sa raison était sans doute fondée… bien que je ne la comprenne pas. La Coupe de Feu ne se trompe jamais n’est-ce pas ? »

J’éprouvais le ridicule de ma question au moment même où elle quittait mes lèvres, mais je n’en démordais pas. La lutte entre mon ego et mon coeur faisait rage. Je ne trouvais aucun moyen d’apaiser mon tourment, si ce n’est de penser que je ne devais pas me contenter d’une vie future sans saveur, dénuée du moindre risque. Personne ne pouvait lutter efficacement contre le sentiment d’être destiné à quelque chose de bien plus grand qu’une vie banale, rangée, sans remous. Je ne le pouvais pas non plus. La Coupe de Feu m’avait volé un instant de gloire, alors je me sentais obligée de m’en fabriquer un autre de toute pièce. C’est ainsi que je voyais mon avenir, loin d’imaginer toutes les difficultés qu’une telle entreprise m’imposerait.

Une seule occupait mon esprit. La plus importante de toutes.

« Puis-je compter sur vous pour veiller sur ma mère ? Elle aura, je le crains, d’autant plus besoin de vous quand je ne serai plus là. Mais je la connais, elle n’osera rien vous demander. Alors je vous le demande par avance à sa place. »

05 mars 2017, 21:50
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Kristen ne s’attendait pas aux paroles qui suivirent, et pencha la tête sur le côté en apprenant que Sybille Luneau regrettait de ne pas avoir été championne de Beauxbâtons, lors du tournoi des trois sorciers de l’an dernier. Son argument était en effet valable : qui, mieux que la fille de la directrice, pouvait représenter son éducation ? Kristen n’avait pas du tout réfléchi à la question tant elle lui semblait dérisoire et lointaine, sans réel intérêt, mais visiblement, c’était une question très importante pour l’élève de Poufsouffle. Si Kristen, même jeune, n’avait pas éprouvé tant d’intérêt que cela pour une gloire qui peut s’obtenir par ce genre de concours, elle se mit tout de même à réfléchir aux réponses qu’elle pourrait donner à Sybille.

Passant du coq à l’âne, mais dans un schéma qui devait être logique dans son esprit, Sybille se mit à parler plus précisément de sa mère. Évidemment, tout revenait toujours à sa personne. Sybille aimait sa mère comme chaque mère aimerait être aimée. Kristen se demanda même s’il y avait jamais rien eu pour les opposer : un conflit, un petit désaccord, quoi que ce soit ? Tout pouvait-il vraiment être si parfait, était-ce seulement possible ? Kristen inspira longuement et soupira en pensant à sa relation catastrophique avec Owen. En général, elle essayait de ne pas faire le rapprochement, mais c'était parfois si évident et fracassant qu'elle ne pouvait l'éviter. Le succès d'Aude en tant que mère lui envoyait à la figure son propre échec. Kristen aurait pu la détester pour cela, mais elle ne pouvait s'y résoudre, visiblement.

« Elle n’osera rien vous demander », vraiment ? Il semblait pourtant à Kristen qu’Aude Luneau lui en avait déjà demandé beaucoup, et elle s’étonnait d’ailleurs d’être malgré cela toujours prête à lui donner plus, à vouloir être toujours là pour répondre au moindre de ses désirs. En un sens, elle se sentait un peu manipulée. Elle ne pouvait rien y faire. Kristen fronça les sourcils dans un spasme, regarda une dalle au sol – peut-être la même que celle que Sybille avait observée : était-ce une dalle très particulière ? – et releva lentement le regard vers l’élève de Poufsouffle, tâchant d’effacer les marques de ses émotions de son visage. Elle répondit simplement :

« Bien sûr. Je vous l’ai dit dès notre première rencontre. »

Dernièrement, elle avait replongé dans ce souvenir de sa rencontre avec Sybille Luneau au Chaudron Baveur, l’an passé. Cela lui semblait vertigineusement loin. Il s’était passé tant de choses depuis lors ! En revoyant ce souvenir, elle s’était amusée des mots qu’elle avait prononcés, et qui prenaient, pour elle, un tout autre sens aujourd’hui. Mais une chose était sûre : si beaucoup de choses avaient changé depuis ce moment, il n’en était rien pour le cœur que Kristen comptait mettre à aider Aude envers et contre tout : elle n'était pas décidée à l’abandonner. Au contraire, même, ce sentiment de vouloir l'aider était de plus en plus fort.

