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04 sept. 2018, 14:46
Serpentard et les princesses d'Asie
Le contact du phénix était surprenant. J’étais content qu’il ne me pince pas avec son bec. Pour moi, les phénix étaient des animaux si rares qu’on ne pouvait pas les approcher sans se faire rejeter. Comme s’ils étaient trop bien pour nous.

Les filles ne commentèrent pas ce que j’avais dit, et j’en étais plutôt satisfait. Ce n’était pas la peine. Je voulais passer à autre chose, qu’on parle de tout et de rien, et surtout, je ne voulais plus aller travailler avec ma mère. Mon discours avait fait remonter les émotions que j’essayais de dissimuler tous les jours.

« J’ai jamais quitté l’Angleterre, à part pour venir ici, donc je sais pas ce qui est différent d’ailleurs. Les gens, je sais pas, c’est juste des gens… Je dirais que la plupart sont pas très intéressants. Enfin, je fais pas trop attention à ça. Y en a beaucoup qui sont comme tout le monde. C’est peut-être ça qu’est différent, vous, vous êtes pas comme tout le monde, j’ai l’impression. »

J’hésitai un peu avant de baisser la tête. Encore une fois, ça ressemblait à un compliment. Il fallait le nuancer.

« Ah, si ! dis-je en relevant la tête soudainement, y a Norma aussi, c’est une fille qu’est à Serdaigle. Elle est pas comme tout le monde, elle non plus, enfin j’crois pas. »

Je pensai à la décrire, pour que Qiong visualise, mais il fallait que j’essaie de la décrire avec des mots qu’elle comprendrait. Rien de trop visuel.

« Elle est gentille et intelligente. Elle est un peu timide aussi, et elle est sage, mais j’ai prévu qu’on s’amuserait bien tous les deux. »

Je m’emportai et parlai encore de Norma pendant quelques secondes, avant de conclure sur le fait que Mei et Qiong étaient gentilles elles aussi, pour ne pas les vexer.

« Et y a Madame Luneau aussi qu’est gentille, mais c’est une adulte donc c’est pas pareil. »

Cela restait, en effet, un sacré handicap, malgré le fait que tout s’était plutôt bien passé avec elle quand on s’était vus.

On passa tous les trois l’après-midi à bavarder en se promenant dans le parc. J’étais content de m’être fait des amis, de vrais, à qui j’avais su me confier spontanément. Ce n’était pas comme avec Bellamy, qui était mon copain mais qui ne donnait pas vraiment l’impression qu’il pouvait me comprendre. En y réfléchissant, je me dis que j’essaierais peut-être de me confier à Norma, parce que je l’aimais vraiment bien. Et j’étais sûr qu’elle saurait garder un secret.

En fin d’après-midi, ma mère vint nous trouver. Elle était contrariée, parce qu’elle m’avait cherché partout pour qu’on puisse s’entraîner. En la voyant, je repensai à tout ce que j’avais dit sur elle, dans son dos, et me sentis un peu honteux. Je la suivis et on essaya de parler de l’après-midi que j’avais passé avec Mei et Qiong, mais je n’avais pas grand-chose d’autre à dire que : « c’était cool. »

Siehst, Vater, du den Erlkönig nicht?
Den Erlenkönig mit Kron’ und Schweif?