Dire qu'elle avait peur sembla lui arracher la figure et elle baissa la tête, ses épaules presque tremblotantes. Elle allait pleurer. Il détestait quand elle n'allait pas bien. Il ne comprenait pas bien pourquoi elle ne voulait pas dire qu'elle avait peur. Pour lui, il était impossible de se dire que certains avaient ce besoin de cacher leur sentiments, ou qu'ils avaient simplement apprit à les cacher. Ce n'était pas une protection, c'était une façon de ne pas montrer qu'on avait besoin de se protéger. Cacher ses sentiments ça n'avait rien de bon parce qu'à la fin, on ne savait plus vivre sans les cacher, on ne savait plus comment les montrer en étant sincère. C'était pas bon, ni pour soi, ni pour les autres de se cacher, et malgré le fait que Panthéa le faisait, il arrivait à lire en elle comme dans un livre ouvert, parce que même si elle semblait le vouloir, elle ne pouvait pas se cacher entièrement et, peut-être sans le comprendre, elle s'ouvrait à lui tout de même, même si elle semblait vouloir faire l'inverse. Elle ne pouvait pas se cacher à lui. Et il espérait qu'elle n'aurait plus jamais à le faire, pas pour lui, pas comme ça. Elle pouvait avoir confiance en lui et il espérait qu'elle le savait.

  Il savait qu'elle n'avait pas à se cacher, parce que ses sentiments étaient beaux. 

  -C'est pas grave d'avoir peur. Moi j'ai peu de l'orage, confia-t-il. 

  Elle s'essuya le nez grossièrement et il répondit à sa question rapidement, avant de prendre son balais d'un "Debout !" assuré et de se mettre en position. Il tapa du pied par terre et se pencha un peu sur le manche quand il décolla. 

  -Allez, à toi, j'suis sûr que tu peux le faire ! 

Et pouf ! Le voilà dans les airs, à quelques petits mètres du sol. Rien de bien épatant, sauf pour Panthéa qui ne revenait toujours pas de la facilité avec laquelle le jeune garçon avait fait tout ça. Elle qui devait toujours découper chaque étape pour être sûre de ne rien oublier, face à lui qui semblait avoir le vol dans le sang. Cela aurait pu être décourageant pour beaucoup, mais leur lien était si étroit désormais que le spectacle redonna une petite dose de courage à la jeune fille.

Alors, elle resserra un peu ses doigts sur le manche et compta jusqu'à trois. C'était décidé, à trois, elle frapperait le sol.
1 ...
Il avait peur de l'orage, il n'avait pas hésité à le lui dire. Et elle ne l'avait pas jugé. La confidence l'avait même beaucoup touchée. Elle, elle aimait bien les orages. Comme quoi ...
2 ...
C'était fou de constater à quel point il était facile de parler de ses peurs avec lui. Enfin, elle avait mis quelques mois avant de le faire, certes, mais au moins, elle l'avait fait, n'est-ce pas ?
3 !
Euh ! On fait quoi déjà, quand on a décollé !?

VLAN !

Un coup de pied sec sur le sol et Panthéa se sentit quitter la terre ferme. Ses jambes balançaient dans le vide. Elle se rappela immédiatement de la position qu'avait prise Herschel et l'imita comme elle put, en se penchant en avant et en plaçant ses pieds aux bons endroits.
Ils se trouvaient tous les deux, l'un en face de l'autre, dans les airs. Loin au-dessus du sol. Loin de leurs affaires. Elle eut un haut le coeur en regardant en bas et préféra immédiatement reporter son regard sur le jeune garçon qui flottait avec beaucoup d'aisance.

Panthéa réalisa enfin ce qu'elle venait de faire.
Elle volait !

"Wouuuh ! Je l'ai fait ! Tu as vu !? JE L'AI FAIT !", lui cria-t-elle en souriant jusqu'aux oreilles. Seule sa pâleur extrême trahissait sa nausée et son manque d'adresse, mais son expression, ses yeux criaient victoire !

