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20 avr. 2017, 23:06
Cours d'introduction : La pluralité de la Magie
Les élèves étaient là, quelque peu interloqués par l'effet surprise de voir Miss Loewy prendre ce poste de professeur. Des regards interrogateurs se déployaient devant Lexie. Tout cela dans le calme le plus profond.
Les minutes s'écoulaient, tous attendaient patiemment que le nouveau professeur prenne la parole. Personne n'osait faire le moindre bruit, ni bouger.


"Bonjour à tous" se faisait entendre tout à coup, faisant redresser la tête de Lexie, qui était plongée dans ses réflexions.

Cette voix, elle la reconnaitrait entre mille. Le ton était plutôt neutre. Le cours allait enfin pouvoir commencer.


"J’aimerais que chacun d'entre vous note son nom sur ce parchemin. Faites-le passer dans la classe, s'il vous plaît."

Les élèves du premier rang s'exécutaient à noter leur nom, le parchemin faisait le tour de la classe. Jusqu'à ce qu'il atteigne enfin la jeune Serdaigle. Ni une ni deux, elle apposait son nom et prénom sur le bout de parchemin. En faisant cela, miss Loewy continuait à parler, mais Lexie n'avait pas bien saisi de quoi elle parlait. Relevant sa tête, elle suivait les regards qui pointaient un élève en particulier. Ce-dernier rougissait et rangeait une plume que la gamine ne connaissait pas.

"Bien… Tout d’abord, je vous félicite d’avoir eu la curiosité de venir assister à ce cours. C’est justement ce qu’il faut pour appréhender la diversité dans la pratique de la magie dans le monde."

ah ça, pour être curieuse, Lexie l'était ! C'était un défaut ou une qualité, elle n'a jamais su répondre à cette question de manière claire et objective.
Une craie venait de se "lever" et griffonnait des lettres, qui se transforment en mots, puis en titres. La jeune élève prenait note de toutes ces indications, elle venait de trouver ses prochaines lectures.


"Ce que je vous propose pour ce cours, c’est de faire une sorte de… tour du monde magique. Nous visualiserons notre avancée grâce à cette mappemonde. Nous partirons d’Europe, nous irons en Afrique, puis sur le continent américain, nous ferons un tour du Pacifique, et enfin, nous découvrirons la magie d'Asie."

Un tour du monde, quelle drôle d'idées, mais en y réfléchissant bien, c'était la meilleure façon de présenter ce cours, et surtout de susciter l'intérêt de tous les élèves, jeunes comme moins jeunes. Lexie était ravie et avait hâte de démarrer cette aventure. Faire le tour du monde était parfait pour s'évader et en apprendre davantage sur les pays qui composent notre planète. Encore plus intéressant si cela concernait la magie, car à ce sujet-là, la fillette n'en savait pas des masses.

"Des questions ?" voilà les dernières paroles de la professeur. Et des questions, Lexie en avait pour sûr.

Levant la main, elle voulait être active dans sa formation et non écouter le cours et le suivre de manière passive, la fillette s'était surprise à avoir repris pleine possession de son corps.

"Oui Professeur, qu'entendez-vous par LES magies ? N'en existe-t-il pas une seule, qui est ensuite appréhendait et maitrisait dans toutes les langues pour l'ensemble du monde ? Je la pensais universelle", finit-elle par dire tout bas.
20 avr. 2017, 23:38
Cours d'introduction : La pluralité de la Magie
Kristen s’attendait assez à un silence effroyable, ce genre de silence un peu gênant pour les professeurs, qui en viennent parfois à se demander si leur auditoire est bien constitué d’êtres humains, ou plutôt de mollusques. Son pessimisme ne fut pas servi cette fois, car au contraire, de nombreuses mains se levèrent. Kristen interrogea les élèves plus ou moins dans l’ordre où il lui semblait les avoir vus lever la main. La première interrogée fut l’élève de Gryffondor qu’elle avait déjà croisée alors qu’elle renforçait les protections de Poudlard. En écoutant sa question, Kristen hocha pensivement la tête.

« Etudierons-nous les différentes écoles de magie du monde en détail Miss ?
- Nous les aborderons forcément. Pour le détail, disons que nous verrons ce qu’il nous est possible d’en voir. Ce sera l’objet du prochain cours, même si nous reviendrons plus particulièrement sur certaines écoles lors de notre tour du monde. »

Elle interrogea ensuite une élève de Poufsouffle, qu’elle crut reconnaître comme étant la nouvelle capitaine des Frelons, équipe qui avait fait parler d’elle, si bien que Kristen, s’intéressant encore moins au Quidditch cette année que les précédentes – son emploi du temps ne laissait que peu de place aux distractions – en avait entendu parler. La question de cette élève la prenait un peu de court, car lorsqu’elle avait demandé si les élèves avaient des questions, elle parlait surtout des modalités de la matière, du programme, ou ce genre de choses… Elle n’avait pas pensé attaquer le vif du sujet maintenant.

« Est ce que la magie peu importe le continent est qualitativement la même et c'est par son utilisation qu'il existe différentes magies ? Ou est-ce qu'il y a vraiment différentes origines de la magie autour du monde ?
- C’est une question intéressante. Je la mets de côté le temps d’entendre les questions de vos camarades. »

À chaque nouvelle prise de parole, tous les regards, ou presque, se tournaient vers l’élève interrogé comme s’il avait eu le pouvoir d’un aimant. C’était le tour de la jeune préfète de Serpentard de prendre la parole, que Kristen lui avait donnée sur un signe de tête et un « oui ? » suivi d’aucun nom de famille, car Kristen l’avait momentanément oublié.

