"Alors, comme ça, tu es fan des oiseaux ? C'est quoi comme euh sciences déjà ? L'orthalogie ? L'othnilogie ?"

          Franz abaissa ses jumelles pour remettre un visage sur la voix qui avait prononcé ces quelques mots. *Lahira... C'est celle qui est à Serdaigle je crois, ils sont réputés pour être savants dans cette maison...* pensa-t-il.  Pas le temps de répondre que la conversation prit déjà une autre piste. Tous racontaient leurs nouvelles connaissances, Franz préférait le terme "connaissances" à "amis" , à son avis, il fallait bien plus de temps que cela pour créer une réelle amitié. Cependant, ils étaient en bonne voie pour qu'un lien se tisse entre eux, la preuve en était, chacun avait l'air de se sentir à sa place. Et s'il ne s'agissait que d'une mauvaise interprétation de sa part, il n'en restait pas moins que Franz était à l'aise avec eux, au point de ne pas hésiter à prendre part aux conversations.

        "Moi aussi j'ai rencontré beaucoup de monde ! Et, à Poufsouffle, on dirait que tout le monde s'apprécie ! Comment ça se passe dans vos maisons ? La mienne est celle du chocolat !" dit-il en regardant vers Cassiopée et Lahira, sachant que la première se nourrissait exclusivement de chocolat au lait, et voyant la seconde lui en chaparder aussi "discrètement" que possible. La scène l'amusa beaucoup. Lahira finit par l'interpeller : "Dit, Franz, tu ne m'as pas répondu si c'est l'orthnologie ou l'horthilogie ou... euh... quelque chose dans le genre ? Tu sais, le truc des oiseaux... "

        *Le truc des oiseaux?* se répéta mentalement Franz. Il réfléchit quelques minutes pour savoir si Lahira était de parents sorciers ou moldus, dans le premier cas, il semblait normal qu'elle ne connaisse pas cette discipline. Se rendant compte qu'il réfléchissait depuis trop longtemps et que cela dut lui afficher un air hagard, il répondit de manière précipitée : "L'ornithologie ! La science des oiseaux ! C'est passionnant, il y en a tellement de différents ! On ne les connaît même pas tous encore ! Et puis, c'est le rêve de pouvoir voler ! En plus, ils flottent !!!"

            Franz acheva cette phrase et reprit une grande inspiration. Il n'avait plus de souffle. Entre deux bouffées d'air, il arriva à articuler : "Et... vous... aimez... oiseaux?

Jenny écoutait la conversation tranquillement, heureuse d'avoir retrouvé tous ces visages chaleureux qu'elle avait connu dans le train. Elle souriait de temps à autres aux prises de partis de ses camarades mais n'avait pas vraiment envie de s'imposer. En réalité, Jenny est de nature timide et n'aime pas spécialement s'imposer. De plus, elle resta plusieurs instants sur sa dernière prise de parole qui ne sembla pourtant pas perturber le groupe. 

C'est aussi ce qui lui plaisait dans ce petit groupe. Personne ne semblait se soucier des apparences, de ce que les autres pensent d'eux et semblaient tous être eux même, de façon entière. Sans jouer un rôle ni juger.

Soudain, la conversation se focalisa sur les oiseaux, un sujet qui semblait vraiment plaire à Franz qui s'élança dans une explication de ce qu'est l'ornithologie. Jenny n'est pas une passionnée des oiseaux (ni même une grande connaisseuse) mais la passion dans les yeux de Franz la fit sourire. 

"Et... vous... aimez... oiseaux ?" demanda Franz, à bout de souffle.

"Eh bien, pour être franche, je ne suis pas super calée dans ce genre de sujets. L'ornithologie... ça je connais, mais de là à m'y être vraiment intéressée..." Déclare Jenny qui semble de nouveau ouverte au débat. "En revanche, une chose à laquelle je m'y connais vraiment c'est la danse ! J'en fais depuis toute petite." Ajouta-t-elle, un sourire en coin, soudain rêveuse. "C'est ce dont je veux faire mon métier plus tard. Et vous, vous avez une passion ?"