  Il aimait voler, il avait toujours aimé volé depuis la première fois où il l'avait fait. Autant, le sport ne l'avait jamais vraiment intéressé parce qu'il n'était pas très bon à part quand il nageait, autant voler avait toujours été quelque chose qu'il aimait. Il était attirer par les hauteurs comme une mouche par la lumière. C'était un tel sentiment de liberté de voler, il n'y avait absolument rien de comparable à la sensation de ses pieds qui quittaient le sol. C'était comme être dans un rêve. Comme tous les enfants, il avait toujours voulu voler, c'était un des petits rêves qu'il n'aurait jamais cru possible parce qu'il ne pensait pas aller à Poudlard comme Angélique, il n'était pas, à ses yeux, assez spécial pour avoir des pouvoirs. Lui, lui et pas un autre. Encore aujourd'hui il ne savait pas par quelle chance il était sorcier, mais il était heureux de ça, bien plus heureux qu'il ne l'avait jamais été parce que là, il avait enfin l'impression d'être totalement complet. Pour lui, voler, c'était devenir libre, ne plus être soumit à la gravité, exploser toutes les lois qu'il connaissait. Même si cela faisait que les chiffres dans la tête s'affolaient car aucune loi des maths ou de la physique ne permettait que l'homme vole sur un balais. La magie, c'était une force solitaire, qui ne vivait pas avec les lois qui nous gouvernaient tous. La Magie était libre, belle avec ses longs flashs de couleurs vives parfois, tristes d'autres. Les mathématiques ne fonctionnaient pas avec la magie, rien ne fonctionnait. Elle avait ses règles à elle, des règles inventées simplement pour elle et qui ne fonctionnerait qu'avec elle. 

  Et c'était simplement magnifique. Aussi magnifique que ne l'était Panthéa à cet instant. Même si sa peau semblait trop blanche et qu'elle semblait sur le point de régurgiter son déjeuner, elle était belle avec ses grands yeux aussi verts et pétillants que les siens et son grands sourire qui montrait ses petites dents blanches à peu-près alignées. 

  -T'es belle comme ça, souffla-t-il si bas qu'il ne sut pas si elle l'avait entendu ou non, avant de reprendre plus fort, ouais, t'y arrive, tu vois ! Bravo Panthéa, c'est parfait, vraiment parfait ! 

Elle mit quelques temps avant de se stabiliser. Son corps tremblait si fort qu'elle se mettait presque à claquer des dents. Peut-être était-ce aussi le froid qui s'était emparé d'elle au moment du décollage - uniquement provoqué par le trop-plein d'émotions.

Il lui sembla qu'Herschel avait dit quelque chose mais une bourrasque de vent souffla ses paroles au loin. Elle put à peine comprendre ses derniers mots :

"Ouais, t'y arrive, tu vois ! Bravo Panthéa, c'est parfait, vraiment parfait !"

Sous ses compliments et ses vivats, un rouge très léger vint colorer les pommettes blanches de la jeune fille. Il la regardait. Il semblait si heureux, perché ici, loin du sol. Herschel était ... à sa place. Libre comme une pensée. Libre comme un vivet.
Elle le trouva très beau. Voler lui allait si bien. Une pensée qui manqua de lui faire perdre son équilibre précaire. Les joues encore très roses, elle décida de surmonter toutes ses craintes pour jeter un coup d'oeil à l'inmanquable panorama qu'on lui avait tant promis depuis qu'elle assistait aux cours de vol.

Elle en eut le souffle coupé.

Sans s'en rendre compte, les deux enfants s'étaient éloignés un peu plus du sol, pas très haut, juste assez cependant pour atteindre la cime d'un petit arbre. C'était en tout cas ce qu'elle estimait en observant les alentours, les deux mains toujours cramponnées sur le manche.
Elle admira l'ensemble du terrain qui lui sembla plus petit qu'à l'ordinaire. D'ici, son sac posé à côté de celui d'Herschel paraissait minuscule. Elle apercevait même la cape dont elle s'était défaite et qu'elle avait négligemment laissée par terre.