« Avez-vous visité tous les lieux dont vous allez nous parler ?
- Le temps ne m’a pas encore permis de tout visiter, malheureusement. Cela ne m’empêche pas de très bien connaître le sujet, rassurez-vous, répondit-elle tandis qu'un tout petit sourire se dessinait au coin de ses lèvres, mais il ne devait même pas être visible du premier rang. »

Elle n’avait pas l’intention de faire la liste de ses voyages, et ce n’était de toute façon pas la question. Kristen interrogea une autre élève. Sa question la fit un peu sourire tant elle lui semblait improbable, mais en fait, elle n’était improbable que pour elle. D’un point de vue extérieur, on aurait même pu penser que cette question était assez pertinente. Vous savez, il y a certains professeurs, comme ça, qui s’amusent des questions des élèves pour des raisons connues d’eux seuls, et ils ont parfois même le culot de ne pas comprendre pourquoi personne ne trouve cela drôle, cherchant parmi l’assemblée un élève privilégié qui, lui aussi, aurait compris le truc. Kristen n’était pas non plus ce genre de professeur, car elle ne cherchait aucun soutien à son amusement parmi les élèves, aussi se contenta-t-elle de sourire discrètement.

« Durant nos différents arrêts aux différents coins du monde, va-t-on parler en détails de leur pratiques magiques ou seulement avoir un petit aperçu ?
- Il existe plusieurs centaines de variantes dans la pratique de la magie. Certes, les différences entre les pratiques sont parfois infimes, mais entrer dans le détail de chacune d'entre elles prendrait un temps monstrueux. Néanmoins, j’espère vous donner assez d’éléments pour vous permettre de vous faire une idée de ce qui peut exister à peu près partout. »

Au moment où Kristen croyait que c’était fini, une autre élève leva la main. Elle lui donna donc la parole. La question de la jeune fille resta en suspens durant quelques secondes, utilisées par Kristen pour fixer dans le fond des yeux l’élève de Serpentard. Des relations conflictuelles, bien sûr… Kristen voyait le mal partout, même dans ces petites phrases pas forcément faites exprès.

« - Les mondes magiques de chaque continent communiquent-ils entre eux, ou sont-ils tous complètement indépendants ? S'ils sont connectés, est-ce qu'ils existent des relations conflictuelles ?
- Bien sûr, une grande partie des sorciers du monde communiquent entre eux. La Confédération Internationale des Sorciers a d’ailleurs pour but d’unifier la communauté magique mondiale, d’éviter les conflits, de discuter de traités internationaux, d’organiser des événements rassemblant la communauté magique du monde entier… ce genre de choses… »

Elle espéra que le cours ne dévierait pas. Le conflit actuel avec le ministère de la magie français n’était un secret pour personne à Poudlard. Volontairement, elle avait répondu à la question suivante en calant « éviter les conflits » au beau milieu de l’énumération des différents rôles de la Confédération, comme pour enterrer cet élément sous le reste. Elle poursuivit tout de suite :

« Par ailleurs, les mouvements des populations en général mènent aussi aux échanges entre les "mondes magiques", comme vous dites. Mais cette question fera l’objet d’un cours. »

Les quelques secondes où elle attendit de voir si une autre main se levèrent furent assez longues, car il y avait toujours cette possibilité que la question du conflit avec la France soit ramenée sur la tapis. Finalement, il y eut une autre question, mais elle abordait un tout autre sujet, ce qui soulagea un peu le professeur.

« Voilà une question pertinente, Mademoiselle Campbell, qui me ramène à celle de votre camarade, dit-elle en désignant la Capitaine des Frelons d’un petit geste de la main. C’est une bonne transition pour le début du cours. »

Ses yeux firent une fois de plus le tour de la classe. Il fallait comprendre que l’heure était venue de prendre de notes, mais le signe n’était des plus explicites.

« En fait, l’origine de la magie est assez obscure. Le facteur génétique est évidemment déterminant, mais comment et pourquoi le "gène sorcier" est apparu au départ, et continue d’apparaître aujourd’hui, c'est plutôt mystérieux. En tout cas, tous les sorciers du monde ont, semble-t-il, ce même gène. De là, on peut supposer qu'il n'existe qu'une magie "source", et que ce sont d'autres facteurs qui sont à l'origine de la diversité dans l'utilisation de cette magie. Ces différentes utilisations nous amènent aujourd'hui à parler de "magies" au pluriel, car il est apparu que, même si toutes ont une source commune, elles peuvent être incompatibles, c'est-à-dire que certains sorciers utilisant la magie d'une certaine façon au quotidien seront tout à fait incapables d'utiliser la magie autrement. Pire : dans certains cas, cela peut être dangereux d'essayer. »

Elle tourna vaguement la tête vers la craie qui semblait presque ronfler en attendant de jouer son rôle, et celle-ci s'empressa de tracer les mots "gène sorcier", "magie source" et d'autres mots-clés de ce genre.

« En bref, il faut commencer par distinguer la magie des magies. Quand on parle de "magie" au singulier, on se réfère au pouvoir commun à tout sorcier. Quand on parle de "magies" au pluriel, il s'agit des différentes façons dont se manifeste ce pouvoir. »

La craie avait écrit au rythme des paroles de Kristen : Magie ≠ Magies. En vérité, cette question était réellement complexe. Kristen attendit quelques temps que les élèves intègrent ces informations, certes difficiles à comprendre, mais capitales pour la suite du cours. La grosse partie théorique du jour avait été entamée, aussi choisit-elle de redonner l'occasion aux élèves de participer :

« Cette fois, c’est moi qui vais vous poser une question : avez-vous déjà eu l’impression de ressentir la magie qui vous habite, ou bien celle de quelqu’un d’autre ? »


***
Prochaine réponse : le 22.04 au soir.
***

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21 avr. 2017, 14:13
Cours d'introduction : La pluralité de la Magie
- Nous les aborderons forcément. Pour le détail, disons que nous verrons ce qu’il nous est possible d’en voir. Ce sera l’objet du prochain cours, même si nous reviendrons plus particulièrement sur certaines écoles lors de notre tour du monde. »

C'est la réponse que donna la directrice à Sophie. Elle lui convenait parfaitement et était contente tout de même de l'avoir posée, même si elle s'était doutée de la réponse.

Elle écouta le reste. De nombreuses questions furent posées, plus ou moins intéressantes et plus ou moins recherchées. Mais Miss Loewy répondit à toutes, ce qui permit à Sophie de prendre quelques notes sur son carnet afin de ne passer à côté de rien. Le cours avait à peine commencé que tout le monde était déjà motivé. Elle espérait que cela reste comme cela. C'était bien plus intéressant !

