Mon changement de sujet avait lamentablement échoué. Quoique je profiterais de son ignorance pour lui faire découvrir quelque chose. Nous pourrions échanger nos pensées. Moi sur les mangas et elle sur le roman. Je volais dans mes pensées lorsque le changement de pronom s'enregistra enfin. Elle. Un peu sorti de nulle part cette troisième personne. Je ne savais trop quoi dire. Cela avait été presque insaisissable. De plus, elle semblait plongée en grande réflexion.

j'allais lever la voix lorsqu'elle d'Emy retentit.

-Tais-toi ! Ce n'est pas toi qui décides ! Il n'y a pas que toi.

Quoi! Je prit un pas de recul. Ça aussi c'était sorti de nulle part. Sa voix sonnait agressive, telle que je ne me souvenais pas l'avoir déjà entendue. Une pause s'étira, le silence s'alourdit, puis encore une fois, la voix d'Emy claqua. Une autre insulte. Une part de moi que je repoussais susurrait qu'elle s'adressais à moi. Ce n'étais pas possible. j'étais peut-être bizarre à mes temps, mais pas un monstre, pas comme j'entendais l'insulte. Inconsciemment, comme lors des nombreuse chicane de ma famille, je me recroquevillait légèrement sur moi-même.

Ma partenaire sembla prise de panique dans le silence qui s'allongea. Je pris un pas en avant, gardant ma position gardée tout en avançant une main. Alors que la pause semblait interminable, Emy repris, plus fort que jamais. Ma main reprit sa place dans mes robes même si je savais maintenant qu'elle ne s'adressait sûrement pas à moi. À mesure que l'argumentation partial se jouait devant, je me sentais trembler. Tremblements, sueurs froides, mon corps trahissait la vraie peur qui m'habitait. Mon inconscient réagissait à la bataille, mon esprit s’inquiétait pour mon amie.

Elle sembla réaliser que j'étais toujours là. Mon corps exhibait la réaction que je lui avais, il y a quelques minutes, expliqué. Ses grands yeux me prirent par surprise. Je laissais échapper:

-Emy?

- Je suis désolée.
Je regardais mes pieds. Que faire après une situation pareille ? Que dire de cohérent et de logique ?
- Je... Désolée.
"Pfff... tu t'excuses alors que tu n'as rien fais ? C'est bien malheureux ça, ma chérie. Vraiment, tu devrais arrêter de croire que tout est de ta faute."
J'allais répondre, mais je me décidais à l'ignorer.
- Tu vois, c'est elle qui a dit toutes ces... horreurs avant. Je suis désolée. Elle est partie. Je pense.
"Non, chérie, je suis toujours là."
Je le sais bien enfin ! Pourquoi devait-elle insister comme ça.
- Il... Il commence à se faire tard. On devrait en rester là. Cette journée a été très éprouvante. Je t'en remercie d'ailleurs. Tu es mon premier ami, je serais toujours là quand tu en auras besoin. Si tu as besoin de quelque chose, n'hésite pas à m'envoyer un hibou. Je viendrais te l'apporter ici, à la bibliothèque. Enfin bon...Eh bien voilà ! C'est fait. Merci de me faire confiance. Je veux dire, c'est à toi de me dire si tu me fais ou confiance ou pas. Je me suis bien amusée avec toi. Je te laisse deux semaines pour me rendre ce que je t'ai donné. J'imagine que ça ira. Bon, eh bien je te dis à plus tard ! Si les deux semaines ne suffisent pas, je t'en donnerais encore deux.

Tout mon corps était encore sous tension. Je le maudissait au fur et à mesure qu'elle s'excusait. Ce n'était pas totalement sa faute. Et puis, il trahissait ma véritable inquiétude. Je massais mon pouce d'une main tremblante, une habitude que j'avais pris lorsque sucer son pouce pour se calmer n'était plus acceptable. Je sentait avec chaque passage la tension se soulever de mes épaules.

«Elle» devait être une deuxième personnalité ou quelque chose. Je ne savais pas trop quoi faire dans ce cas.Finalement, lorsqu'elle annonça qu'il se faisait tard, je jetais un coup d’œil vers la fenêtre. Effectivement, le soleil pointait ses derniers rayons. Je retournait mon regard vers elle. Je retrouvait mon calme et me permit un petit sourire. J'étais son premier ami. Un sentiment de bonheur se lova dans mon torse.

Je jetais un coup d'œil au mangas et coupure de magazines qu'elle m'avait prêté. Deux semaine devrait être plus que suffisante si je mettais de côté quelques recherches personnelles. Ils avait l'air tous plus intéressant les uns que les autres.

-T'as raison, je devrais y aller moi aussi. Moi aussi, si tu as besoin de quoi que ce soit...
Et puis je crois qu'avec deux semaine je vais être Ok. Et...euhm merci d'avoir été là, et euhm... je te fais confiance tu sais. Sinon, je ne t'aurais pas raconter tout ça tu vois. Alors, merci et à plus tard!