Une brise légère fit voleter quelques mèches de ses cheveux en même temps qu'un pan de sa robe. Quand elle sentit la fraîcheur parcourir tout son être, elle n'eut plus envie de vomir, et profita même de l'instant pour prendre un grand bol d'air frais.
Elle comprenait son ami, à présent. Voler, c'était se sentir libre. C'était se sentir vivant.

"E- Et maintenant ?", se risqua-t-elle à lui demander en parlant assez fort pour couvrir le vent. Allaient-ils essayer de voler un peu, ou lui demanderait-il d'attérir ? Dans les deux cas, l'expérience était magnifique. Et dans les deux cas, elle l'écouterait et le suivrait, parce qu'il avait toute sa confiance.

  Il avait l'impression d'être un oiseau. On lui avait souvent dit que voler serait pas possible parce qu'il avait des lunettes, mais ce n'étaient que des personnes qui n'avaient pas la gentillesse envers tout le monde et lui s'en était foutu parce que ça n'avait pas d'importance. Ecouter les autres qui vous enfonçaient était inutile, personne ne pouvait, n'avait le droit, de vous dire ce que vous pourriez faire ou pas. Lui, il pouvait tout faire, tout ce qu'il voulait, il lui suffisait simplement de vouloir, de savoir qu'il pouvait le faire pour y arriver. Les capacités, ça ne voulait pas dire qu'on s'enfermait dans des cases ou qu'on s'éloignait d'autres, ça voulait simplement dire qu'on serait plus forts dans un truc que dans un autre, mais on pouvait toujours essayer d'être fort partout, à force d'entraînement, on pouvait y arriver. Rien n'était impossible, il suffisait de rêver pour y arriver. Les rêves n'avaient aucune limites, ils étaient parfaits, créés pour et par vous et vous seul et personne n'avait son mot à dire sur les choses qui vous donnaient envie. Seul vous étiez en droit de changer vos objectifs. Et Panthéa avait comprit qu'elle pouvait voler, qu'elle pouvait y arriver à partir du moment où elle voulait et où elle avait confiance en elle. 

  -T'as réussi, tu vois, t'es géniale !  Tu peux venir vers moi ? demanda-t-il en tendant sa mains gauche. Etant droitier, c'était la main droite qu'il gardait tout le temps sur le manche. 

  Il en profita pour regarder autour de lui et apprécia tout autant le paysage que lorsqu'il l'avait vu la première fois. Il pouvait apercevoir le lac scintillant sous les rayons du soleil, les arbres verts se balançant sous la force du vent. Il avait envie de quitter son balais pour se jeter dans les feuillages des grands arbres qui semblaient régner sur Poudlard depuis des centaines et des centaines d'années. Ils étaient si beaux. La nature était belle. Magnifique.

  -C'est magnifique, c'est vraiment magnifique. Allez, viens vers moi, il tendit sa main vers l'autre. Je te promet que tu vas pas tomber, d'accord ? Tu peux le faire, j'le sais ! 

Panthéa n'avait pas envisagé qu'il était possible de ne se tenir à son balai qu'avec une seule main. Puis elle pensa immédiatement aux joueurs de Quidditch qui avaient constamment un bras en l'air, parfois les deux, et se sentit idiote de n'avoir jamais fait le rapprochement avec la réalité de sa situation.

"Allez, viens vers moi. Je te promet que tu vas pas tomber, d'accord ? Tu peux le faire, j'le sais !", lui lança-t-il en tendant la main gauche vers elle. Le geste ne menaçait pas son équilibre, et à aucun moment le garçon ne sembla perturbé par le mouvement. Encore une fois, tout lui semblait si naturel que c'en était vraiment beau.

Elle se rappela des conseils que son professeur avait donné pendant les cours. Pas à elle, directement, mais à ceux qui avaient réussi à décoller - c'est-à-dire, en fait, tout le reste de sa promotion. Selon lui, il lui suffisait de se pencher légèrement vers l'avant et, en déplaçant le poids de son corps, le balai bougerait tout seul. Il fallait aussi qu'elle regarde l'endroit où elle voulait aller, et le tour était joué !
Ah oui ? C'est ce qu'on allait voir.