Puis Lexie, sa cavalière au bal de Noël prit la parole, Sophie écouta attentivement la réponse du professeur.


« En fait, l’origine de la magie est assez obscure. Le facteur génétique est évidemment déterminant, mais comment et pourquoi le "gène sorcier" est apparu au départ, et continue d’apparaître aujourd’hui, c'est plutôt mystérieux. En tout cas, tous les sorciers du monde ont, semble-t-il, ce même gène. De là, on peut supposer qu'il n'existe qu'une magie "source", et que ce sont d'autres facteurs qui sont à l'origine de la diversité dans l'utilisation de cette magie. Ces différentes utilisations nous amènent aujourd'hui à parler de "magies" au pluriel, car il est apparu que, même si toutes ont une source commune, elles peuvent être incompatibles, c'est-à-dire que certains sorciers utilisant la magie d'une certaine façon au quotidien seront tout à fait incapables d'utiliser la magie autrement. Pire : dans certains cas, cela peut être dangereux d'essayer. »

Des mots-clés apparurent en même temps au tableau et Sophie voulut les noter mais elle préféra attendre la fin des explication et se concentrer sur les paroles prononcées par la directrice. Si elle perdait des informations parce qu'elle écrivait, elle s'en voudrait.

« En bref, il faut commencer par distinguer la magie des magies. Quand on parle de "magie" au singulier, on se réfère au pouvoir commun à tout sorcier. Quand on parle de "magies" au pluriel, il s'agit des différentes façons dont se manifeste ce pouvoir. »

Miss Loewy attendit quelques secondes. Le tableau se remplissait petit à petit de mots et Sophie eut le temps d'en marquer quelques uns pendant ce laps de temps silencieux.

« Cette fois, c’est moi qui vais vous poser une question : avez-vous déjà eu l’impression de ressentir la magie qui vous habite, ou bien celle de quelqu’un d’autre ? »

Sophie regarda la directrice. Cet impression, elle l'avait déjà eue. Et plusieurs fois. Mais elle ne savait comment le dire alors elle ne dit rien. Sauf un petit "Oui" à voix basse. Il était sortit tout seul et si Miss Loewy l'avait regardé à ce moment-là, elle l'avait surement remarqué. Mais avant d'exprimer cela à vive voix, elle attendit que d'autres répondent, si ils en avaient envie bien sur.

Elle se tourna discrètement vers sa voisine, Emilia. Elle semblait elle aussi en pleine réflexion et Sophie lui adressa un sourire compréhensif et bienveillant. Elle se trouvait rassurée de ne pas être la seule rouge et or dans ce cours. Ce n'était rien mais elle se sentait plus confiante.

Sophie se tourna donc vers les autres, baladant son regard, celui-ci allant dans toutes les directions sans vraiment savoir pourquoi.
21 avr. 2017, 23:19
Cours d'introduction : La pluralité de la Magie
De nouvelles mains s'élevèrent. Dali était étonnée de voir que les élèves pouvaient avoir autant de questions alors que le cours n'avait même pas encore vraiment commencé. Mais cela montrait néanmoins leur intérêt pour le sujet. Le professeur prenait le temps de répondre à chaque interrogation et entama le cours avec la dernière qui fut posée. La première année, plume en main, était prête à prendre note. Elle écouta Miss Loewy leur parler de l'origine de la magie. Pour une enfant qui jusqu'à onze ans n'avait jamais pensé une seule seconde qu'un monde magique pouvait exister, ce qu'elle disait était passionnant. Bien entendu, cela pouvait l'être tout autant pour un enfant ayant toujours vécu dans une famille de sorciers, mais Dali le ressentait autrement. Remonter à l'origine de la magie, c'était comme remonter à l'origine du monde. Mystérieux et incroyable.

L'oreille de la jeune Poufsouffle fut alors attirée par un bruit de grattement. Levant la tête de son parchemin, elle remarqua qu'il s'agissait de la craie qui écrivait toute seule au tableau des mots-clés. Dali finit de noter les informations qu'elle avait jugé les plus importantes dans le silence que leur laissa la directrice pour laisser le temps à ces jeunes têtes de tout intégrer, avant de reporter son attention sur celle-ci. Elle posa alors une question qui parla beaucoup à la première année :


- Cette fois, c’est moi qui vais vous poser une question : avez-vous déjà eu l’impression de ressentir la magie qui vous habite, ou bien celle de quelqu’un d’autre ?

Dali se sentait extrêmement concernée. Elle se rappelait bien entendu de tous ces moments alors qu'elle était encore très jeune où elle ne pouvait expliquer ce qui se passait autour d'elle. Mais cependant, elle avait l'impression que la question de leur professeur était plus profonde que cela. En réalité, Dali avait senti bon nombre de fois sa magie s'animer en elle. Elle la sentait d'autant plus que depuis son entrée à Poudlard, elle avait conscience qu'elle était réelle. Et elle la sentait même encore plus qu'elle était maintenant devenue une source d'inspiration constante. La fois où elle l'avait le plus sentie était très certainement quand elle avait essayé sa baguette chez Ollivander. En revanche, la fillette n'avait jamais senti la magie de quelqu'un d'autre. Elle n'avait jamais pensé que c'était tout simplement possible. Et en posant cette question, Kristen Loewy venait d'ouvrir dans l'esprit de la jaune un champ qui lui était encore complètement méconnu dans sa pratique de l'art. Si elle avait l'habitude de s'inspirer des sentiments, des émotions des autres, s'inspirer de la magie qu'elle pouvait ressentir venant d'eux était quelque chose de complètement différent. Intérieurement, elle était donc très reconnaissante envers la directrice. Elle savait qu'elle n'était pas venue à ce cours uniquement pour se cultiver.

Dali, après s'être donc remémorée tous ces souvenirs, leva la main et répondit à la question, de son air détaché.


- Oui, ça m'est déjà arrivée de ressentir ma magie. Plusieurs fois même. Par contre je n'ai jamais ressenti la magie de quelqu'un d'autre. Je ne pensais pas que c'était possible.

Néanmoins, un point restait à éclaircir pour la fillette. C'est pourquoi elle jugea bon de rajouter :

- Mais quand vous dites ressentir la magie de quelqu'un, c'est plutôt sous une forme, une sorte "d'aura", ou plutôt de sentiment ?

