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23 juin 2019, 14:52
 FANFIC  Cette foutue guerre
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Je prend trois grandes inspirations tremblotantes. Je ne peux pas me résoudre à l'abandonner comme ça. Il me regarde de ses yeux vides. C'est stupide de penser ça, il est mort, il ne peut pas me regarder, mais j'ai l'impression qu'il me fixe de ses gros yeux aux pupilles dilatées par la peur. Elles ne seront plus jamais vivantes, ces pupilles, et ça me donne la nausée. J'ai tué. Je ne réalise pas très bien, mais j'ai tué. Au final, dans la guerre, il n'y a pas de méchants ou de gentils, il n'y a que des gens qui se battent pour leurs idées. Quelque soit le camp, ils tuent. Ils tuent et certains se dédouanent de ça parce que c'était la guerre, qu'ils devaient faire ça pour le bien général. Il n'y aura jamais de bien général tant qu'il y aura des tueurs, qu'ils l'assument ou pas, qu'ils se donnent des excuses ou pas. Les fautifs seront ceux du camps des perdants. Personne ne pensera jamais que les fautifs sont les gagnants aussi parce qu'ils ne pourront pas penser comme ça parce que les gagnants les auront délivré. La guerre c'est la gangrène. Chez le bien ou le mal, ça ne fait aucune différence. Je les crèverais tous si cela signifiait que les gens comprendraient et arrêteraient de devenir des tueurs juste pour sauver leurs idées. Si on se bat pour ses idées en tuant les autres, c'est simplement parce que ces idées sont destinées à mourir, d'une façon ou d'une autre. Tuer les autres ça ne fait que leur donner un peu de temps, à ces idées. Toutes les idées sont destinées à mourir un jour. Faut juste l'accepter. 

Je tire la bague au doigt de l'homme avant de la mettre au mien. Elle est presque à ma taille. C'est un anneau en argent avec une pépite d'or minuscule sur le dessus. Elle est belle. Simple, mais belle. Ils ne roulent pas sûr l'or, ça se voit à la bague, si sa femme et lui étaient riches, la bague aurait au moins plusieurs diamants, même pour le mari. Je pose ma main sur ma bouche pour couvrir un haut-le-cœur. Il avait peut-être des gosses qui se demanderont pourquoi papa n'est pas revenu. Et une femme qui se demandera qui est le monstre qui a tué son mari et détruit sa vie. Une femme qui ne sera que vengeance le jour o elle apprendra qu'une vulgaire prisonnière a tué son mari. J'en ai la nausée, véritablement. Je tire sa baguette de sa main, brisant ses doigts crispés comme j'ai brisé ceux de l'autre pour en extirper le bâton de bois. Deux baguettes. Si le Dalmatien n'a pas la sienne, on pourra tout de même s'en sortir. C'est désagréable comme sensation d'avoir une baguette qui ne vous appartenait pas avant. Maintenant, elles sont à moi, j'ai désarmé leur propriétaire mais je ne peux pas m'empêcher de ressentir une résistance. J'ai encore ma baguette, elle est perdue dans le manoir, mais elle est encore à moi, ces deux là ne sont que pâles copies. Mais j'ai pas le choix et quand on a pas le choix, on s'en fout d'être crasseuse, d'avoir une baguette qui ne nous convient pas, des plaies et des convulsion à cause des sorts lancés. Quand on a pas le choix, on fait avec et on essaye de survivre. Je dois survivre parce que je sais que j'ai le pouvoir de faire quelque chose dans cette guerre, de sauver des gens et je ne m'arrêterais qu'une fois battue à mort à terre ou après avoir gagné. Cette guerre, cette foutue guerre, c'est ma guerre aussi. 