Juchée sur son balai, elle fit mine de se pencher légèrement en avant. Sa monture - puisqu'il fallait bien l'appeler ainsi - esquissa un mouvement vers Herschel. Surprise, Panthéa se crispa un peu plus et lâcha un bref cri avant d'arrêter tout net son balai.

"Ah !! Ohlàlà, ohlàlà, ohlàlàlàlàlà...", se lamentait-elle en évitant soigneusement de regarder vers le sol.
Bon. Au moins, elle n'était pas tombée, ce qui était une victoire importante.

Herschel continuait de l'encourager un peu plus loin, la main toujours tendue et le regard bienveillant.
Rassemblant ce qui lui restait de force et de volonté, et dans un utlime effort pour parvenir à voler vers lui, elle se pencha à nouveau.
Cette fois-ci, le balai se déplaça avec beaucoup de lenteur. Elle n'avait pas eu de geste brusque, elle avait voulu le faire en douceur, et elle y était parvenue !

Arrivée à la hauteur du jeune garçon, elle tendit timidement la main gauche - car oui, Panthéa était gauchère. Elle craignait de valser, de tomber, ou pire ! De l'emporter avec elle dans sa chute !

"Ah ! Herschel !", eut-elle seulement le temps de dire avant de perdre l'équilibre.

  Elle s'approcha de lui petit à petit, et son équilibre sembla assez mauvais mais elle restait bien sur son balais et il s'en sentit très fier. Fier d'elle pour avoir réussir à vaincre sa peur et s'envoler, et fier aussi parce qu'il pouvait considérer que c'était un peu grâce à lui qu'elle avait confiance en elle sur ce point là. Et surtout parce que ça voulait dire qu'elle lui faisait assez confiance pour suivre ses conseils et croire dans le fait qu'ils pouvaient être bons. Et pourtant, il y avait dans ses yeux une petite étincelle qui disait "je vais tomber, j'y arrive pas" alors il resta aux aguets, prêt à foncer vers elle si elle glissait. 

  -Attention Panthéa ! hurla-t-il au comble de l'horreur alors qu'il vit son équilibre vaciller quand elle essaya de tendre la main vers lui. 

  Herschel n'avait jamais été ce qu'on pouvait appelé d'un prince charmant ou encore un grand gentleman, il n'était même pas du genre à se sacrifier pour les autres. Lui préférait nettement se mettre à la place des autres et à essayer de trouver une solution qui serait bonne pour l'autre autant que pour lui, mais même s'il était assez intelligent, 5 secondes le temps que Panthéa atteigne le sol n'auraient pas été suffisantes pour qu'il pense à quelque chose de bien. Alors il se jeta juste en avant parce qu'il savait au fond de lui, que Panthéa ne savait pas tomber. Qu'elle ne savait pas comment placer son corps ou quoi faire de ses muscles pour que la douleur et les dégâts soient minimes. Quand il avait commencé le Quidditch, le soir même, il avait demandé à ses parents de lui envoyer un livre pour qu'il sache comment tomber, quelles parties de son corps il fallait protéger le plus et comment il devait se placer. 

  -Je t'ai ! Dit-il.

  Il accrocha son bras autour de la taille de l'autre, même s'il restait quatre ou cinq mètres avant qu'elle ne touche le sol et l'attira vers lui, tuant l'équilibre précaire dans lequel il était et lâchant le manche de son balais dans le mouvement. Il attira Panthéa à lui comme il pu, ferma les yeux et la seconde d'après c'était fini et ils avaient arrêtés de tomber.

  -Aïe aïe aïeuuuu ! 

  Il avait placé, sans le faire exprès, sa jambe sous lui et sa cheville avait été la première à rencontrer le sol, juste avant qu'elle ne se torde dans un angle impossible et qu'il ne s'effondre dessus, Panthéa à sa suite dont le talon rencontra douloureusement son ventre. Et pourtant malgré la douleur qui l'avait fait pleurer, parce qu'il n'était pas résistant, il se mit à quatre pattes à côté de Panthéa, passant sa tête au dessus de la sienne. 