Puis elle se tue, intéressée par la réponse que Miss Loewy pourrait lui apporter.

TROISIÈME ANNÉE RP
Code couleur : #18405A
22 avr. 2017, 20:01
Cours d'introduction : La pluralité de la Magie
La réponse de la Directrice invita Echoe à écouter les questions des élèves. Certaines étaient intéressantes. Elle ouvrit particulièrement l'oreille pour la réponse d'une Serpentard qui parlait des relations entre les différents continuents. C'était quelque chose qui intéressait la jeune fille sans pour autant savoir pourquoi. Elle aimerait bien savoir comment le Monde Magique fonctionnait ailleurs. Existait-il un Magenmagot ? Et dans ce cas, était-il formé de la même façon ? Elle espérait avoir la réponse à ces questions à la fin de ce cours.

Lexie, qu'Echoe n'avait pas aperçu en entrant dans la Salle, posa presque la même question qu'elle avait formulé. Et cette fois-ci la Directrice lui offrit la réponse souhaitée. Echoe attrapa sa plume et commença à prendre quelques notes à chaque fin de phrase.

Elle soupira légèrement quand elle entendu que l'origine du gène sorcier était toujours mystérieux, et c'était un des points d'intéret de la jeune fille. Parfois, elle se disait que peut-être elle pourrait devenir Medicomage et rechercher la raison, mais elle ne voulait pas se rapprocher de sa mère par le biais de sa profession. Mais apparemment, elle partageait néanmoins quelque chose avec eux : le besoin de connaître, le besoin de percer et de trouver des réponses à ses questions.


- En bref, il faut commencer par distinguer la magie des magies. Quand on parle de "magie" au singulier, on se réfère au pouvoir commun à tout sorcier. Quand on parle de "magies" au pluriel, il s'agit des différentes façons dont se manifeste ce pouvoir.

Elle releva la tête et souligna la différence entre la magie et les magies et elle observa la Directrice. Elle savait que cette dernière avait un passé assez sombre. C'était comme imprimé sur son visage et c'était assez troublant de soutenir son regard, ou même de l'observer. Mais en même temps, Echoe ne pouvait s'empêcher de la détailler du regard. Il y avait quelque chose chez cette sorcière, chez la Directrice, qui était entichant. Elle détenait le pouvoir, ici, à Poudlard et elle avait été en contact avec l'Homme le plus puissant de Grande Bretagne. Et c'était simplement ce qu'Echoe savait. Quoiqu'il en soit le passé de la Directrice l'avait amené ici, devant la jeune Poufsouffle à lui transmettre son savoir, et Echoe était prête à en profiter. Ce n'était pas tous les jours, après tout, que ce genre de classe était proposé. Et même si elle ne savait pas ce qui elle voulait être plus tard, elle savait qu'elle voulait être quelqu'un comme la Directrice; quelqu'un que l'on respectait au premier coup d'oeil.


- Cette fois, c’est moi qui vais vous poser une question : avez-vous déjà eu l’impression de ressentir la magie qui vous habite, ou bien celle de quelqu’un d’autre ?

La jeune fille hocha la tête positivement. Echoe avait déjà ressenti sa magie. C'était comme une grande flamme dans le creux de son estomac qui quand elle tentait de lancer un sortilège se réveiller et créer des étincelles qui se diffusaient dans tout son corps. Elle adorait ce ressenti.

Mais elle avait déjà aussi percevoir la magie de certaines personnes. De sa mère par exemple, une fois où elle était particulièrement énervée pour une raison qu'Echoe n'évoquerait pas. Mais sa magie avait été palpable, étouffante au point qu'Echoe avait reculé d'un pas sous l'effet. Elle était pourtant incapable de décrire ce qu'elle avait ressenti. C'était comme le soleil qui brillait sur sa peau et qui la réchauffait mais en différent, vibrant et étouffant. Elle n'avait vraiment pas aimé ce jour. Elle l'avait senti une autre fois, mais venant de sa petite soeur quand elle avait 7 ans. Maintenant, en y réfléchissant, elle pouvait sentir la différence. La magie de sa soeur paraissait plus instable, qui semblait l'attaquer par vague et cette fois, c'était quelque chose qui, si elle se rappelait bien, était plus accueillant, presque chaleureux, malgré les pleurs de sa petite soeur.

Elle ne pouvait s'empêcher de se demander si sa magie était palpable par moment, elle aussi. Auquel cas, comment était-elle ? Etait-elle chaleureuse comme sa soeur, ou étouffante comme sa mère ?


› Ancienne capitaine de l'équipe des Frelons/Poursuiveuse - Saison 2041-2042.
› Elève du mois de Juillet 2016.
Le souffle des Poufsouffle, jamais ne s'étouffe !
Couleur : #FFF060
23 avr. 2017, 00:58
Cours d'introduction : La pluralité de la Magie
Les quelques réactions dans l’assemblée indiquèrent à Kristen que ce sujet leur parlait. Malgré les hochements de tête et les petits « oui » à peine audibles qui parcoururent la classe, seule une élève de Poufsouffle, que Kristen ne connaissait pas, prit la parole et posa une question assez intéressante. Le professeur hocha doucement la tête d’un air pensif.

« La magie d’autrui se manifeste généralement sous forme "d’aura", en effet. Certains sorciers semblent être si pleins de magie que face à eux, vous ne pouvez que vous sentir en quelque sorte écrasé. On a parfois l’impression que leur magie s’échappe d’eux et s’empare de vous. En général, il vaut mieux se méfier de ces sorciers-là… »

Kristen pensa au sentiment qu’elle avait eu en rencontrant Susan Bowers pour la première fois. Elle avait tout de suite senti que ce n’était pas n’importe qui : elle dégageait une aura assez écrasante. Bien sûr, Kristen, qui était pleine de dignité, avait fait comme si elle n’avait rien remarqué. Sans se prendre pour la reine du monde, car ce n’était pas tout à fait son genre, elle avait assez conscience de ne pas être n’importe qui non plus, et surtout, il était dans sa nature de ne pas se laisser écraser.

