La petite albinos regarda Elwing, attentive.

- Vole, vas faire un tour petit oiseau..., murmura la jolie brune à la grue.

Lumah sourit. L'oiseau volait à présent. Elwing laissa échapper un petit rire, et Lumah regardait toujours la grue, qui faisait à présent des petites cabrioles dans les airs.

- C'est pas grand chose ah ah, je pense que n'importe qui pourrait lui demander quelque chose non ? De là à animer une feuille de papier... C'est incroyable ce que tu fais... Mais surtout, ne sois pas gênée comme ça, tout le monde a ses petits soucis ! Regarde-moi, on peut dire que j'ai plus de parents, je me suis fait trompée... Je pense qu'avoir un petit problème d'équilibre, c'est pas très grave et ça se règle.

Lumah rosit. Les compliments lui teintaient le visage.

-M-merci... Réussit-elle à articuler.

- J'étais sérieuse quand je parlais de t'aider, si tu en as besoin. Je peux vraiment t'aider, je ne sais pas ce que je peux faire, mais je suis prête à t'aider, enchaina Elwing.

La petite albinos réfléchit.

-C'est vrai que mes problèmes sont ridicules par rapport au tiens... Le truc, c'est que je je ne crois pas que la maladresse se corrige, ou peut être en prenant confiance en soi... Mais ça me suffit déjà de parler avec toi, tu n'as pas à en faire plus ! Conclut Lumah, déjà contente d'avoir de la compagnie.

La petite pouffy marqua une pause, puis elle demanda :

-Est-ce que tu t'y sens comme chez toi ? À poudlard ? C'est peut être étrange, comme question, mais pleins parlent de "seconde maison", ou de "seule maison"... C'est ton cas également ?

Lumah avait hésité à poser cette question, mais elle lui tournait dans la tête depuis un bon bout de temps déjà. Elle se demandait bien si elle était la seule qui ne considérait pas poudlard comme sa maison, qui y était encore perdue, et qui n'avait pas l'impression d'appartenir au même monde. - en même temps, elle n'appartenait au mondes des sorciers que depuis l'été, donc... -

  Elwing souriait quand elle voyait les joues de Lumah prendre une teinte rosée, ça lui faisait plaisir de parvenir à rendre les autres heureux.  Elle avait toujours réussi à retrouver de la stabilité en puisant dans le bonheur des autres pour compenser l'absence du sien dans les moments difficiles.  Peut-être était-ce égoïste ou hypocrite dans un sens, peut-être se cachait-elle derrière ça, elle ne le savait pas vraiment.  Ce qui était sûr, c'est qu'elle en vivait.

- Il faut te faire confiance, c'est important !  Surtout quand on fait de si belles choses.

  La Poufsouffle sourit, parce qu'elle était heureuse.  Elle le ressentait donc c'était bien réel, pourtant ce n'était pas vraiment le sien.  Il ne lui appartenait que parce qu'elle le volait aux autres.  C'est donc en profitant des malheurs et des aléas de la vie qu'elle tenait bon.  Ce paradoxe ne la tourmentait pas, mais il était pourtant là : Profiter du malheur des autres pour échapper au sien.  Vie de malheur si heureuse...

- Poudlard ?  C'est la seule famille qu'il me reste.  Tout le monde est si adorable ici, enfin presque ah ah.  Je ne me suis jamais sentie autant chez moi que dans ce château.  Elle eut un doute étrange en disant cela.  Enfin, j'ai plus vraiment de chez moi, j'ai plus envie d'y retourner.  C'est... mieux ici, non ?

Lumah se sentait bien, le vent venait lui caresser les joues, et rien, même pas un bruit, ne venait l'agresser. Les agresser. Et quand bien même le ciel aurait été gris, la petiote était réconfortée par la présence de son aînée. Elwing avait tout d'une grande soeur, son sourire, ses phrases, ses mots, tout dans la jolie brune réussissait à apaiser Lumah, à lui redonner confiance, entièrement.

Elwing sourit, aussi. Elle avait l'air si bien. Elle Aurait pu contaminer tout le monde avec ce sourire. Lorsqu'on la voyait avec cette joie sur son visage, on avait envie de l'imiter. Pourtant elle était si triste au fond. D'après ses dires, elle n'avait plus de famille, plus de chez elle. Dans ce cas, c'était normal de bien aimer le château, il y avait tout pour. Lumah se sentit embêtée d'avoir posé cette question si indiscrète, et si idiote. Elle était sûrement la seule à ressentir ce malaise. Ce malaise dû à son sang.

« Oh... Je suis désolée... C'est compréhensible. », s'excusa-t-elle d'abord, avant de continuer : « Oui, tout le monde est sympathique, à peu près. Enfin, comme dans n'importe où, tu me diras. »

Lumah prit une inspiration puis soupira, rappelant un des ses origamis qui vint se poser sur son auriculaire, délicatement.

« Dis, est-ce que pour toi, c'est important, le statut de sang ? » Un temps.

La petite caressa la tête de son origami, puis, d'un léger mouvement de doigt, le fit voler à nouveau, avant de tourner sa tête vers Elwing.

« Je n'ai pas l'impression d'avoir entièrement ma place ici. C'est pour ça que je me sens mal. Je ne suis pas née dans le même monde, et... J'ai l'impression d'être une impostrice. »


Son aînée, qui observait le ciel, se retourna vers la blondinette avec un air des plus intrigués, se demandant sûrement d'où venait cette question. Elle répondit par la négative dès qu'elle eut sa réponse, puis, lorsque Lumah semblait ne plus avoir de doutes, elles finirent leur conversation dans un joli silence, avant de regagner le château.

Lumah avait le coeur bien plus léger, désormais.