Je regarde autour de moi. J'ai à peu près mémorisé d'où provenaient les cris alors je devrais facilement m'en sortir, de plus, il sera facile de le retrouver, son aura est la seule que j'ai vu comme cela dans la bâtisse. Malgré ce que je pouvais en penser, la tache noire qui s'étend sur la mienne ne m'empêche pas de voir, c'est comme si elle n'était pas là, mais je la ressens, même si je ne peux la voir que quand je me concentre. Elle a à peu près la taille d'une balle de tennis écrasée, c'est une tache informe. C'est petit mais c'est là. Je marche à grands pas silencieux dans les couloirs, comptant uniquement sur mon sixième sens et ma vision des auras pour avancer. Je sais que certains sont silencieux, je ne peux pas compter sur mon ouïe qui pourrait me jouer des tours. Je sais que mes cris ont abîmé ma perception de bruit, c'est comme si j'avais en permanence du coton bloqué dans les oreilles. Certains couloirs sont animés et je dois attendre bien longtemps cachée avant de pouvoir y passer. J’atteins une porte blanche après quelques heures, et je sais que Cléon y est parce que son aura filtre à travers la porte. Je me jette dessus et l'ouvre en rafale avant de la refermer aussi vite. Il est bien là et semble tout juste se réveiller. Il est en chemise de nuit, aussi, et comme ça, il ressemble tellement à un enfant. Qu'est-ce qu'il fout dans cette guerre au juste ? Il n'en a tellement pas la carrure. Surtout qu'il a l'ai potentiellement très stupide, c'est logique de vouloir se barrer d'ici, il fout quoi ? 

-On doit dégager, maintenant si tu veux pas finir en bouillie aux pieds de ton père et moi en morceaux dans une petite boite, tu comprends ça ou t'es trop stupide ? 

Je ferme la porte d'un sort avant de me diriger vers les différents meubles et d'en ouvrir les tiroirs, sans attendre que l'autre se reprenne. Je n'ai ni le temps de discuter avec lui, ni le temps d'attendre qu'il reprenne constance. Dans peut-être une heure, vu l'heure affichée sur une des horloges, quelqu'un ira voir ma cellule pour changer le tour de garde et si ils voient le carnage, on sera morts et enterrés. Je trouve ce qui ressemble à un sac, assez gros pour contenir assez d'objets, ceux qui nous seront utiles. J'y fourre deux tees-shirts et deux pantalons à lui et un flacon de parfum plein, c'est toujours utile dans un corps à corps, le balancer dans les yeux des autres peut vous sauver la vie. J'ouvre une des fenêtres en grand et regarde à peu près à quelle distance du sol nous sommes. C'est haut, trop peut-être mais il y a un balcon trois mètres plus bas. Si on saute dessus, on pourra sauter au sol sans se péter une cheville. Je me retourne vers lui, baguette levée.

-Je me casse. Mais je vais avoir besoin de quelqu'un pour me couvrir puisque faudra que j'explose les protections. Tu sais courir et tu sais te servir d'une baguette, on y va. Faut qu'on se dépêche, on a peut-être une demie heure maintenant alors dépêche toi de choisir. Soit tu viens et tu sauras tout ce que tu veux sous serment inviolable, soit tu reste ici et j'aurais aucun scrupule à ce qu'on retrouve ton cadavre en fin de journée, même si ça m'embêterais pour la barrière. Tu choisis quoi ? Rester et mourir en esclave ou sortir et vivre en homme libre ? De toute façon, que tu viennes ou pas, tu seras un homme mort demain, les traîtres, ils aiment pas ça. 

IMPORTANT /!\
RDD, deuxième année RP

15 mai 2020, 13:13
 FANFIC  Cette foutue guerre
VI. Inviolable

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Sa voix est dure, comme si aucun sentiment ne parvenait à traverser sa carapace. Mais sous ses sourcils froncés, je vois bien ses yeux remplis de tristesse et sûrement de peur. Qui n'aurait pas peur, face à toute cette situation dans laquelle elle, je, nous sommes impliqués ? Je la regarde sans arriver à bouger ouvrir mes placards à la recherche de vêtements. Nous vivons différemment la mort. Elle ne fait que bouger, moi je reste stoïque, paralysé par toutes ces pensées qui tentent de me détruire le cerveau. Je la vois mettre un flacon de parfum dans son bagage, et n'ai pas le temps de protester qu'elle est déjà à la fenêtre. Ce parfum appartenait à ma mère. Et je ne sais pas ce qu'elle veut en faire, mais sûrement pas s'en asperger sur le corps pour sentir autre chose que la poussière et la transpiration.
Je suis toujours en chemise de nuit lorsqu'elle m'expose son plan. Tout ça s'est passé trop vite, tant bien que j'ai du mal à me concentrer sur ses paroles et prend un temps pour tout analyser. Je ne peux m'empêcher d'être méfiant. J'ai mille et une questions qui tournent dans ma tête, et je n'ai pas assez confiance en elle pour me lancer dans cette aventure suicidaire sans en poser quelques-unes. De toute façon, même si je décide de la suivre, la peur me clouerait sur place au beau milieu de la bataille. Arrivera-t-elle à me convaincre ?