« Si vous avez déjà ressenti votre magie, vous pourrez mieux visualiser ce qui va suivre. La magie qui se situe dans notre corps doit être contrôlée. Pour cela, nous avons des baguettes magiques, dit-elle en agitant sa propre baguette. »

De petites étincelles grisâtres s’échappèrent de sa baguette tandis qu’elle faisait des petits ronds avec.

« Si vous êtes particulièrement sensible, ou lorsque vous êtes en proie à des émotions intenses, vous pouvez sentir cette magie bouger en vous. Elle a généralement tendance à se diriger vers votre baguette magique, ce qui explique par exemple l’apparition d’étincelles au bout de celle-ci lorsque vous êtes en colère et que vous la tenez en main. La magie a toujours besoin de s’exprimer – elle s’exprimera d’ailleurs aussi si vous ne tenez pas votre baguette, mais elle sera plus… sauvage. On a déjà dû vous expliquer que le contrôle de vos émotions lorsque vous pratiquez la magie est essentiel. »

Elle abaissa sa baguette lorsqu’elle la sentit crépiter un peu. Elle repensait à la rage d’Aude, quelques semaines plus tôt, et la destruction de ses appartements. Son visage s’assombrit momentanément. Derrière elle, la craie traçait les contours d'un corps humain tenant une baguette. Une flèche, symbolisant la magie, partait de l'intérieur du corps pour se diriger dans le bras qui tenait la baguette, et finalement, passer par celle-ci et en sortir. Quand elle n'entendit plus le frottement de la craie sur le tableau, elle poursuivit :

« Votre baguette sert à diriger votre magie et à la contrôler. Néanmoins, tous les sorciers du monde ne possèdent pas de baguette magique, mais tous ont besoin de quelque chose pour canaliser leur magie. Pour certains, il s’agit d’objets divers, de tatouages sur la peau… La variété de ces outils est très intéressante à étudier lorsque l'on étudie la variété des pratiques de la magie, car c'est en partie de là que découlent les différences entre les magies du monde. Les questions qu'il faut alors se poser sont : pourquoi tous les sorciers n'utilisent-ils pas le même outil pour canaliser leur magie ? et : pourquoi choisissent-ils tel objet plutôt que tel autre ? »

Erza Nyakane, qui avait séjourné à Poudlard en début d’année, étaient par exemple de ceux qui avaient des tatouages pour diriger leur magie. Kristen savait bien que sa venue et son exotisme avaient fasciné beaucoup d’élèves de Poudlard. Peut-être que certains assistaient à ce cours pour en savoir plus sur la magie de Nyakane, justement, ou peut-être était-ce au moins parti de là.

« Petit à petit, nous allons répondre à ces questions. »

Kristen jeta un coup d’œil à sa montre et dit :

« Pour la fin du cours, j’aimerais justement que vous essayiez d’imaginer une façon de pratiquer la magie sans baguette. Notez-la sur un parchemin, et nous mettrons ensuite vos idées en commun. »



***
Le cours est terminé (ellipse jusqu'à la fin), mais le RPG n'est pas encore fermé ;
aussi vous est-il possible d'y répondre durant encore quelques temps, si vous voulez
réagir aux dernières interventions ou parler au professeur à la fin du cours par exemple.
Le sujet sera bloqué par la suite.

***



DEVOIR N°1 : La pluralité de la Magie


Question 1 : Quelle partie du monde avez-vous le plus envie d'étudier ? Pourquoi ? (/2)

Question 2 : Quel ouvrage cité durant le cours vous semble le plus intéressant ? Pourquoi ? (/2)

Question 3 : Qu'est-ce qui est commun à tous les sorciers du monde, et qu'est-ce qui peut les différencier ? (/3)

Question 4 : Pouvez-vous citer une façon de pratiquer la Magie qui diffère de celle enseignée à Poudlard ? N’hésitez pas à effectuer quelques recherches pour enrichir votre réponse. (/3)

Question 5 (exercice du cours) : Imaginez une manière de pratiquer la Magie sans baguette. Pour ce faire, rédigez un petit texte de fiction. (/10)


Rappel : les devoirs sont à envoyer par hibou.

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26 avr. 2017, 10:39
Cours d'introduction : La pluralité de la Magie
Les voix s’élevaient, sans réelles conscience. Elles avaient toutes le même timbre. A moins que ce ne soit qu’une seule et même personne qui ne s’exprime ?
Je la sentais depuis des mois, mais aujourd’hui elle se fit plus forte encore. Juste au-dessus de ma tête ; ou peut-être de mes épaules. Parfois je levais les yeux pour la regarder, mais je ne voyais rien. Alors je me demandais si je n’étais pas endormie sous mes draps. C’était un poids, une sorte de pression qui s’excercait sur moi à longueur de journée. Comme une pénitence. Parfois elle se faisait plus forte, comme aujourd’hui. Ma chape de plomb. Lorsque la fatigue et l’ennuie me plongeait dans cet état où ressentir était obsolète, je me prenais à m’imaginer être l’un de ces cauchemars moldus sans fond ; un fantôme qui traîne sa chape de plomb. C’était idiot d’imaginer un fantôme avec un boulet, mais je me surprends toujours à rire lorsque je pensais ainsi. Aujourd’hui ce n’était pas le cas, elle était lourde, elle avait le poids de la connaissance que je n’avais plus envie d’avoir. C’était douloureux.

Je levais les yeux pour regarder Kristen Loewy. Les Voix sans timbre s’étaient tues, et dorénavant Celle qui présidait le cours s’exprimait. J’aurais aimé me rouler en boule, et laisser passer sur moi les grondements de sa voix. Peut-être me soulageraient-ils ?
Bien que je ne parvenais pas à saisir ce que disait la Grande femme, je fis ce geste commun que je réalisais chaque jour avec une ardeur bien moins présente qu’auparavant ; je me saisis de ma plume. Lentement, j’enroulais mes doigts autour de ce doucereux support, trempais le bout dans mon encre noire et je posais le tout sur mon parchemin. Là, je me stoppais. Le silence régnait en maître ; la directrice s’était tue. Je ne levais pas la tête, j’attendais que sa voix s’exprime à nouveau. Lorsqu’elle le fit, ma main la suivit dans un crissement long et effroyable ; c’était le bruit de celle qui écrit sans but.