« Mais votre mère est une sorcière exceptionnelle. Je ne sais pas si je lui serai aussi indispensable que vous le pensez. »

Kristen acheva sa phrase comme si elle n'avait pas été vraiment terminée, un peu trop rapidement et brusquement. Elle sentit alors qu'elle voulait absolument lui être indispensable. Peu importait ce sentiment d'être manipulée, elle ne pouvait pas aller contre, de toute façon : c'était foutu. Que lui arriverait-il si Aude lui disait soudainement qu'elle n'avait pas besoin d'elle, que c'était bien gentil, mais au revoir ? Kristen se rappela alors du sentiment de vide et de déception qu'elle avait ressenti à la sortie du Dominion, quand Aude avait été sauvée par Constance. Ce sentiment d'avoir fait ce qui était à faire, et de ne plus se sentir utile à rien.

Elle cligna des yeux, inspira l’air de cette bulle de printemps et changea de sujet, après cet instant de flottement gênant qu'elle avait malencontreusement laissé s'installer.

« En ce qui concerne la Coupe de Feu… »

Elle réfléchit encore un peu.

« Si vous aviez été la championne de Beauxbâtons, il aurait été curieux que vous rejoigniez Poudlard l’année suivante, non ? Peut-être étiez-vous… en quelque sorte… destinée à bénéficier de l’enseignement de deux écoles différentes, pour élargir votre horizon, aller plus loin. »

De cela, Kristen avait sa propre idée. Lorsqu’elle était élève, elle aurait beaucoup aimé voyager à travers toutes les écoles du monde, retirer le meilleur de chaque enseignement pour devenir une sorcière d'exception, qui saurait tout de tous les coins du monde, maîtriserait tous les avatars de la Magie, en connaîtrait les fondements et les origines… Ne se limiterait pas, en tout cas, au simple enseignement, trop cadré, d’une seule école.

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08 mars 2017, 19:06
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23
◇ ◆ ◇ ◆
ÉCHANGE DE BONS PROCÉDÉS


A ce jour, le seul programme d’échange magique recensé est celui qui lie le collège Albadah à l’institut Uagadou. En effet, à n’importe quel moment de leur scolarité et sous réserve de disposer de notes solides, tous les élèves de ces écoles peuvent entreprendre de passer une année scolaire complète au coeur de l’autre école. Ce programme unique au monde, établis par la direction des deux écoles, contribue depuis plusieurs années à un savant brassage des savoir-faire magiques entre l’Afrique et le Moyen-Orient. L’émergence accrue de nouvelles disciplines magiques au coeur de ce vaste territoire ne relève en rien d’un hasard. La Confédération internationale des sorciers l’a même consacré « Terre des nouveaux savoirs. »


La sensation de soulagement, semblable à une onde purificatrice, se propageait doucement en moi à mesure que le professeur Loewy me livrait ses réponses. J’en restais muette d’admiration. J’oubliais même ce pour quoi, initialement, j’étais venu m’asseoir au bord d’une fontaine, au centre d’une bulle printanière, un épais grimoire sous la main. Le dit grimoire — dont le contact rugueux du cuir sous mes doigts me rappela sa présence — retrouva d’ailleurs sa place dans ma sacoche. Il me semblait que le tenir plus longtemps aurait donné l’impression au professeur Loewy que je n’attendais qu’une seule chose : son départ pour pouvoir le lire tranquillement. Ce qui était bien la dernière de mes volontés.

