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25 févr. 2020, 09:41
Mon pays des merveilles  Solo 
2027, Samedi 25 décembre, 8h04.


J'avais rendez-vous en salle commune de Poufsouffle pour 8h, et j'ai déjà quatre minutes de retard ! Je n'avais pas prévu d'hésiter quant à la tenue que j'allais mettre. Il faut dire que ce n'est pas dans mes habitudes de stresser autant pour une simple réunion entre amis.

Hier après que... Hier nous sommes rentrées sans un mot, et sans les autres. Je pense qu'ils nous suivaient, mais je n'y ai pas fais attention. Maintenant je me pose des questions sur la manière dont va se dérouler la journée. Pour me dire bonne nuit, Alice s'est contenté d'un bisou sur la joue, alors impossible de dire si l'après-midi avait été aussi significative pour elle que pour moi.

Arrivée près des cuisines devant les innombrables tonneaux qui dissimulent la salle commune des jaunes, je trouve Dominique. Surprise je m'arrête et le laisse s'expliquer ; "J'ai été désigné pour t'attendre, et te servir de passeur. Il n'est pas question que tu vois où est l'entrée, alors tu vas te bander les yeux !"

Je rigole devant l'absurdité de cet accueil. Mais rapidement mon rire se fond quand les souvenirs d'hier me reviennent en tête. "Dom, je dois te dire...

- Je sais. Ne t'inquiète pas, il était temps que cela arrive."

Je lui souris en guise de remerciement. Je suis contente qu’il soit aussi compréhensif. Nos débuts n’ont pas été faciles, mais nous ont rapproché, et je ne voulais pas que cette proximité vole en éclats pour une histoire de filles.

Quelques dizaines de secondes plus tard je sens la chaleur de la salle commune des Poufsouffle m'envahir. Et avant même que l'on ne m'enlève mon bandeau deux bras enlacent ma taille. J'ai à peine le temps de l'entendre prononcer "Joyeux noël" qu'Alice me dépose un baiser sur les lèvres. Je n'arrive pas à maîtriser la distorsion provoquée dans mon ventre...quelle drôle de sensation.

Elle m'enlève ensuite le bandeau et je rougis de constater que James, Julie et Dominique sont tous les trois là. Dominique a un petit sourire, je sens qu'il n'est pas faux.

Rapidement nous nous offrons les cadeaux achetés la veille à pré-au-lard et nous asseyons auprès d'une cheminée pour rigoler ensemble. James nous fait ses meilleures imitations de professeurs ce qui a le mérite de mettre une ambiance joviale. Je jette quelques regards à Alice, je n'ai toujours aucune idée dont la façon dont je dois agir avec elle… Je ne sais pas si c'est la bonne solution, mais je décide d'agir comme d'habitude, on m'a souvent conseillé de rester moi-même en toute circonstance.

Après une heure nous décidons d'aller petit-déjeuner pour pouvoir profiter de la journée à venir.

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"Noël célèbre la naissance de Jésus Christ, fils de Dieu, venu sur terre pour effacer les péchés du monde, mais il avait oublié sa gomme." Desproges

25 févr. 2020, 09:52
Mon pays des merveilles  Solo 
16h17, hall d'entrée.
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Alors que les autres continuent de profiter de la neige, Dominique et moi rentrons vaincus par la température. Frissonnants nous secouons nos vêtements pour en enlever la neige quand il commence ; " Tu as parlé à Alice depuis hier ?" me lance-t-il.

- Bah oui toute la journée pourquoi ?

- En privé je veux dire...

- Non, pas vraiment.

Je suis un peu gênée par le tournant de la conversation. J'aimerais beaucoup passer du temps en seule à seule avec elle mais j'ai peur de ne pas savoir comment agir ni quoi lui dire.

- Tu devrais. me conseille-t-il. Tu sais ce n'est pas facile pour elle, elle doutait beaucoup de la réaction que tu aurais...

- Comment sais-tu qu'elle doutait de quoi que ce soit ? je fronce les sourcils.

- Elle en parle depuis tellement longtemps ! T'es juste trop peu attentive pour le remarquer. me taquine-t-il. Si tu crois qu'hier il s'agissait d'un hasard tu es vraiment crédule.

- Eh je te permets pas ! J'ai juste... Je sais que vous étiez là, mais pas que c'était prémédité.

- Oh c'est un plan murement réfléchi, et dont je suis l'initiateur ! J'en suis plutôt content !

- Toi ? Mais... je reste hébétée.