Comme un automate, je prenais note de ce que j’entendais sans réellement l’entendre. Je compris qu’elle parlais de Magie. De l’origine de la Magie. Comme un lointain écho de celle que j’étais, mon cœur rata un battement dans ma poitrine avant de s’emballer de plus belle. Il résonna sans fin dans chaque partie de mon corps, comme des coups de marteau que l’on m’assénait sur la conscience. Je fermais les yeux, craignant de reconnaître cette effroyable sensation. Je crois que c’était de la peur. Lorsque le monde s’effaça autour de moi, je compris que c’était bien ce que je pensais. L’angoisse de comprendre.
Je lâchais ma plume pour ramener mes bras vers moi ; doucement, presque tendrement, je m’enroulais autour de moi-même, retrouvant la quiétude froide de mon être, me coupant des Autres. Encore un sentiment que je ne connaissais que trop bien. Mon second Châtiment ; cette angoisse qui me volait tout ce que j’étais, qui me prenait lorsque je ne le voyais pas arriver, elle me faisait perdre tout mes moyens. Lorsque je ne ressentais pas cette lancinante lassitude ou cette tristesse teintée de colère qui portait un Prénom, je tremblais de peur que l’un ou l’autre n’arrive. C’était pitoyable.

Ignorant les voix qui parlaient, s’exprimaient au travers du brouillard épais que formait ma peur, je me forçais à prendre une grande respiration douloureuse. L’air s’infiltra dans ma bouche, puis dans mes poumons, brûlant tout sur son passage ; j’en prenais une seconde, puis une troisième. Les yeux fermés sur le monde, je continuais jusqu’à ce que le tremblement de mon corps cesse, jusqu’à ce que les larmes qui noyaient mes yeux me laissent en paix. Parfois, un mot traversait le brouillard pour m’atteindre, “ressentir”, “aura”, “émotion”, “c’est en partie de là…”. Je m’accrochais à cette phrase de toutes mes forces, m’obligeant à repousser ma peur pour revenir dans le monde Réel.


- … que découlent les différences entre les magies du monde.

Haletante, je levais des yeux humides sur Kristen Loewy. Elle apparaissait trouble, mais elle apparaissait. Sa silhouette sombre, sa voix grave, ses mots. Tout était là. Je retrouvais peu à peu une respiration convenable, sans ne jamais la quitter du regard. J’obligeais ses mots à s’imprimer dans mon esprit, et j’essayais de comprendre ce qu’elle disait. Petit à petit, les élèves apparaissent autour de moi. Une myriade de couleur et de visages qui ne me voyaient pas. Tous s’affairait autour de leur parchemin, écrivant rapidement ou réfléchissant à une quelconque consigne. Je les regardais sans réagir, je ne savais pas ce que je devais faire. Ni même si j’avais envie de le faire.
Remarquant que le tableau était blanchis par des indications qui n’avaient aucun sens pour moi, je me forçais à récupérer ma plume et à gribouiller sur mon parchemin quasiment vierge. Tout pour me détourner de ce qui venait de se produire. Mon cœur était lourd, et une boule douloureuse gonflait dans ma gorge.

Je sursautais lorsqu’un bruit strident sonna à mes oreilles. L’oeil hagard, je regardais les enfants se lever et quitter la pièce. Certain s’arrêtait pour parler à Loewy, d’autres pour discuter avec des camarades. Je mis quelques secondes avant de comprendre que le cours prenait fin. Et quelques secondes encore pour me rendre compte que je n’avais rien suivi, et que je ne connaissais pas les devoirs pour la semaine prochaine. Et que je n’avais absolument personne pour me permettre de rattraper mon retard. Étonnement, cette constatation me blessa. Je restais pantoise, debout devant mon banc.
*J’ai besoin de personne*, tentais-je de me persuader. *De toute façon, je veux voir personne..*, et cette pensée était bien plus réaliste que la précédente. J’avais besoin de m’en aller, de me soustraire au regard des autres. Comme mû par une soudaine pulsion, je rassemblais mes affaires que je jetais dans mon sac et m’éloigna du banc. Ce cours était une merveille, je n’en doutais pas, mais il avait été une catastrophe pour moi. Comme s’il avait permis à tout ce que la lassitude me cachait de revenir en force.

La tête baissée sur mes pieds, je slalomais entre les élèves et, sans un dernier regard ou salut pour Loewy, je quittais la pièce. Rapidement, subtilement, je me dérobais aux Autres.
26 avr. 2017, 23:52
Cours d'introduction : La pluralité de la Magie
James se faisait remarquer au début du premier cours. Il ne donnait pas l'exemple pour un préfet. Aussi, il allait aviser ses prochaines paroles, s'il parlerait. Il rangea aussitôt sa plume à papote pour sortir une plume classique. Le parchemin qui passait dans la classe arriva jusqu'à lui, et il nota son prénom et son nom, puis il fit passer à nouveau le papier. James n'avait aucune question. Il écoutait celles que posaient ses camarades de cours. Lexie, la préfète-en-chef, posa une question intéressante qui fit office de début de cours. Le professeur Loewy enchaîna donc en expliquant le "gène sorcier" et en veillant à bien faire la différence entre la magie et les magies.

Puis elle posa une question que James ne s'était jamais vraiment posée : avait-il déjà ressenti la magie en lui, ou chez d'autres personnes ? Cette question le tourmenta ainsi pendant un bon moment.
Il n'osait pas trop prendre la parole pour ce cours, après sa réprimande, même s'il savait que c'était ridicule de se sermonner. Il n'était pas du genre timide, pourtant. Il réfléchit donc sur la question posée, tout en écoutant les quelques autres élèves qui parlaient.

Le professeur disait qu'on pouvait ressentir la magie d'une personne sous forme d'aura. Le garçon de douze ans ne savait pas trop ce que c'était, mais il se promit qu'il chercherait à la bibliothèque après le cours.