  -Ca va ? T'es blessée ? dit-il en tournant les chevilles de son amie. Tes chevilles vont bien au moins. Tu as mal quelque part ? finit-il dans une grimace de douleur. Les deux balais, eux, s'en étaient sortis indemnes. Et tant mieux, il n'aurait pas su expliquer le fait qu'ils soient brisés à leur professeur. 

Les quelques secondes qui s'étaient écoulées entre son cri et leur atterrissage catastrophique lui avaient parues une véritable éternité.
Elle s'était sentie basculer sur le côté, sa main droite lâchant totalement prise. Là, le torse dans le vide, ses jambes quittèrent progressivement le balai, et très vite, plus rien ne pouvait plus la raccrocher à quoi que ce soit qui puisse la sauver.

La voix d'Herschel lui arrivait comme un échos très lointain, vraiment lointain, mais elle ne criait pas. Sa voix était coupée par la peur. Elle se sentait tomber, et dans sa tête, c'était la fin. Alors elle ferma les yeux pour ne pas voir le sol se rapprocher à toute vitesse.

"Je t'ai !" Au même moment, Panthéa sentit le bras de son ami lui enserrer la taille et la caler contre lui. Elle eut à peine le temps de rouvrir les yeux et de l'apercevoir, penché vers elle, qui fermait les yeux à son tour.

CRAC !
Le choc était terrible mais le pire avait été évité grâce à la bravoure de son ami. Elle valsa à un mètre de lui, complètement en boule, après avoir eu l'étrange sensation de lui être tombé dessus.

Le bruit avait été atroce, mais bien moins que les gémissements de douleur qui le suivirent de près. Il avait du se briser quelque chose dans l'accident !
Quand elle releva le visage, paniquée à l'idée qu'il ait pu se faire mal, elle tomba sur le sien qui la regardait avec le même degré d'inquiétude :

"Ca va ? T'es blessée ?", lui demanda-t-il en tournant et en retournant ses mollets. "Tes chevilles vont bien au moins. Tu as mal quelque part ?"

Elle ne répondit pas tout de suite. La chute puis le choc l'avaient bien secouée, et elle avait beaucoup de peine à reprendre ses esprits. Mais quand elle en fut capable, elle le saisit par le bras et lui demanda, l'air parfaitement apeurée :

"Herschel ! J-J'ai entendu le crac ! Où tu as mal ? Où ... OH !!", s'écria-t-elle en apercevant la cheville du jeune garçon qui formait un angle improbable. "M-m-m-mais ... Il faut t'emmener à l'infirmerie ! Ohlàlà tu ne vas pas pouvoir marcher ! N-Ne bouge pas !"

Elle bondit vers sa cape, la saisit et la plaça sur les épaule de son ami avec une certaine rapidité, sans négliger la douceur. Puis elle passa un bras sous son épaule, l'intimant, en l'attirant contre elle, de s'appuyer complètement sur elle pour se relever.

"Je vais t'aider, d'accord ? C'est pas grave ... C-C'est pas grave." Elle semblait vouloir se convaincre autant que lui. Paniquée, Panthéa savait faire preuve d'un étonnant sang-froid lorsqu'il s'agissait de porter secours à quelqu'un - d'autant plus s'il s'agissait d'Herschel.

"A trois, tu es prêt ? Appuie-toi sur moi ... Un, deux, trois !"

Elle le hissa au prix d'un grand effort et le maintint en équilibre à côté d'elle. Quand elle fut certaine qu'il était bien debout et en état de la suivre à cloche-pied, elle prit le chemin du château, direction l'infirmerie.

"Je viendrai récupérer les affaires plus tard, t'inquiète. Tout va bien, d'accord ? Je suis là. Prends ton temps." Elle tenait à le rassurer et à le mettre rapidement en sécurité. Son cri de douleur résonnait encore en elle et lui déchirait les tripes : elle ne supportait pas qu'il souffre.

Clopin-clopant, les deux enfants prirent le chemin de l'école avec beaucoup de difficultés, mais Panthéa était determinée à ne se reposer que lorsqu'il serait allongé dans un lit, et qu'elle pourrait être certaine qu'on prendrait soin de lui.