Elle était parvenue à balayer mes doutes et mes craintes. Ma profonde reconnaissance ne devait s’exprimer que plus tard car le ridicule de ma situation m’obligeait à me pincer les lèvres pour ne pas rire de moi-même. Le professeur Loewy devait, peut-être, se dire que je lui renvoyais tous les signaux de la fille pourrie gâtée — par tous les mages, j’espérais qu’il n’en fut cependant rien — et je devais bien avouer que j’en éprouvais une sensation similaire. Comment avais-je pu me montrer si arrogante, alors que j’avais la plus grande chance du monde, celle d’avoir pu étudier dans deux des plus grandes écoles de magie du monde ? Je l’ignorais et n’en tirais aucun bénéfice. Je lançais un regard désespérément désolé au professeur Loewy et soupirais, mal à l’aise. La prétention que je venais d’afficher me dégoutait presque et je ne réussissais à retrouver l’usage de la parole qu’au prix d’un effort soutenu pour ne pas dégrader davantage l’image que j’avais pu renvoyer plus tôt.

« Vous avez parfaitement raison, professeur, dis-je d’une voix mal assurée. Je vous prie de m’excuser. Je n’aurais jamais du me plaindre de ma condition… Marie était une excellente championne, sans doute meilleure que je ne l’aurais été à sa place. Elle n’a pas non plus la chance qui est la mienne, aujourd’hui, de pouvoir être auprès de vous et de m’approprier le savoir de votre si grande école. Mes propos étaient égoïstes, je m’en rends compte… »

Le feu me montait aux joues mais je le cachais en me tenant bien droite et en me donnant des allures de grande dame. Je n’étais plus une enfant. Il était grand temps que je tourne sept fois la langue dans ma bouche avant de parler ; d’autant plus si le résultat de mes interventions poussaient à me faire passer pour quelqu’un qui voulait toujours tenir le haut de l’affiche.

Un long silence s’installa, inévitablement. Je fixais mes mains posées sur mes cuisses et les intimais silencieusement à ne pas produire le moindre mouvement qui aurait pu être traduit comme une manifestation de stress. Je gardais mon calme et reportais doucement mon regard sur le professeur Loewy, toujours pleine de majesté sous son toit. Une chose me revint alors à l’esprit. Une chose que mère m’avait confié au lendemain de sa fuite de Beauxbâtons.

« Elle ne veut plus vivre loin de vous, dis-je en abaissant les yeux, le son de ma voix portant dans les graves. Je crois que s’il lui était permis — je ne sais pas comment — de retrouver la tête de Beauxbâtons, elle en éprouverait certes de la joie mais aussi un sincère malheur. »

Je souriais au souvenir de l’expression de son visage au moment où elle m’avait raconté tout ça.

« Savez-vous pour quelle raison elle a demandé votre protection ? La vraie raison, j’entends ? »

Je ne laissais aucun suspense s’installer à la suite de ça.

« Parce que c’est ici, à Poudlard, ici, près de vous, qu’elle s’est sentie vivante pour la première fois de sa vie. »

09 mars 2017, 21:21
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Devant les excuses de Sybille Luneau, la directrice se demanda à quel point son statut seul pouvait être un facteur de conviction, et combien valaient ses mots. Elle avait plusieurs fois eu cette impression, en effet, que quoi qu’elle puisse dire, on la suivait en s’aplatissant et en répétant que oui, elle avait raison, et qu’on était bête de ne pas avoir vu les choses sous cet angle avant. Certes, il arrivait très fréquemment à Kristen d’avoir raison, mais les réactions des autres lui semblaient parfois un peu exagérées. Il semblait parfois si facile de convaincre certaines personnes que cela devenait déroutant. En tout cas, Kristen espérait que les paroles de Sybille étaient sincères, et qu’elle ne disait pas simplement cela pour donner l’impression d’être d’accord avec ce qu'elle disait. On pouvait parfois avoir du mal à le concevoir, mais Kristen restait relativement ouverte au dialogue, tant que celui-ci était bien construit. Il aurait été dommage que Sybille reste face à ses doutes simplement pour s’éviter une situation embarrassante à un moment donné.

Les sourcils froncés et les yeux fixés sur l’élève qui avait viré au rouge, Kristen attendit. La conversation était-elle terminée, devait-elle partir ? Probablement. Sybille avait l’air gênée : peut-être serait-il préférable de la laisser seule. Alors que Kristen s’apprêtait à conclure la conversation, la jeune fille lui lança un missile, que dis-je, un Stupefix en plein cœur.