Dom est la dernière personne à laquelle j'aurais pensé pour organiser ce genre de choses...

- Naomi, rends-toi à l'évidence, vous êtes faites l'une pour l'autre. Je suis capable de passer à autre chose, je ne veux que votre bien...

Sentant sa voix trembler je l'ai prise dans mes bras et l'ai remercié. Il est rare, vraiment rare, que je sois tactile avec qui que ce soit, mais j'ai senti en cet instant un fil unique nous lier tous les deux. Ne pas lui faire de câlin à cet instant aurait brisé le moment, je crois que c'était la meilleure manière de lui montrer mon affection. Je sais à quel point ça peut être dur de parler sincèrement comme il vient de le faire.

Un silence apaisant s'en est suivi, après quoi il a tenu à ajouter : " Naomi, en contrepartie, ne gâche pas mes efforts. Alice a pris sur elle pour faire le premier pas, elle ne fera pas le deuxième."

J'ai hoché la tête, mais je n'ai aucune idée de ce que je pourrais faire. Je suppose que le plus efficace serait une conversation en tête à tête avec Alice...

"Noël célèbre la naissance de Jésus Christ, fils de Dieu, venu sur terre pour effacer les péchés du monde, mais il avait oublié sa gomme." Desproges

25 févr. 2020, 10:57
Mon pays des merveilles  Solo 
20h45, salle commune de Poufsouffle



La journée est passée et je n'ai pas une seule fois trouvé l'occasion de faire le "deuxième pas.". Ou disons que j'ai lâchement laissé passer toutes mes chances. Au repas quand je ne me suis pas mise en face d'elle. Quand nous jouions aux cartes et que je n'ai pas demandé à faire équipe avec elle. Quand nous attendions les autres toutes les deux et que je n'en ai pas profité. Je suis nulle pour les deuxièmes pas... La journée touche à sa fin et je n'ai rien pu faire. J'ai bien vu qu'elle avait l'air triste lorsque je m'éloignais d'elle plutôt que de me rapprocher, et mon cœur se serrait en réponse, mais je ne suis pas douée avec ça...

Nous sommes tous ensemble, autour de dragées surprises et de gnomes au poivre, et rigolons. Alice est là, tout juste à un mètre de moi, et c'est comme si elle était bien plus loin. J'ai l'impression de ne pas pouvoir ne serait-ce que la frôler à la distance où je suis. Ou alors j'ai peur de le faire peut-être. J'aimerais qu'elle sache que je veux faire le deuxième pas. Comment le lui montrer ? Comment montre-t-on à quelqu'un qu'on l'apprécie plus que bien sans l'embrasser ?

Je me sens spectatrice de la soirée. A trop penser je n'arrive pas à me focaliser sur la conversation.

"Oh non encore noix de coco !

- La chance, j'en ai eu une à la pizza je te rappelle !

- Je préférerais mille fois la pizza.

- James, plains-toi encore une fois alors que tu as quelque chose que j'aime et je te fais manger une poignée de gnomes au poivre."

Je ne mange rien, trop focalisée sur mes pensées. La journée va bientôt se terminer et je n'ai rien pu faire. J'ai l'impression que la chance que j'ai me coule entre les doigts.

Lorsqu'Alice annonce "Bon, je vais me coucher je suis fatiguée..." mon cœur manque de s'arrêter. Je crois que l'influx nerveux n'atteint que ma colonne vertébrale car par réflexe je m'exclame : "Attends !"

Et voilà que tout le monde me regarde. Qu'est-ce que je dis maintenant ? "On peut... parler en privé deux minutes ?"

Voilà je l'ai fait. Aussi simple que ça. J'ai repris les mots de Dom, "parler en privé". C'est une manière de faire digne de premières années, mais je n'ai rien trouvé d'autre pour me retrouver seule à seule avec elle avant qu'il ne soit trop tard. Elle à l'air étonnée, peut-être qu'elle n'y croyait plus ?

Je me lève et me dirige instinctivement vers la sortie. Elle me suit en silence lorsque je passe la porte et sort dans le couloir. Je continue à avancer, mais elle me dit ; "Je crois que nous sommes assez loin."

Elle est froide et sa voix est... cassée. Comme si quelque chose dans sa gorge la gênait. Je me tourne vers elle. Elle est restée à une certaine distance de moi. Lorsque je me rapproche elle fait un pas en arrière. Mais quoi ? J'ai l'impression de m'y prendre comme un manche de A à Z...