Doug laissa la conversation de ses compères progresser un instant. Il ne répondit pas à la question de Cassiopée. Juliette, elle, avait rencontré du monde apparemment d'après sa réponse à Cassi. Après les opinions de ses collègues à propos du Choixpeau, ils développèrent le thème des oiseaux.

Franz dit ces quelques mots :
"L'ornithologie ! La science des oiseaux ! C'est passionnant, il y en a tellement [...]"
Et il demanda si on aimait les oiseaux.
Lahira souhaitait connaître l'appellation de celui-ci et Franz lui répondit.
Jenny Miller ajouta :
"Je ne suis pas super calée dans ce genre de sujets [...]". Mais en revanche, elle aimait danser. Elle demanda si chacun avait une passion.

Small annonça :
"J'aime beaucoup reproduire, des personnages fictifs la plupart du temps, aussi d'autre truc, animaux, véhicules, mais je ne dessine pas assez bien encore. J'ai quelques soucis avec les proportions mais on reconnait bien le sujet de mon dessin en général. La dernière fois, j'ai dessiné un mutant que j'avais apprécié sur ma tablette et le résultat est plutôt satisfaisant. Vous voulez le voir."
Il montra un bloc de feuille blanche qu'il sorti de son sac avec une seule créature dessiné mais aucune autre. On pouvait voir qu'il y avait eu du travail avec des couleurs sur l'ombre et la lumière. Le monstre portait une tenue de footballer américain avec un ballon à pique. Il y avait une date et une signature récente. La bestiole bougeait dans la feuille. Elle effectuait une course effréné.
"C'est un nouveau bloc avec de l'encre magique, j'ai jeté l'ancien dans une des poubelles du collège. Je ne l'aimais plus à cause d'un p'tit accident."

Lahira était plus que gênée. Franz l'avait regardé bizarrement avant de lui répondre. Ce regard était sans aucun doute une question silencieuse : pourquoi cette fille était-elle à Serdaigle ? Lahira se le demandait souvent : elle n'était pas excellente, ni bonne tout simplement. Elle n'était pas non plus très cultivée. D'ailleurs, elle était plutôt courageuse que réfléchie, même si elle été dotée d'une grande logique.
Elle baissa donc les yeux pendant que Franz témoignait sa passion sur l’ornithologie. Jenny, elle n’appréciait pas particulièrement les oiseaux, mais elle adorait la danse. Elle demanda si chacun avait une passion : Douglas aimait dessiner, ou plutôt reproduire des personnages fictifs. Il montra un dessin, mais Lahira ne le vit pas car elle s'était volontairement reculé du groupe.
Elle était toujours là, bien présente, mais plus discrète, bien plus discrète. Elle se sentait de plus en plus complexé par le choix du Choixpeau. Le niveau de ses notes n'était pas catastrophique, mais il était bien loin de l'excellence. On lui demandait d'être sage et calme, elle était surexcité  et bougeait de partout. A Serdaigle, on attendait d'elle de la maturité, mais Lahira était du genre tête brûlée.
La conversation continuait, sans que quelqu'un s'aperçoive de son retrait. C'était mieux, pensait-elle. Comme ça, elle pouvait réfléchir, mais plus elle réfléchissait, plus le sentiment qu'elle avait d'être dans la mauvaise maison devenait évident.
Mes qualités, et mes défauts, aussi, ne conviennent pas à ma maison. pensa-t-elle. Peut-être Griffondor ?

Mais la discussion de ses compagnons devenaient de plus en plus bruyante, et Lahira sentit une migraine arriver. Elle devait réfléchir, et au calme de préférence. Elle faillit se lever pour quitter le parc, mais une pensée la reteint à terre : qu'allait-elle dire à ses amis ?

Les discutions reprenaient, et tout le monde s’y donnait à cœur joie. Juliette, qui était de nature bavarde, se taisait. Pourquoi ? Parce qu’elle trouvait étrange qu’aucuns n’est essayé de retrouver les autres. 

Elle qui croyait - naïvement - que c’était un groupe d’amis  inséparable jusqu’à la mort, elle s’était peut-être trompée... 

Mais en regardant attentivement, elle n’était pas la seule à se questionner : Cassiopée était toujours gênée, et Lahira ne disait pas un mot, tout en pensant. 