L’effet produit par cette suite de sons, formant indéniablement une phrase, fut véritablement stupéfiant. Kristen sembla complètement bloquée, comme si son corps avait voulu la protéger, pensant que le moindre geste pourrait la trahir. En fait, c’était plutôt cette pétrification soudaine qui devait paraître étrange. Elle mit quelques secondes à se rendre compte que ses muscles s’étaient tous contractés en même temps, et, ayant pris conscience de cet intolérable phénomène, put essayer de se détendre. Elle parvint à relâcher à peu près ses muscles, mais c’était très artificiel. Elle serait bientôt toute courbaturée de l’intérieur, malgré ses efforts pour avoir l'air normale.

Elle n’aurait su dire si elle avait rougi ou pâli. Peut-être les deux en même temps. Ses yeux grands ouverts fixaient la fille d’Aude en essayant d’y déceler quelque chose. Elle ne savait pas ce qu’elle pouvait espérer trouver, mais elle cherchait tout de même, surtout pour tenter un quelconque retournement de situation. Et finalement, comme on s'y attendait, Kristen ne trouva rien dans l’attitude de Sybille qui aurait pu la sauver de son embarras presque bien dissimulé.

Alors, elle afficha une mine un peu suspicieuse et dit :

« Certes... Elle a probablement eu ce sentiment grâce à la magie de Constance. »

Kristen tentait de se raccrocher à une cause très plate et beaucoup trop logique, qui ne laissait de place qu’à la raison. Elle avait pris les mots de Sybille de façon très terre à terre pour s’éviter une chute trop douloureuse. Elle préférait ne s’autoriser aucune forme d’espoir.

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10 mars 2017, 18:01
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24
◇ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◇
LA FILLE DE SA MÈRE


Sybille Luneau avait beau possédé un physique hérité de sa mère, elle conservait le tempérament de son père. Pierre Legallet était toujours d’un calme olympien, sauf quand quelque chose le préoccupait réellement. Dans ces moments-là son agitation transparaissait dans sa façon d’être. Pour de nombreux témoins, il ne subsistait alors plus que deux solutions : ou bien il se repliait sur lui-même et offrait même aux spectateurs des signes physiques de repli ou il se levait subitement et fonçait droit sur son interlocuteur pour le prendre à parti. Sybille ne l’apprendrait jamais, mais elle avait le même comportement que son père ; ses nombreux travers en moins.


Le visage du professeur Loewy vira au blanc, sans que je ne parvienne à définir si c’était un signe encourageant ou bien le signal que j’en avais trop dit. Ce qui était en revanche parfaitement clair, c’est que je ne l’avais encore jamais vu réagir de cette façon. J’en étais stupéfaite. Je fixais ses grands yeux ouverts, me demandant le cheminement que prenaient ses pensées à cet instant précis. Certaines personnes auraient sans doute tiré une quelconque fierté de cette stupéfixion silencieuse mais je n’étais pas de ce genre là. Pour ne rien cacher, j’étais même plutôt inquiète de la tournure que prenaient les évènements.

Par chance — je n’aurais su dire combien de temps son mutisme avait duré — le professeur Loewy finit par retrouver sa contenance et s’adressa directement à moi comme si rien de tout ça n’était arrivé. Son commentaire me laissa cependant sur le carreau. J’ouvris la bouche mécaniquement, sans la moindre réponse à donner, et prenais même une moue contrariée. Avait-elle mal compris ce que je lui avais dit ? Non… c’était impossible, le professeur Loewy comprenait toujours tout mieux que personne. Alors à quoi jouait-elle en jetant les lauriers sur la tête d’une autre, qui plus est sur celle de Constance ? Je ne comprenais décidément plus rien. Je secouais ma tête dans le vain espoir d’y remettre un peu d’ordre puis j’interrogeais le professeur Loewy du regard.

Ce qu’elle disait n’avait aucun sens pour moi, pas plus que cela en aurait eu pour mère si elle l’avait entendu.