J'ose regarder son beau visage et suis surprise d'y voir des larmes. Mon cœur se serre, "Ben, qu'est-ce qui ne va pas ?

- N'enfonce pas le couteau dans la plaie. Dis-moi ce que tu as à me dire.

Quoi ? Alors là je ne comprends pas. J'ai fait quelque chose de mal ? J'aimerais lui dire... au moins un millier de choses, mais rien qui ne colle. Alors je lui dis ce que j'avais prévu de dire ? Peut-être qu'il vaudrait mieux que j'improvise... je ne sais pas.

- Je t'aime.

Oh non. J'ai vraiment dit ça ? ... La franchise est une qualité autant qu'un défaut. Et la réaction n'est pas celle attendue. Elle fronce les sourcils. Mon cœur bat à mille à l'heure, c'était trop tôt pour le dire ? Et si ces larmes ne s'arrêtent pas de couler je sens que les miennes le feront aussi. "Vraiment ?"

Non non j'ai dit ça pour rire. "Oui vraiment !" , Alice je t'aime et je veux passer le reste de ma vie avec toi. J'ai retenu la fin de ma phrase pour moi, il ne s'agirait pas non plus de passer pour une fleur bleue.

- Mais alors pourquoi tu m'as évité toute la journée ?

Elle est en colère ? Ses sourcils sont moins froncés mais toujours un peu, et sa voix est toute cassée. Elle a les bras croisé, impossible donc d'initier tout contact. Allez Naomi, c'est le moment de te montrer courageuse ! " Je ne t'ai pas évité ! C'est juste que... je ne savais pas comment agir. Tu m'as prise au dépourvu hier."

Elle semble se retenir de répondre immédiatement et soupire. Finalement elle se résigne à sécher ses larmes d'un revers de main. Prenant cela comme un signal positif je m'approche d'elle et lui demande : "Pardon ?"

Encore un soupir. Elle hésite puis comble l'espace entre nous et m'enlace. Le poids de sa tête sur mon épaule me donne l'impression de découvrir toute sa vulnérabilité. Je lui rends son étreinte, la serrant fort de peur qu'elle ne s'éloigne. En regardant le couloir éclairé de torches devant moi je réalise que j'aimerais qu'elle puisse se reposer sur moi quand elle le veut. Quand je la laisse enfin s'échapper de mon emprise son sourire est de retour sur son visage. "Alors tu veux bien me suivre maintenant ? je demande.

- Et où comptes-tu m'emmener ?

- Suis-moi, tu verras bien !"

"Noël célèbre la naissance de Jésus Christ, fils de Dieu, venu sur terre pour effacer les péchés du monde, mais il avait oublié sa gomme." Desproges

25 févr. 2020, 11:09
Mon pays des merveilles  Solo 
21h30, Poudlard.


J'improvises complètement cette sortie nocturne. Je suis presque sure que si je l'emmène là où je veux l'emmener nous allons dépasser le couvre feu mais je m'en fiche. J'ai envie de le faire tout de suite, je ne peux pas attendre. Souvent je me contente de m'impatienter, d'attendre la suite des événements et de compter le temps qu'il me reste avant ma prochaine action, mais aujourd'hui pour une fois je me sens l'envie de vivre dans le présent. L'idée de planifier la suite est absurde. Tout ce que je veux planifier c'est que cette nuit dure toujours.

Bientôt nous avons grimpé assez d'escaliers pour arriver là où je voulais la mener. Elle me jette un regard interrogatif alors que j'ouvre la fenêtre d'un coup de baguette magique. Le bruit occasionné me fait tressaillir mais il semble que personne ne vient. Ouf, le concierge ne devait pas être dans le coin. "Viens, je te fais la courte échelle si tu veux !"

Alice comprend alors où je veux en venir. "Empotée comme tu es, c'est plutôt toi qui aurait besoin de mon aide non ?

- N'importe quoi...Enfin si une fois en haut tu pouvais me tirer un peu..."

Je rougis. Il est vrai que je ne suis pas extrêmement sportive. Heureusement cette fenêtre n'est pas trop haute et le mur de pierre fournit suffisamment de prises pour s'y hisser. Je laisse donc Alice y aller la première, m'assurant qu'elle ne chute pas. Si je me suis bien souvenue du lieu la fenêtre ne donne pas sur du vide mais sur un toit. A voir Alice descendre du cadre et rester vivante je supposes que j'ai vu juste. Je la rejoins avec son aide et un peu moins de grâce après quoi nous nous installons côte à côte devant la fenêtre. "Je ne savais même pas qu'on pouvais faire ça..." s'exclame t'elle.