À ce moment là, il parût préférable à Juliette de prendre la parole. 

« Je vois bien que vous n’êtes pas à l’aise, que vous vous remettez en questions. Si vous vous êtes tous faits des amis, c’est l’essentiel, non ? ». 

Cassiopée ne parlait toujours pas, Lahira se tenait la tête et les autres avaient arrêté leurs discussions de retrouvailles. 

Gênée d’avoir tout interrompue, Juliette rougit, puis se reprit : elle était Gryffondor, non d’un lion !

« C’est pas facile à entendre, mais nous ne sommes que des connaissances, on se connait de vue. Dans un an, peut-être moins, on s’oubliera, et ça ne dérangera aucuns d’entre nous. Je me trompe ? ».

Le petit discours de la Gryffondor avait fait réfléchir ses camarades, et fière de son éloquence, elle garda le regard droit et la mine - pas trop - supérieure. 

         Les oiseaux ne semblaient pas passionner ses camarades... *Tant pis pour eux !* songea-t-il tout en repointant sa paire de jumelles vers les volatiles. Les petits continuaient de piailler, Franz s'imagina à leur place, ce qui le fit sourire. Il entendit à moitié ce que dirent Jenny et Doug, il n'en retint que la danse et le dessin... *Et bien, on a pas grand chose en commun... Tant mieux ! Ce sera plus marrant de découvrir de nouveaux trucs ! * Il voulut alors s'adresser à ses nouveaux amis pour leur demander s'ils voulaient bien lui apprendre ce qu'ils savaient faire (même s'il n'était pas sûr de vouloir danser...), mais il n'en eut pas le temps. En effet, Juliette pris la parole avec une autorité qui le surprit.

« Je vois bien que vous n’êtes pas à l’aise, que vous vous remettez en questions. Si vous vous êtes tous faits des amis, c’est l’essentiel, non ? C’est pas facile à entendre, mais nous ne sommes que des connaissances, on se connait de vue. Dans un an, peut-être moins, on s’oubliera, et ça ne dérangera aucun d’entre nous. Je me trompe ? »

Elle affichait un petit air supérieur qui amusa beaucoup Franz. Il se leva, bomba le torse (essayant de singer la posture de la gryffonne) et, une épée imaginaire à la main, brandit en l'air, clama de manière épique : " Que trépasse l'odieux maraud qui tenterait de nous séparer !" Réplique provenant d'un mélange de téléfilms médiévaux moldus... Il esquissa alors deux ou trois moulinets et un coup d'estoc dans le vide. Puis, ayant achevé son ennemi invisible, se tourna vers Juliette, se pencha pour la saluer et lui dit en souriant : "Je ne sais pas si tu te trompes, mais vous allez me croiser pendant un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept ans ! dit-il en comptant sur ses doigts. Alors on verra bien ! Mais je vous trouve cool moi !" finit-il en regardant tout le petit groupe.

Doug venait de répondre à sa question lorsque Juliette prit soudainement la parole avec une présence et une éloquence captivante : 
« Je vois bien que vous n’êtes pas à l’aise, que vous vous remettez en questions. Si vous vous êtes tous faits des amis, c’est l’essentiel, non ? C’est pas facile à entendre, mais nous ne sommes que des connaissances, on se connait de vue. Dans un an, peut-être moins, on s’oubliera, et ça ne dérangera aucun d’entre nous. Je me trompe ? »
Franz amusé et de retour dans la conversation prit des airs chevaleresques, maniant une épée imaginaire et lui répondit :
" Que trépasse l'odieux maraud qui tenterait de nous séparer ! Je ne sais pas si tu te trompes, mais vous allez me croiser pendant un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept ans !" Avait-il dit en comptant sur ses doigts. "Alors on verra bien ! Mais je vous trouve cool moi !"
Malgré le sourire amusé de Jenny face aux mimétismes de Franz, la question de Juliette l'interpella. C'est vrai qu'étant de nature timide, Jenny n'avait pas vraiment envisagé de retisser les liens avec ses amis de train. Pourtant elle l'aurait bien souhaité, c'est surtout par peur de les mettre mal à l'aise qu'elle n'avait pas osé. 
Cependant, Franz marquait un point : le petit groupe sera obligé de se fréquenter un minimum un cour des années. Comment ne pas se croiser dans le château ? Ni même s'ils ont des cours en commun ?
De toute façon, la jeune sorcière était heureuse du geste de Juliette qui avait consisté à les réunir, surtout après toute cette histoire d'intégration...
"En tout cas, je suis contente qu'on se soit rencontré. Et puis, j'avoue que ça soulage de retrouver des têtes que je connais bien. Enfin... Même si on ne se connait pas personnellement. Et puis, on a beau ne pas se voir souvent, comme l'a dit Franz, on se croisera tout au long de notre scolarité et ce genre de moments que nous passons ensemble sont super pour tisser des liens !" 
Sourit Jenny au groupe tout en jouant avec une brindille d'herbe pour se donner un peu plus de contenance.