James se concentra sur ce qu'il y avait en lui. La magie qu'il possédait lui était plutôt inconnue en fait. Il ressentit tout à coup une force brûlante en plein milieu de son cœur ; un déchirement intérieur le traversa, sans en arriver au seuil de tolérance. Cette première fois, il s'en souviendrait. Puis il se rappela des paroles de la directrice : les sorciers avaient besoin d'un objet - un objet, peu importe - qui leur permettait de canaliser leur magie. Et cet objet pouvait varier d'une civilisation à une autre, en fonction de leurs possessions et de leur culture aussi. C'est ce qui faisait la diversité de ce cours. La découverte du monde, simplement dans une salle de classe, par un professeur qui avait plutôt l'air connaisseuse en la matière - sans quoi elle n'aurait pas pu donner ce cours.

"La magie a toujours besoin de s’exprimer – elle s’exprimera d’ailleurs aussi si vous ne tenez pas votre baguette, mais elle sera plus… sauvage."

Cela, James l'avait déjà expérimenté lorsqu'il était en colère contre Niels, son frère. Il était vrai que cela pouvait être dangereux de ne pas savoir canaliser sa magie dans une baguette. Pour lui, la baguette était le seul objet qui pouvait bien fonctionner pour ce genre de canalisation. Comment d'autres objets pouvaient-ils exister pour conserver sa magie en soi, sans débordements ? Le préfet de Poufsouffle avait hâte d'être au prochain cours.

Love story turns easily into a tragedy - James et Rosalys
28 avr. 2017, 05:49
Cours d'introduction : La pluralité de la Magie
Avachie sur mon siège — le coussin calant avec difficulté mes fesses — j'observais le tableau. Des traits, des boucles, des formes, des mots apparaissaient dans un concerto de volonté. Celle de Madame La Directrice. Une constatation me picorait la conscience, comme un charognard indésirable, je ne voulais pas réfléchir. Ce spectacle magique en quelques actes m'intéressait bien plus que toutes les pensées que je pouvais avoir ; j'en avais marre de les ressasser sans fin, c'était toujours les mêmes, comme une litanie des enfers profonds. Les mêmes coups de battes cloutées, les mêmes balafras de sabres rouillés. Et ce qui m'obligeait à être en constant combat avec moi-même, c'était l'effet de ses pensées qui me dévastaient toujours autant, toujours aussi brutalement. Je ne m'habituais pas. Il me manquait réellement une pièce. Ou plusieurs. À voir selon ma disponibilité à vouloir Être. Malgré les apparences, je n'étais pas là. Je n'étais absolument pas dans ce cours. Ma vraie vie se passait ailleurs, dans un endroit étrange, psychédélique, kaléidoscopique. Mes quelques instants où je revenais dans ce rêve de Poudlard, j'étais effacée, discrète, muette. Ce n'était pas moi ça. Oh non, je n'avais jamais été comme ça. Je ne disais plus ce que je pensais, je ne pensais plus ce que je disais. Je n'étais plus ici, et ici, je n'étais plus rien.

…d'aura, ou plutôt de sentiment ?

Retour au rêve. Je m'étais encore plongée — sans le faire exprès — Autre-Part.
*Sentiment ?* « Sentiment… ». Deux fois. Comme pour assener une confirmation, un sceau de consistance. Je me tordais le cou, encore une fois, pour tomber sur une *Poufsouffle*. Vraiment ? J'en avais assez de cette maison. Ses élèves étaient partout, c'était des têtes, des sportifs, des rêveurs et… toutes les étiquettes créchaient dans cette fourmilière. Autant repeindre Poudlard en jaune poussin. Me perdant dans l'observation de cette fille, mon index donna quelques coups secs sur la table en rythme : Tap. Pause. Tap, tap. Pause. Tap. Boucle. En cours d'Histoire, les Poufsouffles étaient réputés pour leur gentillesse, leur justice et encore d'autres valeurs un peu pompeuses. Étrange. Le Cataclysme Obscur qui avait balayé mon existence n'avait aucune de ces qualités-là. La seule que je pouvais lui accorder était la Profondeur. Dommage qu'elle n'était pas dans le programme. *Pas là* coupa mon tréfonds. Je m'engageais sur des terres putrides. Il ne fallait pas que j'aille dans ce sens. Partir.
Mon regard tomba sur les cheveux en bataille de cette Poufsouffle.
*Bon…* Je préférais un placement optique plus judicieux : la Directrice. Au moins, elle, ne me plongeait pas directement dans des souvenirs bien ciblés. Elle était seulement un passage, un pont pour ma réalité.

Je me rendis compte que j'avais arrêté la litanie de mon index. Je la repris plus lentement, comme pour garder un lien consistant avec mon rêve au cas où je devais me rabattre rapidement. Le mot prononcé par l'autre fille faisait des tours dans mon crâne. Essayant de tracer l'ombre d'une pensée. Elle vint.
Sentiment, c'était ce que je n'avais plus. L'ennui était-il un sentiment ? Si c’en était un, il fallait préciser son inutilité écrasante. Il était là, prenait de la place en vidant tout. Il était lourd, mais vide. C'était à se taper le crâne contre un mur pour considérer la puissance du paradoxe. Peut-être que j'étais hors-jeu moi aussi. Non, j'étais bien ici. Enfin, là-bas ; mais j'y étais. C'était juste que je haïssais le fait qu'on me contraigne à jouer alors que je ne voulais pas vraiment. Je ne voulais plus en tout cas.
*Vos dés sont truqués, votre jeu est biaisé. J'ai envie de prendre mon pion et d'le briser*. Je voulais croire que c'était la faute à tout le monde. Je me mentais tellement. J'avais peur de m'avouer que tout ceci était l'œuvre d'une seule personne. Et je ne savais pas vraiment si c'était Moi ou Elle. Ça faisait trop longtemps. Beaucoup trop. . *Il faut que j'le fasse*. Parler à cette personne hors-jeu, faire d'elle mon phare dans cet océan de bêtise. Je n'avais aucune idée de l'endroit où je pouvais la trouver. Pas même l'ombre d'un indice. C'était com…

