Il croisa les bras, les chevilles et pinça les lèvres. Ses sourcils se rapprochèrent jusqu'à se toucher quasiment. Ses yeux dorés se firent graves tandis qu'il fixait avec attention un nœud dans le bois de la table. Puis, son regard fit le ping-pong entre sa jolie partenaire et le jeu d'échec posé devant lui, en quête d'une solution. Il grimaça, se disant qu'il était un homme et qu'il pouvait bien trouver tout seul nom d'une pipe en bois ! Renfrogné, il fusilla du regard la Serpentard face à lui et failli lui tirer la langue.
Avec brusquerie, il déplaça une de ses tours. Na !

(rappel à l'arbitre : il manque un pion blanc, le pion f2.... sans doute un coup de Voldemort)

Nous nous regardions Debra et moi, hésitant sur les stratégies possibles pour la suite. Il ne fallait pas trop en faire, imaginer des plans sur la comète, genre dans douze coups on peut faire cela, nous n'en étions pas là. la position était calme, équilibrée, on se dirigeait vers une nulle d'ores et déjà si aucun d'entre nous ne faisait de bêtises. Moi, je demeurais concentrée sur tout autre chose j'aurais pu l'avouer mais on ne fait jamais faux bon à son partenaire. Donner le change, alors au bout du compte, la solution s'imposait d'elle-même, un petit coup risqué sans forcément l'être, le genre de chose possiblement surprenantes... Vite, que le temps passe mes aïeuls.

Ta8-a7

Merci beaucoup Circéia, je n'avais rien remarqué ! J'en avais bien besoin de ce p'tit pion ! Mon précieux...

Deamon et elle étaient de moins en moins détendus. La partie était de plus en plus entamée et à présent chaque coup comptait. Encore plus qu'avant elle devait prendre garde à leurs adversaires. À ce stade, un coup raté pouvait être fatal. Ce serait la fi du monde si ils perdaient. Dans son esprit, elle n'éxagérait même pas. Elle n'aimait pas perdre et d'être face à des filles malignes la faisait stresser comme jamais. Quand elle jouait contre son oncle, celui-ci faisait souvent des erreurs exprès pour que la partie ne soit pas trop désavantagée. Elle n'avait pourtant jamais réussi à le battre. Et elle redoutait que le même scénario se reproduise ici. Sous la table, elle serra la main de son meilleur ami d'une faible pression. Elle ne la lâcha pas, même pour bouger sa reine. Elle ne savait pas vraiment ce qu'elle faisait, elle avançait à l'aveugle, tâtonnait. Elle espérait ne pas le précipiter dans l'abîme, ne pas les mener trop rapidement à la défaite. Pas aussi facilement. Si les deux filles voulaient les rouler, elles allaient devoir ruser.
Elle serra très fort la main de Dee.

Lorsque l'enfant paraît, les vies sont changées, dit-on. L'une d'entre elles en tout cas émerge et retient toutes les attentions. Nous aimons à penser que la vie est le plus beau des cadeaux, qu'elle constitue un bien fait et nous nous repaissons de l'idée positive d'aimer la vie. Tout est alors offert au nouveau né, sans contrepartie, une cérémonie immuable dont nous croyons au final devoir participer en nous jetant nous aussi dans l'arène. Balivernes, calembredaines, nous mourons de fêter sans cesse un cycle dont nous participons à la folie. Tous autant que nous sommes nous créons le mensonge de nos vies. Et croire un instant à autre chose est un blasphème. Et pourtant...

(Rappel à l'arbitre : la tour blanche se situe en E1 et non en F1 Et sauf erreur de ma part, la tour noire devrait se trouver en E7 au lieu de E8, à moins que Kat et moi ayons zappé un déplacement)

Il avait calmé son énervement et pouvait désormais jouer avec l'esprit un peu plus clair, moins obscurci par la colère. Il n'avait pas perdu de sa volonté de gagner à tout prix, mais il était beaucoup plus calme que lors de son dernier coup joué. La main de sa meilleure amie dans la sienne y était sans doute pour quelque chose. Apaisé, il pu réfléchir un peu mieux et penser un peu plus à toutes les possibilités que pouvaient offrir les pièces placées ainsi. Un seul choix s'offrait à lui : frapper fort, montrer qui était le boss et qui allait gagner. Bam ! Sa tour prenait la leur !

La situation des noirs est correcte =>
Post du 8 décembre 2019, page 3.(l'arbitre avait bougé la mauvaise tour.)

Edit : Avançons :

Une seule réponse était possible. Mais une lourdeur dans le bas ventre m'avait empêchée de prendre les devants. Le temps tournait à l'orage dans ma tête, comme dans une cuisine surchauffée par les préparations de la Noël. Je pensais aux potions, je pensais aux sortilèges, j'avais en tête la défense contre les forces du mal mais plus rien concernant les échecs. C'est terrible comme l'esprit humain peut se satisfaire d'une chose puis ne plus du tout la supporter. Dans ce genre de situations, j'avais appris la retenue mais une énorme envie de tout envoyer balancer parmi ces casseroles me traversa et ce fut extrêmement dur d'y résister. je fis cependant l'effort nécessaire, une fois encore :

Rassérénée par la présence de son ami, la jeune fille avait l'impression d'avoir l'esprit plus clair et plus vif. Tout s’enchainait avec plus de rapidité dans son esprit. Avec beaucoup plus de clarté aussi. Elle pouvait mieux prévoir les coups. Mais elle avait toujours autant de mal à se décider sur quelle pièce à bouger en premier. Quel était le choix le plus judicieux à faire en premier ? Comment faire si les filles changeaient soudainement de plan et que son jeu ne se retrouve pas du tout adapté ? Elle stressait pour rien et serra encore plus fort la main de Dee. Un peu mieux. Elle finit par faire son choix, quoique peu convaincue.