- Un septième année m'avait appris ça quand j'étais en quatrième année ! Je n'y ai été qu'une fois, pour un gage, mais j'ai pensé que ça te plairait comme tu aimes la hauteur.

Elle sourit. Je crois que j'ai visé juste ! La minute qui suit est silencieuse puisque nous profitons du paysage nocturne. A quelques mètres du bord du toit nous voyons s'étendre en contrebas le lac noir. Au loin les montagnes se découpent sur le ciel sombre et la lune éclaire le tout de son reflet. Noir, gris, bleu nuit. L'odeur de la nature et des feux de cheminée. Le vent souffle fort, la nuit est particulièrement froide mais le ciel est dégagé. On voit bien une large ligne claire se démarquer dans la bouillie d'étoile, la voie lactée. Je la regarde émerveillée jusqu'à ce qu'Alice me sorte de mes pensées ; "Tu ne veux pas te rapprocher du bord ? On verrait mieux.

- J'aime pas la hauteur. j'avoue, honteuse.

- D'accord, pas grave. Tu n'as pas froid ?

- Si un peu..."

En réalité j'ai si froid que j'en tremble. Alice, toujours aussi attentionnée, se rapproche de moi jusqu'à ce que nous soyons côte contre côte et défait son écharpe pour l'entourer autour de nos deux cous. J'en profite pour me blottir contre elle autant que possible et lui pomper sa chaleur. "J'ai eu peur que ce ne soit pas réciproque...

- De quoi ? Le fait d'avoir froid ?

- Mais non, tu sais bien... T'es vraiment longue à la détente. "

Je grogne et lui pince les côtes pour signifier mon mécontentement. Elle rigole en soufflant du nez tandis que je lui réponds : "Tu n'as pas été claire, c'est pas ma faute.

- C'est dommage que la neige ai fondu pour noël...

- T'inquiète miss météo a dit qu'il y en aurait à nouveau dans pas longtemps !

- Arrête de l'appeler comme ça !

Alice n'aime pas que je me moque de sa professeure de divination. Je n'ai rien contre la lecture de l'avenir mais j'aime bien l'embêter avec ça.

- Pas ma faute si c'est tout ce qu'elle sait prédire.

- Elle a déjà fait une prophétie quand elle était jeune il parait. C'est pas rien ça !

- Tu la défends parce que toi t'aimes la divination.

- Tu n'aimes pas la divination parce que tu n'as pas de troisième œil c'est tout.

- Si toi tu en avais un tu aurais prédit que ce serait réciproque !

- Que quoi serait réciproque ? Le fait d'avoir froid ? se moque t'elle en m'imitant

- Horrible personne que tu es.

- Mais tu m'aimes.

Sa phrase sonne plus comme une question qu'une affirmation. Elle a déjà eu une réponse plus tôt, c'est pourquoi j'essaye d'en profiter pour la lui retourner ; "Je ne sais pas... Toi tu m'aimes ?"

Elle me sourit et m'embrasse sur le front puis regarde à nouveau le paysage. Je reste assez insatisfaite de la réponse mais trop subjuguée par ce moment pour lui en tenir rigueur.

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Ce sont de bons souvenirs. Peut-être les meilleurs. Maintenant que tout est parti en vrille mon espoir d'avoir cette vie idéale s'est un peu envolé. Après cela j'ai terminé mes études, ai suivi Alice dans l'académie des enchantements et sortilèges. Puis j'ai finalement compris que j'étais faite pour la botanique, ai étudié à l'institut magique des sciences et me suit trouvé un métier. C'est ce métier qui a tout foutu en l'air. J'y ai perdu Alice et ma mobilité. Mais je vois au moins cela de positif qu'il m'a permis de me retrouver ici, à Poudlard. Plongée dans le décor de mes souvenirs j'essaye d'en construire de nouveaux mais tous semblent plus fades. Les acteurs sont moins bons, le scénario moins palpitant et ses finalités me font peur. Tiens ça me fait penser que j'ai encore les géraniums dentus à nourrir, et étrangement ils n'aiment pas s'alimenter de nuit, j'ai donc tout intérêt à me dépêcher si je ne veux les voir se mettre à attaquer tout ce qui bouge.

"Noël célèbre la naissance de Jésus Christ, fils de Dieu, venu sur terre pour effacer les péchés du monde, mais il avait oublié sa gomme." Desproges