« Je ne comprends pas professeur… osais-je, le feu aux joues, non pas de honte mais à la seule idée de la reprendre. Je ne sais pas si beaucoup de personnes en ce monde pouvaient se targuer de reprendre le professeur Loewy pour rectifier ses dires. Le peu qui se l’étaient permis avaient sans doute été réduits à un quelconque état liquide ou gazeux. Mais qui vous a dit qu’elle a ressenti cela au terme de la Troisième Tâche ? »

Une forme de courage, sans doute celle qui accompagnait le devoir d’une fille au moment de défendre sa mère, me gagna. Je me mis debout et m’avançai vers le professeur Loewy comme un conquistador s’avançant sur une plage nouvellement conquise.

« Vous vous méprenez, poursuivis-je calmement. Constance n’a absolument rien à voir avec ça. C’est de vous dont il est question. Vous seule. Vous ne vous souvenez déjà plus de la façon dont vous l'avez regardé quand elle vous a révélé sa véritable apparence ? Elle, ne l'a pas oublié. Croyez-moi. »

10 mars 2017, 18:57
 RPG+  Conseils d'orientation
Si Kristen se sentait déjà prise en étau par les paroles de cette adolescente, cela ne s’arrangea pas lorsque celle-ci se leva et s’approcha d’elle. Instinctivement, elle s’éloigna un peu, se penchant vers l’arrière et levant le menton avec méfiance. Sa logique, qui restait sa seule défense dans cette situation, était lestement piétinée. Elle ne pouvait plus s’y raccrocher, et Constance ne lui serait d’aucun secours.

Le souvenir de la découverte de la véritable apparence d’Aude avait vite disparu de l'esprit de Kristen, au profit des sentiments qu’elle avait ressentis tout de suite après. D’abord, elle avait été choquée et même un peu effrayée. C’était un sentiment qui avait duré une demi-seconde, mais qui l’avait frappée : en voyant Aude ainsi affaiblie, elle s’était vue elle-même et elle avait vu à quel point il était facile, même pour quelqu’un de grand, de n’être plus rien. Cela avait été un formidable memento mori. Très vite, cette impression avait laissé place à quelque chose de plus noble : elle avait voulu protéger Aude, l’aider à se relever, et, comme elle l’avait dit plus tôt à sa fille, avant même de savoir de quelle maladie Aude était atteinte : elle avait voulu lui forger une nouvelle armure.

C’était à ce moment-là, d’ailleurs, que les sentiments de Kristen avaient commencé à prendre un virage, jusqu’à arriver au point où ils en étaient aujourd’hui, fortement aidés par les événements de la troisième tâche du tournoi.

Kristen se sentait véritablement coincée, et cela l’agaçait. Si Aude se souvenait si bien de ce regard-là, se souvenait-elle des regards qui avaient suivi ? Du regard qui lui avait été adressé à son retour à Poudlard ? Et les voyait-elle, ces regards noirs que Kristen lançait aux élèves qui, eux-mêmes, reluquaient cette femme comme si elle était une Vélane, ces primates que l’on nomme adolescents, qui ne se souciaient pas du tout de savoir qu’elle avait une bonne vingtaine d’années de plus qu’eux ?

Elle serra les dents et sa mâchoire, se contractant, fit ressortir les os de son visage déjà anguleux.

« Bien. Peu importe, de toute façon, puisque je vous ai dit que je veillerai sur elle. Je crois le lui avoir déjà assuré et même montré. Je ne vois pas pourquoi elle hésiterait encore à s’en remettre à moi. »

Le jour où Aude était revenue à Poudlard, Kristen ne lui avait-elle pas suffisamment montré qu’elle ferait tout son possible pour la protéger ? Elle se souvenait même lui avoir dit qu’elle serait prête à l’enfermer pour mieux la protéger… Les paroles qu’elle avait prononcées ce soir-là revenant à sa mémoire, Kristen se trouva un peu confuse. Même si cela était passé, et que cela s’était justement bien passé, elle se mit à remuer ce qu’elle avait dit et fait cette soirée, comme si elle venait juste de le faire et qu’elle attendait encore une réaction. En y repensant, elle était sûre que c’était bizarre, même si Aude n’en avait rien dit.

Kristen soupira longuement. Elle regarda Sybille avec un air un peu sévère.

« Si c’est tout pour vous, Mademoiselle… »

Nécromancienne - Mère du dragon - Détentrice de la Baguette de Sureau et du Retourneur de Temps
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