-Pourquoi tu te soucies de mon sort ?

Artémis garde son air renfrogné tout en me répondant :

-Je me soucie pas du tien mais du mien.

Le pessimiste en moi ne peut s'empêcher de ricaner, tandis que je lui pose la question la plus importante :

-Alors pourquoi vouloir de moi ? Je suis juste un poids lourd.
-Survivre toute seule est tellement plus difficile que de s'en sortir à deux, c'était soit toi, soit un des autres. Quitte à sortir quelqu'un, autant sortir celui qui le méritait le plus, je suppose, même si personne ne mérite jamais rien sans aller le chercher, pas vrai ? Toi, pourquoi t'as pas fais comme les autres là bas ? Tant de questions auxquelles toi et moi n’avons presque pas de réponse.
-Comment ça comme les autres ? Te laisser te faire torturer, c'est ça ?

Elle hausse un sourcil.

-C'était ton job, non, répondre aux ordres sans réfléchir parce que tu peux pas faire autre chose ?
-Tu penses que j'avais le choix ? Je ne suis pas un héros.
-J'ai pas dis que t'en étais un. Ça existe pas les héros, que des comptes pour les enfants, s'imaginer que quand ils auront besoin d'aide quelqu'un viendra les sauver. Sauf que ça n'arrive jamais.
-Alors toi, t'es quoi ? Je ne sais pas ce que tu as fait pour arriver ici, mais tu ne m'as pas l'air d'être...Comme moi.
-Moi ? Je sais pas. Une survivante ? Je peux juste pas abandonner, j'ai des choses à faire avant.
-J'aimerais bien savoir ce que tu as fait pour l'énerver, dis-je en parlant du célèbre Grindewald
-J'ai quelque chose qui pourrait lui être utile et il est hors de question que je me traîne à ses pieds pour lui donner.

Je hausse les sourcils, très intéressé par cette révélation. Je ne peux m'empêcher de poser cette question :

-Et si je viens avec toi, tu m'en parleras ?
-Et si tu viens avec moi, tu me feras un serment ?

Mes sourcils se froncent, et je fais semblant de ne pas avoir compris. Je suis presque sûr de savoir de quoi elle parle malheureusement.

-Quel genre de serment ?

Elle me sourit, comme si elle trouvait ça drôle

-Inviolable, quelle question.

Je pousse un long soupir, miné par cette réponse. Pourquoi faut-il qu'elle soit si méfiante ?

-C'est vraiment obligatoire ?

Ses yeux semblent me sonder, aller au plus profond de mon âme.

-Si tu te fais chopper et qu'on te torture, tu diras rien?

Je ne réponds pas tout de suite, comprenant doucement où elle veut en venir. Mais cela signifie que son secret est dangereux, et la peur qui avait lentement disparu durant l'échange revient au galop. Mon regard se perd en scrutant ma chambre. Je ne veux pas la regarder, ses yeux pourraient m'envoûter et je n'arriverais plus à réfléchir par moi-même. Mais malgré tout, les arguments qu'elle a avancés sont pour le moins logiques, et je sais très bien qu'elle a raison. La belle a raison. Je mourrais tôt ou tard enfermé ici, que ce soit à cause de cette erreur ou d'une autre faute quelconque que je pourrais commettre, me connaissant. Mon regard banal se rattache à celui de la fille, et je souffle :

-Allons-y. Mais je te préviens, je ne suis pas sûr de pouvoir t'être utile.

Elle me tend la main alors que j'essaye de déterminer ce qu'elle pense de tout cela, sans succès. Je la lui prends et j'entends sa voix s'élever :

-Est-ce que tu jure sur ton honneur et ta magie que jamais tu ne dévoileras ce qui sera dit entre nous, que ce soit sous la menace ou la torture ?

Une goutte de sueur coule le long de mon front, ma main est moite tandis que je réponds, la voix tremblante :

-Je le jure.

Je viens de faire un Serment Inviolable avec une détenue. Mon cœur s'emballe, mais je ne sais si c'est pour l'accord que je viens de passer ou pour la petite main que je tiens dans la mienne.

Isaac, parcourant les montagnes, avec un pagne dans son sac
septième année rp • filière tronc commun • #9A4002