Un bruissement gênant me harponna vers mon rêve. La Directrice ne parlait plus. Elle était juste là, debout, observant la classe. Je regardais à mes côtés, les élèves étaient affairés — avec un mine sérieuse au possible, des acheteurs de tableaux — sur leurs parchemins. Je me maudissais, non pas à cause de ma compréhension du cours proche du néant, mais de ma distraction. C'était extrêmement compliqué de rester concentré sur un rêve ; je perdais toujours la palpabilité, il était frivole et pourtant, si prévisible. C'était mon rêve le plus long, depuis trois mois que je m'embourbais dedans ; étrange quand j'y songeais depuis ma réalité, ennuyant quand j'y songeais depuis mon rêve.
J'adoptais la technique de l'élève modèle : mettre ma tête entre mes mains et bouger la bouche avec les yeux plissés. J'avais remarqué que les professeurs osaient moins m'interrompre dans ce qui était à leurs yeux la concentration la plus tortueuse que puisse afficher un élève. Alors que si je m'observais avec un regard extérieur, j'étais totalement ridicule. Une attardée ayant du mal à compter dans sa tête, voilà à quoi je ressemblais. Je ne préférais pas y penser. Le ridicule était plus judicieux que l'attention de la Directrice si je ne faisais rien. Je restais un moment dans cette position, observant simplement l'allure de cette femme, et pointant mon regard vers la table dès que je voyais que le sien s'approchait dangereusement de mon cercle d'intimité. Je ne pensais à rien. Ma concentration était entièrement tournée vers ma présence dans ce rêve, je devais y rester.

Brusquement, la sonnerie cracha son cri perçant ; me donnant à chaque fois envie de fermer les yeux. Une sorte de réflexe qu'il fallait ajouter à la longue liste des événements quotidiens, lassants et que je faisais par… réflexe. Instinctivement. Je me transformais en animal. Un beau félin, peut-être que ça m'irait bien. Je pourrais rugir.
Quelques élèves passèrent devant moi, c'était la fin de la première heure de cours. Encore trois. Pour essayer d'extirper un point plus intéressant, je constatais que j'avais réussi à garder une présence plus ou moins acceptable en cette fin de cours silencieuse. C'était très louable de ma part. La Directrice ne saurait jamais que j'avais mené un dur combat pour l'observer en état d'attente ; j'étais attristée par cette seule pensée.
*Si elle savait...* Elle ne ferait rien. Elle faisait partie du jeu. Plaquant un rictus sur mon visage, je me redressais pour me lever et enfin quitter cette salle manquant d'intérêt, quand mon regard croisa la liste des prénoms. Mes yeux dévièrent vers la Directrice puis revinrent sur la liste. Un lourd soupir roula dans ma bouche, il fallait que j'aille la voir ; un détail irritant et, d'avance, ennuyant. J'attendis un instant que la salle se vide, une expression condescendante sur la figure. Puis je saisis fermement le registre et me levais en direction du bureau de la Directrice. *Directrice* répéta ma conscience. Dire que je la connaissais seulement par cette appellation n'était ni un abus ni un mensonge. Ça me faisait bizarre de la penser par son étiquette et non pas par son prénom, ou au pire des cas, son nom. Je n'étais pas habituée à cette pratique avant Poudlard et je détestais tout bonnement l'appliquer. En Histoire, nous n'avions pas encore étudié son cas. De toute façon, elle ne faisait pas — encore — partie de l'histoire. Il me semblait déjà avoir entendu une gryffone en parler, mais je n'avais pas retenu son vrai prénom. Étiquette, on me l'imposait. Encore une fois.

J'arrivais à hauteur de son bureau et lui tendit la liste. Essayant d'accrocher son regard, ses yeux étaient peut-être différents des Autres.


Je vous apporte votre registre. Pouvez-vous y ajouter « Charlie Rengan » ? J'ai oublié ma plume.

Ma voix était détachée, ni ferme ni enjouée. Tout simplement terne et sans saveur. Mes mots servaient seulement mon objectif et rien d'autre. Le reste était superflu. Je n'avais pas besoin de m'étaler, elle devait être une personne occupée. Moi, je n'étais personne.

je suis Là ᚨ
02 mai 2017, 12:23
Cours d'introduction : La pluralité de la Magie
Une sorte d'aura. Dali aurait aimé pouvoir ressentir la magie de quelqu'un d'autre. Ressentir si elle était douce, intrépide, violente, calme... C'était presque comme les sentiments. Mystérieux et incontrôlables. Et puis la première année l'avait appris en cours de Sortilège : émotions et magie étaient étroitement liés. Il fallait apprendre à contrôler ses sentiments pour avoir une magie la plus stable possible. Et Dali avait su, à l'instant même où on lui avait enseigné cette vérité, qu'elle allait avoir beaucoup de mal. Elle ne pouvait se résigner à maîtriser ses ressentis. Ils faisaient parti d'elle et si elle ne les laisser pas s'exprimer, la fillette aurait été bien différente. Pourtant, allait venir un temps où ces simples mots allaient devenir une nécessité. Poursuivant son cours, la directrice confirma d'ailleurs ses pensées.

Dali écoutait ce qui se disait, ni avec trop d'attention, ni trop dans les nuages. Sa position ne démontrait d'ailleurs pas le contraire. Négligemment installée contre le dos de sa chaise, elle avait remonté son pied droit sur son genou gauche. La fillette prenait quelques notes sur son parchemin, à l'image des autres élèves. Son écriture était presque illisible, sauf pour ses yeux. Elle écrivait tellement vite que ses lettres italiques s'étalaient sur la ligne, ponctuées de quelques boucles harmonieuses, qu'elle ne faisait pas exprès.

Le cours pris finalement fin. Ça avait été une agréable introduction en la matière. La jeune Poufsouffle rangea ses affaires dans son sac en cuir marron vieilli, qui reposait en bandoulière sur son épaule. L'aspect usé du sac n'était pas un effet. Dali l'avait récupéré de sa mère, qui l'avait utilisé elle-même quand elle était jeune. Elle l'avait acheté sur une brocante, et ne pouvait donc dire quel âge il avait. Mais nul doute qu'il n'était pas de la première jeunesse. L'enfant quitta alors son siège et salua son professeur après avoir pris son devoir. En passant la porte, elle songeait déjà qu'elle reviendrait très certainement au prochain cours, en espérant qu'il lui conviendrait autant que le premier.

TROISIÈME ANNÉE RP
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