Lahira, qui réfléchissait toujours n'entendit pas le début de la phrase de Juliette. Elle s’aperçut enfin que son amie parlait, et elle réussit à entendre la fin de son discours :
...de vue. Dans un an, peut être moins, on s'oubliera, et ça ne dérangera aucun d'entre nous. Je me trompe ?

Lahira était scotché par la tournure qu'avait pris cette rencontre. Elle appréciait chacun des premières année qui étaient autour d'elle, mais c'est vrai qu'elle ne passerai pas tout son temps avec toutes ces personnes. Lahira avait peut-être eu l'air distante, mais ce n'était pas du tout à cause d'eux. Franz exprima très bien ce qu'elle pensait :
Je ne sais pas si tu te trompes mais vous allez me croiser pendant un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept ans ! Alors on verra bien ! Mais je vous trouve cool moi !

En tout cas, je suis contente qu'on se soit rencontrer. Et puis j'avoue, ça fait du bien de voir des têtes que je connais bien. Enfin... Même si on ne se connait pas personnellement. Et puis, on a beau ne pas se voir souvent, comme l'a dit Franz, on se croisera tout au long de notre scolarité et ce genre de moments que nous passons ensemble son super pour tisser des liens ! enchaina Jenny.

Lahira médita trente secondes ces paroles et dit à son tour, un peu ennuyée par la discussion :
Franz a raison, on a sept années devant nous pour se voir, alors on a pas besoin de gâcher chacune de nos rencontres pour savoir si on va ou pas rester amis... Et puis, ça se trouve, la semaine prochaine, la moitié d'entre vous seront mes meilleures amis et les autres mes pires ennemies, donc on se détend et on profite ! conclu l'aiglonne en s'étendant sur le dos dans l'herbe.

Elle regarda le ciel avec étonnement : il se colorait déjà d'orange et de rose. Le temps avait passé si vite !
Mais bon, en automne le soleil se couche tôt... pensa-t-elle.

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Juliette secouait la tête aux âneries de son camarades : il se rendait plus idiot qu’autre chose... Enfin, Jenny fit un sourire, et s’exprima de manière solennelle :

« En tout cas, je suis contente qu'on se soit rencontrer. Et puis j'avoue, ça fait du bien de voir des têtes que je connais bien. Enfin... Même si on ne se connait pas personnellement. Et puis, on a beau ne pas se voir souvent, comme l'a dit Franz, on se croisera tout au long de notre scolarité et ce genre de moments que nous passons ensemble son super pour tisser des liens ! ». 

Ensuite, Lahira reprit un discours à peu près pareil, et à eux tous, ils convainquirent Juliette. 

« À croire qu’on a des moules dans notre groupe..., ria la petite Gryffondor. Mais heureusement ! Je ne veux pas vous quitter, c’est pas ce que j’ai dit, mais... Lorsque je vous ai réunis, vous étiez tous avec des amis différents : on a d’autres amis, une autre vie se construit. Ce que j’ai dit, c’est que ce n’est pas sûr qu’on se côtoie comme des meilleurs amis. ». 

La brunette ria nerveusement : son petit discours venait du cœur, et il n’a fait réagir personne. Pourtant, au bout de quelques secondes, leur tête hochaient toutes :  ils étaient d’accord avec elle.

Ils se quittèrent tous pour aller manger : le repas, ça n’attend pas !