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04 déc. 2017, 20:41
Adieu Poudlard
À huit heures, comme tous les jours, les hiboux, gris pour certains, roux pour d'autres, avaient déferlés sur les élèves assis dans la grande Salle, bombardant ces derniers de milliers de bouts de parchemins, de paquets cadeaux et de cartons en tout genre. Autrefois, cela faisait rire la blondinette aux éclats lorsqu'une lettre tombait dans l'assiette d'un élève, la sauce ou la boisson giclant sur ce dernier. Ce matin pourtant, alors que Lyn s'était retrouvée éclaboussé de chocolat chaud suite à un malencontreux accident de courrier, Rosalys ne rit pas. Entre ses mains fines se trouvait une lettre blanche, simple, avec son prénom écrit à l'arrache dessus.

Malgré l'écriture plus qu'illisible, la jeune bleue et bronze comprit rapidement qui lui envoyait cette missive. Ces pattes de mouche, cette écriture si penchée, cette façon si particulière de former les Y... Cela ne pouvait qu'être Clémence, la mère de la fillette, et compte tenu de la façon dont tout cela était rédigé, ce n'était guère une bonne nouvelle que la gardienne allait lire. Ne se sentant soudainement plus capable d'avaler quoi que ce soit, Rosalys quitta maladroitement la table des Serdaigle, renversant cette fois totalement le bol de chocolat de sa voisine. La regard dans le vide, la bleue et bronze s'excusa en bredouillant quelques phrases sans queue ni tête auprès de sa capitaine et sortit précipitamment de la Grande Salle, comme si elle prenait la fuite, priant pour que personne ne la suive.

Rosalys se retourna plusieurs fois, pour s'assurer d'être bien seule. Tremblotante, la blondinette avait prit la direction du parc avant de se raviser et de prendre les escaliers. Au fil de son ascension, la jolie petite Serdaigle réussit à calmer un peu son rythme cardiaque effréné ou encore sa respiration sifflante. Elle ne ferait pas un malaise. Après tout, la fillette se mettait peut-être dans cet état pour rien ? Non non, ce n'était pas possible. À la seconde où la bleue et bronze avait reçu cette lettre, elle avait su. Quelque chose de grave allait se produire où se produisait en ce moment même.

Quand elle arriva enfin devant la porte en bois qu'elle convoitait, la jeune gardienne pénétra en silence dans la tour d'astronomie. Là, elle se dirigea vers le vide avant d'enfin ouvrir cette missive qui lui causait tant de soucis. Stressée, la petite laissa ses yeux dériver quelques secondes sur les nombreuses arches de la tour avant de les reposer sur le parchemin où la même écriture saccadée était couchée. Prenant, une grosse inspiration, elle lut à voix haute les mots que lui écrivait sa mère.

Rosalys,

Je pense que tu vas me détester quand tu auras fini de lire cette lettre.

Ma chérie, tu n'ignores pas que j'ai commencé à chercher du travail dans un cadre magique. Tu n'ignores pas non plus mon désir de retourner en France ou de protéger les civils dans le cadre de ma profession. Tu sais également que je n'ai plus tellement confiance en ta directrice, bien qu'elle soit considérée comme l'une des sorcières les plus douées de sa génération, après cette histoire sordide avec Ricoter.

Je n'aime pas cet homme mais je ne fais pas non plus confiance à cette femme. Je parlais déjà, il y a quelques mois, à Amélia de te retirer de Poudlard. C'était un projet qui aujourd'hui prend vraiment forme.

Rosalys... Le ministère de la magie français me laisse une place dans ses rangs d'Aurors. Tu comprendras que je ne peux pas laisser une telle occasion filer. Ma puce, je suis vraiment désolée, mais du coup, tu étudieras désormais à BeauxBatons, comme moi auparavant. Tu devras quitter Poudlard et venir t'installer à Paris avec moi aux vacances de Noël. Ce qui signifie que tu poursuivras ta scolarité à l'académie BeauxBatons dès Janvier.

Je te conseille de déjà commencer à faire tes valises et à dire à tes camarades, surtout à ce Antony et ce Jonathan dont tu me parles tant, que tu t'en vas. Il faut bien que tu comprennes que ce ne sont pas des adieux Lys. Nous reviendrons en Angleterre. Je te le promets.

Je ne te laisse pas le choix et j'en suis désolée. Mais je suis ta mère et je veux te protéger. Ne m'en veux pas.


Rosalys froissa la lettre dans son poing et laissa échapper une longue plainte aiguë tandis qu'elle glissait sur le sol, déchirée. Comment sa mère pouvait lui faire ça ? La petite s'appuya contre la rambarde et pleura de tout son saoul. Ce qui dura longtemps. Très longtemps.

Code couleur : #002E9A
Love story turns easily into a tragedy - James et Rosalys
Adieu mes amis <3