Discuter avec les tableaux ... était définitivement une chose à remédier. La pauvre gamine avait été bien trop timide lors de sa première année pour aller décocher à quelqu'un une discussion de plus de quatre phrases, à quelques exceptions prêtes. Elle se souvenait à son arrivée des regards des personnages des tableaux sur le troupeau de jeunes sorciers qui venaient de débarquer à Poudlard. Certains discutaient entre eux, d'autres saluaient les nouveaux arrivants. Pour Daisy, la chose lui avait parue si étrange et tout bonnement impensable - nous parlons de tableaux qui bougent et qui parlent, à une petite née-moldue après tout - qu'elle s'était contentée de timides hochements de tête en réponse lorsqu'elle n'était pas en train de paniquer à la découverte des murs chargés d'histoire. Elle étouffa un petit rire en s'imaginant un tableau lui refiler la nouvelle "adresse" d'un personnage et une fois arrivée sur place, ce dernier aurait déjà disparu. Ce château était bien trop grand pour elle, même pour s'y retrouver parmi les tableaux et personnages les occupant. Toutefois, elle devrait peut-être tenter une conversation à l'un d'entre eux, tiens. Cela lui ferait une belle jambe, mais sa curiosité et son expérience personnelle si l'on pouvait appeler ça comme ça en seraient toutes deux récompensées. 
La seconde proposition d'Eileen était plutôt bien trouvée, il fallait se l'avouer. Mais pas sûre que ce soit .. très abordable pour une première année. M'enfin, cela dépendrait des préfets de Poufsouffle. À Serpentard ... rien qu'à s'imaginer la tête de Riley ou pire, de Saul, et Daisy secoua la sienne comme pour chasser bien loin d'elle cette mauvaise pensée. Elle ne leur avait jamais réellement parlé non plus et c'était peut-être mieux comme ça. Qui sait ce que ça impliquait d'être préfet. Si tous nos faits et gestes n'étaient pas ensuite répertoriés quelque part dans l'école et puis.. 
- Je crois bien que j'préférerais me perdre. 
Ça avait le mérite d'être clair. Elle était de ces personnes qui ne croyait pas à la bonne nature humaine. Si on avouait se perdre à un préfet, il saurait que nous sommes alors ..une proie pour lui. Il pourrait savoir par expérience quels endroits sont les plus dangereux et iraient guetter. Encore une fois, qui sait ce que ça impliquait d'être préfet. Avaient-ils une récompense à chaque élève puni et attrapé ? 
 
Perdue dans ses pensées sans queue ni tête, elle remarqua à peine sa camarade de maison se lever. Ainsi donc elle partait déjà. La Grande Salle se remplissait de plus en plus et leurs assiettes elles, se vidaient. Celle de Megan l'était aussi à présent. La brune remarqua que même son verre était vide. Elle en fut presque déçue. Le matin n'avait pas était .. des plus agréables aux premiers abords mais la suite avait su peu à peu la tirer du sommeil et lui offrir un réveil un peu plus doux. Elle était même plutôt souriante, à son propre étonnement. 

- À plus Eileen.
Elle avait répondu avec un petit sourire avant de regarder de nouveau la salle. Pianotant des doigts sur sa table, elle remarqua aussi qu'aucun Serpent ne s'était plaint de la présence d'une étrangère ici. Ca, par contre c'est vraiment curieux. Aucune de ses camarades de chambre n'était là non plus. Ca, ça l'est moins. 
La journée semblait prête à accueillir les trains-trains quotidiens de chaque élève. Daisy elle, ne savait toujours pas quoi faire de spécial aujourd'hui. Hormis s'occuper de son animal, cela allait de soi.
- C'est passé vite en fait ... Et regarde comme ça se lève de plus en plus. On est des vraies marmottes nous en fait, rit-elle.  J'espère que c'était pas trop dépaysant de manger ici, ça fait loin quand même. 
À ces mots, elle rassembla un peu ses couverts sur la table pour que les elfes puissent tout enlever d'un coup. Elle se redressa à son tour et dépoussiérant d'un coup de main ses vêtements et chercha quoi dire de plus. Les adieux, au revoir et tout ce tralala, ce n'était vraiment pas son truc. La sorcière observait tout de même la Poufsouffle pour voir ses mouvements à elle, Daisy ne voulait pas la planter là au milieu de la salle. 
- Je crois que je vais y aller aussi du coup. En tout cas, tu peux te tromper plus souvent ! Ça fait longtemps que j'ai pas eu de matin aussi tranquille, sourit-elle. Maintenant mon p'tit prince m'attend. À la prochaine alors ! 
Quittant son chignon qui commençait à la tirailler, elle se dirigea doucement vers la volière. Un endroit qui avait l'avantage de faire fuir la plupart des gens à cause de la charmante odeur qui y régnait.