RPG+ La promesse du bonheur PV
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LENDEMAIN DE GUERRE
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LENDEMAIN DE GUERRE
La Bataille de Beauxbâtons vit les derniers Mangemorts être vaincus par une alliance improbable de sorciers britanniques et bulgares. De nombreuses spéculations coururent au sujet de leur affrontement, mais aucune d’elles ne touchaient à la vérité. La vérité, aussi glorieuse ou sombre fut-elle, devait demeurer le secret de ses illustres protagonistes ; tout du moins pour un moment.
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Mon bras gauche manifestait sa désapprobation. J’avais beau avoir employé tous les soins à ma portée, l’avoir recouvert d’onguent cicatricielle puis l’avoir bandé soigneusement, les brûlures que m’avaient infligé le dragon ne manquaient pas de se faire ressentir à chacun de mes mouvements. J’essuyai la sueur qui perlait sur mon front d’un revers de manche et poursuivis mon ouvrage. Le manque de sommeil avait beau rendre mes gestes lents, ma volonté consolidait leur précision. A coeur vaillant, rien d’impossible. Les elfes de maison, qui couraient dans tous les sens pour me soulager de certaines tâches, n’avaient pas été facile à convaincre. Il n’était pas dans leur nature de comprendre qu’une pensionnaire de Poudlard, qui plus est une invité d’honneur, puisse demander à confectionner le petit-déjeuner elle-même. Je louai toutefois leur aide précieuse et ne manquai pas une occasion de les remercier, consciente de l’état de fatigue dans lequel je me trouvais.
Quand je parvins devant la gargouille ensorcelée, je comptai une bonne heure et demi écoulée depuis le moment où je m’étais vêtue d’une robe cintrée de velours bleu et nouée les cheveux d’un ruban assorti avant de filer aux cuisines. Tout le château était encore profondément endormi. Même les vieilles armures disposées le long des couloirs ronflaient à en faire virevolter leur casque en fer. Ma baguette fermement pointée vers les trois plateaux que je faisais léviter devant moi, je m’engouffrai dans le passage laissé libre par la gargouille. Une fois parvenue dans le bureau de Kristen, je constatai avec soulagement qu’elle n’était pas encore au travail. Ma surprise n’en aurait que plus de saveur.
Je profitai donc de la quiétude du bureau vide pour déposer les plateaux sur une commode avant de pointer ma baguette vers le centre de la pièce pour y faire apparaitre une petite table ronde sur laquelle je disposai une nappe blanche empruntée à mes amis des cuisines. Je dressai ensuite la table, à la française, faisant apparaître divers couverts en argent et de petites assiettes en porcelaine que je plaçai précautionneusement sur la table. Je reculai ensuite pour observer le rendu final. Insatisfaite, je fis apparaître au bord de la table un vase et un bouquet de fleurs aux teintes rouge orangé.
« Voilà qui est mieux. »
Deux chaises plus tard, j’entrepris de placer à la main le fruit de mon travail acharné sur les petites assiettes en porcelaine : croissants, pains au chocolat, pains aux raisins, petites brioches, le tout dégageait une agréable odeur qui me rappela, non sans m’arracher un sourire, les petits-déjeuners de mon enfance. Je conclus les préparatifs en plaçant une tasse devant chaque chaise avant de caler le café et le thé dans deux théières distinctes. Fatiguée, je pris place face à la porte d’entrée du bureau en poussant un soupire de contentement. Mon bras gauche me faisait un mal de chien, mais j’étais résolu à garder le sourire pour ma chère et tendre. Les combats de la veille étaient encore parfaitement imprimés dans mon esprit, et je savais qu’il en était tout autant dans le sien.
La guerre était terminée. Je comptai bien profiter des temps de paix qui s’ouvraient maintenant devant nous.
Je dus m’assoupir sur ma chaise ; combien de temps, je ne le sais pas, mais le fait est que le bruit de la porte me fit sursauter. Je bondis sur mes talons en m’armant de mon plus beau sourire tandis que la silhouette de Kristen se stoppait dans l’embrasure de la porte.
« Surprise ! lâchai-je, la voix encore un peu déformée par le peu de repos que j’avais réussi à m’accorder. »