Je venais de finir ma petite assiette de thon et tout en me léchant les babines à la recherche d'un petit morceau de poisson, je m'allonge confortablement sur le carrelage frais en ronronnant. Je pourrais faire une petite sieste ici mais c'est sans compter les deux autres. Je les avais un peu oublié ceux là. La petite chatte rousse se met à courir vers la porte de la cuisine, avec le Boursouflet sur la tête. Je me levés péniblement et décide de les poursuivre aussi vite que me le permet mon ventre rempli. Mes griffes glissent sur le carrelage et le sol est froid sous mes coussinets. Il faut sur je fasse attention à ne pas attraper de rhume.

J'entend la petite boule de poil verte crier de joie. J'en fait de même jusqu'à ce que je m'arrêtes juste derrière la petite chatte. Mais le pauvre Boursouflet fait un saut impressionnant avant de retomber douloureusement sur le sol. Aïe. J'ai pitié du pauvre petit qui se met à boiter. Il est peut être un peu insupportable par moment, le voir dans ces conditions me fend le cœur. Je ne sais pas si je peux me permettre de l'aider à se déplacer mais il a l'air de se débrouiller et je ne sais pas si il apprécieras une aide. Je m'approche de lui pour lui demander si sa patte n'est pas trop amochée. 

Est ce que tout va bien ? 

Après un arrêt un peu brutal, je vois une boule verte catapultée au loin. Mince, le sac à puces n'a pas tenu le choc! Crotte de crotte, j'aurai dû faire plus attention. J'espère qu'il va bien, je m'en veux tellement. Je pose ma truffe au sol et baisse les yeux pour lui faire comprendre que je suis désolée. Entendre ses petits couinement me brise le cœur. 

En relevant les yeux, je le vois boiter en revenant vers moi. Je m'avance à sa rencontre pour lui épargner d'avantages d'efforts. Le second chat fait de même. C'est sympa de sa part. Il semble compatir également au vue de sa question. Je ne suis cependant pas certaine qu'Aizon comprenne le chat.

Je me demande ce qu'il faut faire dans cette situation. Est-ce qu'il faut que j'aille chercher ma petite maîtresse? ou bien vaut-il mieux que je le prenne pour le ramener vers elle? J'en sais rien du tout... j'interroge le second chat du regard.

Je dois agir, j'ai fait une bêtise, il faut que je l'assume et aide mon ami. Je m'avance vers la boule de poils fluo, renifle sa petite pâte blessée en faisant attention de ne pas la toucher. Je vais le porter, c'est la meilleure chose à faire. J'approche ma bouche du cou d'Aizon et le saisis par le gras. Je ne sais pas d'où me vient cette technique de transport mais j'ai l'intuition que cela ne lui fera pas mal. 

D'un pas lent pour éviter les secousses, je me dirige vers le dortoir de ma maîtresse. Elle, elle saura le soigner, j'en suis sûre.

Voilà une bien curieuse façon de finir notre petite soirée. Elle qui avait pourtant si bien commencé. Je couine à chaque pas et la rousse doit me prendre en pitié, car elle affiche une mine déprimée tout en collant son joli museau au sol et en affichant des yeux tristes.

Je continue à couiner tout en me dirigeant vers elle tandis que l'autre chat miaule après moi avec inquiétude.

La copine semble finalement prendre une décision, car en un rien de temps, elle se glisse derrière moi et m'attrape au niveau du cou, me soulevant aussi facilement que si j'étais une pelote de laine.

Dès lors qu'elle me saisit comme ça, j'ai un réflexe assez surprenant, je me recroqueville en boule. Cela ne me fait pas mal et je la laisse faire, ne bougeant plus d'un centimètre alors qu'elle décide finalement de prendre la direction qui mène à l'endroit ou nous dormons. Visiblement, notre petite escapade nocturne est terminée. Je me demande bien si l'autre chat beige va nous suivre. En tout cas, il se laisse guider par la minette qui me porte dans sa gueule. Je ne bouge toujours pas et j'observe les environs en continuant à couiner tant, ma patte me fait mal. J'espère que petite-maitresse sera capable de faire quelque chose pour me soulager et surtout, qu'elle ne sera pas trop en colère contre moi, ou triste qu'il me soit arrivé quelque chose ! La vie de boursouflet, ce n'est pas facile tous les jours !